Langues romanes non standard Langues romanes non standard Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Ouvrage imprimé avec le concours de l’Institut de Philologie Romane de la Faculté des Lettres de l’Université Jagellonne de Cracovie COUVERTURE Emilia Dajnowicz CC-BY-NC-ND 3.0 PL La publication en version électronique est disponible librement sur le site ruj.uj.edu.pl Les exemplaires du livre sont gratuits et ne peuvent pas etre vendus ISBN : 978-83-67127-11-0 e-ISBN : 978-83-67127-10-3 Uniwersytet Jagielloñski w Krakowie, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Biblioteka Jagielloñska al. Mickiewicza 22, 30-059 Kraków tel. 12 663 35 89, tel./fax 12 633 09 03 http://ruj.uj.edu.pl ruj@uj.edu.pl Table des matieres Avant-propos ....................................................................................... 7 Laurence ARRIGHI, Tommy BERGER : « Cosser tu parles ? ». Le chiac : un français non-standard ou une langue a part ? Description de pra­tiques linguistiques au sud-est du Nouveau-Brunswick (Canada)..... 11 Antonio Manuel ÁVILA MUNOZ : .Es legítimo (y necesario) escribir las variedades no estándares de las lenguas? El caso del espanol de Andalucía ........................................................................................ 43 Andriy BILAS : Les transformations lexicales de l’oralité non-standard dans la traduction littéraire du français en ukrainien..................... 57 Ivo BUZEK : Gitanismos en los diccionarios del argot mexicano del siglo XX........................................................................................... 76 Francisco CALVO DEL OLMO : El portunol: .qué es? como se faz? ......... 99 Vanessa CASANOVA : «Queréis abusar mío y eso no se hace». El com­plemento posesivo con el verbo abusar ........................................... 122 Verónica DEL VALLE CACELA : Revisión de las diferencias y coinciden­cias entre el lenguaje jurídico italiano y espanol ............................ 148 Raúl FERNÁNDEZ JÓDAR : La adquisición del léxico del insulto en L2.... 174 Francisco GARCÍA MARCOS : Les langues d’entreprise. Le cas de la Fran­cophonie et la politique linguistique internationale........................ 187 Anne GENSANE LESIEWICZ : Caractériser le Français Contemporain des Cités : Proposition d’analyse de témoignages en ligne .................... 202 Ma³gorzata IZERT : Une litanie de restrictions de liberté, une kyrielle de mesures sanitaires et un chapelet de critiques ou de l’aspect ité­ratif de certains quantifieurs nominaux (analyse sur corpus) ........ 222 Lesya KORPAN : Régionalismes et communication de la vie provençale dans les ouvres de Marcel Pagnol................................................... 241 Jan LAZAR : L’argot de la prostitution et sa présence dans les diction­naires d’aujourd’hui ........................................................................ 263 Miko³aj NKOLLO : Nasal and empty onsets in European Portuguese preverbal accusative clitic pronouns. A corpus-based inquiry ........ 276 Enrique PATO : Usos de tener como auxiliar en los tiempos compues­tos en espanol actual....................................................................... 299 Marta PAW£OWSKA : Muestras de implementación del lenguaje no sexista en textos especializados: aproximación al fenómeno en espanol peninsular y catalán ......................................................... 316 Juan Manuel PEDROVIEJO ESTERUELAS : Evolución y cambio lingüís­tico intergeneracional del habla de los pastores de Mucientes (Valla­dolid)............................................................................................... 341 Iwona PIECHNIK : L’intercompréhension romane parmi les filles des langues romanes : créoles et artificielles ........................................ 362 Iwona PIECHNIK : L’e-morphologie de digilectes de langues romanes .. 382 Piotr SORBET : La sustitución paronímica de modelo antroponímico en el espanol en América................................................................. 412 Olga STEPANOVA : Les tics de langage des jeunes : inutiles ou indis­pensables ? ..................................................................................... 431 Ewelina STRÊCIWILK : Ambiguité pragmatique dans les titres de la presse française en ligne................................................................. 447 Verónica VIVANCO CERVERO : The machine is human: personification in Spanish and English technical languages .................................... 457 Marta WICHEREK : El gerundio en el lenguaje jurídico espanol y su posible traducción al idioma polaco ................................................ 480 Avant-propos Le but de ce volume est de décrire diverses variations des langues romanes qui se trouvent a côté de la variante standard et qui co­existent avec elle : sociolectes, professiolectes, ethnolectes, dialectes et patois, mélanges divers sous différents angles : phonétiques, mor­phologiques, orthographiques, lexicographiques, syntaxiques, stylis­tiques des langues choisies. Le livre embrasse 24 articles, dont 11 en français, 11 en espagnol et 2 en anglais. Les 24 auteurs viennent des universités du Canada, de France, de Belgique, d’Espagne, du Brésil, d’Ukraine, de Tchéquie, de Hongrie et de Pologne. La plupart des travaux sont faits sur les corpus, mais il y a aussi des considérations théoriques. D’abord, parmi les études, il y a celles qui décrivent les variétés ré­gionales. Parmi les articles en français, il y en a au moins trois : Laurence Arrighi et Tommy Berger analysent en détail la spécificité du chiac (une variété du français parlée au sud-est du Nouveau-Brunswick au Canada) ; ensuite, Lesya Korpan révele des régionalismes et la com­munication de la vie provençale dans les ouvres de Marcel Pagnol, et enfin Iwona Piechnik se demande si l’intercompréhension, qui existe entre les langues romanes, est continuée parmi leurs descendantes : langues créoles (donc nées naturellement dans les anciennes colonies) et langues artificielles (la plupart des langues construites a justement la base romane). Deux auteures abordent le sujet des traits caractéristiques du lan­gage des jeunes Français : Olga Stepanova dévoile le phénomene des tics de langage des jeunes, tandis que Anne Gensane Lesiewicz analyse des témoignages en ligne du Français Contemporain des Cités. D’autres phénomenes intéressants de la pragmatique du français contemporain sont décrits par Ma³gorzata Izert qui étudie l’aspect ité­ratif de certains quantifieurs nominaux, tels que « une litanie de res­trictions de liberté, une kyrielle de mesures sanitaires et un chapelet de critiques », ainsi que par Ewelina Strêciwilk qui analyse l’ambi­guité pragmatique dans les titres de la presse française en ligne. Nous avons aussi une étude qui se penche sur le français argo­tique : Jan Lazar présente l’argot de la prostitution et montre sa place dans les dictionnaires d’aujourd’hui. A proximité, se trouve l’article de Andriy Bilas qui examine les transformations lexicales de l’oralité non-standard dans la traduction littéraire du français en ukrainien. Ensuite, de nouveau, Iwona Piechnik aborde le sujet de structures morphologiques de « digilectes » de langues romanes. Il s’agit particu­lierement de leur e-morphologie, c-a-d morphologie électronique. Enfin, Francisco García Marcos nous parle des langues d’entreprise dans le cadre de la Francophonie et la politique linguistique interna­tionale. Les articles rédigés en espagnol embrassent un large éventail de phénomenes qui se réferent a des variantes dialectales de la langue espagnole contemporaine, ainsi qu’a des variantes dont se servent cer­tains groupes sociaux. Les contributions qui se situent dans le courant des recherches sur les variantes diatopiques ou géolectales sont : l’article d’Antonio Ma­nuel Ávila Munoz, consacré a la spécificité de la langue espagnole par­lée par les habitants d’Andalousie, ainsi que l’article de Juan Pedro­viejo Esteruelas, qui décrit le parler des bergers de la commune de Mucientes, dans la province de Valladolid. Dans le présent volume, on peut trouver aussi des travaux concer­nant des variantes dont se servent les habitants des Amériques. Or, Ivo Buzek analyse les gitanismes dans les dictionnaires de l’argot mexi­cain du XXe siecle, tandis que Piotr Sorbet aborde le sujet de la sub­stitution paronymique du modele anthroponymique, en donnant des exemples extraits de dictionnaires de jargons d’Argentine, du Chili, du Mexique, du Nicaragua et du Pérou. Ensuite, Vanessa Casanova dé­montre les alternances syntaxiques liées au verbe abusar (fr. ‘abuser’), en se basant sur les exemples tirés des variantes de l’espagnol parlé par les habitants de la région du Río de la Plata et du Venezuela. De meme, les questions grammaticales sont l’objet de recherches de Enrique Pato qui examine l’usage du verbe tener (fr. ‘tenir’) comme auxiliaire dans les temps composés en espagnol contemporain, et il porte l’attention sur le fait que les usages non standard de la construc­tion en question sont observables dans certaines aires géographiques, quoiqu’on les trouve aussi dans le langage parlé et spontané de tous les pays et aires linguistiques hispanophones. Le sujet du langage familier est aussi abordé dans l’article de Raúl Fernández Jódar : cet auteur porte attention au rôle des insultes dans les énoncés des locuteurs natifs hispanophones et sur la nécessité de les enseigner dans le processus didactique de langue. Les changements qui surgissent dans le contact de deux langues, en l’occurrence de l’espagnol et du portugais, sont analysés par Francisco Calvo del Olmo. Dans son article sur le portunol, l’auteur présente une caractéristique de ce langage qui existe sur les continents européen, américain et africain. Les travaux comparatifs concernent aussi la terminologie. Verónica del Valle Cacela décrit les traits caractéristiques du langage juridique espagnol comparé avec son homologue italien. En revanche, Marta Wicherek porte attention a l’hétérogénéité du gérondif espagnol utilisé démesurément dans les textes juridiques et elle présente des manieres de sa traduction en polonais. Ensuite, Marta Paw³owska s’occupe de la mise en ouvre du langage non sexiste dans les textes spécialisés rédi­gés en espagnol péninsulaire et en catalan. Enfin, viennent deux études en anglais : Miko³aj Nkollo décrit la segmentation morpho-phonologique des pronoms clitiques préverbaux en portugais européen, tandis que Verónica Vivanco Cervero parle en détail du phénomene de personnification dans le langage technique dans l’approche contrastive espagnol-anglais. Nous espérons que cette breve présentation du contenu des articles sera inspirante et encouragera les philologues, traducteurs et didacti­ciens, ainsi que d’autres personnes qui désireraient approfondir leur connaissance de la spécificité des langues romanes dans leurs diverses variétés et variantes, a lire attentivement tous les chapitres du livre. Nous tenons a remercier les chercheurs qui ont fait la recension de ces articles. Leurs noms sont : Fernando Álvarez-Balbuena García (Universidad de Oviedo) Marek Baran (Uniwersytet £ódzki) Janusz Bieñ (Katolicki Uniwersytet Lubelski) Agnieszka Biernacka (Uniwersytet Warszawski) María Carmen García Manga (Universidad de Córdoba) Yvonne Giordano (Université Côte d’Azur) Antonio M. López González (Uniwersytet £ódzki) Jasmina Markiè (Univerza v Ljubljani) María Martínez-Atienza de Dios (Universidad de Córdoba) María del Carmen Méndez Santos (Universidad de Alicante) Sylwia Miko³ajczak (Uniwersytet im. Adama Mickiewicza w Poznaniu) Magdalena Mitura (Uniwersytet Marii Curie-Sk³odowskiej w Lublinie) Wiaczes³aw Nowikow (Uniwersytet £ódzki, académico correspon­diente de la Real Academia Espanola) Vanda Obdržálková (Univerzita Karlova, Praha) Jacek Perlin (Uniwersytet Warszawski) Zoryana Piskozub / ...... ........ (Université Nationale Ivan-Franko de Lviv / .......... ............ ........... ..... ..... ......) Izabela Pozierak-Trybisz (Uniwersytet Gdañski) Chiara Preite (Universita degli Studi di Modena e Reggio Emilia) Michela Russo (Université Jean Moulin – Lyon 3) Carole Skaff (Université Jean Moulin – Lyon 3) Iva Svobodová (Masarykova Univerzita, Brno) Dávid Szabó (Eötvös Loránd Tudományegyetem, Budapest) Joao Veloso (Universidade do Porto) Diego Varela Villafranca (Instituto de Lexicografía de la Real Acade­mia Espanola) Agnieszka Woch (Uniwersytet £ódzki) Katarzyna Wo³owska (Katolicki Uniwersytet Lubelski) Nous remercions les Auteurs et les Critiques pour leur travail pré­cieux et fructueux. Iwona Piechnik, Marta Wicherek Université Jagellonne, Cracovie, Pologne Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Laurence ARRIGHI Université de Moncton (Nouveau-Brunswick, Canada) ORCID https://orcid.org/0000-0001-8040-9276 Tommy BERGER Université de Montréal (Québec, Canada) ORCID https://orcid.org/0000-0002-8001-0596 « Cosser tu parles ? ». Le chiac : un français non-standard ou une langue a part ? Description de pratiques linguistiques au sud-est du Nouveau-Brunswick (Canada)* . La ville de Moncton et plus largement le sud-est de la province bilingue du Nouveau-Brunswick (Canada) sont connus du monde des linguistes en raison de pratiques linguistiques qui y ont cours. Ces pratiques, * Nous tenons a remercier Julien Pître, assistant de recherche, pour sa contri­bution au repérage et a la transcription d’extraits cités. largement plurielles, sont parfois englobées dans l’appellatif chiac qui renvoie alors soit a un parler régional fortement marqué (notamment par son histoire) soit a un mix de français et l’anglais ou encore a un mélange des deux influences. De telles représentations complémen­taires ou contradictoires coexistent autant chez les individus ordi­naires (voir Berger 2020) que chez les linguistes (voir Arrighi 2020). Si l’on peut s’entendre sur le fait que ce qui constitue une langue releve avant tout d’un ordre de représentation (Feussi 2017), il n’en demeure pas moins que le chiac est pensé aussi a travers les formes linguistiques qu’on lui attribue. Ce sont ces formes linguistiques que nous voudrions décrire ici. Le chiac, longtemps stigmatisé, a su depuis quelques décennies se bâtir une place de choix dans la littérature et plus largement la créa­tion artistique en Acadie (Leclerc 2016). Plus récemment, le Web 2.0., un web participatif et inclusif qui permet a tout un chacun de créer et diffuser du contenu, a permis l’éclosion, entre-autre, de plusieurs chaines YouTube ou le chiac est a l’honneur (Arrighi et Berger 2021). Une des dernieres chaines du genre en date (a notre connaissance) est la chaine intitulée « Cosser t’en penses ? Podcast Acadien » dont la description est : « Podcast Acadien ! #ToutEnChiac ». Capture d’écran 2021-04-23 a 15.00.55 Le format habituel montre deux animateurs qui discutent avec leur invité ou invitée, le plus souvent aussi issu du sud-est du Nouveau-Brunswick ou de l’Acadie de façon plus générale. Tous et toutes s’ex­priment dans un parler marqué régionalement, identifié par nombre d’intervenants et d’intervenantes comme chiac. Cette chaine nous donne acces a des données conversationnelles réelles (écologiques, au­thentiques) que nous entendons décrire afin de brosser un tableau général du chiac. Nous commencerons par contextualiser les pratiques décrites par une présentation de l’Acadie et plus précisément de sa région tenue pour chiacophone (le sud-est du Nouveau-Brunswick). Nous propo­sons ensuite une breve réflexion sur l’utilisation de données numé­riques pour un travail de description linguistique, de meme que nous présenterons brievement nos données. Enfin, nous nous livrons a une description linguistique de pratiques relevées a partir du corpus en nous arretant sur tous les compartiments de la langue (le phonétisme, la morphologie, le lexique et la syntaxe). Par l’analyse, construite sur les données présentées, nous visons montrer que les pratiques dé­crites s’inscrivent clairement dans des usages non-standard mais somme toute assez communs de la langue française. 1. Moncton et le sud-est de l’Acadie comme terreau du chiac La ville de Moncton, plus largement l’agglomération du Grand-Monc­ton et au-dela le sud-est du Nouveau-Brunswick (en Acadie, au Cana­da1), sont tenus pour le berceau du chiac, l’antre du chiac2. Nous nous proposons ici de décrire sommairement cet espace géographique et culturel, notamment au travers des dynamiques et représentations linguistiques qui le parcourent, ceci afin de mieux comprendre d’ou émanent et dans quel milieu évoluent les pratiques linguistiques que nous décrirons dans le cour de notre contribution. 1 La communauté acadienne est une communauté historique (depuis les débuts du 17e siecle) francophone du Canada, a distinguer de la communauté québécoise. Vivant au nord-est du continent, dans les provinces longeant l’Atlantique (Nouveau-Brunswick essentiellement mais aussi Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard), sur les terres des Premieres nations Mi’kmaq et Wolastoqiyik, les Acadiens et Aca­diennes forment une communauté minoritaire (voir infra) a côté du groupe anglo­phone, bien plus important. 2 Chiac est un glottonyme (un nom de langue) en usage depuis le milieu des années 1960 (Boudreau 2016 : 131) pour désigner le français local, et générale­ment anglicisé, de la région de Moncton. Le terme n’est pas neutre. De plus, donner un nom a un ensemble de pratique accroît certainement la capacité d’un groupe a s’identifier sous cette banniere, dire « je parle chiac », « notre podcast est tout en chiac » est assurément un de ces « acts of identity » (Tabouret-Keller et LePage 1985), c’est aussi une assignation identitaire et parfois un stigmate que l’on porte sur le groupe considéré alors comme parlant mal français, ne parlant meme plus français, étant en voie d’assimilation, voire assimilé (voir Arrighi et Violette 2013, Arrighi et Urbain 2016/2017, Boudreau 2016 : 130–138). Comme l’indique la sociolinguiste Isabelle Violette, la ville de Monc­ton bien que marquée par un multilinguisme croissant, demeure […] largement définie par le bilinguisme anglais-français, que ce soit relativement a l’image de marque qu’elle projette, a l’offre de services publics ou encore aux enjeux linguistiques débattus sur la place publique (affichage commercial, langue de travail, accueil de ré­fugiés syriens, etc.) (Violette 2018/2019 : 52). Moncton est aussi et surtout connu pour etre le lieu d’origine de pratiques linguistiques, subsumées sous le nom de chiac, qui font cou­ler beaucoup d’encre, et chez les linguistes qui sont nombreux a s’y etre intéressés et chez les locuteurs et locutrices ordinaires. Les uns comme les autres ne peuvent restés indifférents (nous y reviendrons) face a des pratiques linguistiques actualisées par bien des franco­phones de cette région, et qui peuvent plus ou moins largement s’éloi­gner du standard. Ces pratiques sont notamment marquées par la pré­sence d’une composante anglaise, dont la proportion varie d’un indi­vidu a l’autre, d’une situation de communication a l’autre. Elle peut etre infime, voire nulle, mais elle peut aussi s’avérer majeure. Cette présence d’éléments venus de l’anglais se comprend en regard de la situation sociolinguistique des francophones du lieu. Moncton et sa région sont situées au sud-est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick. Cette province est la seule province canadienne officielle­ment bilingue (depuis la Loi sur les langues officielles, 19693). Le bilin­guisme officiel s’applique selon le principe de la dualité linguistique4 et comme l’explique toujours Violette, cette politique linguistique se traduit sur le plan structurel et institutionnel, […] principalement par la bilin­guisation des communications et des services publics et par la création d’espaces francophones homogenes (garderies, écoles, universités et colleges, organismes et associations, centres culturels) (Violette 2018/ 2019 : 54). Ajoutons qu’en 2002, la municipalité de Moncton est également devenue officiellement bilingue. Toutefois il faut se garder de croire que les deux langues officielles représentent deux groupes égalitaires. Inversement, le groupe anglophone, avec quelques 62,3% de locuteurs 3 Signalons que cette légitimité statutaire du français a été obtenu « apres des décennies de luttes et de revendications de la part des francophones » (Violette 2018/2019 : 54). 4 La dualité néo-brunswickoise en matiere d’aménagement linguistique ren­voie au portrait esquissé par Violette cité dans le texte. Prestations éducatives, services communautaires et soins de santé sont offerts par des institutions et organismes différents dans l’une ou l’autre langue officielle. de langue maternelle anglaise constitue face aux 34,6% de franco­phones un groupe majoritaire, un groupe dominant5. Cette domination numérique est aussi historique. On se rappelle que les francophones, pourtant groupe fondateur de la province et du pays, ne sont reconnus légalement que depuis 1969. La domination est aussi symbolique, dans un pays, sur un continent et in fine dans un monde ou l’anglais occupe la place du roi. Cet état de fait conduit a représenter la dynamique lin­guistique néo-brunswickoise en termes de majoritaires versus mino­ritaires. Comme l’indique encore Violette, pour la communauté fran­cophone de Moncton, la notion de « minoritaire », parler une langue minoritaire, etre mi­noritaire, vivre en milieu minoritaire [sont des] expressions [courantes qui] consacrent a la fois le lien langue-identité-communauté autour du français tout comme elles témoignent d’un sentiment de petitesse et de précarité face a la force d’attraction de l’anglais (Violette 2018/2019 : 55). Enfin ajoutons que le français de la région est aussi en butte a une minorisation face a un français – standard, international, un « bon français » – qu’on peine parfois a nommer mais qui est clairement identifié comme exogene en meme temps qu’il constitue encore une cible a atteindre dans l’éducation, les médias officiels, les carrieres de prestige. Dans ce contexte, l’existence d’un code qui mele des formes de français non-standard (a divers titres et degrés) et de l’anglais ne peut manquer de provoquer des réactions ambiguës, entre fierté et mépris (pour reprendre le titre d’une these sur le sujet, Trerice 2014), tout comme il souleve bien des ambiguités au niveau de son identité lin­guistique (Arrighi 2020) et sociolinguistique (Berger 2020). Cette ambiguité dans le rapport a un parler, qui a la fois indexe le groupe comme une communauté et le signale (le stigmatise) comme largement en marge de la langue légitime, engendre bien de l’insécu­rité linguistique, des représentations dévalorisantes de soi, et au ni­veau des pratiques langagieres, le choix parfois du silence ou de l’an­glais a défaut d’un français standard que l’on estime mal maitrisé (Boudreau 2016). Toutefois, cette ambiguité meme a su se révéler particulierement féconde (ou « productive » selon le mot de Leclerc 2006). Le chiac est en effet le support, comme matiere premiere et source d’inspiration, de tout un pan de la littérature acadienne depuis presque 50 ans (Boudreau 2000, 2004, Cormier 2019, Leclerc 2005 et 2008). La présence du chiac dans des ouvres littéraires (romans, poé­sie, théâtre) mais aussi dans des formes plus populaires (comme la 5 Ce que montrent Boudreau et Dubois (2005) a l’échelle de Moncton. BD6 ou la chanson) a certainement constitué une forme de « recon­quete de la parole » (comme l’indiquent la sociolinguiste acadienne Annette Boudreau et le spécialiste de littérature acadienne, Raoul Bou­dreau 2004). Dans cette entreprise de conquete de la parole publique de la part d’un groupe longtemps minoré et toujours minoritaire, cer­tains médias alternatifs, telles les radios communautaires ont pu aussi jouer un grand rôle (Boudreau et Guitard 2001, Guitard 2003, LeBlanc 2012). Aujourd’hui, le Web social joue aussi ce rôle. Nous avons déja soutenu (Arrighi et Berger 2021) que les oppor­tunités du Web 2.0, qui ont permis l’émergence de sites de création et de partage de contenus type YouTube, FaceBook, TikTok, ont offert a ce parler encore stigmatisé qu’est le chiac, une opportunité supplé­mentaire de percer un paysage médiatique qui, dans ses formes offi­cielles (nous pensons au seul quotidien acadien L’Acadie Nouvelle ou au radio et télédiffuseur public Radio-Canada, y compris dans son édition régionale), reste tres standardisant. Nous proposons par ailleurs que ces plateformes donnent acces a des données riches pour une description linguistique7. 2. Réflexion sur les données utilisées et présentation des données Les données mobilisées dans cette étude permettent de répondre a l’exigence d’authenticité d’une description linguistique fondée sur un corpus. Ces données sont en effet originales dans un premier sens, dans la mesure ou elles existent indépendamment de la recherche qui les prend pour objet. Elles constituent en outre un type de données qui est demeuré jusqu’a présent peu exploré : a notre connaissance, de telles données n’ont pas encore été explorées pour la description des pratiques linguistiques en Acadie ce qui les rend originales dans un deuxieme sens8. Enfin, ces données nous donnent acces a des pra­tiques pas toujours faciles a saisir par les personnes entendant décrire 6 C’est notamment le cas de la bande-dessinée Acadieman, personnage de « first super hero acadien » crée par Dano LeBlanc (voir notamment Arrighi 2011). 7 Deux grandes spécialistes du chiac l’avaient déja suggéré (King 2013 et Perrot 2014). 8 A notre connaissance, de telles données n’ont pas encore été explorées pour la description des pratiques linguistiques en Acadie. Les exceptions sont le mé­moire de maitrise en anthropologie de l’un des co-auteurs de cet article ainsi qu’un article co-écrit par les deux auteurs du présent article, ce travail est fondé sur d’autres données (d’autres chaines YouTube et des comptes Facebook) et il n’est que partiellement consacré a la description linguistique, l’essentiel sondant les discours métalinguistiques des concepteurs et conceptrices de ces médias. des pratiques vernaculaires, communautaires comme le sont encore souvent celles que nous cherchons a décrire. En sociolinguistique, toute volonté de description de faits de langue passe nécessairement par l’obtention préalable d’un corpus. Or, comme le note Hallion pour une autre situation de francophonie minoritaire canadienne (mais cela reste vrai pour la nôtre), « [c’] est par le biais de l’entrevue semi-directive enregistrée que l’essentiel des matériaux linguistiques soumis a l’analyse est toujours recueilli » (Hallion 2019 : 123). Suivant en cela les recommandations de Gadet (2011), Hallion ajoute que la collecte de « données écologiques » pourrait s’imposer avec l’exigence de diversification mais aussi d’authenticité. Les principales descriptrices du chiac (Roy des 1979, Perrot 1995, King 2013) ont signalé la difficulté a recueillir des données « authen­tiques » de ce parler stigmatisé, en raison meme de cette stigmatisa­tion. Plusieurs travaux sur le chiac ont donc emprunté des voies dé­tournées pour collecter les données a la base de leur description9. D’autres recherches se sont construites sur des corpus littéraires et plus largement des textes de créations (BD, paroles de chanson10, etc.) qui sont souvent appréhendés par leurs créateurs et créatrices comme des tentatives d’écriture en chiac. Certainement, le linguiste doit s’in­terroger sur le caractere « authentique, naturel » des représentations écrites du chiac, ceci étant, comme le propose Perrot (2014), on peut avancer que ces représentations « font apparaître un ensemble de formes suffisamment diffusées au sein de la communauté pour etre mobilisables dans la représentation du scripteur » (Perrot 2014 : 202). Au sein des données mobilisables, les données numériques four­nissent certainement une nouvelle ressource appréciable pour décrire des pratiques linguistiques tenues pour chiac. De plus, ces données, du moins celles que nous utilisons (des podcasts), ne sont pas, a propre­ment parler, des ouvres de création mais plutôt des usages parti­culiers (en contexte médiatique) de la parole11 . Les nouveaux médias offrent a quiconque le veut (moyennement un savoir technique mini­ 9 Voir Arrighi (2017) pour la méthodologie de recueil de données a la base du travail de Perrot (1995). En quelques mots, Perrot va utiliser une méthode détour­née ou les jeunes témoins discutant en binôme croient etre enregistrés pour ce qu’ils et elles ont a dire sur des sujets de société. Cette méthode, jugée « avanta­geuse », est reprise notamment par Fritzenkötter (2014) pour une recherche sur le parler bilingue au sein d’une autre communauté acadienne (celle de la Baie­Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse). 10 Voir notamment le travail d’André Thibault (2011) sur les paroles d’une chanson du groupe acadien Radio Radio. 11 Bien des artistes patentés ou en herbe performent en chiac sur le Web ; ce que nous étudions se distingue de ce chiac performé pour un chiac que nous qua­lifierions, toutes précautions prises avec ce terme, d’authentique. mum) un vecteur pour diffuser un message, offrir a ses créations, opi­nions, etc. un espace de visibilité. Ce faisant, le chiac connait depuis plusieurs années une véritable vie médiatique. Il peut etre le sujet de discours épilinguistiques (comme les a étudiés Cormier 2010), il peut etre aussi la matiere premiere de ces médias (qui se disent « en chiac »), c’est de cela dont nous nous saisissons pour offrir une des­cription dynamique et hyper contemporaine du chiac. Il nous reste, avant de passer a cette description, a présenter le corpus sur lequel nous nous fondons. Ce corpus est constitué de vidéos chargées sur une chaine YouTube intitulée « Cosser t’en penses ? Podcast Acadien »12 . Il est peut-etre utile de préciser que YouTube est un site web d’hébergement de vidéos ainsi qu’un média social a partir duquel les usagers et usageres peuvent charger, partager, regarder, commenter, évaluer des vidéos en streaming. En 2020, selon des données Wiki­pédia, YouTube compte chaque mois plus de deux milliards d’utilisa­teurs et utilisatrices connectés. La chaine YouTube intitulée « Cosser t’en penses ? Podcast Acadien » est en ligne depuis le 21 mars 2020. En date du 31 décembre 2020 elle regroupait 21 vidéos13 d’une durée approximative de 60 minutes cha­cune, la vidéo la plus courte durant 21 minutes (l’épisode 18) et la plus longue durant plus d’une heure 40 minutes (l’épisode 42). La chaîne comptait pres de dix mille vues au total pour toutes leurs vidéos mises en ligne (précisément 9 717 vues en date du 31 décembre 2020)14 . Deux animateurs, François LeBlanc (Frank) et Lee Cormier (Lee), animent des entretiens dans un décor qui se veut sans doute assez proche de celui d’un studio de radio. Le titre de l’émission apparait sur un gros bandeau en fond d’écran. François LeBlanc a d’ailleurs de l’expérience en podcasting puisqu’il coanime aussi la baladodiffusion a thématique historique La Moustache a Placide du Centre d’Études Acadiennes de l’Université de Moncton. Il y occupe aussi le poste de technicien en documentation. Cependant, le podcast de Frank et Lee n’est pas a vocation institutionnelle et est ainsi davantage informel15 . 12 https://www.youtube.com/channel/UCakSuf5PkIGx58ABgncM_Pw/videos (avril 2021). 13 Toutes les vidéos avant la quinzieme ne semblent plus accessibles. 14 La chaine fait aussi parler d’elle dans les médias, voir https://ici.radio­canada.ca/premiere/emissions/l-heure-de-pointe-acadie/segments/entrevue/1497 86/balado-acadien-chiac (avril 2021). 15 Dans les mots a Frank, dans son entrevue a Radio-Canada : « La Moustache a Placide c’est un peu plus dans le cadre, je veux pas dire académique, mais plus institutionnel, ça fait partie du Centre d’études acadiennes… » (voir lien dans la note précédente). Ils reçoivent un invité ou une invitée dont le profil général se dégage assez facilement. En grande majorité, on peut dire que les invités sont des personnes « favorisées » : il s’agit le plus souvent de jeunes professionnels et professionnelles, éduqués : des enseignants, ensei­gnantes, des entrepreneurs, entrepreneuses (c’est meme l’un de leur plus grand point commun, beaucoup d’invités « ont starté leur own business »…), parfois des artistes16 . Ils ou elles travaillent dans le milieu de la communication, du counseling (en nutrition ou pour aider les gens a vivre avec un trouble du comportement par exemple), du marketing, de l’immobilier. L’une des vocations du podcast est d’abor­der un sujet (comment vendre sa maison ? comment adopter de saines habitudes de vie ? comment vivre avec un déficit de l’attention ?...) grâce au partage de l’expérience personnelle mais surtout profession­nelle de la personne invitée. La personne est considérée experte en raison de son expérience professionnelle et souvent aussi de son vécu. Les concepteurs du site comme les personnes invitées revendiquent parler en chiac17. L’introduction de chacun des épisodes du podcast se fait de la sorte : L : bonjour et bienvenue a Cosser t’en penses ? F : un podcast acadien avec Frank L : pis Lee, pis guess what ? F : c’est-tu ben toute en chiac ? L : je pense que oui. F : right on ! La place du chiac dans les entrevues est donc bien installée des l’introduction. Cette ouverture revendiquée fait en sorte que les per­sonnes invitées se sentent libres d’utiliser le chiac, ce que plusieurs d’entre elles explicitent a un moment ou un autre de l’entretien. On comprend aussi que pour les personnes qui parlent, le chiac c’est plus qu’un code linguistique, c’est une identité. L’une des invitées l’expli­cite de telle façon que le glottonyme chiac devient aussi un ethnonyme qui permet de dire « je suis Chiac » : en tout cas, c’est ça. Mon nom c’est Mélissa Cormier, je suis la pro­priétaire de Girafe Media, qu’est une entreprise qui spécialise dans les médias sociaux, dans le marketing. Pis j’ai grandi a Dieppe, je suis une 16 Notamment Marc a Paul a Jos (épisode 16) et Phil Athanase (épisode 37). Ils traitent alors de leur démarche artistique et notamment de la langue de création. 17 Il faut noter ici quelques invités non-originaires du sud-est du Nouveau-Brunswick qui déclarent parfois d’autres pratiques linguistiques, Marc a Paul a Jos (mentionné a la note précédente) vient de la Baie-Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse et déclare s’exprimer en « acajun » (selon la graphie utilisée sur son al­bum Dictionnaire acajun). Sur la situation du français et les pratiques linguis­tiques a la Baie-Sainte-Marie, voir Petras 2016. fille de Dieppe ; je suis chiac, je suis acadienne, man, comme Léger, Cormier, LeBlanc, Després, comme toute le kit, la. (Ép. 40, invitée). Plus largement, il arrive que les concepteurs du site ou les per­sonnes invitées thématisent l’utilisation de la langue, ils parlent du choix de langues (français, anglais, chiac), de son niveau aussi. Par exemple, lors de l’épisode 31, Lee, apres avoir employé le mot « inno­vateur », indique que « a tous les podcasts on dirait que je dis des nouveaux mots français qu’on dirait que je dirais pas » et son collegue indique alors comme une blague qu’avant Lee lisait Playboy et que maintenant il lit le Larousse. Le chiac et les ressources communicatives qu’il offre, a l’instar de tout parler, peut etre explicitement mis a contribution par les per­sonnes invitées. Par exemple Renelle Girouard, invitée de l’épisode 42, une psychothérapeute qui a créé un service d’aide pour personnes vivant avec un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité a nommer sa compagnie Mind7 ADHD [Attention deficit hyperactivity disorder] Strategies. Le « 7 » est a prononcer a la française [s.t] mais a comprendre dans son sens anglais de ‘fixer, réparer, sécuriser, mettre en place’. Ce jeu de mot bilingue rappelle les « bilingual wordplay » étudiés par Lamarre (2014) dans le paysage linguistique montréalais. Des jeux de mots encore plus subtils, commentés par leurs auteurs, nous montrent le degré de conscience linguistique des personnes in­terrogées. Nous proposons de développer un exemple. Dans l’épisode 15, les deux animateurs reçoivent les propriétaires d’un bistro de jeux de société nommé Le Moque-Tortue18 . Le nom de l’entreprise est un calque de l’anglais Mock Turtle, a partir du nom d’un personnage d’Alice aux pays des Merveilles (la Fausse Tortue). Leur bistro possede une salle a manger qui sert des produits de pre­miere qualité. Les propriétaires ne souhaitant pas que leurs clients puissent penser qu’ils servaient par exemple des simili-produits (simili­homard, simili-poulet), le Moque-Tortue était plus propice que l’alter­native française de Fausse Tortue ou dans leurs propres mots « Simili-Tortue ». Les propriétaires en sont donc venus a cette conclusion : pourquoi pas Moque-Tortue, c’est pas une traduction c’est une translation, c’est une mauvaise traduction pis ça fait c’est en chiac aussi pis c’est français pareil, meme si c’est chiac. Ça transforme qu’est-ce ça veut dire, mais j’aime vraiment ça tu sais le/ c’est une inside joke (invité, épisode 15) « C’est français pareil, meme si c’est chiac », cette seule affirma­tion fait écho a des représentations vis-a-vis du chiac qui le replacent 18 Pour information, voir https://moquetortue.ca/fr/accueil/ (avril 2021). dans le continuum du français parlé en Acadie (Boudreau et Perrot 2010) plutôt que de le définir comme une langue a part entiere (comme le proposent par exemple Young 2002, ou meme un temps Perrot 1995). Une frontiere « qualitative » est tout de meme érigée entre le chiac et le français ou le chiac peut en quelque sorte constituer une mau­vaise traduction de l’anglais, une translation, la ou le français serait « correctement » traduit de l’anglais. Ces deux langues sont pensées comme des entités homogenes, alors que le chiac se trouve quelque part au milieu avec un statut plus flou, du fait de son hétérogénéité, hétérogénéité qui est la cause des représentations moins positives que ce parler provoque (voir de Robillard 2005 pour une réflexion sur les réactions de rejet que provoque la mixité linguistique). On lui accorde tout de meme un statut plus proche du français que de l’anglais. Le fait de nommer des pratiques linguistiques comme étant chiac permet autant a ses locuteurs et locutrices de revendiquer ces memes pra­tiques sur le plan identitaire que de se dissocier de pratiques tenues pour plus prestigieuses comme le français standard (Boudreau 2012), auquel les locuteurs et locutrices acadiens ne peuvent pas toujours se rattacher par sentiment d’illégitimité de leur variété sociolinguistique. Ainsi, le fait de revendiquer que le nom de Moque-Tortue est chiac et quand meme français agit sur les deux plans précédemment exposés. D’un côté, il permet d’instituer une barriere pour que ce nom d’entre­prise ne soit pas reçu comme du français standard, tout en notant le caractere francophone de l’entreprise, cher aux yeux des proprié­taires. De plus, le fait que le nom de l’entreprise soit caractérisé de chiac ajoute au caractere local de l’entreprise basée a Shédiac, une municipalité côtiere pres de Moncton tenue généralement pour tres chiacophone (certains proposant meme que le nom chiac dérive de ce toponyme). Pour en revenir a la nature du corpus précisons encore qu’un pod­cast comme forme et comme médium s’inscrit clairement dans ce que Paveau (2017) appelle un « discours numérique natif ». Les énoncia­tions que nous analyserons plus loin sont en effet nées du Web, c’est­a-dire qu’elles n’y ont pas migré apres leur production mais que leur production meme est partie intégrante du numérique19 . 19 Les deux concepteurs du site « Cosser t’en penses ? Podcast Acadien » se sont donc saisis des possibilités offertes par le Web dont celle « d’énonciation augmentée » (Paveau 2017 : 31–34) qui veut dire que certaines capacités expres­sives et communicationnelles dépassent ce qu’offre la communication non numé­rique. Par exemple, les concepteurs de la chaine ont joint a plusieurs épisodes de breves vidéos, des incrustations graphiques et plus souvent encore sonores, etc. Les discours numériques ont bénéficié ces dernieres années d’une certaine attention. Pourtant, a notre connaissance, et un peu a contre­courant du primat de l’oral longtemps de mise en linguistique, les tra­vaux disponibles prennent dans leur majorité l’écrit numérique comme objet, alors que l’oral numérique est resté plus en retrait comme objet d’analyse. Ainsi, dans le monde francophone les forums de discussion en ligne, format écrit ont été l’objet d’une bonne attention (Marcoccia des 2003, voir aussi les travaux de Marignier 2015, 2020), les tweets également ont pu servir de base a des études a caractere linguistique ou sociolinguistique (voir notamment Bernard Barbeau 2019). Il existe aussi de nombreuses études sur les SMS. Dans ces derniers travaux, parce que les données sont écrites, l’ambition est souvent de s’intéres­ser aux « nouvelles » conventions graphiques (voir Fairon et al. 2006, Cougnon 2010, 2015). A notre connaissance, il n’existe pas de travaux proposant une des­cription linguistique a partir d’un podcast20 . La forme langagiere qui se rapprocherait le plus de celle du podcast serait peut-etre celle de la radio qui a été étudiée (Charaudeau des 1984), ceci étant ce ne sont pas les usages professionnels de la radio qui pourraient nous intéres­ser ici mais les travaux portant plus sur les amateurs. Dans cette caté­gorie nous pouvons citer le travail de Deleu (2006) ou en contexte acadien le travail de Petras (2016) mais la comparaison trouve sa limite dans le fait que Deleu aussi bien que Petras étudient des « ano­nymes » comme participants a des émissions et non comme créateurs d’émissions comme c’est le cas chez nous. Comme données non produites dans un contexte normatif, ce que certains participants et participantes au podcast thématisent de meme que les concepteurs (voir extraits cités plus haut), nous pourrions dire que nous avons affaire a un usage informel de la langue. Ceci étant, nous avons affaire, comme présenté ci-haut, a des locuteurs et locu­trices « favorisés », de plus une certaine forme d’autocontrôle n’est pas absente des épisodes, les concepteurs du site et leurs invités se reprennent parfois, reformulent … (voir extraits cités plus haut). Parce que nous sommes partis de données orales que nous avons transcrites pour illustrer notre propos, il convient sans doute de s’ar­reter brievement sur les enjeux de la transcription. Dans la mesure ou la transcription est une théorie (Ochs 1979), il convient de réflechir aux enjeux théoriques et politiques de la transcription (Bilger 2008, Bucholtz 2000, Boudreau 2016, Canut et Him-Aquilli 2018). La ma­ 20 Nous avons trouvé des références a des articles utilisant des podcasts pour bâtir des corpus de reconnaissance linguistique, entre autres celui-ci sur l’arabe https://www.aclweb.org/anthology/W19-7408.pdf (avril 2021), mais rien pour la description comme telle. niere dont nous avons choisi de rendre compte des paroles se veut a la fois respectueuese des principales propriétés du discours des per­sonnes mais aussi nous avons fait un choix de lisibilité et d’une cer­taine standardisation. Nous mettons de l’avant les faits que nous com­mentons (éventuellement avec l’aide d’une transcription phonétique) mais la plupart du temps, nous proposons une transcription orthogra­phique aménagée. Elle laisse apparaitre les formes linguistiques com­mentées sans surmarquer la langue de nos témoins. Un mot pour finir sur les limites de notre travail. La description proposée est forcément partielle. Nous avons choisi de mettre l’accent sur un certain nombre de faits notables : a la fois tres caractéristiques et tres fréquents. Plutôt que de faire des listes, un catalogue, notre parti fut de mettre l’accent sur quelques faits. Dans le but d’illustrer le caractere composite du chiac, ce sont des faits (et ce pour chaque compartiment de la langue illustré) venant de la langue de contact ou étant des conservations de formes traditionnelles, ou encore répon­dant a la dynamique générale de la langue a l’oral, relevant du « fran­çais populaire/ordinaire21 ». 3. Une description linguistique de faits non-standard 3.1. Note sur notre démarche d’analyse et de présentation des faits langagiers Les pratiques linguistiques que l’on résume sous le nom de chiac comprennent, comme nous pouvons le voir dans notre corpus, des faits langagiers qui relevent d’influences distinctes. Certains viennent de la langue de contact, l’anglais, d’autres sont des conservations de traits anciens, d’autres encore appartiennent pleinement a la langue française pratiquée informellement et les lecteurs et lectrices sauront, la plupart du temps, les reconnaitre. Nous signalons toutefois que la répartition des faits comme relevant de telle ou telle origine ou in­fluence est parfois dure a établir, ce dont nous discutons ci-dessous quand le cas présenté l’illustre parfaitement. Pour l’organisation de notre propos, nous avons choisi que la des­cription que nous proposons ci-dessous soit construite en séparant les compartiments de la langue, c’est-a-dire que nous nous arretons tour a tour sur des éléments phonétiques, morphologiques, lexicaux puis 21 Nous reprenons ici la réflexion de Ledegen (2016) sur le terme populaire, comme chez elle, le terme est employé ici « au sens ordinaire de “usage non stan­dard stigmatisé” » (Gadet 1992 : 27) avec toutes les critiques que mérite le terme » (Ledegen 2016 : 90). syntaxiques. Toutefois cette recherche visant a identifier les origines des faits présentés et a les exposer de façon systématique ne doit pas faire oublier que les faits linguistiques sont avant tout « chaotiques » pour reprendre le terme de de Robillard (2001) et que cela est normal. Ainsi, notre travail qui consiste a mettre un peu d’ordre (artificiel) dans le désordre (naturel) des pratiques ne doit pas occulter que nous avons nécessairement fait des choix. Ces choix concernent avant tout les faits que nous avons retenus (versus ceux laissés de côté) dans la description ci-apres. La description que nous proposons est donc en tout état de cause partielle. 3.2. Éléments phonétiques Les éléments pris a l’anglais conservent les propriétés phonétiques et prosodiques de la langue anglaise dans sa variante nord-amé­ricaine. Ce constat souffre peu d’exception. L’un des youtubeurs de notre corpus prononce et voit prononcer son prénom, Frank, non pas [f..~k] mais ['f.a.k]. Cette prononciation « a l’anglaise » fait que l’uti­lisation de l’anglais chez les Acadiens et Acadiennes est différente de celle des Français et Françaises, par exemple, qui eux integrent tres fortement phonétiquement et prosodiquement les mots venant de l’an­glais. Cela donne alors aux pratiques linguistiques des premiers une impression d’étrangeté pour les seconds. Ce fait contribue peut-etre a ce qu’un auditeur extérieur a la communauté surévalue la présence de l’anglais22 . Toutefois, en contradiction avec ce que nous venons de dire, il existe des emprunts a l’anglais completement intégrés si bien qu’ils passent pleinement pour des mots français. Souvent cette intégration est ren­due possible par le fait que le mot « existe » en français (mais pas dans le meme sens, par exemple) ou respecte une phonotactique fran­çaise, ainsi : on a une licence a quelque part on est alloué a parler en chiac (Ép. 42, F) on essaye de répondre aux besoins des gens d’ici en supportant local (Ép. 31, invité) i a tu d’autres produits intéressants que vous envisionnez pour le futur ? (Ép. 17, L) 22 Cette surévaluation de l’influence d’une autre langue, dans l’évaluation lin­guistique et surtout sociale de pratiques qui s’éloignent du standard est signalée dans d’autres contextes, ainsi Guerra indique-t-il cela a propos de la place qu’oc­cuperaient les langues de l’immigration dans le français des « jeunes de banlieue » en France (voir Guerra 2020). Aussi bien le nom « licence » (ici au sens de ‘permis’, de license en anglais) que le verbe « allouer » (‘attribuer’ dans son sens standard mais ici ‘permettre’, a partir de to allow) fonctionnent comme des mots intégralement français. Il en va de meme pour supporter au sens de ‘soutenir’ ou encore le néologisme « envisionner » et de multiples autres exemples que nous trouvons dans le corpus. Le chiac actualise aussi des prononciations qui relevent plus glo­balement de traits « archaiques » (historiques ou géographiques) con­servés dans ce que certains chercheurs et chercheuses appellent le « français acadien traditionnel » (Péronnet 1989, voir la description de Lucci 1973). En fait, dans le corpus bien des particularités pho­nétiques individuelles ou plus collectives parmi les plus manifestes correspondent a des particularismes plus spécifiquement acadiens23 . Ainsi l’ouisme ([o] >[u]), la réalisation tres ouverte du [.]>[a] en syllabe ouverte (il [eta] pour il [et.]), l’ouverture de la voyelle entra­vée par [.] ([..]>[a.]) (comme [m..si] > [ma.si], [m..d]>[ma.d]), la palatalisation de [k], qui aboutit a l’affriquée [t.], devant des voyelles antérieures, en particulier [y] et [o]. Notons aussi la conservation assez générale du [r] apical qui peut conduire a interpréter la vibrante réalisée « a l’acadienne » comme une influence de l’anglais, bien que ce soit avant tout un conservatisme. je veux juste [.ys] dire merci [ma.si] pour accepter venir a « Cossé t’en penses » (Ép. 40 L) on va essayer [aseje] de quoi pis on va voir si ça va fonctionner (Ép. 31, invité) c’est la grosse [grus] billboard sur la highway (Ép. 34, L) Dans nos transcriptions nous avons pris le parti d’intégrer certains particularismes phonétiques a la transcription orthographique car ces particularismes se sont lexicalisés dans certains mots (comme les « tchulottes » ou le « tchoeur » ou dans le déterminant indéfini « chaque » et ses dérivés) : on avait tcheques affaires a planifier (Ép. 42, F) on voulait faire tcheque-chose qui était possible dans ces temps­icitte (Ép. 15 invité) pis Lee, bien i a fallu hirer tchequ’un pour faire les lettres en arriere de lui la (Ép. 17, F) Comme on le voit dans l’un des énoncés ci-dessus, on peut noter la simplification des groupes consonantiques dans les schémas autres 23 Nous voulons dire : « qui se retrouvent » dans l’aire linguistique acadienne et pas uniquement dans le chiac. Cela conduit d’ailleurs certains usagers et usa­geres du chiac a voir ce dernier comme un conservatoire face a un français plus standard qui les évacue (voir Arrighi 2011 ; Arrighi et Berger 2021). que consonne + liquide (juste -> [.ys]). A propos de ce dernier fait, notons de façon plus générale les nombreux phénomenes d’élision et d’écrasement phonétique. Comme l’ont noté d’autres descripteurs pour d’autres usages du français au Canada (Hallion au Manitoba (2000) ou Seutin (1975) au Québec), cet « écrasement » est l’un des faits « ma­jeurs […] [c’est aussi un] phénomene assez instable, variable d’un su-jet a l’autre, d’une région a l’autre » (Seutin 1975 : 35). Ainsi, dans une conversation informelle nombre de consonnes ou de voyelles peuvent etre syncopées, des syllabes peuvent etre tronquées (cas d’apocope par exemple). Rappelons que sauf dans nos extraits chargés d’illustrer le phonétisme du parler décrit, nous avons pris le parti (voir plus haut, lors de notre réflexion sur la transcription) de rétablir les élé­ments manquants. Toutefois, l’écrasement phonétique ajouté a des faits de prononciation régionale particulierement ancrés se sont par­fois lexicalisés. Les tentatives d’écriture en chiac rendent souvent compte de cela (ainsi voir les choix opérés par Jean Babineau par exemple dans son roman Bloupe qui a paru en 1993 et est considéré comme une des premieres tentatives d’écriture en chiac, Leclerc 2005, 2006). Parmi les faits tres fréquents, notons l’aphérese de verbes qui commencent par diverses voyelles orales (essentiellement [e], [a], [o]). La forme « il tait » pour « il était » par exemple est tres courante. ça fait il tait well quoi-ce qu’on fait i dit (Ép. 31, invité) je vas dans la front yard dans la back yard party que j’tais a (Ép. 43, invité) Le titre de notre émission « Cosser24 t’en penses » nous offre un bon exemple pour commenter divers types d’élision, de troncation, d’écrasement et leur possible lexicalisation. Indiquons tout d’abord que « cosser t’en penses » est équivalent de « Qu’est-ce que tu en penses » et que « cosser » constitue une forme contractée de « Quoi c’est », ce qui fait que « cosser t’en penses » se comprend littérale­ment ainsi « Quoi c’est que tu en penses ». De maniere générale, le français parlé en Acadie présente certaines caractéristiques notables dans la « formation et l’emploi des différentes types d’interrogation » (Neumann-Holzschuh et Mitko 2018 : 477). Pour l’instant avançons que les pronoms interrogatifs présentent aussi des caractéristiques dont la forme « quoi-ce que / quoi-ce qu’est » qui sert a interroger sur le sujet ou l’attribut du sujet [non-animé]. La forme « cosser » vient alors d’une contraction de cette premiere forme. Si la plupart des descripteurs la note « quoi c’est / quoi c’est que » (Arrighi 2005, Neu­ 24 Voir la série humoristique « Cossé qu’a radote Delphine », voir http://moni teuracadien.com/cosse-qua-radote-delphine-294/ (avril 2021). M.-É. Perrot s’en sert comme source, voir Perrot (2014) et Perrot (2018). mann-Holzschuh et Mitko 2018), Boudreau (1998) la note quossé, ce qui la rapproche du choix graphique de nos concepteurs du Podcast. Se conjuguent ici une forme interrogative non-standard et le marquage d’une prononciation régionale (pour plus d’informations sur cette forme, voir Neumann-Holzschuh et Mitko 2018 : 477–478). Enfin bien des traits phonétiques retrouvés dans le corpus se rap­portent au français « populaire » comme les élisions, les assimilations (type ch’sais). C’est ainsi qu’il faut comprendre l’élision du [y] du pro-nom personnel « Cosser t’en penses » dans le titre de notre Podcast. Cette forme coexiste avec la forme pleine, standard, tu, y compris chez le meme locuteur. Puisque nous commentons des formes élidées de pronom personnel restons-y pour montrer qu’ici, comme dans les autres compartiments de la langue, il y a non seulement une grande diversité des formes possibles mais encore, il peut etre difficile de faire la part des choses et de poser catégoriquement qu’un fait releve de telle ou telle origine. Pour envisager un seul cas, prenons un exemple morphophonologique (le cas des pronoms personnels sujets de 3e personne au singulier, masculin puis féminin) qui nous permettra en outre de transiter vers la rubrique suivante. Dans le corpus, le pronom il connait une variabilité formelle impor­tante et se présente donc sous diverses variantes allomorphiques. La forme élidée i est nettement prédominante : ça fait i a aussi été nommé coach de l’année (Ép. 20, F) i aurait dit comme « Frank, t’es lame toi ! » (Ép. 22, F) i faut pas mourner ça, i faut mover on (Ép. 43, invité) Cette forme est bien connue en français populaire (voir Guiraud 1965 : 42 ; Gadet 1992 : 63) ainsi que dans de nombreux français d’Amérique du Nord : au Québec (Lavoie 1995 : 377), a Terre-Neuve (Brasseur 1998 : 76), au Manitoba (Hallion 2000 : 249), en Ontario (Mougeon 1997 : 308) et en Louisiane (Ditchy 1996 : 21). Pour la re­cherche, il n’est pas aisé de savoir si le fait est avant tout populaire ou avant tout régional. Au féminin aussi nous relevons un grand poly­morphisme avec une forme élidée, a, assez populaire et elle aussi présente dans des français populaires et régionaux. On note aussi la forme ielle attestée de longue date : ielle, a l’est en haut (Ép.25, F) 3.3. Éléments morphologiques Parmi les nombreux faits morphologiques relevables dans le cor­pus, un trait particulierement notable, qui est aussi l’une des caracté­ristiques du chiac les plus iconiques, est l’intégration morphologique des verbes empruntés a l’anglais25 . Les verbes empruntés se ren­contrent a tous les temps et tous les modes et sont intégrés morpho­logiquement au 1er groupe ce qui, au demeurant, n’est pas surprenant. Le 1er groupe reste, en effet, la seule classe vraiment productive : ah c’est Rémi qui owne ça (Ép. 31, L) on est rendu qu’ion launche un website la semaine prochaine (Ép. 31, invité) ça a starté avec Éric (Ép. 33, invité) but avant qu’on starte avant qu’on entre dans les questions dans le juicy (Ép. 40, L) aujourd’hui faut que je calle … so good finally tu vas feeler mieux quand qu’on se parle (Ép. 41, invitée) expectais-tu la fanbase que t’as right now quand-ce que t’as com­ mencé ? (Ép. 16, L) Ce qui est notable c’est que ces verbes reproduisent la plupart du temps le paradigme désinentiel du français acadien traditionnel en présentant le morpheme -ont (pour la 3e personne du pluriel au pré­sent de l’indicatif), -iont (pour la 3e personne du pluriel a l’imparfait). Cette conservation avait déja été notée par Perrot : dans son corpus, « sur les 37 occurrences de verbes anglais conjugués a la troisieme personne du pluriel, seulement 7 ne portent pas la marque “-ont”… » (Perrot 1995 : 129)26 : ou meme si t’as mal a la tete, i pourriont t’aider. (Ép.22, L) tu sais les gens shoppent pus comme qu’i shoppiont la tu sais (Ép. 31, invité) c’est pas malicious i pensont actually qu’i helpont la show (Ép. 43, invité) Le verbe anglais n’est jamais porteur des marques morphologiques standard de la conjugaison anglaise, par exemple la désinence -s de la 3e personne du singulier n’est jamais présente. De meme, les formes a l’infinitif ne présentent jamais l’élément anglais to : but Math i deale avec Pepsi, but back in the day, i boivait de la coke (Ép. 15, L) 25 Nous verrons plus loin que cette intégration peut etre aussi syntaxique, nous avons vu plus haut qu’elle est rarement phonologique. 26 Sur l’histoire et la présence de ces formes, voir Roussel (2020 : 81–96). oh non, ça delete a mesure (Ép. 25, invitée) i va heckler les quatre autres but i hecklera pas moi (Ép. 43, invité) je vois des étudiants struggler (Ép. 42, invitée) c’est kind of dommage que t’as pas de compagnie de kayak parce t’aurais pu aider le monde a paddler a travers des rapides (Ép. 42, F) on veut expander ben je dis on ben la business veut expander (Ép. 31, invité) zeux pouvont le figurer out. (Ép. 22, L) Dans le corpus, on releve certainement des verbes non-intégrés morphologiquement, c’est alors parce que le verbe se trouve inséré dans une locution (pronom + verbe) empruntée en bloc a la langue an­glaise et plus ou moins désémantisée (I guess, I mean, you know): t’as pas le choix I guess (Ép. 31, L) qui est symbole de vigilance éternelle, le griffon est apres dormir. I mean it’s a contradiction in terms la tu sais. (Ép. 15, invité) So, c’est de meme ça kind of, you know, c’est de meme le first album a kind of sorti (Ép. 23, invité) oui, I mean, ça m’arrive souvent encore (Ép. 23, invité) Les particularités formelles concernant le mode subjonctif sont aussi des éléments particulierement pertinents a décrire. L’emploi de ce mode dans le corpus laisse en effet voir bien des caractéristiques concernant notamment le radical. Les formes distinctes du standard sont alors la plupart du temps des formes refaites analogiquement. Comme exemple, on note plusieurs radicaux étoffés par un yod, alors que seuls certains verbes du 3e groupe l’imposent en principe. Ce yod final sert alors a distinguer le verbe ainsi formé de son équivalent a l’indicatif. On peut voir dans ce fait la manifestation de la tendance a la différenciation qui se présente ici par le sur-marquage d’une forme. Cette « tendance a la différenciation de formes » qui, sinon, pourraient etre confondues, a tres bien été analysée par Frei, a qui nous empruntons l’expression, pour le français populaire de France (Frei 1982 : 63) : faut que que tu seyes pret a ça (Ép. 30, invitée) so, suffit qu’on seye, qu’on soit sur un podcast acadien (Ép. 25, F) Dans le corpus, pour plusieurs temps et modes, on retrouve aussi la conservation du radical régulier pour différents verbes irréguliers commune en français parlé dans les Maritimes : je veux pas dire vous faisez half la show, vous faisez le trois quart de la show (Ép. 15, L) but Math I deale avec Pepsi, but back in the day, I boivait de la coke, but c’était weird de dire/ a résumer que t’étais un coke dealer (Ép. 15, L) on voira ! (Ép. 15, F) A l’instar de la morphologie, le lexique chiac présente aussi une combinaison d’influences multiples. 3.4. Éléments lexicaux Le chiac a souvent été décrit dans ses éléments grammaticaux et ce des les études pionnieres de Roy (1979) ou de Perrot (1995). Il n’en reste pas moins qu’il présente aussi des faits lexicaux non-standard intéressants a décrire. Nous allons voir que, a l’instar des autres compartiments de la langue déja décrits, on peut mettre de l’avant, a partir de notre corpus, a la fois la participation de l’anglais et celle du vocabulaire patrimonial dans les pratiques chiac. Les locuteurs et locutrices emploient en effet, dans les memes énoncés a la fois du lexique traditionnel et des mots venus de l’anglais : apres un élan tu vas venir a focuser sur quelles sortes de personne que tu veux (Ép. 30, invitée) c’est la first time qu’on se rencontre en vrai […] asteure je vous voie en personne (Ép. 33, L) Dans les extraits ci-dessus on note des mots comme élan (‘mo­ment’), asteure (‘maintenant’) qui relevent du vocabulaire patrimonial et sont encore fortement utilisés de nos jours. Élan est relevé dans le Glossaire acadien [désormais GA] de Pascal Poirier27 ; asteure est si caractéristique du français local qu’un webzine a pris ce mot pour titre28. Issu d’une contraction ancienne de « a cette heure », il est avec d’autres adverbes, tels icitte, un mot tres présent dans notre corpus : asteure on t’a icitte (Ép. 32, L) pis maybe une coupe de brassieres de tirer apres vous-autres sur le stage. Well asteure vous pouvez (Ép. 30, L.) Avant que la saison de golf commence, j’ai le temps asteure (Ép. 20, invité) Le lexique chiac recycle bon nombre de « vieux » mots ou de vieilles expressions : nous-autres on te connait un petit brin (Ép. 33, F) un brin plus, un petit brin plus Hillbilly la (Ép.19, L) ça l’a freezé un petit brin la (Ép. 19 invitée) 27 Cette premiere tentative systématique d’offrir un relevé du « vieux fonds lexical » acadien a été publié en volume pour la premiere fois en 1993. 28 Pour information, voir https://astheure.com (avril 2021). La locution adverbiale – un brin, un petit brin – signifiant ‘un peu’ est signalée par Poirier (GA s.v. BRIN). En France on la retrouve dans l’usage familier (Rob s.v. BRIN). A mi-chemin entre les catégories lexicale et syntaxique, l’emprunt de longue date de l’adverbe back est courant en chiac et dans les autres milieux francophones minoritaires des Maritimes. King (2011) note l’utilisation de l’emprunt dans des lettres écrites des la fin du 19e siecle a Moncton et cette utilisation se maintient jusqu’a aujourd’hui (King 2011 : 115). L’emprunt est aussi répertorié dans des corpus lin­guistiques de communautés franco-ontariennes et louisianaises fran­cophones (King 2011 : 116–117). Le terme conserve le plus souvent le sens locatif qu’il possede aussi en anglais par exemple de to come back. Perrot (2014) précise ainsi que cette utilisation garde le sens de ‘retour a un lieu ou un état antérieur’ comme nous le retrouvons dans notre propre corpus : aussitôt que la crise est finie c’est sur qu’on va back aller vous voir (Ép. 15, F) pour back venir a tes débuts pis toute ça. (Ép. 16, F) je pense qu’i ont toute hâte de back etre sur stage (Ép. 22, invité) Back peut prendre aussi une valeur itérative, indiquant la répéti­tion d’une action ou d’un processus. Ce sens-la est notable dans la me-sure ou back n’est pas utilisé de cette façon en anglais : so merci beaucoup les guys pis on se parlera back (Ép. 15, F) choisir des projets, des opportunités pour donner aux gens, en don­ nant back dans la communauté, ça fait partie de notre farming culture, disons. (Ép. 17, invité) ah, je vas back essayer (Ép. 22, invité) pis t’es dans le studio pis que t’es apres d’écouter back des tracks (Ép. 23, invité) Ainsi, « on se parlera back » remplace l’utilisation du préfixe re­que l’on retrouverait dans le verbe « se reparler ». Perrot (2014) note toutefois que le sens itératif de l’emprunt back est en perte de vitesse au profit de périphrases françaises qui signalent l’itération comme « une autre fois » et « de nouveau » alors que l’on ne retrouve jamais l’adverbe pourtant itératif « encore ». Elle qualifie cette tendance de « refrancisation » puisque certains emprunts de longue date comme back sont en compétition avec des variantes françaises. Perrot (2014) et Petras (2017) notent aussi qu’il est tout a fait possible de retrouver des constructions ou le préfixe re-redouble l’adverbe back (pis je te recallerai back / c’est sur qu’on se reparlera back). Nous voyons donc des constructions en concurrence. La construction des énoncés est la derniere chose qui va retenir notre attention. 3.5. Éléments syntaxiques Se pencher sur la syntaxe du français parlé en Acadie, c’est décou­vrir bien des usages non-standards qui ne sont pas sans rapport avec plusieurs faits syntaxiques non-standards relevées dans toute la fran­cophonie (ou ils peuvent etre alors marqués ou non), des faits que l’on trouve aussi qualifiés de « populaires » essentiellement selon un point de vue français (de France29). Parce que nous ne pouvons pas rendre compte de tous les faits syntaxiques attestés dans le corpus, nous allons nous arreter sur des faits relevant d’emplois non-standards de prépositions. Le champ prépositionnel étant un grand domaine de variabilité en français, cela va nous permettre d’aborder plusieurs cas de constructions verbales divergeant du standard. En Acadie, bien des usages grammaticaux non-standards sont per­çus comme des calques de l’anglais. La variation syntaxique plus que tout autre est, en effet, pensée comme fautive et le responsable facile­ment trouvé est l’anglais. Dans ce contexte, il convient de rappeler que la variation syntaxique est normale et que l’analyse de ses mani­festations, en Acadie comme ailleurs, ne saurait relever d’un seul ordre causal. Ici comme pour les autres compartiments de la langue, héritage linguistique, influence interlinguistique et dynamique interne a la langue se retrouvent pour donner au chiac sa couleur particuliere. Toutefois, en matiere de syntaxe, il est particulierement malaisé de déterminer ce qui vient de la langue de contact, de celle des ancetres ou ce qui ressort de l’évolution intrinseque d’une langue transmise pendant longtemps essentiellement a l’oral et en butte a une pression normative moindre. A ce niveau, plus que pour tout autre, on peut certainement arguer d’une influence réciproque ou l’existence d’une certaine structure a la fois dans des formes anciennes de la langue, dans la langue de contact et aussi au sein d’une zone de variabilité de la grammaire du français se conjuguent pour expliquer bien des faits de la grammaire chiac. C’est ainsi que nous pouvons comprendre certaines tournures non­standards au niveau de la construction verbale. Dans le corpus, on note une tendance a la construction transitive directe. Pour certains verbes, le modele est historique et des verbes montrent une tendance a la construction directe, qui peut etre attestée dans des formes an­ciennes ou régionales de la langue et/ou dans la langue anglaise, si bien qu’il est difficile de « démeler » les influences. Commentons l’emploi direct du verbe « jouer » dans l’énoncé suivant : j’ai joué la musique (Ép. 33, invité) 29 Voir a ce sujet la réflexion de Ledegen (2016). Si cette construction verbale directe peut, de prime abord, etre mise au compte de l’influence de la langue anglaise, remarquons toutefois que le tour jouer un instrument de musique se rencontre dans d’autres zones francophones30 . Inversement on rencontre aussi des constructions indirectes la ou le verbe reçoit directement son complément en français standard. Cer­taines constructions comme demander pour sont tres fréquentes et attestées chez de nombreux locuteurs et locutrices. On peut parler d’une sorte de lexicalisation issue sans doute d’un calque de l’anglais (to ask for): on demande pour des documents pour voir so firstable ça te dit … (Ép. 41, invitée) des choses de meme que vous regardiez pour les joueurs de cet âge­la (Ép. 24, F) Ici le cas semble évident mais les choses ne sont pas toujours aussi simples. Un cas de construction prépositionnelle non standard parti­culierement mis au compte de l’influence de l’anglais est le cas de pré­positions dites « orphelines » dans des énoncés types « mon ami que je venais de parler de ». Sans dénier le facteur explicatif que serait l’influence de la langue de contact sur la forme des constructions pré­positives relevées dans le corpus, nous nous proposons de « tester » en parallele d’autres solutions explicatives ramenant le fait dans la réflexion sur les constructions non-standard en français. En fait, il est malaisé de démeler ce qui tient des tournures archaiques et ce qui pourrait effectivement etre emprunté a l’anglais (calques de struc­ture), il faut aussi prendre en compte ce qui pourrait ressortir de ten­dances internes a la langue française ayant évolué dans des conditions sociolinguistiques particulieres. La notion de catalyseur empruntée a Chaudenson (1998) nous permet d’envisager et d’illustrer le rôle conjugué de plusieurs facteurs dans l’explication de la variation. Les prépositions dites « orphelines » sont des prépositions qui dans l’énoncé peuvent apparaître sans régime. Dans la langue française, si les prépositions ont une prédilection pour la fonction régissante, le cas ou elles sont accompagnées d’un régime « est loin d’etre le seul ou on les rencontre » (Brondal 1950 : 1). Ce type de construction est de fait accepté sous certaines conditions en français normé et se retrouve assez souvent en français parlé de France. Les grammairiens parlent d’emploi « adverbial » (comme le souligne Gadet 1992 : 73). Les histo­riens de la langue française se sont également intéressés a ce phéno­mene et ont noté qu’en France, la construction sans régime apres avec, 30 « Jouer un instrument de musique est un […] belgicisme […] surtout par écrit », BU § 285-b. héritée de l’ancien français mais aussi apres, sur, pour, par … – ou l’élément remplissait alors les fonctions d’adverbes et de prépositions – était encore en usage au XVIIe siecle (GHLF : 431). Dans le corpus, les témoins utilisent tres librement et assez fré­quemment des tours dans lesquels le complément de la préposition est omis : un diner ousque j’étais invitée a (Ép. 30, invitée) mon chum Bryan que je venais de parler de la avait actually un chat qui s’appelait Pepsi. (Ép. 15, invité) j’avais oublié quosse qu’on parlait about (Ép. 43, invité) je vas dans la front yard dans la back yard party que j’tais a (Ép. 43, invité) Bien que plusieurs chercheurs aient montré que la syntaxe est peu perméable aux échanges entre langues (Vinet 1984, Mougeon & Beniak 1991), on peut etre tenté d’expliquer la présence massive de préposi­tions orphelines dans le corpus acadien en considérant que la langue anglaise, surtout dans son utilisation orale, connaît elle aussi un em­ploi de prépositions a régime implicite. Ce faisant, on admet un calque de structure et l’on classe l’usage de prépositions en finale d’énoncé comme une manifestation d’interférence entre systemes linguistiques. Cette option explicative est d’autant plus facilitée que ce type de con­struction étant, pour la langue française, « condamné par les puristes » (Arrivé et al. 1986 : 49), on n’en trouve souvent aucune mention dans de nombreux travaux portant sur le français de France. Si bien que certains descripteurs ont pu ignorer leur existence dans les usages hexagonaux. Néanmoins, quelques monographies consacrées aux pré­positions (Cervoni 1991 : 92–93 & 103–108) et quelques grammaires d’usage ont accordé une place plus ou moins breve a des constructions prépositives absolues bien présentes dans les productions hexagonales (BU § 992 & Arrivé et al. 1986 : 49, 55, 561). Ces travaux indiquent une adverbialisation de la préposition qui permet que l’on puisse uti­liser les prépositions comme des adverbes (i.e. directement apres le verbe et sans complément) quand le terme suivant la préposition est implicite. Ces travaux montrent surtout qu’un rapport simple de réfé­rence est établi, grâce au contexte (a la situation de communication), entre le régime implicite et son antécédent, ce qui permet au premier d’etre omis. En plus de criteres contextuels, des types de propositions induisent plus facilement de telles constructions. Ainsi, les constructions a ré­gime implicite apparaissent plus souvent dans les relatives, comme dans l’exemple donné plus haut. Ici, la forme s’explique par rapport au décumul du relatif, mécanisme a l’ouvre dans de nombreuses variétés de français et que nous avons pu constater dans le corpus. Rappelons que le relatif se présente sous une forme décumulée comprenant un élément de relation – la conjonction que – et un élément de rappel qui peut etre une préposition (dans la mesure ou elle peut introduire un pronom qui est effacé (voir Gadet 1992 : 94)). L’explication de telles tournures pourrait alors etre aussi d’ordre intrasystémique. Ainsi le cas étudié ici montre qu’en termes explicatifs, bien des faits de langue non-standard demandent a etre pensés avec rigueur. Conclusion La question « cosser le chiac ? » a conduit la recherche a s’interro­ger sur la nature des éléments qui le compose. Cette recherche a un temps mis essentiellement l’accent sur la composante anglaise ; pour­tant, comme nous avons travaillé a le montrer, les autres sources ne sont pas en reste. Nous espérons avoir illustré que le chiac releve comme pratique linguistique de plusieurs influences (l’anglais, le français populaire, un parler patrimonial soit historiquement soit géo­graphiquement). Ces influences distinctes peuvent en outre se renfor­cer mutuellement (si on retient la notion de catalyseur de Chaudenson 1998, mentionnée plus haut ou l’expression de « caisse de résonance » employée par Ledegen 2016). Ce que nous avons montré ici vise a re­placer le français parlé en Acadie, y compris dans une variante ou l’influence de l’anglais est notable, dans la dynamique générale des français non-standard. Les spécialistes d’autres variétés y reconnai­tront sans doute des faits attestés bien au-dela de l’Acadie. De plus, des descripteurs et descriptrices du chiac ont souligné son caractere dynamique et, a la recherche de ses tendances évolutives, Perrot notait des 2005 que l’anglicisation semblait régresser vers un chiac encore plus français (car assurément il le reste meme avec une bonne part d’anglais). Sans que l’on puisse la chiffrer, étant donné notre approche qualitative et interprétative, notre corpus nous donne a voir des pratiques dans lesquelles la langue française domine. Cer­tainement bien des traits appartiennent au non-standard, ils relevent alors de la langue orale le plus souvent ordinaire (au sens ou l’entend Gadet 1989) et inscrivent le chiac dans les nombreux français non­standards dont est riche la francophonie. Abréviations BU = Grevisse Maurice, Goosse André. 1988. Le bon usage, 12e édition, Gem­ bloux : Duculot. F = François LeBlanc (Frank). GA = Poirier Pascal. 1995. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. 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We begin with a short discussion about the use of digital data for linguistic description, before describing our corpus following the different compart­ments of language (phonetics, morphology, lexicon, syntax). We demonstrate that the practices we describe are best understood as non-standard practices of the French language. Keywords: Chiac, podcast, New Brunswick, linguistic practice, non-standard French. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Antonio Manuel ÁVILA MUNOZ Universidad de Málaga (Espana) ORCID https://orcid.org/0000-0002-5239-2670 .Es legítimo (y necesario) escribir las variedades no estándares de las lenguas? El caso del espanol de Andalucía* . 1. Introducción Hace apenas 10 anos, la pregunta que da título a este trabajo hubiese provocado cierta perplejidad en una comunidad lingüística y filológica acostumbrada por tradición a corregir de manera mecánica y casi in­consciente las producciones escritas de nuestros estudiantes y, a veces incluso, a pergenar muchas suposiciones sobre la inteligencia de las personas en función de cómo hablan y escriben. Sin embargo, en los últimos anos se está extendiendo una corriente de pensamiento de al­cance internacional que apuesta por asumir que la identidad lingüís­tica de los individuos, y la de los pueblos a los que estos pertenecen, debería tener representación escrita. Se trata de apoyar y fomentar * Este trabajo ha sido posible gracias al apoyo del Proyecto de la Agencia Nacional de Investigación Espanola “Agenda 2050. El espanol de Málaga: procesos de variación y cambio espacial y social” (PID2019 104982GB C5-2). que las personas expresen su forma de hablar también cuando escri­ben: de reconocer su derecho a escribir como hablan (Young 2007, Young et al. 2014, Inoue 2015). Pero, .quién habla como escribe?, .quién escribe como habla? Hacer creer a los usuarios de una modali­dad lingüística que están en su derecho de escribir como hablan po­dría esconder un cierto componente demagógico. No es probable, por ejemplo, que la distancia que existe entre la lengua inglesa hablada y la escrita, basada en un estadio de lengua bastante antiguo, tenga conse­cuencias reales sobre la identidad de los hablantes actuales de esa lengua. La sociedad andaluza no ha permanecido al margen de este movi­miento reivindicativo que anima a los hablantes a mostrar su identi­dad mediante la representación escrita de su forma de hablar. Desde 2017, un grupo de personas interesadas en esta corriente se propuso crear una ortografía integradora del andaluz (sic) desde el convenci­miento de la necesidad de un amplio sector de la población andaluza (…) de escribir utilizando la lengua que emplea día a día para comuni­carse: el andaluz. Aunque los impulsores de la iniciativa admitían la dificultad que supone el reto desde el momento en que esta variedad lingüística se manifiesta de muy diversa forma, el resultado de este esfuerzo se materializó en 2018 con la aparición de la primera versión de la Propuesta ortográfica del andaluz, actualizada en 20191, e inspi­rada, entre otras, en la adaptación que Juan Porras realizó en 2017 de El Principito a la variedad lingüística andaluza. En este trabajo queremos contribuir a dar respuesta a la pregunta que le da título apoyados en 30 anos de estudio de la variedad lingüís­tica de la ciudad de Málaga. Desde el respeto que nos merecen todas las propuestas y sus críticas, consideramos relevante incluir nuestra experiencia investigadora en tan interesante debate por si pudiera servir para aclarar cuestiones que, quizás, merezcan amplia reflexión, sosegado debate y estudio profundo. Más aún cuando la aproximación al estándar es un hecho común en muchas variedades lingüísticas en Europa y fuera de Europa y tiene que ver con motivaciones sociales y económicas y, en absoluto con la estructura propia de la lengua. Lo que es prestigioso es una comunidad de habla (la pronunciación con­servadora en Espana, por ejemplo) puede ser altamente proscrito so­cialmente en otra (ese tipo de pronunciación conservadora entre los inmigrantes andinos en Lima). 1 https://andaluhepa.files.wordpress.com/2019/10/propuesta-de-ortografc 3ada-andaluza-epa-actualizada-2019-docx.pdf (fecha de consulta: 09/10/2021). 2. La propuesta ortográfica del andaluz (EPA) Tal y como afirman sus impulsores, esta propuesta está inspirada en diferentes corrientes de la literatura andaluza pero, en especial, en Er Prinzipito Andalú (EPA) de Huan Porrah (Juan Porras). En sentido estricto, la obra de Porras no supone una traducción al andaluz, sino al espanol que, posteriormente, se modifica seleccionando expresiones (léxico, morfología, vulgarismos) y variantes de pronunciación (hete­rogéneas, multicoincidentes, vulgares en algunos casos) que el autor entiende como propias de su área geolingüística de procedencia. Lejos de aportar una nueva crítica a la propuesta ortográfica del andaluz, en este apartado solo senalaremos sus principios, invitando al lector a que acuda a la bibliografía ya existente para documentarse a propósito de las alegaciones en pro y en contra que se han escrito sobre ella. La propuesta de escritura en andaluz consta de 27 grafemas, de los cuales 10 representan sonidos vocálicos y 17 sonidos consonánticos. Algunos representan sonidos existentes en otras variedades del espa­nol; otros, en cambio, se refieren a sonidos que los creadores del siste­ma consideran exclusivos del andaluz: Ââ, Çç, Ee, Hh, Îî, Ôô, Xx, Uu. Para sus impulsores, los grafemas vocálicos representan sonidos que tienden a abrirse en las hablas andaluzas orientales ([a],[.], [i], [.], [u]) y a aspirarse en las occidentales ([a.], [e.],[i.], [o.], [u.]). El grafema ç representa al fonema /./ en las variantes ceceantes, /s/ en las seseantes, /h/ en las heheantes y /./o/s/ en las variantes distinguidoras. La h se emplea como equivalente a los fonemas /h/ (en la mayoría de variantes) y /x/ (en parte de las variantes orientales). La pronun­ciación de este grafema, en cualquier caso, nunca es muda. La grafía x representa los fonemas /t./o/./ según la variante, que equivalen al dígrafo ch en castellano. Existe un último grupo de grafemas que representan sonidos dife­rentes al espanol general: Cc, Gg, Qq, Yy. Estos aluden a sonidos que el andaluz y el resto de variedades de espanol comparten, pero que se representan de diferentes maneras. Así, por ejemplo, el grafema g elide la u ante e e i (Gepardo) y se prescinde del dígrafo ll ya que, al parecer, la representación y es suficiente para aludir a los alófonos [.], [d.] y/o [.], mayoritarios en Andalucía. La propuesta EPA contiene otros apartados curiosos sobre acen­tuación, formas contractas, dígrafos, y tres anexos dedicados a prepo­siciones y artículos, posibles enmiendas de la propuesta, contacto y términos y condiciones de uso. A modo de ejemplo, a continuación mostramos algunos fragmentos obtenidos del Trâccrittôh Andaluh (Transcriptor Andaluz), herramienta que permite transformar un texto grafiado de acuerdo a las normas del espanol estándar a las normas del andaluz estándar EPA: Ejemplo 1. Yegará er día que podamô açeh text-to-speech diretto al Andaluh. Eh una gran idea y con la propuetta ortográfica Andaluh EPA, cada día ettá mâh cerca. Ejemplo 2. Guenâ !! Te recomendamô que te leâ la propuetta ortográfica. La çediya eh la grafía integradora propuetta pa repreçentâh de manera incluçiba er zezeo, seseo y heheo. Açí: Çerbeçita Tu la puede leeh como zerbezita, serbesita, herbehita... La çediya no eh catalana, eh una grafía que biene de lâ lenguâ romançe. Y la emô reccatao pal Andaluh. Ejemplo 3. Ettáî açiendo îttoria y, por fortuna, çoy eppettadora dedde caçi er prinçipio. Enoraguena, de berdá, y mîh graçiâ, de coraçón. 3. El espanol hablado en Andalucía La existencia de cambios notables en el espanol de Andalucía res­pecto a otras modalidades diatópicas del espanol ha sido ampliamente reconocida desde hace tiempo. En general, estas diferencias parecen acentuarse con los cambios socioculturales del desarrollismo de los sesenta en adelante, con la fuerte inmigración rural a los núcleos ur­banos, la urbanización, la relativa industrialización y, especialmente, el turismo de masas. Ello produjo cambios en las variedades de los inmigrantes, que han ido abandonando rasgos innovadores tradicio­nales de las variedades vernáculas de origen, pero también de las cla­ses medias de las ciudades. El resultado ha sido la convergencia de las variedades urbanas de clase media hacia el estándar nacional y el aumento de la distancia de estas con respecto a las variedades locales y de clase trabajadora y baja. Los estudios en Málaga han seguido desde hace tres décadas este proceso mediante el análisis detallado de algunos rasgos fonológicos y léxicos (Villena Ponsoda 2008a, 2018; Villena Ponsoda y Ávila Munoz 2012, 2014; Villena Ponsoda y Vida Castro 2017; Villena Ponsoda, Ávila Munoz y von Essen 2017). En el marco de convergencia senalado, la escisión de la fricativa coronal del andaluz tradicional, en áreas de la fusión histórica (desde la baja Edad Media) de las sibilantes del castellano alfonsí, ha pro­gresado. Probablemente, esta variante siempre se dio en los estilos formales y en hablantes de clase media, aunque la documentación es poco precisa sobre el particular (Villena 2018), pero es cierto que se ha extendido mucho en los últimos sesenta anos en las ciudades (más orientales que occidentales, en general). Sabemos de todo esto bas­tante hoy gracias a los estudios de Moya y Melguizo (Granada), La­sarte y Molina (Málaga), Regan (Huelva), Amaya (Jerez), Santana (Se­villa), entre otros. No obstante, la persistencia en la estabilidad de la pronunciación vernácula es fuerte en las áreas rurales y entre las clases trabajadoras urbanas. Como resultado de todos estos trabajos de investigación desarrolla­dos por distintos equipos en la mayor parte de las ciudades andaluzas, en la actualidad puede hablarse de cierta obsolescencia de algunos rasgos en algunas clases sociales. En general, la pronunciación meri­dional se mantiene sólidamente en la posición de la coda silábica, en tanto que la presión del estándar nacional parece influir mucho más en la realización de las consonantes en el ataque silábico. Varias fusio­nes o reducciones tradicionales del andaluz (como la de las sibilantes medievales) tienden a detener su evolución o, incluso a revertirse pro­duciéndose escisiones de fundamento prestigioso (Regan 2017; Molina 2019). Este descenso en la frecuencia de uso de rasgos innovadores en el ataque silábico contribuye a la formación de una variedad interme­dia entre el estándar y las variedades vernáculas que resulta, a la vez, natural (coda) y prestigiosa (ataque) y que se aproxima mucho a las variedades transicionales (Murcia, Extremadura, Sur de Castilla). Vid. Villena y Vida (2018, 2020). 4. Modelo teórico para la comprensión de la situación sociolingüística andaluza (y de otras zonas de prevalencia lingüística no estándar) Para mostrar la situación sociolingüística de Andalucía, partimos de un modelo de continuum de variación entre dos extremos relativa­mente sistemáticos, regulares y concentrados (Villena Ponsoda 2001, 2008; Hernández Campoy y Villena Ponsoda 2009). El continuum, re­presentado en la Figura 1, distingue zonas donde se da una mayor con­centración de rasgos característicos (focused), que contrastan con la generalidad o con una gran parte del comportamiento lingüístico dis­perso (diffusion). Esta representación está basada en el modelo de Le Page (Le Page y Tabouret-Keller 1985) a partir del cual se concibe la lengua como símbolo de identidad, tanto de integración en el grupo como de alejamiento de este y de aspiración a la integración en otro u otros. Los individuos se extienden y se mueven a lo largo de ese con­tinuum definiendo su identidad social a través de los usos lingüísticos (no de un solo uso lingüístico). Figura 1. Modelo de continuo para la representación de la variedad dialec­tal. Fuente: Villena Ponsoda (2001: 109) Variedad vernácula Estándar regional Estándar nacional (A) (C) (B) Identidad local Identidad regional Identidad referencial La identidad local (A) está ligada al grupo pequeno (red social, pina de amigos, companeros de trabajo, familiares y vecinos) y se corres­ponde con comportamientos lingüísticos regulares y sistemáticos. Esta lealtad local se relaciona, por un lado, con el mantenimiento de las va­riedades y de los rasgos vernáculos (Milroy 1980) o, por otro, con el refuerzo de los lazos de identificación de las elites dominantes (nacio­nales o regionales). La identidad referencial (B) está relacionada con los valores nacio­nales de integración y con las redes simbólicas (medios de comunica­ción, símbolos culturales generales, etc.). Este tipo de identidad pro-picia la ‘deslealtad lingüística’ con el grupo de origen y la conver­gencia en el sentido del estándar nacional. Por último, la identidad regional (C) surge en parte como reacción frente a la identidad nacional. Los valores de regionalización .que no regionalismo, pues este se construye desde arriba como proceso de descentralización, mientras que la regionalización se hace desde abajo y puede tener un carácter reivindicativo. se basan en las identidades locales, pero las sobrepasan para construir identidades referenciales alternativas o complementarias de las nacionales. Ante este panorama, los dialectos regionales de muchas variedades lingüísticas tienden a menudo (en determinadas situaciones, ante cier­tos usos) a disolverse a través de la convergencia con el estándar na­cional (Auer 2005; Auer y di Luzio 1988; Auer y Hinskens 1996). Esta convergencia va en paralelo con la adquisición de grados más elevados de educación formal, así como una más intensa exposición a los me­dios de comunicación y, por lo anterior, con los más jóvenes que, al parecer, obtienen modelos de actuación lingüísticos donde el patrón de prestigio se corresponde con el estándar nacional (Vida y Villena 2012; Villena y Vida 2020). Los valores que quedan por debajo del uso dialectal se relacionan con las generaciones de hablantes de mayor edad y con los hablantes sin o con escasa instrucción procedentes de los núcleos rurales o de las clases trabajadoras bajas de las áreas urbanas. Las variedades re­gionales, por último, convergen entre sí en una koiné que acerca pro­gresivamente las variedades. En este contexto, partimos de una situación que coloca a Andalucía ante dos procesos dialectales y sociolingüísticos diferentes de carácter fonológico que corresponden a las dos zonas subdialectales que tradi­cionalmente se distinguen en el espanol de esa región (occidental, cuyo patrón de realización es el prototipo ‘sevillano’ y oriental, este­reotipado como ‘granadino’) (Villena 2008c; Moya 2018). De este mo­do, la estructura sociolingüística y la dinámica sociodialectal confir­man, en parte, la vieja geolingüística basada en la isoglosa del ‘plural andaluz’. Sin embargo, es importante resenar que en las áreas senaladas las variedades vernáculas ligadas a la lealtad y a la cultura local conver­gen parcialmente en el sentido vertical (o estándar nacional) y en el sentido horizontal (koineización, Figura 2). Figura 2. Convergencia y divergencia dialectal en el continuo estándar-dia­lecto. Fuente: Villena Ponsoda (2001: 110) Estándar nacional (E) Nivelación Variedad terciaria Umgangschprache Variedad del aprendiz Formación de koinés vernáculas (D) 1. En la zona occidental, los procesos de formación de koinés (hori­zontales) y de nivelación en el sentido del estándar nacional (vertica­les) se mantienen diferenciados. Esto se explica gracias a la distancia estructural que existe entre este subdialecto y el modelo estándar na­cional, de modo que habría que diferenciar entre un estándar regional o ‘sevillano’ —de gran aceptación en los medios de comunicación y en los centros de educación— y un estándar nacional tenido de regiona­lismos fónicos, cuyo valor funcional sería diferente (Villena 2008c). El estándar regional occidental se construye sobre la base de las varie­dades de la Baja Andalucía (Sevilla, Cádiz y Huelva) y, especialmente, sobre la ‘norma sevillana’, surgida a finales de la Edad Media y consi­derada punto de arranque de la llamada ‘revolución fonológica’ del consonantismo espanol peninsular, cuyas características más destaca­das, huelga decirlo, son la reducción a /s/ de los cuatro fonemas sibi­lantes dentales y alveolares medievales, en vez de la pareja /s/:/./ propia de la ‘norma toledana’, lenición de /c/, paradigmas verbales más simples, etc. 2. En cambio, en la zona oriental, las variedades son estructural­mente más cercanas al estándar, de modo que la convergencia entre ellas coincide y refuerza los procesos de nivelación y de convergencia en el sentido del estándar nacional (Villena 2008c, Moya 2018). Los cambios consonánticos que sustentan la ‘norma sevillana’ no alcanzan prácticamente a la parte más oriental de Andalucía (Jaén, Almería y centro-norte de Granada: /x/, /s/:/./, paradigmas verbales muy si­milares a los del espanol estándar, etc.). Por tanto, se tiende hacia una variedad intermedia en la que los hablantes no serían capaces de delimitar nítidamente como hacen los hablantes occidentales, ni dis­tinguir entre un estándar sub regional y un estadio intermedio de la lengua espanola coloquial común. En consecuencia, sería apropiado dibujar dos continuos diferentes que se referirían a la convergencia entre dialectos y entre dialectos y el estándar. Es un hecho, además, que la divergencia en la dirección de las variedades vernáculas se considera una especie de paso atrás desde el punto de vista del prestigio patente: a) el primer continuo (occidental o ‘sevillano’) muestra tres varie­dades relativamente separadas: variedad vernácula, estándar regional y estándar nacional. En este caso, el estándar nacional sería un sím­bolo más que una realidad al alcance de los hablantes, de manera que es usual encontrar ‘variedades de aprendiz’ (learner varieties) en con­textos formales (e.g. la realización sui generis de la distinción están­dar espanola de /s/y/./ o, quizás, los paradigmas mezclados de los verbos, como por ejemplo, ustedes coméis en vez de ustedes comen, tal y como en el espanol atlántico, o vosotros coméis, como en el espanol estándar). Esta situación nos induce a pensar que el estándar regional podría ocupar una dimensión diferente en el eje fundamental ‘vernáculo-están­dar nacional’ con lo que nos encontraríamos ante un modelo diferente. b) El segundo continuo (oriental o ‘granadino’) tiende a distinguir claramente entre variedad vernácula y estándar nacional, pero entre ambos se extiende una amplia gama de variedades intermedias (Um­gangsprache) tenida de rasgos regionales. En síntesis, podríamos hablar de dos procesos diferentes en las variedades meridionales del espanol europeo: .La formación de una variedad estándar del dialecto regional an­daluz que se construiría a partir de una koiné con rasgos fonéticos bien aceptados y socialmente prestigiosos (por ejemplo, el seseo, la aspiración correspondiente a /x/ o la pérdida de la /d/ intervocálica). Este ‘andaluz culto’ sería una variedad con posibilidades para estable­cerse, de modo natural, como un modelo prestigioso de pronunciación para una buena parte de los hablantes andaluces y, quizás también, como un vehículo integrador de la identidad regional. .La progresiva transformación de la koiné subdialectal en espanol común coloquial, debido al hecho de que esas variedades comparten muchos rasgos con la mayor parte de las variedades no estándar del espanol: procesos naturales de debilitamiento y pérdida de /s/ y de otras consonantes en posición implosiva y final, elisión de /d/ inter­vocálica, distinción de /s/:/./, paradigmas verbales estándares, etc. En realidad, la situación expuesta hasta ahora parece reducirse a un dilema bastante común, por cierto, en la actual situación europea con respecto a las variedades y, en general, a las variedades de bajo pres­tigio social (Buchstaller y Siebenhaar (eds.) 2016; Villena Ponsoda et al. (eds.) 2019; Cerruti y Regis 2013; Cerruti y Tsiplakou 2020): I) Las variedades vernáculas sostenidas por la cultura y la lealtad locales, fuertemente marcadas y relacionadas con las redes sociales densas y múltiples, tienden a disolverse en un proceso de convergencia hacia el estándar nacional. Este proceso está muy avanzado en las ciu­dades y entre las generaciones jóvenes, instruidas e informadas y, fun­damentalmente, entre los hablantes femeninos más que entre los mas­culinos (Ávila 1994; Villena 1996 y 1997; Villena y Requena 1996). En este sentido, se podría decir que se diluyen las diferencias y se debilita la identidad local y regional a medida que aumenta la integración en el mundo de los valores referenciales nacionales gracias a la instruc­ción formal y todo lo que va asociado a ella. Estos movimientos con­vergentes se ven favorecidos por patrones de prestigio patente. II) Los movimientos poblacionales de los últimos cuarenta anos (in­migración rural a los núcleos urbanos industrializados o volcados al turismo y movimientos entre provincias y entre barrios en las ciuda­des al crearse zonas locales nuevas, etc.) han propiciado también una cierta nivelación horizontal entre las subvariedades regionales. Estas koinés, cuando hay un centro prestigioso (Sevilla, Granada), propician la formación de variedades regionales con evidente especialización para usos formales (estándar regional). Este estándar regional es tanto más simbólico y puede servir de base a contenidos regionales (regionaliza­ción, no regionalismo) cuanto más diverge del estándar nacional. III) El estándar regional occidental se adecua más que el oriental a estos propósitos debido a su divergencia estructural con respecto al estándar. De hecho, un estándar regional relativamente divergente es la única opción alternativa a la convergencia en la dirección del espa­nol ejemplar. 5. Conclusiones A lo largo de este trabajo hemos tenido ocasión de comprobar cómo las identidades sociales pueden manifestarse a través de los compor­tamientos lingüísticos de los hablantes, pero este proceso es mucho más complejo que la representación gráfica de un modo de expresión. Simplificar el asunto a la propuesta de ‘escribir como se habla’ es un asunto algo ingenuo y bastante demagógico cuando proviene de perso­nas que se dedican al estudio de la lengua: .supondría transcribir la lengua oral de cada hablante (extremando el símil); es decir, lo que Saussure llamó parole? .O de cada variedad?, .de cada pueblo, barrio? .O habría una cierta abstracción que representase a varios individuos, varios pueblos o barrios? .No supondría esto un proceso similar al que históricamente se forjó con la representación gráfica del espanol —o de cualquier otra lengua— y que supuso automáticamente la subordina­ción de las variedades de individuos, pueblos o barrios no codificadas? La cuestión de respetar la identidad lingüística de los pueblos es mucho más compleja y en el caso de Andalucía, una necesidad de reivindicación histórica. Porque histórico es el tópico del andalucismo despreciado. La base socioeconómica es real, pero su solución no es lingüística ni ortográfica. La estandarización no curaría la desigualdad interregional, que es multisecular y está fuertemente asentada, como esta época actual nos demuestra. Media y comunis opinio ven aquí un filón para captar la atención de la comunidad de hablantes. Sin em­bargo, esto no es nada nuevo y, dado el carácter permanente del tópico, bastante ineficaz. Frente a perpetuar los mismos errores, nuestra experiencia sugiere la necesidad de reivindicar la identidad lingüística andaluza desde el conocimiento y la documentación sistemática y exhaustiva. Supone, además, aceptar el hecho de que el hablante tiende a acomodarse lin­güísticamente en función de determinados parámetros sociocontex­tuales. La acomodación a corto o a largo plazo es un proceso bien co­nocido en la psico-y sociolingüística y tiene importantes efectos en los procesos de convergencia y divergencia de variedades (Auer, Hins­kens y Kerswill (eds.) 2005). Se trata de un mecanismo universal, que afecta a los hablantes de cualquier variedad (principio del dialecto subordinado de Labov). En el caso de los hablantes andaluces, se manifiesta en la acomoda­ción de hablantes de una variedad innovadora a la idea de estándar nacional (que está formado sobre la base de variedades conservadoras del espanol). La estrategia de acomodación es dinámica y depende de las circunstancias (Bell: style como speaker’s design, speaker’s stance, etc.), así es que no existen reglas fijas, ni siquiera direcciones previs­tas de antemano. En este contexto, lo que algunos entienden como cambio, disfraz o impostura no es más que la realización de la varie­dad intermedia, que está bastante consolidada entre los instruidos en las ciudades y, especialmente, entre los más jóvenes (sobre todo, las más jóvenes). Intentar presentar un solo tipo de hablante andaluz, en definitiva, carece de sentido y lógica. Más aún si, como hemos visto, gran parte de la población converge hacia modalidades lingüísticas intermedias alejándose de lo supuestamente ‘autóctono’ o propio. La estandarización es un asunto complejo y serio. Tanto como el de la identidad sociolingüística de los hablantes. Y en ningún caso se de­bería pasar del respeto a toda variedad (que es una lengua natural siempre; es decir, un sistema lingüístico) al ataque agresivo contra los que no comparten las propias ideas o deseos. Siempre debería preva­lecer el valor de la educación basada en la presentación clara de las interpretaciones o consideraciones de la realidad y el beneficio de la iniciativa razonable de los hablantes en general. Porque los hablantes (todos) merecen respeto y sus variedades lingüísticas (todas) son igualmente dignas. Pero no es lícito mirar hacia otro lado cuando el estudio de los datos reales nos alertan de una situación que apunta a procesos dinámicos de convergencia lingüística hacia el estándar donde se difuminan las diferencias que, quizás, fueron muy evidentes hace décadas o, incluso, lo son actualmente en determinados sectores de la población (pero no en la mayoría). Intentar fijar por escrito esas diferencias parece anacrónico y poco justificado ante una realidad lingüística que evoluciona hacia la creación de variedades lingüísticas intermedias donde las diferencias tienden a atenuarse. Desde luego, en algún momento podría llegarse a la estandariza­ción del andaluz (la estandarización del valenciano, diferente del cata­lán, es un hecho, al menos legislativamente), pero a la vista de los procesos convergentes que se observan en las formas lingüísticas an­daluzas, no parece que esto pudiese ser ni inmediato ni demandado por amplios sectores de la sociedad andaluza. Es un futurible discutir si tal situación existirá. El hecho es que no existe una corriente de opi­nión social que implique la necesidad de un proceso de estandariza­ción. Intentar crear una imagen falsa por la cual la codificación de una gramática —al margen de su cualidad intrínseca— produciría una mi­lagrosa dignificación de la variedad es una mistificación innecesaria. Y falsa. Bibliografía AUER Peter. 2005. Europe’s Sociolinguistic unity, or: A typology of European dialect/standard constellations. – Perspectives on variation. 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In this parti­cular frame, we reflect on the real need for written codification of the Spanish spoken in Andalusia. Keywords: Variation and convergence, social dialects, Andalusian Spanish, PRESEEA-Malaga, dialect change. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Andriy BILAS Université Nationale Précarpatsky Vasyl Stefanyk, Ivano-Frankivsk (Ukraine) ORCID https://orcid.org/0000-0003-4359-1149 Les transformations lexicales de l’oralité non-standard dans la traduction littéraire du français en ukrainien . 1. Introduction La démocratisation de la langue des romans modernes caractérise la fin du XXe et le début du XXIe siecle. Le vocabulaire des couches non-standard pénetre activement d’abord dans la communication courante, puis sur les pages de la littérature, en alimentant considérablement sa langue (Cherednychenko 2007 : 158). La traduction du lexique parlé stylistiquement colorée éveille certaines difficultés, ainsi qu’un intéret particulier de la traductologie. Ce vocabulaire appartenant a un certain registre réjouit d’une spécificité nationale, d’une richesse sémantique et d’une intensité émotionnelle qui rend l’objet d’étude choisi actuel. La dichotomie supposée entre l’oral et l’écrit a fait l’objet de divers travaux en sociolinguistique, en pragmatique, en analyse de discours – que ce soit sur les variations diatopiques, diastratiques et diachro­niques et les registres de langue, sur la langue des jeunes, sur les pro­ductions orales, sur le changement linguistique dans divers contextes (Gambier & Lautenbacher 2010 : 5), communicatifs comme ceux du langage de personnages littéraires. Les marques de l’oral, présentées dans l’écriture littéraire, causent des problemes pour les traducteurs, car ces marques different d’une langue a une autre : Le traducteur doit alors chercher dans la langue cible (...) des marques de l’oralité qui puissent compenser celles qui n’existent pas, de façon a préserver pour son lecteur la possibilité de retrouver, dans le texte traduit, la présence de la voix telle que la perçoit le lecteur de la ver-sion en langue originale (Abreu 2010 : 77). La traduction de l’oralité en littérature opere avec un filtre. C’est pourquoi, le traducteur se trouve placé devant l’alternative d’une mi­mésis ou d’une convention d’oralité et, évidemment, son choix dépend de parametres divers comme l’époque et le genre de l’ouvre, l’inten­tion de l’auteur ou le public-cible de la traduction. On accentue que les frontieres entre l’écrit et l’oral sont particulierement malaisées a dé­terminer dans une traduction littéraire qui se meut sur l’axe de la variété des genres, de la nouvelle a la piece de théâtre en passant par le roman biographique et qui doit tenir compte de l’évolution des attentes sociales en matiere d’écriture (Schneider-Mizony 2010 : 80) des écrivains, surtout modernes. Dans les cas de textes littéraires marqués de l’oralité, J. Brzozowski insiste sur « la troisieme langue » hybride sans laquelle ou avec le refus de la créativité on aurait l’échec total de la traduction. Il aborde la question de traduction analogique, comme une des stratégies de traduction simulant l’oralité a un autre niveau du langage que celui auquel opere l’original (Brzozowski 2015 : 123). Afin de clarifier les rapports entre la traduction et l’oralité dans le domaine franco-ukrainien, on se penche sur les traductions des romans de la deuxieme moitié du XXe siecle et du début du XXIe siecle. Nous ferons un panorama de l’adaptation transformationnelle des marques lexicales de l’oralité au sein du couple du français et de l’ukrainien, en envisageant les moyens linguistiques cibles, surtout lexicaux, qui rendent l’oralité des originaux. 2. La traduction adéquate du vocabulaire oral non-standard dans un texte littéraire La représentation de la langue parlée non-standard dans l’écriture littéraire a travers un ensemble de traits qui permettent la construc­tion d’un sentiment d’un langage parlé, on l’appellera dans notre re­cherche « l’oralité non-standard ». Actuellement l’oralité fait la littérarité d’un texte, ainsi que son épaisseur tenant au mélange des voix. Meme l’oralité a beaucoup changé de lieu d’emploi : Cantonnée d’abord au dialogue, elle a ensuite progressivement tout envahi. Glissant dans la narration et n’ayant plus la meme finalité, l’oralité se fonde essentiellement sur les figures de construction carac­téristiques de l’oral. Le dialogue, étant moins nettement différencié de la narration et ce d’autant plus que le discours direct est souvent intégré dans la narration, se vide des figures qui le caractérisaient (Rouayrenc 2014). L’oralité dans la littérature romanesque a donné lieu a nombre de publications, portant tantôt sur le style particulier d’un écrivain (de Maupassant ou Zola a Céline ou Pinget, de Rabelais a Henri Michaux ou A. Ernaux), tantôt sur tel ou tel phénomene linguistique comme vocabulaire non-standard. Or L’oralité et ses registres dans les interactions en face a face, au téléphone, dans un groupe sont différents de leur représentation écrite – depuis les traces d’oralité dans les écrits médiévaux jusqu’aux dia­logues dans les récits contemporains (Gambier & Lautenbacher 2010 : 7). Lors de la traduction des romans français avec une composante non-standard en ukrainien les champs sémantiques ne se superposent pas les memes héritages culturels, car les connotations a demi muettes surchargent les dénotations les mieux cernées du vocabulaire d’ori­gine et flottent en quelque sorte entre les signes, les phrases, les sé­quences courtes ou longues : « C’est a ce complexe d’hétérogénéité que le texte étranger doit sa résistance a la traduction… » (Ricoeur 2004 : 13). Les parametres non-standard parmi ceux sociaux et culturels sont a meme de jouer un grand rôle dans la traduction en général : La traduction n’est pas seulement une opération linguistique, mais qu’elle est tout entiere prise dans un ensemble d’interrelations sociales et culturelles, d’abord au sein de sa propre culture, et ensuite entre les cultures étrangeres en présence (Cordonnier 2002 : 39). S. Amrani trouve qu’il était impossible de proposer au lecteur cible une transposition fidele de l’argot parisien et banlieusard. De maniere nécessaire, l’argot parisien et banlieusard original n’est plus ni pari­sien ni banlieusard dans le texte d’arrivée. Quant a la familiarité sou­tenant cet argot, elle se heurte a une grande réticence de sa part, en particulier quand la familiarité confine a la vulgarité. Cette réticence a pour corollaire, notamment, la méfiance du traducteur a l’égard de l’emploi des éléments non-standard en littérature, qui aurait été l’équi­valent le plus immédiat de la langue des personnages du roman : Au-dela de la question du choix du dialecte, celui-ci aurait fonc­tionné quel qu’il fut, au niveau expressif, comme une sorte de registre familier de la langue italienne et aurait pu rendre compte des situa­tions de communication familieres (Amrani 2005 : 16). On prétend que le transfert adéquat d’une unité du bas langage (familier, populaire ou argotique) devrait inclure la reproduction des composants significatifs de la structure sémantique du lexeme non-standard, tels que : ses composants dénotatifs et connotatifs, des in­formations contextuellement actualisées, son caractere imagé, sa cou­leur émotive et expressive et son degré, la marque de son fonction­nement social, le degré de sa normativité, la corrélation du dénoté a l’époque historique (Bilas 2006 : 83). On est sur que le transfert adéquat est possible si on neutralise les différences linguistiques tout en respectant le fond culturel et historique préinformatif du desti­nataire, les facteurs extra-linguistiques (en particulier la situation de communication, les restrictions sociales et les tabous existants dans les traditions, les coutumes, les comportements, la culture d’un peuple, d’une société, d’un groupe, d’un individu), ainsi que l’utilisation prag­matique des ressources pertinentes de la langue cible. 3. Les transformations lexicales dans la traduction et leurs classifications Les textes originaux et leurs traductions se confrontent dans une optique traductologique. On s’attache a analyser les textes et leurs traductions pour mettre en évidence les traits du français et de l’ukrainien non-standard dans le domaine lexical. On essaie également de comprendre, a partir de la description des particularités lexico-sé­mantiques et stylistiques des deux langues, quels types de transforma­tions vis-a-vis de l’original peuvent etre décelés dans le texte cible. La réalisation de l’adéquation de traduction, malgré les différences entre les systemes formels et sémantiques des deux langues, exige avant tout du traducteur une capacité de faire de nombreuses et qua­litativement différentes transformations de sorte que le texte cible transmette en intégralité possible toutes les informations représen­tées dans le texte original, en respectant strictement les normes de la langue cible (Barkhudarov 1978 : 189–190). Selon L. Latyshev (2000 : 30–36) les transformations en traduction sont causées par des différences significatives des compétences com­municatives des utilisateurs des langues de départ et d’arrivée et la nécessité de les neutraliser (« adoucir ») pour obtenir l’équivalence de l’influence régulative des textes source et cible. Or, les transforma­tions en traduction sont causées par la différence des normes linguis­tiques et de l’usage, ainsi que du fond préinformatif des utilisateurs des langues de départ et d’arrivée. Au cours des années, la notion « transformation » en traduction in­téressait des linguistes ukrainiens et étrangers (V. Balabin, M. Ballard, L. Barkhudarov, V. Karaban, O. Cherednychenko, V. Komissarov, L. La­tyshev, P. Ricoeur et d’autres). Cependant, a ce jour-la il n’y a pas de définition de « transformation de traduction » universellement accep­tée, ainsi qu’on n’a pas clairement défini sa classification. Dans la traductologie on utilise le terme « transformation » au sens un peu métaphorique. En fait, il s’agit de la corrélation des énoncia­tions linguistiques initiale et finale, du remplacement d’une forme d’expression par une autre lors de la traduction, de la substitution qu’on appelle métaphoriquement « transformation ». Par conséquent, les transformations de traduction sont essentiellement des opérations interlinguales de « réexpression » du contenu (Schweitzer 1988 : 118). A la suite de différentes approches a résoudre le probleme de la na­ture des transformations de traduction, nous nous arretons a la posi­tion de L. Nelyubin (2003 : 230) qui, dans son dictionnaire, présente un nombre de définitions de transformation : 1) Une méthode de création des structures linguales secondaires consiste en changement régulier des modeles de base. 2) Le changement régulier dans le modele lingual de base qui cause la création d’une structure linguale secondaire. 3) L’interprétation des signes verbaux par d’autres signes de la meme langue. 4) Le remplacement des phrases par d’autres phrases avec la meme signification. 5) La base de la plupart des méthodes de traduction. Elle consiste a changer les composantes du texte original : formelles (transforma­ tions lexicales ou grammaticales) ou sémantiques (transformation sé­ mantique) tout en conservant les informations destinées au transfert. 6) La méthode de traduction représentant l’écart du parallélisme sémantique et structurel entre l’original et la traduction. Dans le sens étroit, la transformation en traduction est, d’apres O. Selivanova (2012 : 6), un changement, une modification de forme ou de contenu et de forme, en particulier, pour obtenir l’équivalence de l’influence communicative de l’original et du texte traduit sur les destinataires. Ces changements nommés « transformations systéma­tiques » se réalisent a la base d’une différence systématique de deux langues, ainsi qu’en raison de différentes cultures, ontologies de deux peuples, programme d’interprétation des textes de départ et d’arrivée par ses lecteurs. Les transformations attestées par le texte d’arrivée sont considé­rées essentiellement dans le champ de l’oral, comme une véritable charpente des phrases au niveau syntaxique ainsi qu’au niveau lexical, lieu privilégié de manifestations d’oppositions de registres et de pra­tiques langagieres. Certaines tendances constructives propres aux sys­temes linguistiques impliqués sont également évoquées afin d’évaluer dans quelle mesure la conformité a ces tendances (Kozareva-Levie 2011 : 8), surtout lors du processus de traduction, éclipse des valeurs de registres contenues dans l’original. Les transformations des formes expressives, surtout celles du fran­çais non-standard, se manifestent par des changements de contexte, des changements sémantiques et des changements expressifs, ainsi que des modifications du rapport entre contenu et expression (Rastier 2006 : 37). Il existe différentes approches de la classification des transforma­tions de traduction. Les types de transformations lexicales utilisées dans le processus de traduction, impliquant différentes langues de dé­part et d’arrivée, comprennent les procédés de traduction comme transcription et translittération, calquage et remplacement lexico-sé­mantique (concrétisation, généralisation, modulation) et transforma­tions lexicales et grammaticales complexes (traduction antonymique, explicitation ou traduction descriptive et compensation) (Komissarov 1999 : 172). V. Komissarov range, parmi les transformations lexicales, la transcription et la translittération, qui sont en fait une manifes­tation de normativité des niveaux phonétiques et graphiques de la langue (Selivanova 2012 : 7). Au sous-niveau référentiel, les transformations essentielles, selon A. Schweitzer, sont les types suivants : hyperonymique, hyponymique, interhyponymique, synecdochique, métonymique, métaphorique, anto­nymique et conversive (Schweitzer 1988 : 144). Dans le cadre de la concrétisation transformationnelle, M. Bilan traite séparément les variétés telles que la concrétisation simple, la concrétisation avec l’ajout d’éléments lexicaux et la concrétisation avec l’élimination des composants (Bilan 2010 : 9). La théorie des types de transformations sémantiques, proposée par V. Gak, semble etre importante pour définir des méthodes optimales dans la traduction des ouvres de fiction saturés de l’oralité non-stan­dard et développer la théorie de la traduction. Sur la base de cinq principales relations logiquement déterminées entre les concepts, le traductologue propose de distinguer cinq grands types de transforma­tion sémantique : a) la synonymie avec la préservation de toutes les composantes sémantiques ; b) le déplacement, c’est-a-dire l’utilisation du nom d’un concept apparenté au sein d’un concept générique avec le remplacement des composantes sémantiques au sein d’une catégorie sémantique ; c) l’antonymie avec remplacement d’une composante sémantique par une autre, avec un sens opposé ; d) l’expansion ou la contraction avec l’acquisition ou la perte de certains schémas différentiels de nature idéographique, stylistique ou émotionnelle ; e) le transfert par similitude (métaphore) ou contiguité (métony­mie) (Gak 1998 : 470–471). M. Ballard critique bien la « modulation », comme l’équivalence : Le caractere imprécis de la modulation m’est apparu a l’analyse et également lors de la pratique du commentaire de traduction ou le terme s’est avéré insuffisant et avoir un effet pernicieux dans la mesure ou il n’incite pas l’étudiant a affiner sa perception des problemes (Ballard 2006 : 5). Dans le cadre de la confrontation de deux systemes lexicaux, la démarche analogue aux transformations correspondrait a l’effort de dépasser les confins d’une langue en sauvegardant le sens tout en sou­mettant le signifiant a une organisation sémantique différente. 4. L’analyse des transformations lexicales dans la pratique traductionnelle La rencontre de deux langues engendre inévitablement un tas de transformations, la responsabilité desquelles doit incomber aux sys­temes lexicaux engagés. La partie consacrée aux illustrations du choix traductif et aux transformations effectuées dans le champ du vocabu­laire non-standard nous permettra de nous étendre plus sur sa poten­tialité lexicale en relation avec sa réalisation textuelle. La qualité de la traduction dépend donc directement de la capacité de la langue cible a rendre compte de ce qu’implique et sous-tend la langue originale sur les plans sémantique et culturel. Selon S. Amrani, la traduction nécessite non seulement une transposition sémantique d’une langue vers une autre, mais surtout la recréation d’un univers socioculturel et sociolinguistique completement étranger a la réalité socioculturelle et sociolinguistique cible (Amrani 2005 : 16). L’observation des originaux et de leurs traductions a révélé la présence de nombre de tendances, de mécanismes d’écart. Il s’agit de transformations apparaissant avec régularité dans l’esprit du traduc­teur, de l’idée qu’il existe une expression linguistique naturelle pour relater un vécu, des événements, des expériences. Concernant la tra­duction du vocabulaire non-standard, la question est encore plus épi­neuse puisque les écarts de l’original transparaissent souvent dans la traduction. L’une des difficultés majeures qui se présentent a la tâche du tra­ducteur est de restituer les variations diaphasiques et diastratiques, selon les chercheuses L. Sini, S. Bruti, E. Carpi (2010 : 124). Nous avons analysé beaucoup d’écarts dans la transmission de l’information venant de la non-correspondance entre les systemes lexico-stylis­tiques des langues française et ukrainienne. On consente avec Y. Gambier que la restitution d’un texte au carac­tere « atone » laisse transparaître une certaine idéalisation de la langue parlée, ainsi que des phénomenes de compensations, d’omissions ou d’adaptations (Gambier 2008 : 177–194). Les transformations, et par suite l’écart, sont toutefois constitu­tives de toute traduction, meme la plus fidele a la source. A titre d’il­lustration, nous prenons la traduction de la locution cracher dans la soupe par la locution ..... ..... ..... (stsyaty proty vitru ‘pisser contre le vent’) qui ne differe pas seulement par l’expressivité, mais encore par des nuances dans le sens. L’original a le sens ‘dénigrer ce qu’on a ou ce qui est donné’ ou ‘afficher du mépris pour ce dont on tire avantage’ qui n’est pas l’équivalent du seme du texte d’arrivée ‘faire une affaire désespérée’ : Comme il est mignon, ce petit pubard qui crache dans la soupe, allez, a la niche, tu es coincé ici comme les autres, tu paieras tes impôts comme tout le monde (Beigbeder 2000 : 21). .... ... .........., ... ........., .. ...... ..... ..... .....! ........., ......., .. ...’......, .. . ... .., . ...... ..­ ... . .... .......... ....... (Beigbeder 2004 : 15). (Yakyi vin prykolnyi, tsei reklamist, shcho uziavsia stsiaty proty vitru! Naspravdi, liubchyku, ty zaviazanyi, yak i vsi my, i zavzhdy ra­ zom z namy platytymesh podatky). Pourtant, on voit bien que les traducteurs ont arreté leur choix a un tel analogue, apparemment pour interpréter de façon adéquate la charge émotionnelle et expressive du texte de départ et ils ont abouti dans une certaine mesure, y compris grâce aux moyens de compensa­tion au niveau du microcontexte. Le fait est que les traducteurs trans­mettent le mot familier pubard par le neutre ......... (reklamist ‘annonceur’), et au niveau lexical cela cause la perte de caractere sty­listique dans la traduction, alors que M. Illyashenko et A. Nogina ont décidé de compenser cette perte au sein de la réplique, en ajoutant le lexeme familier ...... (lyubchik ‘chéri’) et en transformant une pro-position en deux. Je propose ma version de traduction : .... ... ....., ... ...........! ... ..... ....., .. .... ..­..... .. .... ...., .. ...’......, .. . ..., ... ..... ....... ......., .. . ... (Yakyj vin mylyj, cej reklamistyk ! Vin rubaye gilku, na yakij sydyt. Ne graj kina, ty zavyazanyj, yak i vsi, tozh budesh platyty podatky, yak i vsi). L’analyse de l’original (14.99 € de F. Beigbeder) et de sa traduction ukrainienne a révélé des marqueurs de différents registres du langage des personnages dans les deux textes. Toutefois, ces marqueurs dans les textes source et cible ne sont pas les memes – les caractéristiques stylistiques du texte français sont exprimées par un type de termes, tandis que la traduction contient d’autres termes. On croit que ce ne sont pas des équivalents interlinguaux. On doit affirmer que c’est un glissement connotatif au niveau des registres. En particulier, a la page 35 l’écrivain utilise des lexemes familiers : drôles de dames, gam­badent, en braquant, alors qu’on trouve plus de mots familiers dans l’arsenal des traducteurs ukrainiens (....... ........ – pyskati molodukhy ‘jeunes femmes gueuleuses’, ........ – kraletchky ‘jeunes femmes tres séduisantes’, ....... – tykayu ‘fourrer’, ......... – vykrutasy ‘figures de danse’, .......... – pryyomchyky ‘techniques de judo’, ..... – volaye ‘hurler’) : Mais j’avais d’autres scénarios en réserve : je leur ai proposé un pastiche de Drôles de Dames avec trois jolies femmes qui gambadent en braquant des pistolets vers la caméra sur une musique soule des an­nées 70 ; elles arretent des malfaiteurs en leur récitant des poemes de Baudelaire (prises de judo, coups de pied kung-fu, roulades et cabrioles a l’appui) ; l’une d’elles regarde alors l’objectif tout en tordant le bras d’un pauvre gangster qui gémit de douleur… (Beigbeder 2000 : 35). . .... .... .. ........ ........., . . ............ ...... ... ...... «....... ........» – ... ........ ....... . ..... ... ..­.... .... 70-. . ....... . ...... .........; .... ............. .... ..........., .......... ..... ....... (.......... ....., ..... ..... . ..... ...-.., ....... . .........); .... . ... ..­...... . ......, ........ .......... .... ....... ..........., .... ..... ... ....… (Beigbeder 2004 : 27) (U mene bulo shche dekilka stsenariiv, i ya zaproponuvav proekt pid nazvoiu «Pyskati molodukhy» – try kralechky skachut v kadri pid mu­zyku soul 70-kh i tykaiut v kameru pistolety; vony zaareshtovuiut dvokh holovoriziv, deklamuiuchy virshi Bodlera (pryiomchyky dziudo, udary nohoiu v styli kun-fu, strybky i vykrutasy); odna z nykh dyvytsia v kameru, vodnochas vykruchuiuchy ruku bidnomu hanhsterovi, yakyi volaie vid boliu). Peut-etre, dans l’intention de transmettre adéquatement les carac­téristiques de l’oralité de l’original, les traducteurs oublient les limites raisonnables et parfois cela cause un caractere imagé frappant de la traduction et meme aux glissements (sémantiques, stylistiques). Le fait est que Drôles de Dames et ....... ........ (pyskati molodu­khy) different selon les parametres sémantiques et d’image et ainsi on ne peut pas les traiter comme équivalents dans l’espace interlingual franco-ukrainien. Nous partons de la supposition que M. Illyashenko et A. Nogina se sont laissés entraîner par la langue quasi parlée du tissu textuel de l’original et qu’ils ne pouvaient pas se passer d’utiliser une compensation totale en traduisant le texte source débordé des élé­ments vernaculaires et argotiques. Ainsi, ils sont devenus les co-au­teurs de cette ouvre littéraire. La stratégie optimale de traduction est de trouver un remplacement adéquat des unités du français parlé non-standard marquées émotion­nellement et expressivement. Actuellement, cette intention semble possible parce que les ressources lexicales de l’ukrainien parlé non-standard s’enrichissent constamment de mots nouveaux lors des der­nieres décennies. C’est pourquoi, on observe bien cette tendance en analysant beaucoup de traductions ukrainiennes récentes des romans français contenant la composante parlée non-standard. Et comme exemple on cite les résultats de l’analyse comparée du texte source et du texte cible du roman d’É.-E. Schmitt Oscar et la Dame rose, ou la traductrice O. Borysiuk choisit bien souvent les éléments analogues adéquats ukrainiens pour rendre ceux du français non-standard, afin d’obtenir l’équivalence fonctionnelle entre l’original et sa traduction, ou plutôt entre les intentions émotives et pragmatiques de l’écrivain et du traducteur. Nous illustrons cela par l’exemple suivant : — Oscar, il n’y a aucun rapport entre Dieu et le Pere Noël. — Si. Pareil. Bourrage de crâne et compagnie ! (Schmitt 2002 : 19) — ......, ... ..... . ..... ....... ..... ....... ..’..... (Oskare, mizh Bohom i Didom Morozom nemaye niyakoho zvyazku) — .., .. .. ............ ...... . .... .... (Ni, ye. Tse zapu­dryuvannya mizkiv i take inshe) (Schmitt 2006). Notons également, dans le texte d’arrivée, la présence du substantif ..... (mizky ‘cerveaux’) dans l’expression parlée ............ ...... (zapudryuvannya mizkiv) que la traductrice a jugé pertinent de substi­tuer au terme plus général crâne (bourrage de crâne), dont fait usage le texte de départ. Un tel choix, a notre avis, est justifié et correspond probablement a une tendance qui, guidant un bon nombre des traduc­teurs, consiste, d’un côté, en une visée de clarification de l’original et, de l’autre côté, en intention de trouver un équivalent dans le corpus parlé de la langue cible. Ce procédé tres fréquent dans l’opération tra­duisante correspond a une substitution explicitante par l’ajout de semes, c’est-a-dire, a l’hyponymisation, consistant notamment a re­courir a un terme concret pour traduire un terme général. Dans le domaine littéraire, les textes dominés par la composante familiere ou argotique demandent un effort de recréation stylistique. Il est essentiel de transmettre le sens des mots et des expressions, en tenant compte de leurs valeurs connotatives et des notions domi­nantes dans chaque langue, mais aussi de reproduire le style de l’ori­ginal, tout en le rapprochant de la culture d’arrivée moyennant un dosage qualitatif et quantitatif des marques familieres et argotiques (Alarcón-Navío 2009 : 120). Dans les conversations de tous les jours, les locuteurs français uti­lisent des clichés dont la traduction adéquate exige les modifications de leur composante lexicale. Comme exemple peut servir l’expression Ce ne serait pas une grande perte !! (Beigbeder 2000 : 191). Pour la traduire, M. Illyashenko et A. Nogina ont fait la transformation au niveau lexical et sémantique en utilisant l’analogue ukrainien ..... . ... ..... .. .....!! (Nikhto b vid ts'oho ne pomer ‘Personne ne mourrait de cela’) (Beigbeder 2004 : 171) qu’on peut traiter comme équivalence occasionnelle quant a l’original. Si l’on compare ces deux unités textuelles des deux langues, nous constatons qu’elles sont pa­reilles au niveau fonctionnel (les deux expressions appartiennent a la langue parlée), mais ils different lexicalement et sémantiquement, parce que dans l’original on observe le seme ‘une petite perte’ qui signifie ‘si Octave n’était pas né, cela aurait été une petite perte’, tandis que dans la traduction on trouve la signification ‘personne ne serait mort si Octave n’était pas né’. Donc, dans le texte source on révele le seme ‘résultat’, ainsi que dans le texte cible on voit ‘consé­quence’, or les sémemes comparés se trouvent dans les relations de cause et de conséquence, parce que, peut-etre, « personne ne mourra d’une telle perte ». A propos, le discours familier ukrainien possede la locution (ce n’est) pas une grande perte, usée assez souvent, dont l’uti­lisation dans le texte d’arrivée servira d’équivalence, en reproduisant toutes les informations lexicales et significatives du contenu du texte source. La traduction ukrainienne du roman Oscar et la Dame rose est affectée des caractéristiques générales relevées dans les traductions ukrainiennes d’autres ouvres de la littérature française moderne. En particulier, O. Borysiuk tend a réduire les variations sociolinguistiques mises en évidence dans le texte source. En effet, le texte d’arrivée souffre inévitablement de l’atténuation des modulations de registres au niveau lexical, qui font tout l’intéret linguistique de la version originale. On observe la transformation qui nivele la charge émotionnelle et expressive dans un épisode ou le médecin Düsseldorf, qui avait l’air tres contrarié par rapport a ses collegues de n’avoir aucune autorité sur Oscar, parle lui-meme de cela : Le docteur Düsseldorf .... Il a fini par craquer (Schmitt 2002 : 22). – ... ..... ........... .... ......., ... ...... (... likar Dyusseldorf ... Nareshti, vin zdavsya) (Schmitt 2006). Le neutre ...... (zdavsya ‘a capitulé’) ne transmet pas l’éva­luation de l’état émotionnel du médecin par le héros, donc la traduc­trice réduit l’effet fonctionnel et pragmatique du texte littéraire sur le lecteur, ainsi que la marque non-standard du lexeme. Or, on devrait garder la fonction émotionnelle et expressive des unités non-standard du niveau lexical ou syntaxique, au moins par­tiellement, dans la traduction, car l’utilisation d’un analogue neutre des colloquialismes originaux entraîne une diminution de l’impact émotionnel du texte de traduction sur le percepteur (Bilas 2018 : 120). Voici encore quelques exemples de l’application de la stratégie neu­tralisante la charge fonctionnelle, expressive et non-standard du texte source : 1. Elle [Peggy Blue] allait se rendre compte que j’étais un tocard, elle ne m’adresserait plus la parole et elle aurait raison (Schmitt 2002 : 56). .... ........, .. . ............, .... ...... .. ........ .. .... . ...... ..... (Schmitt 2006) (Vona zrozumiie, shcho ya nespromozhnyi, vona bilshe ne ozvetsia do mene i matyme ratsiiu). 2. Je me suis décidé tres vite et j’ai organisé ma fugue. Un peu de troc : mes jouets a Einstein, mon duvet a Bacon et mes bonbons a Pop Corn (Schmitt 2002 : 78). . ..... ........ . ........... .... ...... ..... ......: .....­.. ... ........., ...... — ........, ....... — ... ....... (Schmitt 2006) (Ya khutko zvazhyvsia i orhanizuvav svoiu vtechu. Trokhy obminu: ihrashky dlia Einshteina, kovdru — Bekonovi, tsukerky — Pop Kornovi). 3. Mais comme j’étais préoccupé, Einstein me piquait toutes mes pieces, et ça m’a encore plus énervé (Schmitt 2002 : 23). ........ . ... ............ ...... ......., ........ .... ... ......, . .. .... .. ...... ...... . .... (Schmitt 2006) (Oskilky ya buv zaklopotanyi svoimy dumkamy, Einshtein krav moi fihury, i tse mene shche bilshe vyvelo z sebe). La stratégie de neutraliser l’expressivité familiere et la marque non-standard du tissu textuel de l’ouvre littéraire semble uniquement possible dans le cas de rendre les unités familieres empruntées a d’autres langues (toubibs – ...... (likari ‘médecins’)) : Maintenant, j’ai l’impression que les toubibs ne savent plus quoi proposer, meme que ça fait pitié (Schmitt 2002 : 16). .... ........, .. ..... ...... ... .. ......, .. . ... .....­ ........, .. .. ..... (Schmitt 2006). (Meni zdaietsia, shcho teper likari vzhe ne znaiut, shcho zh ishche zaproponuvaty, yikh azh shkoda). Mais, on trouve que meme les lexemes non-standard pareils sont traduisibles sans perte de connotation familiere et expressive. Dans ce cas-la, on peut appliquer les procédés de transformation morpholo­gique en utilisant les suffixes propres a l’ukrainien familier comme : -.., -.., -...., -...., -..., -....(.), -..., -..(.), -..., -..., -..., -... (-yk, -ok, -ochok, -ychok, -chyk, -on.k(o), -us., -yshch(e), -uha, -yuka, -aka, -yuha : ........ (likarchyk) ‘médecin’ (nomination affec­tive par le suffixe diminutif), ........ (likaryuha) ‘mauvais médecin’ par le suffixe augmentatif). Cependant, nous avons a constater que les transformations a neu­traliser le rôle expressif de la composante non-standard dans la tra­duction ukrainienne des romans analysés n’est pas dominante au ni­veau lexical. Le facteur qui rend posible cette situation au plan lexical est la colloquialisation progressive des traductions ukrainiennes de la prose française avec une saturation significative du lexique parlé du bas fond (Bilas 2018 : 120). Parfois, il est difficile de transmettre l’image des lexemes non-stan­dard en langue cible a cause des images linguistiques différentes du monde en français et en ukrainien. Ainsi, la combinaison des mots lisse et route évoque chez les Français l’image de la surface lisse du billard ‘route large, au revetement lisse, sur laquelle on roule facile­ment’ (Colin 2001 : 72, Larousse), tandis que chez les Ukrainiens – .........., ..... .......... (hladenkyi, nemov skatertyna ‘lisse comme une nappe’), ce qui semble un équivalent contextuel adéquat de l’original : la route transformée en billard goudronné (Chabrol 1977 : 19) – .........., ..... .........., .......... .... (hladenkyi, nemov skatertyna, hudrovanyi shliakh) (Chabrol 1959 : 18). Cepen­dant, les Ukrainiens utilisent également la comparaison ......, ... ..... ...... (doroha, khoch yaitsem pokoty ‘route ou un ouf peut rouler’) pour décrire une route en asphalte de haute qualité. Une analyse comparative des unités lexicales françaises imagées non-standard et de leurs analogues ukrainiens a révélé une fréquence importante de perte d’images de l’unité originale. Parfois, la perte d’image des lexemes non-standard en traduction est compensée par la métaphorisation d’autres éléments ou l’utilisation de phrases phraséo­logiques pour préserver le fond général stylistique du fragment : Il y a surement du fric a ramasser, pensai-je (Houellebecq 2001 : 90). – .... ..... ...... ..... ......., – ........ . (Houellebecq 2004 : 76) (Vony maiut hrebty hroshi lopatoiu, – prykynuv ya). Lors de la traduction il ne faut pas oublier le facteur psycholinguis­tique du français non-standard affectant des réductions quantitatives et qualitatives des voyelles et des consonnes, qui menent a l’appari­tion des ellipses phonétiques, dues notamment a des changements du caractere de communication et a des facteurs phonostylistiques, a sa­voir une augmentation du rythme de parole, un contrôle minimal de la forme, l’économie des efforts de prononciation, dépendant de la situa­tion de communication. Dans le contexte psycholinguistique tout cela crée des difficultés significatives dans leurs traductions en ukrainien (Bilas 2020 : 75). Dans la plupart des cas, les traducteurs sont obligés de transférer les unités originales tronquées non-standard par des formes ukrai­niennes completes. Ainsi, le traducteur du roman Plateforme de Michel Houellebecq, R. Marder utilise des formes completes des mots tron­qués, ce qui, évidemment, conduit a la perte de coloris familier non seulement d’un lexeme, mais aussi de tout le texte, comme on le voit dans le cas du transfert du colloquialisme pub (de publicité) par le neutre ukrainien ....... (reklama): 1) Ça pourrait donner lieu a une pub (Houellebecq 2001 : 263). . ..... .... ..... ........ ....... (Houellebecq 2004 : 226) (Z tsoho mozhe vyity nepohana reklama). 2) Ce fut le premier coup de pub de l’entreprise... (Houellebecq 2001 : 36). .. .... ..... ....... ............... (Houellebecq 2004 : 29) (Tse bula persha reklama pidpryiemstva). En meme temps, la deuxieme illustration montre un changement hyperonymique lors de la traduction. L’option suivante serait peut­etre plus efficace ici: .. .... ..... ...... ....... ............ (Tse bula persha sproba reklamy pidpryiemstva). On observe que les traducteurs utilisent des périphrases descrip­tives dans la reproduction des mots non-standard : Au moment du bac, elle avait a peu pres completement arreté (Houellebecq 2001 : 64). ........ .. ......... ......., .... ..... .......... (Houellebecq 2004 : 54) (Diishovshy do vypusknykh ispytiv, vona maizhe zupynylas). Et c’est certainement une bonne variante de traduction du bac (apo­cope de baccalauréat) car il n’y a pas d’analogue tronqué ukrainien. Et meme si l’on peut hypothétiquement créer un mot pareil (...), cela provoquerait une réaction inadéquate du lecteur, car le mot ukrainien ... (‘réservoir d’essence’, etc.) ne comporte pas le seme ‘examens finaux’. Une autre variante du substitut en traduction est également possible ici, comme ........ .. ......... (‘examens de licence’), ce qui pourrait créer une certaine confusion chez le lecteur, car le bacca­lauréat français et le baccalauréat ukrainien different sur le plan con­ceptuel. Par conséquent, nous les considérons comme des réalités na­tionales. Ce qui peut intéresser la traductologie c’est le fait de préserver le son initial [b] du beauf tronqué (de beau-frere ‘type de Français moyen, cocardier, réactionnaire et raciste’ (Colin 2001 : 56) dans l’équivalent ..... (buhai): – Vous ne trouvez pas scandaleux que n’importe quel gros beauf puisse venir se taper des gamines pour une bouchée de pain. (Houelle­becq 2001 : 79). – .. .. ........ ......., .... ...... ........... ..... .. ....... ..... . .... ......... (Houellebecq 2004 : 67). (Vy ne vvazhaiete ohydnym, koly yakyis tovstopuzyi buhai za bez­tsin spyt z tsymy divchatamy). Il arrive que le calque assure la transmission adéquate des mots non-standard de l’original. Par exemple, le calque peut servir de sub­stitut adéquat au colloquialisme métonymique en absence d’équivalent dans la langue cible : – Mon gars, dit-il, je vais te dire une bonne chose : chacun pour soi, pas ? Tu occupes d’abord de ta croute (Merle 1970 : 200). – ...... ..., – ...... ..., – . ..... .... .... ...: ..... ..­.... ........... ... .... .. .. ...? ..... ... .... ...... ..... (Merle 1978 : 118) (Khlopche mii, – movyt vin, – ya skazhu tobi odnu rich: kozhen mu-syt pikluvatysia pro sebe chy ne tak? Dumai pro svii shmatok khliba). Exemples d’autres transformations en traduction de croute : 1) …la croute, l’agreg, je suis trop adulte… (Merle 1970 : 245). ........., ....... . .... ....... ........ (Merle 1978 : 145). (Zarobitok, dyplom. Ya stav zanadto doroslym). 2) Au bout d’un moment, il [Ménestrel] reprit le Bic et écrivit: SE CONCENTRER SUR LES ETUDES ET SUR LA CROUTE. Et quand je dis croute, c’est croute, le moindre quignon, en ce moment (Merle 1970 : 444). ........ .......... ...... ..... . .......: «............ .. ........ . ...... .... . ..... «....», .. ... .. ..... .... ...., . .. ....... ..... ........ .....» (Merle 1978 : 264). (Perehodia Menestrel skhopyv ruchku y napysav: «ZOSEREDYTYSIa NA NAVChANNI Y KhLIBI. Koly ya skazhu «khlib», to maiu na uvazi same khlib, u tsiu khvylynu bodai skybochku khliba»). Comme on peut le voir dans ces microcontextes, le traducteur uti­lise diverses nominations traductionnelles (...... ....., ......­..., .... – shmatok khliba, zarobitok, khlib) pour reproduire croute, ce qui permet de les considérer comme des substituts contextuels variables. 5. Conclusion Pour conclure, nous devons affirmer que nous avons observé un tres large éventail de procédés de transformations auxquels les tra­ducteurs avaient eu recours pour préserver le caractere oral des textes sources pleins d’éléments lexicaux non-standard. Ainsi, les transformations lexicales potentielles a utiliser dans la pratique traductionnelle, en particulier, au plan de rendre la compo­sante parlée (familiere, populaire, argotique) du discours littéraire français-ukrainien sont de quatre types : de registre, sémantique, morphologique et référentiel. Et il ne faut pas négliger les transfor­mations stylistiques (par hasard ou expres), sans lesquelles il n’y a pas de traduction des oeuvres littéraires. Il convient de noter que les types de transformations traductionnelles mentionnées ne se pro­duisent pas trop souvent purs. Plus typiques sont des combinaisons de différents types de transformations lexicales dans les traductions de la prose française contemporaine dosée qualitativement et quantita­tivement des marques familieres, populaires et argotiques. Textes analysés BEIGBEDER Frédéric. 2000. 14,99 € (99 francs), Paris : Grasset & Fasquelle. BEIGBEDER 2004 = ....... ......... 2004. 14,99 € (99 .......) 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Abstract Lexical transformations of non-standard orality in literary translation from French to Ukrainian The aim of the research is to analyze the phenomenon of “spoken language” in translation. It examines the problem of translating spoken units in literary translation. With the objective of establishing non-standard equi­valences between two languages, we study the lexical aspects of discursive units by taking into account the specifications of registers in relation to lexical elements as well as their stylistic and cultural modalities. The analysis of lexical transformations leads to concrete proposals for developing methods of translating non-standard French elements into Ukrainian. We will show that the translated orality is not always adequate, that it is designed according to the expectations of the public, an empathy that legitimizes it in the finish texts. We are looking at some Ukrainian translations of French prose with an oral component. Keywords: non-standard language, orality, lexical transformations, Ukrainian translations, French prose. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Ivo BUZEK Universidad Masaryk, Brno (Chequia) ORCID https://orcid.org/0000-0002-4011-6513 Gitanismos en los diccionarios del argot mexicano del siglo XX . 1. Introducción y contextualización El interés filológico y metalingüístico por el argot de la delincuencia y el argot carcelario es muy antiguo en la tradición lexicográfica his­pánica y se podría decir que se adelanta con creces a otros estudios que pretenden reflexionar sobre el léxico de especialidad. Por supues­to, las primeras recopilaciones y reglamentaciones del léxico de espe­cialidad del castellano se remontan a la época del Rey Sabio y también es cierto que más tarde, en los siglos XV y XVI, aparecieron los prime­ros glosarios terminológicos propiamente dichos de arquitectura o de náutica, pero sin reflexiones metalingüísticas. Sin embargo, a comienzos del siglo XVII, en concreto en 1609, apa­reció un diccionario de especialidad sumamente curioso, el Vocabula­rio de Germanía, de Juan Hidalgo, que cambió notablemente la per­spectiva de la incipiente tradición terminológica y terminográfica del espanol, ya que aportó a la vez un matiz que hoy llamaríamos filoló­gico, a saber, el interés por las etimologías, de acuerdo con las preocu­paciones lingüísticas de la época. Otro aspecto que hizo destacar la lexicografía del sociolecto de los malhechores desde el principio fue su trasfondo y proyección literarios. Desde sus inicios, las recopilaciones y los estudios de la Germanía áurea partían más bien de las fuentes literarias (romances de germanía, novelas picarescas, etc.) y nunca estuvo del todo claro hasta qué punto el léxico germanesco recopilado se correspondía con el uso real de la época, es decir, dónde terminaba el uso auténtico de la terminología del delito y dónde comenzaba la imaginación del literato. Es una zona borrosa y opaca en la diacronía de esta parcela del léxico: sabemos que a los lectores de la época les permitía identificar el vocabulario con el perfil sociolingüístico de sus hablantes, pero no sabemos hasta qué punto. Además, el argot de la delincuencia y el argot carcelario son unos sociolectos bastante pecu­liares también por el hecho de que la diastratía allí va de mano de la diafasía, es decir, se suele tratar a la vez de unas voces sumamente ex­presivas y marcadas desde el punto de vista de la pragmática del uso, ya que suelen encerrar juegos de palabras, humor, vulgarismos, remi­niscencias escatológicas, etc. En resumidas cuentas, la expresividad de los argots de los ladrones, de los proxenetas o de los presos es difícil­mente comparable con los argots más o menos referenciales y conci­sos de los herreros o de los carpinteros… No obstante, el principal problema es el del método y de la fiabilidad de los documentos para el estudio del argot de la delincuencia: dónde termina el valor histórico lexicológico y dónde empieza la ficción. El problema metodológico que acabamos de esbozar para el caso de la historia del argot espanol tiene su continuidad en la historia de los argots hispanoamericanos. También allí escasean las fuentes, puesto que los argots de la delincuencia siempre solían ser orales. La docu­mentación textual disponible corresponde, en la mayoría de los casos, a las obras literarias de la época tardía colonial o de las primeras dé­cadas de la independencia y con ello nos volvemos a enfrentar con el problema metodológico de hasta dónde llega el valor documental que ilustra su historia y dónde comienza el valor artístico que ilustra la creación literaria. Desgraciadamente, las obras literarias y las recopi­laciones lexicográficas que corren el peligro de ser ambiguas, impreci­sas y poco fiables son casi las únicas fuentes que tenemos para estu­diar la historia de los argots de la delincuencia y de las hablas margi­nales en general. Es decir, no tenemos más remedio que acudir a ellas asumiendo todos los riesgos que suponen. Pero volvamos una vez más a la historia del argot de la delincuen­cia en Espana, centrándonos esta vez en la estructura de su léxico. Como en la mayoría de las parcelas del léxico espanol —tanto general como especializado— prevalecen allí voces patrimoniales y los proce-sos lexicogenéticos propios de la lengua espanola, como la derivación y la composición. Pero las lenguas vivas no se desarrollan en el vacío, herméticamente separadas de otras lenguas vecinas, así que no sor­prende que encontramos préstamos, calcos y creaciones inducidas a lo largo de la historia de la lengua, sin exceptuar el argot de la delin­cuencia y otros lenguajes especiales en general. Por tanto, como el tema de este texto es la presencia del léxico gitano en los diccionarios del argot carcelario mexicano del siglo XX, tenemos que prestar aten­ción primero a las fechas de entrada de los gitanismos en la historia del argot espanol para no tratar el tema fuera del contexto y para no malinterpretar los datos. Si abrimos el Vocabulario de Germanía de Hidalgo u otros reperto­rios lexicográficos del argot áureo (Alonso Hernández 1979; Chamorro 2002; o Hernández Alonso y Sanz Alonso 2002) los gitanismos brillan allí por su ausencia. La entrada de los gitanismos en el argot penin­sular fue mucho más tardía, en el siglo XVIII y sobre todo en el XIX, según hemos confirmado en Buzek (2010), basándonos al mismo tiem­po en los estudios de otros autores (Clavería 2017 [1951]; Ropero Nú­nez 1978; Adiego 2002; o Fuentes Canizares 2008) y, sobre todo, en nuestros propios rastreos en los diccionarios del espanol desde el siglo XVII hasta el XX. En cuanto a los nombres que recibía el argot de la delincuencia en la Espana de los siglos XVIII y XIX, se solía hablar de la germanía anti­gua (la de los Siglos de Oro) y la germanía nueva (la de su tiempo). No obstante, al mismo tiempo se iba propagando otro término que daba fe del contacto cada vez más estrecho e intenso entre las clases margina­das espanolas y la población gitana, el caló (jergal), como atestiguaban en sus obras los sociólogos y criminólogos espanoles del siglo XIX (Gil Maestre 1893; Salillas 1896); huelga decir que caló y germanía funcio­naban a la vez como sinónimos para marcar en léxico argótico en los diccionarios del espanol, sobre todo en las ediciones del diccionario académico (Buzek 2013a). En cuanto a la productividad del caló en el sentido del ‘lenguaje de los gitanos espanoles’ que nutría con présta­mos el caló jergal espanol, esta no iba más allá de la primera mitad del siglo XX. Esto no quiere decir que no haya gitanismos en los diccio­narios del argot espanol desde Besses 1989 [1905], pasando por León 1994 hasta Sanmartín Sáez 2006, entre otros, puesto que es de sobra conocido que la piratería siempre ha sido moneda corriente en los diccionarios del argot (Spears 1987). Al mismo tiempo, Sanmartín en su estudio de campo entre los pre­sos de la prisión de Valencia confirmó que el uso de gitanismos preva­lecía más bien entre los presos de avanzada edad y que según sus encuestas el caló había dejado de ser una fuente de préstamos hace ya mucho tiempo. Y en cuanto al nombre que recibía la jerga de los malhechores en el espanol europeo, el uso de caló (jergal) no fue más allá de la primera mitad del siglo XX, como vemos en Serrano García 1935 y en los ma­teriales internos de la Guardia Civil (1949 y 1950); los materiales in­ternos de la policía espanola de la segunda mitad del siglo XX (García Ramos 1985) ya distinguen claramente entre el caló gitano y el argot de la delincuencia. Estos datos sobre la cronología del uso de caló ‘argot’ en el espanol europeo nos ayudan a datar su entrada en el espanol mexicano, que es el objetivo de este texto. Estamos convencidos de que los gitanismos no formaban parte de la koiné americana (Rivarola 2001; Frago Gracia y Franco Figueroa 2003; o Frago Gracia 1999), sino que habrían lle­gado con la inmigración espanola mucho más tardía, probablemente ya en la época de la independencia, durante el siglo XIX o en las pri­meras décadas del XX. También es bastante probable que cabría mejor hablar de espanolismos en vez de gitanismos, puesto que el concepto del préstamo remoto no está exento de problemas teóricos y metodo­lógicos, pero es al mismo tiempo la tradición y los aspectos prácticos los que nos han llevado a pecar de imprecisión terminológica y seguir usando también aquí el término gitanismo en el sentido amplio de ‘término de origen gitano que habrá llegado al espanol mexicano a través del espanol europeo y que una vez incorporado pudo haber experimentado subsiguientes procesos de la variación formal y del cambio semántico’. En los apartados que siguen procederemos ya sin más demora a especificar el corpus de diccionarios del argot mexicano con el que hemos trabajado y estudiaremos atentamente los gitanismos que se documentan allí. Nos interesarán los siguientes aspectos: en primer lugar, la filiación con el argot europeo, es decir, si se repiten en los diccionarios del argot mexicano los gitanismos documentados en los repertorios léxicos del argot europeo con la misma forma y el mismo significado o si se ha producido variación y en qué extensión; y, en segundo lugar, si ha habido desarrollos propiamente mexicanos, tanto en el ámbito de la neología formal como en el de la neología semán­tica. 2. Diccionarios del argot mexicano: fuentes para el estudio de los gitanismos mexicanos La calidad de cualquier investigación léxica depende en gran medi­da de la calidad y de la fiabilidad de las fuentes con las que se trabaja. En este caso la fiabilidad de los diccionarios del argot mexicano a ve­ces queda en entredicho, como suele pasar con toda la lexicografía de aficionados. Para que un diccionario o cualquier otro producto lexicográfico sea considerado más o menos fiable, tenemos que saber cómo ha sido con­feccionado y cuáles han sido los criterios para la formación de su cor­pus, como ha explicado Lara en repetidas ocasiones; sus criterios para la teoría y la práctica lexicográficas se hallan sintetizados en Lara (1997). Es verdad que no podemos esperar que los diccionarios de afi­cionados cumplan con todos los requisitos de la lexicografía moderna, sin embargo, hay algunos criterios que deberíamos tomar en conside­ración para saber cómo interpretar los datos que los diccionarios del argot nos ofrecen. Si tomamos los diccionarios como corpus léxicos (Lara 2004), no nos interesan tanto la microestructura, pero sí la macroestructura, es decir, la composición del lemario o de la nomenclatura y cómo esta ha sido preparada. En otras palabras, necesitamos saber sobre qué textos se erige el diccionario, si son textos escritos u orales, cuántos son, cuál es la proporción de determinados tipos de textos, etc. Los diccio­narios de aficionados no suelen ofrecer mucha información al respecto y los diccionarios del argot en este sentido no son ninguna excepción. La lexicografía del espanol mexicano cuenta ya con varios reperto­rios de sus sociolectos marginales, entre los que se encuentran: Dic­cionario del caló mexicano, de José Raúl Aguilar, de 1941; Diccionario de hampa, de Ricardo Amor, de 1947; Diccionario de caló, de Carlos G. Chabat, de 1956; Tumbaburro de la picardía mexicana, de Armando Jiménez, de 1982; Escuela de humo, de José Luis Anaya Moreno, de 1985; o Así habla de delincuencia, de Guillermo Colín Sánchez, de 1987. Además de los diccionarios del argot mexicano propiamente dichos, también podemos encontrar breves vocabularios en obras literarias, como fue, por ejemplo, el caso del listado de los términos carcelarios insertado en la novela costumbrista La Chaquira (Belén por dentro), de Francisco García González, de 1894–1895, del que nos hemos ocupado en Buzek 2018, o las voces argóticas en general o los gitanismos en particular que hemos estudiado en varios diccionarios de mexicanis­mos (Buzek y Gazdíková 2017; Buzek 2013b, 2015, 2019). Para el presente estudio hemos acudido a los diccionarios de Agui­lar (1941); Amor (2015 [1947]); Chabat (1964 [1956]); y Colín Sánchez (1997 [1987]); desgraciadamente, no disponemos de momento de los repertorios de Jiménez y de Anaya Moreno, pero es probable que no habrían modificado sustancialmente los resultados. Si prestamos aten­ción a sus macroestructuras y en los corpus en los que sustentan, no obtenemos mucha información, lo que nos da a entender que debemos manejarlos con sumo cuidado. Aguilar (1941) no aporta ninguna información al respecto y explica que sirve para un público general y para los policías noveles; es mono­direccional argot-espanol. Amor (2015 [1947]) tampoco ofrece infor­mación alguna acerca de la nomenclatura y sus motivos son similares a los de Aguilar (1941), a saber, para ayudar a la gente “honrada” y a los policías a entender el argot y a descifrar su función críptica; es también monodireccional, pero en la dirección espanol-argot. El diccionario de Chabat (1964 [1956]) es un poco más explícito al respecto. Llama la atención que el autor acude al sello de autoridad cuando firma como “Director de la Academia de la Policía”. La nomen­clatura es también monodireccional, esta vez argot-espanol. Apunta en el prólogo que la obra es fruto de un trabajo de campo —no sabemos hasta qué punto—, menciona su experiencia personal y admite que también había aprovechado el material de otros autores, tal vez Agui­lar o Amor. Es más extenso que los diccionarios de sus predecesores y según el editor contiene 2426 entradas, lo que por extensión de la obra parece probable. El Diccionario de Caló que ahora publicamos, recoge una gran canti­dad de voces, empleadas en México por la delincuencia, que paciente­mente hemos procurado ordenar, anotando los distintos significados con que en el correr de los anos las hemos oído aplicar, cuando nuestra actuación profesional en el desempeno de diferentes cargos oficiales, nos ha puesto en contacto directo con el mundo del hampa. Además hemos consultado los trabajos de otros investigadores, —muy escasos por cierto—, y tomado en cuenta sus observaciones, a fin de que este estudio sea lo más completo posible. (4–5) El diccionario de Colín Sánchez (1997 [1987]) es el más extenso de todos. Contiene unas 5000 entradas y dada la estructura y la gran cantidad de variantes formales y ortográficas que comprende el lema­rio, parece más bien una suma indiscriminada de las nomenclaturas de los diccionarios anteriores, lo que se sobreentiende, a su vez, del prólogo. También este es monodireccional argot-espanol. Además de estos diccionarios, nacidos probablemente a partir de recopilación de fuentes impresas —tal vez con la excepción del diccio­nario de Chabat, hasta cierto punto—, hemos consultado también dos repertorios que en su momento nacieron como frutos de trabajo de campo y que nos servirán como una especie de piedra de toque para poder verificar los datos de los diccionarios. Se trata de El Canerousse, de J. L. Franco (2015 [197?]), recopilado en los anos 70 del siglo XX entre los presos en el Reno (Centro Preventivo Varonil Norte) en Mé­xico D. F., después de haber cerrado la famosa cárcel de Lecumberri, y publicado en 2015 junto con la reedición del Diccionario del Hampa, de Ricardo Amor; no queda del todo claro si hubo antes una primera edición de El Canerousse o si hasta entonces solo existía en forma de manuscrito. El otro es un reducido listado de 167 voces argóticas reco­piladas en 1973 durante entrevistas con varios presos en la cárcel de Lecumberri. Dichas entrevistas se llevaron a cabo con el motivo de lle­nar una laguna léxica que quedaba patente en el Corpus del espanol mexicano contemporáneo, la base del famoso Diccionario del espanol de México, salido en 2010 (Lara 2010). Una vez presentadas las fuentes con las que vamos a trabajar, en el próximo apartado vamos a clasificar los gitanismos presentes en ellas. Veremos hasta qué punto coinciden con las fuentes del argot de la de­lincuencia espanola de finales del siglo XIX y mostraremos las direc­ciones que han tomado los procesos de lexicogénesis, la variación for-mal y el cambio semántico en el ámbito del espanol mexicano. 3. Gitanismos presentes en los repertorios léxicos del argot mexicano Para identificar la procedencia gitana de las unidades léxicas en cuestión, hemos acudido a varias fuentes. En primer lugar, nos hemos basado en nuestro trabajo monográfico sobre los préstamos del gitano en el espanol europeo (Buzek 2010) que hemos complementado con los datos que ofrece Sanmartín (2006) en su propio diccionario del argot; aunque se trata de un repertorio dedicado al argot espanol europeo, sus observaciones sobre las etimologías son sumamente útiles. También hemos consultado varios diccionarios del gitano espa­nol —sobre todo el de Rebolledo (2006 [1909]) y el de Pabanó (2007 [1915])— aunque somos plenamente conscientes de los riesgos que encierran (Buzek 2011a). En cuanto al espanol mexicano, las observaciones de Lara (1992) nos han ayudado a explicar varios casos de la variación formal pre­sente en el caló mexicano; el listado que ofrece el autor en este tra-bajo recoge, a su vez, todos los términos del argot mexicano presentes en el Diccionario del espanol de México (Lara 2010). Los diccionarios de mexicanismos, como los de Ramos i Duarte (1895), García Icazbal­ceta (1899), Santamaría (2000 [1959]) o Company (2010) no nos sir­ven en esta ocasión, ya que su principal foco de interés no son las eti­mologías. Nuestras lecturas de los diccionarios del caló mexicano han arro­jado un corpus relativamente modesto de 107 unidades léxicas; cabe decir que hemos contado como una sola unidad léxica las variantes ortográficas sin trascendencia fonética, como andoba/andova ‘este; individuo’, baizas/baisas ‘manos’ o entarisbelar/entarisvelar ‘encarce­lar’. En otras ocasiones hemos contado como una sola unidad léxica los casos en los que en un diccionario una voz se registraba en singu­lar y en otro solo en plural, o cuando en un mismo diccionario las for-mas en singular y en plural ocupaban dos entradas, como en los ejem­plos de baro ‘un peso’, varo ‘peso’ y varos ‘monedas’ en el diccionario de Aguilar (1941). En el diccionario de Colín Sánchez (1997 [1987]) hemos localizado dos variantes formales lematizadas bajo una sola en­trada, amurabar/murabar, con una larga lista de equivalentes: ‘Robar, provar de vida, fusilar; asaltar, asesinando a la víctima, comprar cosas robadas’; suponemos que esto apunta al hecho de haber recogido bajo una sola entrada fuentes de diversa procedencia, pero por falta de pruebas hemos decidido respetar la decisión del lexicógrafo. Por otra parte, hemos contado por separado ocurrencias con artícu­los amalgamados, como andova y landova; casos en los que las formas en plural parecen haberse gramaticalizado cumpliendo con una fun­ción gramatical determinada, como andoba ‘él, ella, Usted’ y andovas ‘ellos’ (Chabat 1964 [1956]); cuando se trata de variantes que implica­rían diferencias en pronunciación (entarisbelar y entarivelar ‘encarce­lar’); o si las variantes se hallan lo suficientemente distanciadas como para no funcionar como meras variantes formales. Los motivos del distanciamiento pueden ser fonéticos (disimilación), por ejemplo, andova, andóval y androfas ‘este, ese’, o pragmáticos o hasta lúdicos en su origen —pero la inspiración en el étimo gitano es reconocible—, por ejemplo, menda y mi menda ‘yo’, y de allí mi mendulato, men­durria, melcocha, mi melcocha, mi menta y hasta mi manta ‘yo’. Esta­mos convencidos de que podemos incluir semejantes creaciones humo­rísticas en nuestro listado porque se habrán formado a partir de una forma gitana ya plenamente lexicalizada en el espanol; pero es verdad que sobre la lexicalización de las variantes humorísticas podemos tener sobradas dudas, ya que la mayoría se registra tan solo en el dic­cionario de Colín Sánchez (1997 [1987]), un trabajo de recopilación sin ninguna base empírica. Ahora bien, como hemos adelantado al comienzo, nuestro objetivo no consiste en limitarnos a elaborar una lista de gitanismos presentes en los diccionarios del argot mexicano. Estamos interesados en su vin­culación con el argot europeo de la época que le dio el nombre, es decir, en la relación genética entre el caló jergal (espanol) y el caló (mexicano). Queremos averiguar en qué extensión o en qué parcelas del léxico se sigue notando el parentesco, dónde se dejan ver coinci­dencias parciales con variación formal o semántica y en qué aspectos o en qué ámbitos podemos hablar de gitanismos del argot mexicano propiamente dichos. Como obras de contraste con el argot europeo hemos utilizado los vocabularios jergales de Salillas (1896), Serrano García (1935) y el de la Guardia Civil (1949/1950). Como se puede ver, hemos dado preferencia a obras en las que el caló todavía funcionaba como sinónimo del argot de la delincuencia en ambos lados del Atlán­tico. Hemos excluido de los repertorios de contraste el diccionario de Besses (1989 [1905]), puesto que su concepto de argot es demasiado amplio e impreciso para nuestro propósito (Buzek 2011b). 3.1. Coincidencias entre el argot espanol y el mexicano Hemos localizado 25 casos de unidades léxicas compartidas. Son voces bien documentadas en ambas variedades del espanol y varias de ellas se han propagado de las hablas marginales hacia las variedades populares de la lengua, como camelar ‘enganar’, camelo ‘engano’, cha­muyar ‘hablar’, chingar ‘molestar’, chungo ‘en mal estado’, chorizo ‘ra-tero’, menda ‘yo’ o pirar(se) ‘huir’, mientras que otras no habrán nunca traspasado el uso limitado dentro de sus respectivos sociolectos mar­ginales, como andoba ‘este, individuo’, bari/vari ‘bueno, bonito’, burda ‘puerta’, cate ‘golpe’, choro ‘ratero’, diquelar ‘ver’, fusca ‘pistola’, jamar ‘comer’, lumia y lea ‘prostituta’, mui ‘boca’, parné ‘dinero’ o pirabar ‘fornicar’. En algunos casos cada variedad geográfica había dado pre­ferencia a una forma concreta que acabó difundiéndose en el respec­tivo registro popular del espanol de la zona, como sería el caso de chavo (mexicano) y chaval (espanol) ‘muchacho’. Y, finalmente, hemos incluido aquí también dos voces que no figuran en la forma exacta en los repertorios de contraste, pero sí nos consta que figuran como voces fuertemente marcadas en el argot espanol europeo: bullate ‘ano’ y jina ‘excremento’. Hemos incluido aquí también la única unidad fraseológica compar­tida o, mejor dicho, una frase con valor de exhortación, achanta la mui ‘!cállate!’. Andoba/andoba. Este (pronombre personal) (Aguilar); Este. Él (Amor); Este (pronombre), individuo, él, ella, usted. Esa, ese, este (Chabat) Bari/vari. Bueno, bonito (Aguilar; Chabat); Bonito, bello, hermoso (Aguilar); Bueno, bonito (Chabat); [Bari, il. –Excelente (Salillas); Barí. –Bueno, excelente (Serrano García); Bari, il. –Hermoso, bonito, excelente (Guardia Civil)] Bullate. Asentaderas (Aguilar); [Bul. Ano (Serrano García); Orificio. Ano (Guardia Civil)] Burda. Puerta (Aguilar; Amor; Chabat; Colín Sánchez); [Puerta (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Camelar. Tantear a una persona, observar (Aguilar); Observar, enga­ nar, enamorar (Chabat); [Enamorar (Salillas); Querer, enamorar (Serrano García); Comprender. Querer, enamorar (Guardia Civil)] Camelo. Engano (Chabat); [Engano (Salillas; Guardia Civil)] Cate. Golpe (Chabat; Colín Sánchez; Lara); Sacar (Chabat); [Bofetada (Salillas); Bofetada, golpe (Serrano García)] Chamuyar. Hablar, hablar incorrectamente (Colín Sánchez); [Chamullar. Hablar (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Chaval, la. Muchacho (Aguilar; Chabat; Lara); [Chabal. Joven, mozo (Salillas; Guardia Civil)] Chavo, va. Persona joven (Colín Sánchez); Ayudante, sirviente (Franco); Novia, amiga (Colín Sánchez) Chingar. Importunar, molestar; Practicar el coito; Beber con frecuencia vino y licores; Embriagarse; No acertar, fracasar, frustrarse, fallar, equivocarse; Ganar (Franco); [Chingar. Fornicar (Salillas); Cohabi­tar, fornicar; Fastidiar (Guardia Civil)] Chorizo. Ratero, mentora [?], mentiroso (Franco); [Chorizo. Ladrón, hurtador, estafador (Serrano García; Guardia Civil) Choro. Chorizo; ratero; mentiroso, mentira (Franco); [Choro. Ladrón (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Chungo. De mal aspecto, de mal estado, de mala calidad (Franco); [Chungo. Falso, malo (Guardia Civil)] Diquelar. Ver (Aguilar; Chabat); [Diquelar. Atender, mirar (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Fusca. Pistola (Aguilar; Amor; Chabat; Colín Sánchez); [Fusco. Revól­ver (Serrano García); Fusca. Pistola (Guardia Civil)] Jamar. Comer (Chabat); Hablar. Efectuar el acto sexual. Ver, observar (Colín Sánchez); [Jamar. Comer (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Jina. Excremento (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez); [Jinar. Defecar; Orinar (Guardia Civil)] Lea. Prostituta, mujer (Chabat); [Lea. Prostituta Guardia Civil)] Lumia. Prostituta (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez); [Lumia. Prostituta (Salillas); Lumi. Manceba (Guardia Civil)] Menda. Yo (Aguilar; Amor); Yo, mío (Chabat); [Menda. Yo (Serrano García; Guardia Civil)] Mui. Boca (Chabat); Achanta la mui. –Cállate, silencio (Chabat); [Mui. Boca; Lengua (Salillas; Serrano García 1935; Guardia Civil)] Parné. Dinero (Chabat); [Parné. Dinero (Salillas; Serrano García; Guar­dia Civil)] Pirabar/piravar. Cohabitar (Aguilar; Chabat); Efectuar el acto sexual (Colín Sánchez); [Pirabar. Cohabitar (Salillas); Fornicar, cohabitar (Guardia Civil)] Pirar. Irse, huir (Chabat); Irse, marcharse, correr, despedir, alejar (Colín Sánchez); Irse, huir (Lara) Como podemos ver, el número de unidades léxicas de este apartado no es muy numeroso. Lo único que tienen en común es que se trata más bien de palabras que podrían ser de uso cotidiano, y no necesa­riamente jergal/especializado. Forman una zona de tránsito entre el argot de la delincuencia en el sentido del léxico de especialidad y el argot común (Sanmartín Sáez 2006), es decir, el léxico coloquial y po­pular diafásicamente marcado. Desde el punto de vista temático son voces bastante variadas –violencia, comunicación, sexualidad y otras necesidades corporales–, pero no podemos decir que pertenezcan a un campo léxico determinado. 3.2. Coincidencias parciales con diferencias formales o semánticas En este apartado hemos incluido 21 voces que hasta cierto punto se han distanciado de la forma o significado documentados en el argot espanol, pero sigue notándose en ellas un eco de un pasado común. • Sobre abillar ‘tener’ dice Sanmartín (2006: 2–3) que es un cruce entre abelar ‘tener’ de origen patrimonial y abillar ‘venir’ de origen gitano. • Amurabar y murabar ‘matar, asesinar’ son una forma con rotacis­mo de amulabar y mulabar con el mismo significado en el argot espa­nol, pero en el diccionario de Colín Sánchez se documentan también otros significados, bien distintos, que apuntan a un cruce con otras voces; los términos amuriagar y amuriabar ‘matar, asesinar’, también documentados solo en Colín Sánchez, parecen ser sus variantes for­males. • La andoba ‘persona cuyo nombre no se menciona’ deriva su gé­nero femenino a partir de ‘persona’, mientras que en el caló espanol solía tener en este sentido solo el género masculino, el andoba. • Baisas es un desarrollo fonético y un reajuste morfológico. En el caló espanol fue baes ‘manos’ y en su paso al caló mexicano habrá sufrido primero la conversión del hiato en un diptongo (bais) con la que, no obstante, se perdió la noción de la marca del plural. La voz habrá sido reconstruida como un sustantivo de género femenino con la -a final, baisa (por influencia del género femenino de ‘mano’) y de allí el plural baisas. • En baro cambia la acentuación de aguda (baró) en llana. • En basto ‘mano’ se adapta la -e final de baste en el argot espanol a basto en el mexicano, tal vez por influencia de la -o de ‘mano’. • En el caso de bofia el significado mexicano es ‘policía’, como en las fuentes espanolas, pero también ‘delator’. • Brizna ‘ración de carne que se da en las prisiones’ y por metáfora ‘pene’, se documenta como brinza ‘carne cocida’ en el argot espanol. • Bute y buti ‘mucho’ se recoge en las fuentes de contraste como buten, aunque las formas de bute y buti también están atestiguadas en el espanol europeo (Buzek 2010). • Sobre caló ya hemos hablado más arriba; en el espanol mexicano su único significado es ‘argot’, mientras que en el espanol europeo si­gnificaba en su momento ‘la lengua de los gitanos espanoles’ y ‘argot’ a la vez. • Chorear ‘robar’ es mexicano, en el argot europeo ha sido chorar. • Estaro ‘cárcel’ es una forma apocopada de estaribó o estaribel. • Jindón ‘miedoso’ es un derivado de jindo ‘miedo’ que es, a su vez, forma apocopada de jindama. • Jinar ‘orinar’, en vez de ‘defecar’. • Jurnear y jurniar ‘ver, mirar, entender’ parecen ser variantes de junar ‘atender, ver, mirar’. • Laracha ‘noche’ deja ver un artículo femenino amalgamado y un reajuste en la vocal final para marcar el género femenino; en los dic­cionarios del caló espanol fue rachí (f.). • Sobre licar ‘ver, mirar, vigilar’ dice Lara (1992: 580) que el cam­bio de las dentales d-de dicar por l-de licar no sería extrano; sería entonces solo una variante fonética. • Marro ‘pan’ presenta una asimilación del grupo consonántico, de manro o manrró, con el mismo significado. • Pinrreles y pinrrieles ‘pies’ muestran una -rr-múltiple; en el caló espanol se recoge como pinré o pinrel ‘pie’. • Purí ‘mujer’ es una metonimia del espanol lexicalizada. En el gi­tano espanol era un adjetivo femenino ‘vieja’. También aquí hemos incluido la frase exhortativa —con variantes— achánta lamú / chanta la mú / achanta la mu / achanta la muey ‘!cállate!’ (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez), ‘!espérame!’ (Amor; Agui­lar; Chabat), y ‘!párate!’ (Amor). Abillar. Dar, tener, dar dinero, cohechar (Aguilar); Dar, tener (Cha­bat); [Abelar. Tener (Serrano García; Guardia Civil); Abillelar. Venir. Tener (Guardia Civil)] Amurabar/murabar. Robar, provar de vida, fusilar; asaltar, asesinando a la víctima, comprar cosas robadas (Colín Sánchez); [Amulabar. Matar. // Mulabar. Matar, ajusticiar (Serrano García; Guardia Civil)] Amuriagar/amuriabar. Asesinar, matar (Colín Sánchez) La andoba. Persona cuyo nombre no se menciona (Chabat) Baisas/baizas. Manos (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez) [Baes. Manos (Serrano García; Guardia Civil)] Baro/varo/varos. Un peso (Aguilar); Moneda de un peso (Chabat; Co­lín Sánchez); Peso (Aguilar); Moneda de un peso, peso plata (Cha­bat); Un peso (Colín Sánchez); Monedas (Aguilar); Monedas, pesos plata (Chabat); Dinero, pesos (Colín Sánchez); [Baré. Duro, moneda de cinco pesetas (Serrano García); Baró. —Superior, grande. Moneda de cinco pesetas (Guardia Civil)] Basto/bastos. Dedos de la mano (Amor; Chabat); [Baste. Mano (Salillas; Guardia Civil); Bastes. Dedos índice y medio (Serrano García; Guar­dia Civil)] Bofia. Denunciante o policía (Aguilar); Denunciante, policía (Chabat); Policía (Colín Sánchez); [Bofia. La policía (Serrano García; Guardia Civil)] Brizna. Pieza de carne que se da en la prisión, ración (Aguilar); Pedazo de carne. Ración de carne que se da en la cárcel (Chabat); Órgano genital masculino (Chabat); Pene (Colín Sánchez) Bute. Abundancia. Mucho (Aguilar); Abundante, mucho (Chabat); Mucho (Colín Sánchez); [Buten. Excelente (Salillas); Excelente, magnífico (Serrano García); Mucho (Guardia Civil)] Buti. Abundante, mucho (Chabat) Caló. Argot (Aguilar); Argot, lenguaje del hampa (Chabat) Chorear. Robar, mentir, enganar (Franco); [Chorar. Robar (Guardia Civil)] Estaro. Cárcel [Aguilar; Chabat; Colín Sánchez); [Estaribel. Cárcel (Sa­lillas; Guardia Civil); Estaribó. Cárcel (Serrano García; Guardia Civil)] Jindón. Cobarde, ingenuo. Cobarde, miedoso (Colín Sánchez); [Jinda­ma. —Miedo, cobardía (Salillas; Serrano García; Guardia Civil); Jinda. Miedo, cobardía (Guardia Civil)] Jinar. Orinar (Lara) Jurnear/jurniar. Vigilar, entender (Chabat); Ver, conocer, mirar (Cha­bat); [Junar. Atender (Salillas; Serrano García; Guardia Civil); Ver, mirar, percibir (Guardia Civil)] Laracha. Noche (Chabat; Colín Sánchez); [Rachi. Noche (Guardia Civil)] Licar. Vigilar o ver (Aguilar); Mirar, ver, vigilar (Chabat); Ver, obser­var, mirar (Colín Sánchez); Espiar, vigilar, mirar (Franco); Mirar, observar y ponderar (Lara); [Dicar. Ver (Salillas); Ver, observar (Serrano García)] Marro. Pan (Aguilar; Amor; Chabat); Pan, bolillo (Colín Sánchez; Lara); [Manro. Pan (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)] Pinrreles. Pies (Aguilar; Chabat); [Pinré. Pie (Salillas; Guardia Civil); Pinrel. Pie (Serrano García; Guardia Civil)] Pinrrieles. Pies (Colín Sánchez) Purí. Mujer (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez); [Purí. Viejo, avezado (Salillas; Serrano García; Guardia Civil)]. Si comparamos las formas del argot espanol con las del mexicano vemos que la mayoría de ellas son variantes a nivel fonético o mor­fológico. Apuntan al hecho de que son recuerdos de un pasado común, de un contacto producido en su momento, pero representan una realidad propia del ambiente marginal mexicano. Algunas de ellas, como brizna o marro, las hemos estudiado en fuentes literarias me­xicanas de finales del siglo XIX (Buzek 2018), y las únicas que figura-ban allí eran las mexicanas. 3.3. Gitanismos exclusivos del caló mexicano Son 56 los gitanismos exclusivos documentados en las fuentes lexi­cográficas del caló mexicano. Encontramos entre ellos, curiosamente, gitanismos bien conocidos en el gitano espanol, pero a la vez ausentes en los vocabularios del caló jergal peninsular, como curda ‘borrachera’, curdelo ‘borracho’ y estache ‘sombrero’. En otras ocasiones se trata de voces derivadas mediante sufijación, como bastero ‘ladrón de carteras’ (por robarlas con los dedos ‘bastos’) y curdiada ‘borrachera’; chavito ‘nino’ se forma con un sufijo diminu­tivo, pero no parece que sea un caso de la derivación apreciativa, mientras que chaviza designa un grupo de muchachos (‘chavos’). El término estarado ‘encarcelado’ es, obviamente, un derivado de la for­ma apocopada de estar – estaribel ‘cárcel’, presente en los diccionarios del gitano y del argot espanoles, pero ausente en los diccionarios del caló mexicano; allí está documentada la forma con aféresis y variación formal tarisbel/tarisvel y taribel/tarivel ‘cárcel’. Puede que sea una especulación sin pruebas, pero es posible que estaribel haya llegado al espanol mexicano a través de los hablantes andaluces, canarios o incluso caribenos que aspiraban la -s-en la posición implosiva [ehtaribel] y los hablantes del espanol mexicano, con su característico consonantismo firme, habrán reinterpretado la voz como una con­strucción con la preposición en: ‘en taribel’ o ‘en tarisbel’ – ‘en la cár­cel’, reconstruyendo las sibilantes supuestamente aspiradas o asimila­das. También aparece una forma con aféresis y apócope a la vez, taris. Sumamente curiosas son las formaciones parasintéticas entarisbe­lar/entarisvelar, entarivelar y hasta entariovelar ’encarcelar’ —y de allí su derivado entarisbelado ‘encarcelado’, aunque gracias a Korgová (2017) sabemos que los adjetivos parasintéticos no necesariamente deben derivar de sus verbos parasintéticos a primera vista correspon­dientes— y envaisar ‘meter la mano’. Para completar el panorama de los procesos lexicogenéticos, no debemos olvidar los compuestos. Son solo tres: buticuatro y butiresto ‘mucho’, y fraji zopilote ‘cigarrillos de marca Alas’. En los primeros dos casos, solo el componente buti-es gitano; el otro solo alude de forma vaga a una noción de cantidad. El tercer compuesto tiene claras connotaciones humorísticas y no está nada claro hasta qué punto se hallaba lexicalizado. El siguiente grupo comprende palabras que habrán sufrido algún cambio formal o semántico dentro del caló mexicano. En cuanto a los cambios o las adaptaciones formales, podemos citar la voz chamucar ‘hablar’, probablemente una variedad de chamullar, tal vez inspirada por o cruzada con el nahuatlismo chamaco ‘muchacho’; frajo ‘cigarrillo’ (en el gitano espanol fue plajo); mu o mú ‘boca’ (en el gitano espanol muy ‘lengua’); o jando ‘dinero’ (apócope del gitano espanol jandoripen ‘dinero’). Curiosa es también la moción de género en el caso de lumio y lumnio ‘homosexual’; en el caló jergal espanol —y en el mexicano también— la forma correspondiente femenina lumia significaba ‘pros­tituta’. Las adaptaciones y transferencias del significado también están bien documentadas. Catear se recoge en el gitano espanol —y en Cha-bat 1964 [1956]— como ‘golpear’, pero en el caló mexicano también metafóricamente como ‘registrar la casa mediante un mandato judi­cial’; chavorra ‘mujer’ es una adaptación de chaborí ‘nina’; funguelar ‘oler’ se recoge en el gitano espanol como ‘oler mal’; y baril/varil ‘di­nero’ es una metáfora de bari ‘bueno’, influida por baro/varo ‘un peso’. Un caso muy particular son los pronombres personales janúrria ‘ella’, mendorasqui ‘tú, usted’, mendas ‘nosotros’, merodio ‘tú’ —pero en algunas fuentes también ‘yo’ o ‘yo mismo’—, y merodios ‘vosotros, ustedes’. No están documentados en las fuentes del gitano espanol ni del argot peninsular, pero varios de ellos parecen haberse creado a partir de menda ‘yo’; janúrria, a su vez, deberá su origen al gitano espanol janá ‘mujer’. Menda y mi menda han inspirado la creación de varias formas nue­vas para decir ‘yo’ o ‘yo mismo’. Suelen tener en común el hecho de ser a veces unos juegos de palabras no exentos de humor, como men­durria; mi melcocha; mi melcochoa; mi mendulato; mi menta; o incluso mi manta. Podemos ver también juegos de palabras basados en paronimia y homonimia en nombres del caló mexicano, como calandria, calcoma­nía, calicó, caliche y calichi, caligrafía, calomel, calorama, calorín y ca­lostro. Tenemos serias dudas sobre su vitalidad y uso, puesto que salvo calandria y caliche, el resto se documenta solo en diccionarios de Chabat y Colín Sánchez. Andoba ‘este, individuo’ también tiene diferentes variantes forma­les supuestamente propias del caló mexicano, como andovas, andovi­che, androfas,o landova; también encontramos andóval, ausente en los repertorios de contraste del argot espanol, pero recogido en los dic­cionarios del gitano espanol. Y finalmente tenemos un grupo de voces que presentan una varia­ción formal. Bastro es una variación formal de basto ‘dedo’, aunque no vemos ninguna motivación que haya podido producirla; licorear/lico­riar ‘mirar, vigilar’ son variantes humorísticas de licar ‘ver, vigilar’; igual que marroquín ‘pan’ y marroquines ‘piezas de pan’, formadas a partir de marro ‘pan’. Andóval. Individuo (Chabat) Andovas. Ellos, ellas, ustedes (Chabat) Andoviche. Mujer (Chabat; Colín Sánchez) Androfas. Esa, ese, este (Chabat) Bastero. Ladrón de carteras (carterista) (Colín Sánchez) Bastro. Dedos de la mano (Chabat) Buticuatro. Mucho (Colín Sánchez) Butiresto. Mucho (Colín Sánchez(!) Calandria. Argot (Amor); Argot o caló (Aguilar; Chabat); Caló, argot, caliche (Colín Sánchez) Calcomanía. Argot. Caló (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Calico/calicó. Caló. Argot (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Caliche. Argot. Caló (Chabat); Jerga. Lenguaje especial de ciertas profe­ siones (Franco); Lenguaje del pueblo, lenguaje de la delincuencia (Colín Sánchez) Calichi. Argot. Caló (Chabat) Caligrafía. Argot. Caló (Chabat); “Caliche”, “Caló” (Colín Sánchez) Calomel. Argot. Caló (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Calorama. Argot. Caló (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Calorín. Argot. Caló (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Calostro. Argot. Caló (Chabat); Caliche (Colín Sánchez) Catear. Registrar la casa mediante un mandato judicial (Chabat); Gol­ pear (Colín Sánchez) Chamucar. Decir, hablar, comunicar. Conocer (Aguilar); Hablar, decir, conocer (Chabat) Chavito, ta. Nino, na (Amor; Chabat) Chaviza. Grupo de (“chavos”), muchachos, personas jóvenes (Colín Sánchez) Chavorra. Mujer (Aguilar; Chabat) Curda. Borrachera (Chabat) Curdelo. Borracho (Aguilar; Amor; Chabat) Curdiada. Borrachera (Aguilar; Amor; Chabat) Entariovelar. Encarcelar (Aguilar) Entarisbelado. Encarcelado (Colín Sánchez) Entarisbelar/entarisvelar. Encarcelar (Colín Sánchez; Amor; Chabat) Entarivelar. Encarcelar (Chabat) Envaisar. Meter la mano (para robar) (Amor) Estache. Sombrero (Aguilar; Amor; Colín Sánchez) Estarado. Encarcelado (Aguilar Frajo. Cigarrillo de tabaco. Cigarro (Aguilar); Cigarro de tabaco (Amor); Cigarrillo (Chabat; Colín Sánchez) Fraji Zopilote. Cigarrillo marca “Alas” (Chabat) Funguelar. Oler (Aguilar; Chabat; Colín Sánchez) Jando. Dinero bueno, no falso (Aguilar; Chabat); Dinero (Amor; Colín Sánchez); Mucho (dinero) (Lara) Janúrria. Ella (Amor) Landova. Persona cuyo nombre no se quiere mencionar (Aguilar) Licorear/licoriar. Mirar, vigilar (Aguilar); Ver, observar, mirar (Colín Sánchez) Lumnio. Homosexual (Colín Sánchez) Lumio. Afeminado (Aguilar; Chabat) Manta: Mi manta. Yo (Colín Sánchez) Marroquín. Pan (Amor); Pan, bolillo (Colín Sánchez) Marroquines. Piezas de pan (Aguilar; Chabat) Mendas. Nosotros (Amor; Chabat) Melcocha: Mi melcocha. Yo (Colín Sánchez) Melcochoa: Mi melcochoa. Yo (Colín Sánchez) Mendorasqui. Tú, usted (Colín Sánchez) Mendulato: Mi mendulato. Yo (Colín Sánchez) Mendurria. Yo (Aguilar; Chabat); Pronombre personal, yo (Colín Sán­ chez) Menta. Yo; Mi menta. Yo, mi (Colín Sánchez) Merodio. Tú (Amor); Tú, usted, yo (Chabat); Yo, yo mismo (Colín Sán­ chez) Merodios. Vosotros (Amor); Vosotros, ustedes (Chabat) Mu/mú. Boca (Aguilar; Chabat) Taribel/tarivel. Cárcel; En tarivel. En la cárcel. Preso (Chabat) Taris. Cárcel. Escuela (Aguilar; Chabat); Cárcel, penitenciaría, recluso­ rio (Colín Sánchez); Cárcel (Lara) Tarisbel/tarisvel. Cárcel (Aguilar; Chabat; Lara); Cárcel, prisión, pre­ sidio, penitenciaría (Amor); Cárcel, penitenciaría, reclusorio (Colín Sánchez) Varil/baril. Dinero (Aguilar; Lara)]; Peso plata, dinero (Chabat) Para terminar este subapartado, vamos a comentar las unidades fraseológicas y frases o construcciones pluriverbales que se recogen en los diccionarios del caló mexicano estudiados. Son 29 en total. Una parte de ellas son las locuciones o frases nominales. Se construyen sobre todo con los sustantivos chavo ‘muchacho’ y jando ‘dinero’. Usa­mos la terminología con cierta precaución porque no estamos seguros sobre su nivel de fijación e idiomaticidad. En cuanto a chavo, encon­tramos las siguientes: chavo bizcocho ‘dentro de las cárceles, mucha-cho con atributos femeninos’; chavo colero ‘chimiscolero’; chavo gira­torio ‘fumador de marihuana’; chavo valedor de cornetín ‘amigo’; y chavo fresa ‘joven, muchacho inexperto y temeroso’. Las construc­ciones con jando son: jando cachuco/gachuco ‘moneda falsa’; jando furris/fúrriz ‘dinero falso’; jando varil ‘dinero bueno (no falso)’; jando chido ‘dinero bueno (no falso)’; jando vil ‘dinero’. También pertene­cerían aquí las frases caliche ratonero ‘Lenguaje de la delincuencia’, bari de bastos, dos de bastos ‘dos dedos’ y sarapa gacho el andova ‘hombre sospechoso’. En cuanto a las locuciones verbales o las frases con valor verbal, cabrían aquí agarrar con las baisas ‘sorprender en flagrante delito’ y doblar las baisas ‘conceder algo que se había negado’; aplicar el dos de bastos o de varos ‘sustraer una cartera u otro objeto con los dedos’; hacerle al dos de bastos ‘robar carteras utilizando los dedos’; jalar con dos bastos ‘robar con los dedos’; enváisalo ‘métele (la mano para ro­bar)’; embaisarla ‘meter la mano para robar’; chamucar caliche ‘hablar el argot’; sonarle al manro ‘comer’; y hacerle a la jina ‘realizar actos homosexuales’. Para completar el panorama, hemos registrado una frase adverbial a buti de ‘mucho’; la expresión o frase interjectiva pírale ‘!vete!’, con el -le sin referente tan característico para las construcciones que le dan senas de identidad al espanol popular mexicano (ándale, órale, etc.); la fórmula de exhortación achanta la muey ‘!cállate!’; y un enun­ciado sin valor fraseológico, es valedor a un varo ‘vale un peso’. Andova: Sarapa gacho el andova. Hombre que cae sospechoso (Aguilar); Hombre sospechoso (Colín Sánchez) Baisas: Agarrar con las baisas. Sorprender en flagrante delito (Co­lín Sánchez); Doblar las baisas. Acceder, conceder algo que se había negado […] (Colín Sánchez) Bastos: Bari de bastos. Dos dedos (Amor); Dos de bastos. Dos dedos (Amor); Los dos dedos que se utilizan para robar. Carterista (Chabat); Quien roba carteras en lugares concurridos, sin ejercer vio­lencia (Franco); Aplicar el dos de bastos o de varos. Sustraer una car-tera u otro objeto con los dedos (el índice y el de enmedio) (Colín Sán­chez); Hacerle al dos de bastos. Robar a la manera de carterista. Robar carteras utilizando los dedos, mismos que se introducen en los bolsillos de las víctimas para lograr el apoderamiento del objeto (Colín Sánchez); Jalar con dos bastos. Robar con los dedos (Aguilar); Robar usando sólo dos dedos a manera de pinzas (Chabat) Buti: A buti de. Mucho, demasiado (Colín Sánchez) Caliche: Caliche ratonero. Lenguaje de la delincuencia (Colín Sán­chez) Chavo: Chavo bizcocho. Dentro e las cárceles, muchacho con atri­butos femeninos; Chavo colero. Chimiscolero; Chavo giratorio. Fuma­dor de marihuana; Chavo valedor de cornetín. Amigo (Colín Sánchez); Chavo fresa. Joven, muchacho inexperto y temeroso (Lara) Envaisar: Enváisalo. Métele (la mano para robar) (Amor); Embai­sarla. Meter la mano en la bolsa de la víctima para robarla (Chabat) Jando: Jando cachuco/gachuco. Moneda falsa (Chabat); Jando furris /fúrriz. Dinero falso (Aguilar; Amor; Chabat); Jando varil/chido. Mu­ jer, amasia (Aguilar); Dinero bueno (no falso) (Amor); Mujer, amasia, dinero (Chabat); Jando vil. Dinero (Colín Sánchez) Jina: Hacerle a la jina. Realizar actos homosexuales (Colín Sánchez) Manro: Sonarle al manro. Comer (Colín Sánchez) Muey: Achanta la muey. Cállate, silencio (Amor; Chabat); Impera­ tivo, cállate, guarda silencio, no digas nada (Colín Sánchez) Pirar: Pírale. Imperativo: aléjate, huye, vete (Colín Sánchez) Varo: Es valedor a un varo. Vale un peso (Aguilar) Nuestros rastreos han desembocado en un resultado hasta cierto punto esperable y lógico que dice que en el caló mexicano predominan los gitanismos “nacionales” sobre los compartidos con el antiguo argot del espanol europeo, son 78 en total. Como ya hemos dicho más arri­ba, apuntan a una historia común, hacen eco de un contacto no muy lejano que puede que haya continuado hasta unas fechas bastante re­cientes, pero prevalecen entre ellos gitanismos con un cuno evidente­mente mexicano. 4. Síntesis y conclusiones El objetivo de este texto ha sido estudiar las unidades léxicas de origen gitano espanol que se hayan abierto paso en el argot carcelario y de la delincuencia mexicanos y que hayan quedado registradas en los repertorios lexicográficos expresamente dedicados a ellas. Soste­nemos la hipótesis de que el nombre caló que en el espanol mexicano hace referencia a estos sociolectos marginales es un recuerdo de la época en la que la voz se utilizaba con el mismo significado también en el espanol europeo —finales del siglo XIX y comienzos del XX—, cuando no se hacía mucha diferencia entre la lengua de los gitanos espanoles y la jerga de la delincuencia. Nuestras pesquisas entre los diccionarios del caló mexicano han arrojado un corpus modesto pero interesante de unas 100 unidades léxicas. En los argots hispánicos siempre prevalecían las voces patri­moniales, pero en los sociolectos marginales también solían entrar préstamos de lenguas con las que las clases marginales estaban en contacto. Así, el argot espanol de la delincuencia del siglo XIX y de la primera mitad del siglo XX se vio enriquecido con los préstamos del gitano espanol, el caló, que asimismo le prestó su nombre para hacer referencia a dicho sociolecto, como da fe de ello el nombre del caló mexicano. No obstante, no hay que olvidar que para el argot mexicano los gitanismos recibidos del argot espanol ya no eran gitanismos en un sentido estricto, sino espanolismos. Desde el punto de vista temático dichos gitanismos o espanolismos no pertenecen a un único campo léxico determinado, sino que son temáticamente bastante dispersos. Aunque en este sentido cumplen en general con la premisa de que el léxico marginal suele comprender tan solo unos campos léxicos muy reducidos —las actividades del delito, la violencia, el cuerpo humano y sus necesidades fisiológicas, etc.—, no podemos vincular los gitanismos dentro del caló mexicano con ningún campo léxico o temático concretos. Los gitanismos mexicanos han lo­grado establecerse con firmeza en el argot mexicano, han logrado des­vincularse de sus raíces europeas y desarrollar una amplia gama de variantes formales y semánticas. Se han logrado “nacionalizar” plena-mente, pero sin haber perdido sus rasgos característicos que hacen posible identificar de dónde vienen. El grupo más reducido lo constituyen los gitanismos “compartidos” entre el argot espanol y el mexicano que pertenecerían, al mismo tiempo, al registro coloquial o popular a nivel más amplio. En segundo lugar están las voces con variación formal o semántica parciales que harían de puente entre los gitanismos compartidos y los propiamente mexicanos. Estos últimos presentan una notable variación, tanto for-mal como semántica, y serían el fruto del desarrollo pleno de dichas voces prestadas en el ámbito del caló mexicano, tanto en el ámbito de la lexicogénesis y del cambio semántico, como en la fraseología y en las adaptaciones pragmáticas. 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If we compare the Gypsy loanwords in the dictionaries of Spanish criminal slang and Mexican caló, we note coincidences but also differences in their structure and semantic changes. We aim to separate the common tradition of Mexican innovation and study the directions in which properly Mexican Gypsy loanwords have evolved. Keywords: Mexican Spanish, caló, Gypsy loanwords, criminal slang. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Francisco CALVO DEL OLMO Universidade Federal do Paraná, Curitiba (Brasil) ORCID https://orcid.org/0000-0003-0139-7639 El portunol: .qué es? como se faz? . 1. Introducción La práctica totalidad de las lenguas históricas han vivido en contacto a lo largo de los siglos como consecuencia de los viajes, expediciones, migraciones, intercambios comerciales y conquistas territoriales lleva­dos a cabo por sus hablantes. Obviamente, estos desplazamientos y con­tactos han tenido lugar sobre todo entre comunidades que compar­tían una continuidad geográfica, es decir, entre poblaciones vecinas. Muchas veces, además, estas poblaciones vecinas hablaban lenguas em­parentadas entre sí, pertenecientes a una misma familia lingüística y, por consecuencia, compartían un grado más o menos alto de inteligi­bilidad mutua, de intercomprensión (Escudé y Calvo del Olmo 2019). Como ejemplo, podemos presentar el bilingüismo entre el latín y el osco que se produjo en el tercio meridional de la Península Itálica desde el siglo III a.C. hasta el I d. C. (Varvaro 2014). Estas dos lenguas, per­tenecientes a la rama itálica de la familia indoeuropea, mantuvieron una estrecha convivencia durante un largo período de tiempo como lo demuestran las inscripciones encontradas en los muros de Pompeya y Herculano cuyos habitantes aún usaban ambos idiomas en la comu­nicación cotidiana (Väänänen 1988). Dicha situación de bilingüismo no representaba una igualdad de roles puesto que el latín era la lengua de prestigio y la que, a la larga, acabó imponiéndose sobre el territorio que, anteriormente, había hablado osco. No obstante, el sustrato osco se ha perpetuado en los actuales dialectos italianos centro meridiona­les mostrando así los límites difusos de todas las lenguas: incluso aquellas que son abandonadas por sus comunidades de hablantes lo­gran legar a las generaciones venideras parte de su vocabulario, de sus estructuras morfosintácticas o de sus trazos fonéticos y prosódicos. Si entendemos que el contacto lingüístico es un hecho constitutivo de las lenguas históricas, resulta sorprendente los prejuicios y estig­mas que la mezcla de lenguas ha producido a lo largo de la historia o, al menos, en las sociedades letradas occidentales. De este modo, se ha valorado un modelo de lengua pura y se han condenado los códigos híbridos como resultado de la decadencia y la degeneración (Demoule 2014). Entendemos que esta ideología lingüística deriva directamente del mito bíblico de Babel que concibe la diversidad lingüística como una maldición, responsable de la incomprensión y de los conflictos entre individuos y pueblos. Ha sido necesario aguardar hasta el surgimiento de los Estudios Poscoloniales y Decoloniales en la segunda mitad del siglo XX para que el bilingüismo se comenzara a ver como un valor positivo y se acuna­ran (y popularizaran) términos como code-switching o translingüismo, translanguaging (García y Wei 2014). Ello no significa que este nuevo marco conceptual, que todavía está en vías de formulación, haya susti­tuido a los viejos mitos de pureza lingüística. Así, los ámbitos acadé­micos han comenzado a valorar el bilingüismo a nivel individual de dos o más lenguas hegemónicas y altamente estandarizadas. Las capa­cidades de un hablante bilingüe consistirían pues en sus competencias lingüísticas para expresarse en ambos idiomas adoptando patrones lo más próximos posible al modelo ideal del hablante nativo. Consecuen­temente, los repertorios lingüísticos parciales y las lenguas minorita­rias o minorizadas ocupan una posición periférica, cuando no ausente, y siguen acarreando fuertes estigmas sociales. Inscribimos nuestra actual investigación sobre el portunol en este cuadro general de contactos y de procesos de hibridación y de inter­comprensión entre lenguas próximas. Nuestro objetivo principal es encuadrarlo en sus ejes espaciotemporales y catalogar algunas de sus variedades. Somos conscientes de la dificultad de capturar este objeto de investigación ya que se trata de una lengua híbrida y heterogénea. Nuestra actividad recuerda así a la pulsión de Dante en De Vulgari Elo­quentia cuando se proponía encontrar aquel vulgar ilustre y lo com­paraba con la caza de una pantera cuyo olor se sentía en diferentes lugares sin que se pudiera ver efectivamente al animal. De acuerdo con este objetivo principal, completamos el título de nuestra contri­bución con dos preguntas: .qué es? como se faz?, una en espanol y la otra en portugués; en homenaje a la obra del sociolingüista brasileno Marcos Bagno (1999) Preconceito Lingüístico, en la que se proponía dar caza a los prejuicios lingüísticos presentes en la sociedad brasi­lena como un asunto aún más escurridizo y nebuloso que el nuestro. En otras palabras, nos interesa saber qué es el portunol, en qué con­siste, y cómo se produce, cómo se crea, se recrea y se transforma en la comunicación de sus usuarios. 2. La dimensión histórica de los contactos entre el castellano y el gallegoportugués El origen de esta historia secular de contactos lo encontramos en el noroeste de la Península Ibérica donde surgió una miríada de hablas románicas a partir del latín vulgar durante la Alta Edad Media. Dicho dominio lingüístico recibe la denominación de “iberorrománico” den­tro del espacio más amplio de la Romania Continua (Renzi y Andreose 2003, Glessgen 2012). Tales variedades componen un continuum que la dialectología separa en cuatro franjas principales: gallegoportu­gués1, asturleonés, castellano y navarroaragonés (este último ya como lengua de transición hacia el catalán y el galorrománico). Las hablas iberorrománicas se han formado sobre un substrato prerromano cél­tico, sobre todo en el oeste, paleo euskera, principalmente en la parte oriental, y han estado en convivencia, como lengua de superestrato, primero con las variedades germánicas usadas por suevos y visigodos y más tarde con el árabe. Por ello Du point de vue dialectologique, ces domaines linguistiques font partie du continuum de dialectes primaires apparus dans le nord de la Péninsule ibérique. La distance linguistique entre les variétés voisines – ou l’Abstand selon Kloss (1976) – n’est donc pas tres grande. (Ossenkop 2018: 177) Con todo, los primeros documentos escritos en el siglo XI en dichas variedades ya muestran una clara diferenciación entre ellas (Renzi y Andreose 2003: 258, 262). Este es pues el origen de la proximidad entre el dominio castellano, el asturleonés y el gallegoportugués cuya afinidad es evidente dentro del conjunto más amplio de las lenguas románicas pero cuyas diferencias y contrastes resultan igualmente notables. En este punto, es interesante exponer los rasgos principales que individualizan cada una de estas lenguas y que les confieren su 1 A lo largo del trabajo, usamos preferentemente la denominación “gallegopor­tugués” para referirnos al portugués y “castellano” para referirnos al espanol. propia idiosincrasia. Entendemos que sistematizar todos estos aspec­tos con precisión es una tarea de gran complejidad que escapa a nues­tros actuales objetivos; no obstante, nuestra intención es trazar un perfil contrastivo entre ambas lenguas como terminus ad quem de las diferentes producciones de portunol. Hay que anadir que, más allá de los fenómenos listados, los aspectos pragmáticos permean los actos del habla y juegan un papel central en la comunicación. Tabla 1. Contrastes fonéticos y morfológicos entre las lenguas iberorrománicas (Fuente: elaboración propia) Así pues, el gallegoportugués y el castellano comparten un origen común en la larga gestación de las lenguas iberorrománicas durante los siglos de la Alta Edad Media. Ya en la Baja Edad Media, ambas len­guas se afirman como vehículos de comunicación, como “langues de la chancellerie royale” (Ossenkop 2018: 177) del Reino de Portugal y de la Corona de Castilla, respectivamente. Estos dos Estados establecen el dominio de amplias áreas de la Península Ibérica como resultado de la Reconquista y firman una serie de tratados para consolidar sus confines: el tratado de Zamora (1143), el de Badajoz (1267) y el de Alcanices (1297). Desde entonces, el trazado de tales fronteras, a Raia o la Raya, prácticamente no se ha modificado en los 1292 km de su extensión. Esas fronteras políticas se transformarán con el paso del tiempo en fronteras lingüísticas más allá de algunos enclaves leoneses, como la tierra de Miranda, del lado portugués, o gallego portugueses del lado espanol, como Os tres lugaris del Valle de Xálima. Sin embargo, en esta repartición, el reino de Galicia, un espacio fundamental en la for­mación del gallegoportugués, quedó bajo la dominación castellana a partir del siglo XV dando inicio a un proceso secular de diglosia entre el castellano y el gallego (asunto que abordaremos en el epígrafe 4.1). Más adelante, a partir del siglo XV, las élites portuguesas y cas­tellanas embarcan en sendos proyectos expansionistas que los lleva­rán a extender su control sobre vastísimas regiones del globo terrestre y a abrir nuevas rutas de comunicación. Este proceso de colonización, además, transplanta tanto el castellano como el portugués a suelo americano. Trataremos de este asunto en el epígrafe 4.2, pero ahora nos interesa continuar explorando los contactos entre las lenguas ibé­ricas durante la Edad Moderna principalmente entre los siglos XV y XVII. En este periodo, las clases cultas portuguesas adoptaron el castellano como segunda lengua (Teyssier 2007: 32–33). Cabe recor­dar que, entre 1498 y 1578, cuatro reinas espanolas presidieron la corte portuguesa contribuyendo, junto con sus séquitos y damas, a la castellanización de los círculos nobles. Los sesenta anos de la llamada Unión Ibérica (1580–1640) acentuaron el bilingüismo luso espanol y la impregnación lingüística del castellano en el portugués. Como explica Gubert (2015), la Unión Ibérica acarreó consecuencias significativas para la lengua y la cultura portuguesa, ya que los padro­nes castellanos gozaban de prestigio social. En este contexto, los prin­cipales escritores lusos, como Gil Vicente, Sá de Miranda, Luís de Camoes, Francisco Manuel de Meio o Jorge de Montemor (castellani­zado como Montemayor), sienten la necesidad de usar la lengua del país vecino para escribir parte de sus obras, trasplantando rasgos pro­sódicos, morfosintácticos y léxicos semánticos procedentes de su len­gua materna2. Solamente después de recuperar la independencia política en 1640, el prestigio del castellano decae entre las élites portuguesas, aunque el bilingüismo todavía perdurará algunas décadas más, hasta la desa­parición de los últimos representantes de la generación formada du­rante la Unión Ibérica (Teyssier 2007: 33). A partir de entonces, las élites portuguesas se orientan hacia otros modelos como Francia e Inglaterra que están afianzando su papel hegemónico en el tablero de las potencias europeas. El resultado de aquel largo período de bilingüismo ha dejado mar­cas duraderas en portugués. Quizá las más visibles se encuentren en el léxico con vocablos de uso cotidiano como botijao, caudilho, cavalheiro, duende, frente, guerilha, granizo, lhano, regozijo, sapatilha, sobreiro, trecho, trocadilho, todos ellos de origen castellano. Por su parte, tam­bién entraron en castellano voces procedentes del portugués (y el galle­go) como bandeja, barullo, cachalote, carambola, carbela, caramelo, chamuscar, chubasco, despejar, estela, mandarín, mejillón, mermelada, ostra, sarao, entre otros; puede observarse que varias de estas pala-bras pertenecen al campo léxico de las actividades marítimas. Ade­más, a través del portugués, también entraron al castellano (y a la ma­yoría de idiomas europeos) términos procedentes de lenguas de África, América y Asia como ananas, bengala, biombo, macunmba, monzón, pagoda, paria. De igual modo, el castellano sirvió de vehículo de voces americanas para el portugués como abacate, batata, canoa y tomate. Aquí hemos hablado solo de términos que forman parte de los usos estándares de ambas lenguas ya que en determinadas variedades dia­tópicas, diastráticas y diafásicas la presencia de lusismos en castella­no y de hispanismos en portugués es aún más abundante. En resumen, la Edad Moderna es un período de expansión y de influencias lingüís­ticas y culturales entre ambas lenguas. El origen común en el norte de la Península Ibérica y el “contato histórico e genealógico muito estreito” (Sturza 2005: 47) crea amplios espacios de transparencia entre el castellano y el gallegoportugués, abiertos a la intercomprensión y a la hibridación como veremos a con­tinuación. 2 En su tesis de doctorado Gubert (2015) hace un análisis meticuloso de estos fenómenos de contacto lingüístico desde una perspectiva sociolingüística; así estudia la posición de los clíticos, el empleo del infinitivo flexionado y el uso de la preposición a ante complemento directo personal. 3. .Qué es el portunol? Intercomprensión e interlengua En este apartado tratamos de dar una respuesta al primero de los elementos que aparecen en el título de nuestro trabajo. En la actua­lidad, el castellano y el gallegoportugués comparten fronteras aquende y allende del Atlántico, tanto en la península ibérica como en América del Sur e, incluso, en África; este es el resultado de los movimientos de sus comunidades de hablantes, de la historia social de ambas len­guas y de los Estados que establecieron el control sobre estos vastí­simos territorios del planeta. El escritor y filósofo vasco Miguel de Unamuno contaba a modo de anécdota las experiencias de comunica­ción entre portugueses y espanoles a principios del siglo XX: En cierta ocasión, viajando un amigo mío por Portugal, hubo de acercarse al despacho del administrador del hotel, en el cual despacho había un cartel con recomendaciones a los viajeros, escrito en francés, italiano, alemán e inglés. Mi amigo, viajero infatigable, que chapurrea­ba algo cada uno de estos idiomas, se acercó al administrador y le dijo: Vous parlez français, n’est-ce pas ?; a lo cual contestó: Nao, nao falo frances; entonces: Lei parla italiano?; y el otro: Nao, nao falo italiano; en seguida: Do you speak English?,y Nao, nao falo ingles; y, por último, Sprechen Sie deutsch?, a lo que: Nao, nao falo alemao. Y mi amigo entonces: “Hombre, .habla usted espanol?”, y el portugués a esto; “Sí, senor, entiendo el espanol”. “Pues bueno —agregó mi amigo—, dígame antes de continuar una cosa: usted no sabe francés, ni italiano, ni ale­mán, ni inglés, y tiene ahí una recomendación en esas cuatro lenguas, y en la única que usted parece conocer fuera de la suya propia, el cas­tellano, no aparece; .cómo así?” a lo que el portugués contestó en castellano correcto: “Dígame, senor, .en qué hotel de Espana ha visto usted recomendaciones o advertencias en portugués?”. Mi amigo se calló. Pero pudo muy bien decirle que ni allí hace falta el espanol y aquí el portugués, pues nos entendemos bastante bien hablando cada cual nuestro idioma. (Unamuno 2014 : 23) Tomamos este testimonio para ilustrar la comunicación exolingüe entre lusófonos e hispanohablantes que permite entenderse bastante bien hablando cada uno su propio idioma. Unamuno ofrece en este fragmento una especie de definición de intercomprensión avant la lettre en el ámbito de las lenguas románicas. Como explica Matesanz del Barrio (2019), ello no impide que los hablantes prefieran o decidan desarrollar discursos monolingües; es decir, que un hablante de por­tugués decida poner en práctica sus conocimientos de castellano con interlocutores hispanohablantes (o viceversa) dentro de un determi­nado contexto sociocultural. En este mismo orden de ideas, Lipski afirma que An examination of various contact phenomena leads to the conclusion that closely related varieties such as the Spanish-Portuguese dyad do not fit easily into structural and sociolinguistic models designed for bilingual speech communities in which the languages are more distinct from one another. Nor does the continuum model used to depict the transition between basilectal and acrolectal varieties of a language account for the Spanish-Portuguese contact data. This in turn calls for additional research on the psycholinguistics and sociolinguistics of groups that learn or use closely related languages. (Lipski 2006: 1) Por su parte, en una conferencia en línea reciente, Vilson Leffa (2020) presenta los conceptos de interlengua e intercomprensión co­mo eje articulador de la comunicación en castellano para estudiantes brasilenos. Retomamos aquí ambos conceptos para cartografiar el por­tunol. En primer lugar, la intercomprensión es una práctica ancestral que permite la comunicación entre hablantes de lenguas próximas usando cada uno de ellos su lengua materna y esforzándose para entender la de su interlocutor (Calvo del Olmo 2019: 124). En las últimas décadas, la intercomprensión se ha desarrollado como metodología de ense­nanza y aprendizaje de lenguas y han surgido numerosos equipos de investigación en el ámbito de las lenguas románicas (Escudé y Calvo del Olmo 2019). Esta metodología resulta pues de gran relevancia para la ensenanza de espanol a lusófonos y de portugués a hispanohablan­tes. No obstante, también se puede definir la intercomprensión desde el punto de vista del discurso y no del hablante, Desde esta perspectiva, la intercomprensión se entiende como un modelo de interacción comunicativa que genera un discurso multilin­güe producido por locutores que no comparten las mismas lenguas (L1, L2) o que tienen una baja competencia lingüística en una segunda len­gua común, lo que no les permite un intercambio comunicativo que genere un discurso monolingüe. (Matesanz del Barrio 2019: 81) Esta perspectiva discursiva nos permite examinar las prácticas co­municativas entre comunidades lusófonas e hispanohablantes adscri­tas a la nebulosa del portunol. Sturza (2019: 99) realiza una formu­lación similar para explicar que la mezcla entre ambos idiomas se ve potenciada por la intercomprensión y la proximidad lingüística; asi­mismo, la intercomprensión se hace más efectiva en la medida en que se verifica la existencia de una gama de identificaciones culturales dada por el nivel de convivencia entre hispanohablantes y lusófonos y por las prácticas sociales en las que el portunol ofrece una respuesta satisfactoria a las demandas de interacción social: “O portunhol é to-mado pelo falante como ponto de partida” (Sturza 2019: 107). En segundo lugar, el término de interlengua (o interlíngua) puede asociarse al portunol en cuanto fase intermedia dentro del proceso de adquisición del espanol por lusófonos. La interlengua sería pues una etapa en la que los aprendices trasladan marcas gramaticales y discur­sivas de su lengua materna a la lengua estudiada (Sturza 2005, 2019). Esta afirmación puede aplicarse, mutatis mutandis, a los hispano­hablantes que aprenden portugués. Además, los medios de comunica­ción brasilenos y las editoriales de libros didácticos emplean el tér­mino interlíngua en este sentido. Así pues el portunol puede quedar asociado a un estado de lengua inacabado, defectuoso o incompleto; “sentidos que foram sendo construídos pelo senso comum, especial­mente, por referir negativamente, por dizer ‘o mal falar’ uma das lín­guas da mistura” (Sturza 2005: 49). Sin embargo, en las zonas de frontera, donde se produce un con­tacto cotidiano entre estas dos lenguas, el portunol no corresponde a un estado del proceso de aprendizaje sino que es un recurso que da cuenta de “as demandas de interaçao como as que ocorrem na socie­dade fronteiriça”(Sturza 2019: 106). En el próximo apartado profundi­zaremos la dimensión geográfica del portunol. En suma, al preguntarnos qué es el portunol, hemos comprobado que este término aúna una serie de prácticas lingüísticas enormemente heterogéneas que permean la comunicación entre hispanohablantes y lusófonos y que comprenden la intercomprensión, la interlengua, la alternancia de códigos y el bilingüismo. Dicho en otras palabras : La situation aux frontieres (linguistiques) entre les pays hispano­phones et lusophones est caractérisée par un phénomene qui montre des traits soit de mélange non-systématique (spontané) soit de conti­nuum linguistique (variétal, dialectologique) entre deux langues ibéro­romanes sans notable Abstand. [...] Les langues espagnole et portu­gaise, en conséquence, sont la base commune d’une réalisation linguis­tique complexe, qui est connue sous le mot-valise de portunhol (en terres lusophones) ou portunol (en terres hispanophones) – en français parfois portugnol –, une contamination de l’apocope /portu/ et l’aphé­rese /.ol/ ; l’expression espagués/espagues est aussi disponible, mais tres rarement utilisée. (Born 2018: 574) Así pues, el portunol es un fenómeno intrínsecamente plural cuya fisonomía varía según cual sea la variedad materna de cada usuario, los repertorios lingüísticos con los que haya estado en contacto y el contexto en el que suceda la comunicación. Al mismo tiempo, en estas comunidades, también existen silencios, incomprensiones y ruidos motivados por diferencias culturales, pragmáticas o por actitudes de rivalidad o de desconfianza hacia el vecino. Por todo ello, es bastante complicado dar una respuesta definitiva a la cuestión planteada; con todo, y sin llegar zanjarla de forma satisfactoria, sí nos parece posible reformularla desde la pluralidad constitutiva de este fenómeno, pre­guntarnos .qué son los portunoles? Un haz de prácticas comunicativas en situaciones de contacto entre comunidades de habla que combinan el castellano y el gallegoportugués. 4. La dimensión geográfica de los contactos lingüísticos entre el castellano y el portugués Una vez que hemos examinado el término portunol, orientamos nuestra exposición a responder a la segunda cuestión que habíamos enunciado en el título: .cómo se hace el portunol? En otras palabras, cuáles son las prácticas lingüísticas que lo conforman y cómo varían en las diferentes regiones y comunidades de habla. En este punto, hay que decir que el trazado de la frontera determina el tipo de contacto y los grados de imbricación de las dos lenguas. Así pues, en las fronte-ras marcadas por obstáculos geográficos difícilmente franqueables (como florestas tupidas, grandes ríos o montanas) o localizadas en áreas escasamente pobladas, se producen pocos contactos entre las poblaciones mientras que las fronteras densamente pobladas, con mu­nicipios a ambas márgenes y bien comunicadas facilitan el tránsito cotidiano de los pobladores. En otras palabras, la frontera es un factor central en la conformación y en la fisionomía del portunol. Organizamos esta sección en tres subapartados para tratar los contactos en la península ibérica, en América Latina y, por último, en Guinea Ecuatorial. 4.1. Los contactos en la Península Ibérica y el caso del castrapo en Galicia Como dijimos en el tercer epígrafe, el reino de Galicia, cuya reali­dad lingüística forma un continuo dialectal con las variedades del sur del río Mino, quedó fuera del reino de Portugal y, a partir del siglo XV, las élites (la nobleza y el clero) adoptaron el castellano. De este modo, el gallego quedó relegado a la oralidad hasta el siglo XIX, momento en el que los/as escritores/as del Rexurdimento —entre los que destaca la gran poeta Rosalía de Castro— lo rehabilitaron como lengua literaria. No obstante, ni el Rexurdimento decimonónico ni las Irmandades da fala y la Xeración Nós, del inicio del siglo XX, lograron revertir el pro­ceso de substitución lingüística en favor del castellano que ha conti­nuado hasta la actualidad y se ha profundizado desde la década de 1960 (Monteagudo 2017). Dentro del cuadro democrático de la Consti­tución Espanola de 1978 y del Estatuto de Autonomía de Galicia de 1981, el gallego es cooficial junto al castellano sin que por ello exista una igualdad real en los usos de ambas lenguas o se haya superado la situación de diglosia. Dicho esto, lo que nos interesa aquí es examinar los resultados que este lapso de cinco siglos de convivencia entre ambas lenguas románicas ha producido en Galicia. Históricamente, la pequena burguesía y los terratenientes rurales trataron de expresarse en castellano, lengua techo del territorio (Ossen­kop 2018: 178), con el objetivo de marcar su pertenencia a las élites y su diferencia en relación con las clases populares: campesinos, mari­neros y obreros. Esto pasaba por la imitación de formas castellanas aprendidas en la escuela bajo la fuerte influencia de gallego, que era en realidad su lengua materna. Por ese motivo, tales prácticas lingüís­ticas carecían de prestigio y se consideraban socialmente vulgares y propias de personas con escasa alfabetización ya que una buena for­mación debería garantizar el dominio de la lengua oficial de la admi­nistración, el ejército y la Iglesia, es decir, del castellano. Consecuen­temente se acunó una palabra despectiva para referirse a esta mezcla entre castellano y gallego: el castrapo (castellano + lengua de trapo). El Dicionario da Real Academia Galega lo define como “Variante do idioma castelán falado en Galicia, caracterizada pola abundancia de palabras e expresións tomadas do idioma galego”3; y lo ilustra con la siguiente frase: Non fala galego nin castelán, fala castrapo. Así el cas­trapo es una no lengua, ni gallego ni castellano, un no lugar de enun­ciación. Tradicionalmente, el castrapo se registraba en las ciudades gallegas como Vigo, A Coruna, Ferrol o Santiago de Compostela donde el bilin­güismo social estaba más extendido. Sin embargo, a partir de la oficia­lización del gallego y la penetración del castellano, ha parecido el fenómeno inverso: los neofalantes son personas cuya lengua materna es el castellano pero que, en determinado contexto, deciden usar el gallego. Dentro de este complejo cuadro, Rojo (2004) describe las par­ticularidades fonéticas, gramaticales y léxicas del castellano de Gali­cia, centrando su atención en la variedad lingüística de la población gallega que lo tiene como lengua materna. Los fenómenos analizados no son “interferencias, sino casos de integración de fenómenos pro­pios del gallego que se han incrustado en el espanol que habla una buena parte de la población gallega y que forma parte de lo que han aprendido como primera lengua” (Rojo 2004: 1090). 3 Recuperado de: https://academia.gal/dicionario/-/termo/busca/castrapo (fecha de consulta: 25.05.2021). Todo esto demuestra la existencia de un continuum de usos lin­güísticos que oscilan entre los polos del gallego y del castellano según la edad y el nivel de instrucción de los hablantes, el contexto urbano o rural, la situación comunicativa entre otros factores. Asimismo, ello puede provocar situaciones de inseguridad lingüística en una de las dos lenguas según la situación. Ánxel Vence reflexionaba sobre estas cuestiones con motivo del Día das Letras Galegas (17 de mayo) y afir­maba, con cierta ironía, que “Xunto ao galego académico e o castelán —únicos oficiais— conviven efectivamente aquí [Na Galiza] o galego reintegrado con toques de Lisboa e sobre todo o castrapo, que se cadra ha ser a variante máis falada da lingua propia do país”4. En otras palabras, el contacto lingüístico y la hibridación entre el gallego y el castellano permean las comunicación cotidiana del pueblo gallego. Más al sur de Galicia, los antiguos confines políticos entre Portugal y Espana también han sido lugares de influencias y convergencias de uno y otro lado como demuestra Navas Sánchez-Élez (2011) en su des­cripción del barranqueno hablado por unas dos mil personas en el mu­nicipio portugués de Barrancos. Hay que decir que existen diferencias tanto en la filiación de estas variedades (ya se adscriban al continuum gallegoportugués o al leonés-castellano) como en su situación socio­lingüística y legal. Además, la posición marginal de estos enclaves con respecto a los principales núcleos urbanos ha contribuido para la con­servación de estadios de lengua arcaizantes. Entre las variedades do­cumentadas, destacan, por sus especificidades singulares, la lhéngua mirandesa, hablado por aproximadamente 15 mil personas en la Terra de Miranda y adscrito al continuum del leonés que goza de oficialidad en el municipio desde 1999; y también la fala del Valle de Xálima o valego, adscrito al continuum gallegoportugués y hablado por unas 10 mil personas. Por su parte Ossenkop (2018: 212) apunta que, actualmente, las fronteras lingüísticas del oeste de la península ibérica están sufriendo alteraciones sustanciales y las variedades dialectales tradicionales tienden a desaparecer a causa de las transformaciones socioculturales y económicas de la vida cotidiana. A partir de la segunda mitad del siglo XX, el éxodo hacia los centros urbanos, la penetración de los me­dios de comunicación y la universalización de la educación han trans­formado profundamente una situación que se había mantenido estable a lo largo de los siglos anteriores. Este fenómeno se traduce en el avance de la norma estándar (espanola y portuguesa respectivamente) sobre las variedades locales que van siendo paulatinamente reemplazadas. 4 Recuperado de: www.farodevigo.es/opinion/2008/05/17/as-mil-ningunha­linguas-galicia-18036093.html (fecha de consulta: 25.05.2021). En este cuadro general, resultan de gran pertinencia los trabajos realizados por el equipo del proyecto FRONTESPO5 con el fin de docu­mentar de forma exhaustiva el estado actual de las hablas fronterizas como testimonio del patrimonio lingüístico y cultural que atesoran las áreas limítrofes entre Portugal y Espana. FRONTESPO tiene también un interés etnográfico para relatar las vivencias de las personas atra­vesadas por la Raya; jornaleros y temporeros, matrimonios mixtos, exiliados y refugiados, participación en romerías, actividades de con­trabando, entre otras actividades. Este es un paso importante para poner en valor dicho patrimonio y contribuir así a su protección, su conservación y promoción mediante políticas lingüísticas. Por último, para hacer la transición de los contactos entre el galle­goportugues y el castellano entre la península ibérica y América La­tina, cabe mencionar el elemento luso en el espanol canario y a la pre­sencia de comunidades hablantes de portugués en el archipiélago de las islas Canarias hasta inicios del siglo XX. 4.2. Los contactos en la América Latina y el caso del fronterizo en Uruguay En una conferencia reciente realizada para la Abralin (Associaçao Brasileira de Linguística), Ramírez Luengo6 afirma que los contactos entre el portugués y el castellano en territorio americano no han sido analizados hasta el momento con todo el rigor y toda la profundidad que merecerían. Hecho aún más sorprendente tanto por la contigüidad geográfica entre Brasil y los países hispanohablantes de América del Sur como por la importancia del portugués en la diacronía de la for­mación del espanol americano. Brasil comparte con sus vecinos hispanohablantes (Venezuela, Co­lombia, Perú, Bolivia, Paraguay, Uruguay y Argentina) una frontera que abarca casi 15 mil kilómetros jalonados por una treintena de cidades gemeas/ciudades gemelas (CG) (Born 2018: 572). Así pues, este confín articula los espacios sudamericanos en los que el portugués es la len­gua hegemónica y los otros en los que el castellano ocupa esa posición. Estas dos lenguas, ciertamente, no son dos bloques monolíticos y mo­nolingües puesto que en su interior existe una diversidad de idiomas minoritarios y/o minorizados; nos referimos a las lenguas autóctonas americanas de los pueblos ancestrales y a las lenguas alóctonas traí­das por los emigrantes africanos, asiáticos y europeos en las últimas 5 Recuperado de: https://www.frontespo.org/es (fecha de consulta: 25.05.2021). 6 Recuperado de: https://www.youtube.com/watch?v=FYhARHMjeCY (fecha de consulta: 25.05.2021). centurias. Las situaciones de convivencia, bilingüismo y diglosia entre estas lenguas han producido diferentes fenómenos de hibridación. Para ilustrar este fenómeno podemos aludir al cocoliche, empleado por los emigrantes italianos instalados en el Río de la Plata entre el siglo XIX y las primeras décadas del siglo XX; al jopara, hablado actualmente en la comunicación coloquial y cotidiana de los paraguayos como resul­tado de la mezcla entre el castellano y el guaraní; o a la media-lengua, también conocido como chaupi-shimi, chaupi-lengua, hablada por algo más de dos mil personas en la provincia ecuatoriana de Imbabura cuyo vocabulario, de origen castellano, ha pasado por un proceso de relexi­ficación y de adaptación fonológica a los patrones de quichua. Sin en­trar en el análisis detallado de estos y otros casos de contacto, podemos concluir que el surgimiento de códigos híbridos está bien documen­tado a lo largo y ancho de Latinoamérica. Examinando la cuestión específica del contacto portugués brasileno y espanol americano en las regiones sudamericanas de frontera es im­portante decir que este vastísimo espacio ha sido documentado y estu­diado de forma bastante dispar. Así, las regiones del norte, situadas en la cuenca del Amazonas, cubiertas por profundas florestas y con pobla­ciones modestas han recibido escasa atención mientras que la frontera uruguayo-brasilena cuenta con una tradición de investigaciones de más de medio siglo (Elizaincín 2018). La cronología de los contactos tam­bién es dispar pues, en el sur, se remontan, al menos, al siglo XVIII mien­tras que, en el norte, casi no se habían producido hasta el siglo XX. Bagno (2017) presenta un término que, desde los trabajos pioneros de José Pedro Rona, se viene empleando para denominar a algunas de estas variedades: Fronteiriço [fronterizo] Se dá este nome a variedade linguística re­sultante da mescla de espanhol uruguaio e portugues brasileiro, fa-lado no norte do Uruguai, ao longo da fronteira com o Brasil. Histori­camente, nao se trata da influencia do espanhol sobre o portugues, mas o contrário. Em 1816 a Coroa portuguesa anexou toda a Província Oriental do Uruguai sob o nome de Província Cisplatina. Esse estado de coisas perdurou até 1828, quando o Império do Brasil (independente de Portugal desde 1822), finalmente reconheceu a independencia da Repú­blica Oriental do Uruguai. Esta ocupaçao portuguesa-brasileira repre­sentou um aumento no número de colonizadores brasileiros em todo o Uruguai. (Bagno 2017: 138) Otros términos usados para definir estas variedades son portunhol riverense y, más recientemente, Dialectos Portugueses del Uruguay (DPU). Como explica Elizaincín (2018), las variedades de DPU no res­ponden a una mezcla aleatoria de elementos procedentes del portu­gués brasileno y del espanol uruguayo, sino que son el resultado de aplicar sistemáticamente reglas gramaticales propias. Al mismo tiempo, es necesario situarlas dentro de un continuum se puede clasificar de la siguiente forma: 1) le domaine de l’espagnol, subdivisé en Uruguayan Spanish, en Uruguayan Popular Substandard et en Uruguayan Rural Substandard ; 2) le domaine des fronterizos, subdivisé en Uruguayan Fronterizo – di­visé lui-meme en deux : a) Proximate zone et b) Remote Zone – et en Bra­zilian Fronterizo, et 3) le domaine du portugais, subdivisé en Brazilian Standard (« lingua padrao »), en Brazilian Popular Substandard et en Riograndense Substandard. (Thun 2009: 708, apud Elizaincín 2018: 546) Subiendo por el curso del río Uruguay, llegamos a la frontera entre las provincias argentinas de Corrientes y Misiones con los Estados brasilenos de Rio Grande do Sul, Santa Catarina y Paraná. Este tam­bién es un espacio poroso de convivencia e influencias mutuas entre el portugués brasileno y el espanol rioplatense. Además, aquí el cuadro de lenguas en contacto se amplía por la presencia de poblaciones hablantes de guaraní, que fue la lengua autóctona original de toda la región, y de núcleos hablantes de variedades de alemán, italiano y po­laco, que se instalaron en las últimas décadas del siglo XIX y las pri­meras del XX. Respecto a las funciones de las lenguas en contacto en la frontera brasileno-argentina, Born (2018: 580) explica que las per­sonas con edades más avanzadas, que viven en áreas rurales y han tenido menor acceso a la educación formal emplean variedades locales de la lengua nacional mientras que los jóvenes, las personas con estu­dios superiores y las clases burguesas urbanas tienden a aproximarse a los usos de la norma standard. Una tendencia paralela a la que se había documentado en la frontera entre Espana y Portugal. Por su parte Dietrich (2018), tras hacer una descripción pormenori­zada de los municipios que jalonan la frontera de Paraguay y Brasil, expone que existe una actitud enraizada desde la época colonial de no aprender la lengua del otro, ni en las escuelas ni en las academias privadas de idiomas donde se ensena preferencialmente el inglés. Tal fenómeno se debe al hecho que “le monde lusophone aussi bien que le monde hispanophone se considerent comme autosuffisants: ce sont presque deux continents, tellement immenses que l’on ne ressent pas le besoin de se soucier l’un de l’autre, le voisin alloglotte étant telle­ment loin” (Dietrich 2018: 568). A ello se agrega la proximidad entre las dos lenguas que permite una comprensión mutua satisfactoria. Hay también otros factores que determinan el contacto en la frontera paraguaya como es el bilingüismo castellano y guaraní, marca identi­taria del pueblo paraguayo pero poco valorado por los brasilenos, o la potencia económica y la influencia cultural brasilena, que llevan a que los paraguayos aprendan portugués más que los brasilenos castellano. 4.3. Espacios recientes de contacto en África: la cooficialidad del portugués y del espanol en Guinea Ecuatorial Si bien los contactos entre el castellano y el portugués en el conti­nente africano son más reducidos que los que hemos referido en las partes dedicadas a la península ibérica y a América Latina, sí nos pa­rece necesario mencionarlos aquí. Guinea Ecuatorial es un pequeno país situado en el Golfo de Biafra compuesto por una parte continental y por la isla de Bioko, donde está situada su capital: Malabo. Este país tiene el espanol como lengua oficial como herencia del periodo colo-nial y, según datos actuales, el 88% de su población lo sabe hablar y lo usa en su vida cotidiana (Nistal Rosique 2006). En 1998, Guinea Ecua­torial adoptó el francés como segunda lengua oficial ya que este era un requisito para formar parte de la Francophonie y acceder al franco CFA, aunque, en la práctica, su uso es muy minoritario. Más tarde, en 2007, el portugués se convirtió en la tercera lengua oficial como re­quisito para entrar en la CPLP (Comunidade de Países de Língua Por­tuguesa); para justificar este vínculo con las comunidades lusófonas se esgrimió la presencia en territorio ecuatoguineano de una lengua criolla de base portuguesa: la Fa d’Ambu (annobonense, anobonense o anobonés), hablado en las islas de Annobón y Bioko por unas nueve mil personas. Por otro lado, Guinea Ecuatorial comparte aguas terri­toriales con el archipiélago de Santo Tomé y Príncipe, un país lusófono habitado por aproximadamente 200 mil personas. Este escenario abre un nuevo episodio en la larga historia de los contactos entre lenguas románicas, aunque el conocimiento y el uso del portugués y del francés por parte de la población ecuatoguineana sea escaso. Además, en el contexto de Guinea Ecuatorial, juegan un papel central las lenguas nacionales como el fang, el bubi, el balen­gue, el ibo, el pichi (lengua criolla de base inglesa). Futuros estudios podrían abordar estas cuestiones en detalle contando preferentemente con la presencia y la experiencia de investigadores locales. 4.4. El portunol como elemento de comunicación global más allá de las fronteras Si hasta ahora hemos examinado situaciones de contacto entre el gallegoportugués y el castellano suscritas a las áreas de las vastísimas fronteras físicas entre estas dos lenguas, la globalización y la revolución tecnológica de las últimas décadas están transformando las formas de comunicación entre las comunidades hispanohablantes y lusófonas. Hoy en día, existen núcleos hispanohablantes instalados en las ciu­dades y capitales de los Estados brasilenos e, igualmente, hay amplias comunidades brasilenas que residen en los países hispanoamericanos. Además, la creación del Mercosur y la popularización del turismo ha hecho que los viajes y desplazamientos de ciudadanos latinoameri­canos se hayan convertido en una práctica común. En la península ibé­rica, la integración de Espana y Portugal a la Unión Europea en 1986 ha borrado los antiguos controles fronterizos; desde entonces, ambos países han recibido importantes contingentes de población proceden­tes de Latinoamérica. De este modo, las fronteras políticas se han ate­nuado. Todos estos espacios de encuentro y de convivencia entre ha­blantes de estas dos lenguas, en situaciones informales o formales, han reforzado como nunca antes la influencia mutua haciendo que el castellano sea una lengua cotidiana para los lusófonos y que el portu­gués también sea una lengua cotidiana para los hispanohablantes. Para ilustrar lo que hemos dicho, presentamos un cartel de una tienda de moda alternativa fotografiado en la ciudad de Sao Paulo en 2019. Los duenos presentan de forma bienhumorada una abertura cos­mopolita hacia viajeros (y posibles clientes) internacionales: Imagen 1. Hablamos portunhol Fuente: el autor En este contexto, el portunol demuestra un enorme potencial para la expresión y la creación cultural y literaria puesto que funciona como un vector que transgrede la lógica del Estados-nación y de las literaturas nacionales monolingües. En este sentido, Bancescu (2012) presenta la poética del escritor carioca Douglas Diegues, criado en el municipio de Ponta Pora, en la frontera entre Brasil y Paraguay. Este autor emplea el portunhol selvagem (una amalgama entre portugués y espanol, con interferencias del guaraní) como un caso radical de in­vención de una lengua poética que trasgrede las nociones de identidad y territorio. Asimismo, el portunhol selvagem se impone como un fenó­meno de resistencia cultural ante la absorción del mercado, al tiempo que constituye una estrategia poética, política y lingüística para si­tuarse en el centro del debate intelectual. Cabe decir, además, que la obra de Douglas Diegues se inscribe en una tradición poética en por­tunol en la que también se encuentran figuras como Wilson Bueno autor de Mar paraguayo (1992). La música popular también tiene una amplia tradición de colabo­raciones entre cantantes hispanohablantes y lusófonos cuyos video­clips alcanzan, en ocasiones, millones de visualizaciones. Matesanz del Barrio (2019) presenta ejemplos de conversaciones en foros de internet entre hablantes de variedades de castellano y de portugués que usan sus respectivas lenguas maternas o producen mensajes en portunol. En estos espacios virtuales (foros, blogs y redes sociales) se construyen nuevas formas de interacción y se negocian los signifi­cados a partir de sus repertorios lingüísticos de cada usuario con independencia del lugar geográfico en el que se encuentre. A todo ello hay que anadir que el portunol no es un recurso ex­clusivo de las personas que tienen el portugués o el castellano como lengua materna, sino que también hablantes de otras lenguas que han estudiado o han estado contacto con alguno de estos dos idiomas, se sirven de sus conocimientos para interactuar con las diferentes pobla­ciones locales del espacio latinoamericano. Por ejemplo, un estudio realizado con alumnos de los cursos de portugués para extranjeros de la Universidad Federal de Paraná, en Curitiba, Brasil (Martins et al. 2016), mostró que alumnos angloestadounidenses, que tenían un buen conocimiento del castellano, se encajaban mejor en los grupos de por­tugués para hablantes de lenguas neolatinas, formados mayoritaria­mente por hispanohablantes. 5. A modo de conclusión El objetivo de este trabajo era cartografiar el portunol como lengua de contacto y como fenómeno heterogéneo que se extiende entre dos lenguas románicas fuertemente estandarizadas: el castellano y el por­tugués. Así pues, el término “portunol” es hipónimo de barranqueno, de castrapo, de valego, de fronterizo, de riverense y de tantos otros nombres que hayan podido tener las mezclas entre estas dos lenguas iberorrománicas a lo largo y ancho de su convivencia secular. Además, en el contexto de la globalización y de la revolución tecno­lógica, las fronteras geográficas entre países hispanohablantes y lusó­fonos se están desmaterializando para dar paso a comunidades de habla desterritorializadas. Podemos atisbar el rol que el portunol está llamado a jugar en el contexto geopolítico del siglo XXI en el que viven más de 550 millones de hispanohablantes y más de 250 millones de lusófonos. Así lo ha puesto de manifiesto el estudio publicado por el Instituto Cervantes y el Instituto Camoes en 2020 con el título La proyección internacional del espanol y el portugués: el potencial de la proximidad lingüística / A projeçao internacional do espanhol e do por­tugués: o potencial da proximidade lingüística. En este sentido, la difusión del portugués en los países hispano­hablantes y del espanol en los países lusófonos resulta benéfica para ampliar la intercomprensión, el mutuo conocimiento de nuestras cul­turas y los repertorios lingüísticos de la ciudadanía. La educación es el gran motor que viabilizaría llevar a cabo esta transformación; así po-demos pensar en los programas de las escuelas bilingües de frontera, en la introducción del castellano y del portugués en los currícula de la educación secundaria o en proyectos de universidades que fomenten el bilingüismo y la intercomprensión en la educación superior7. La difusión del estudio del castellano y del portugués no tiene por qué estar renida con prácticas y usos adscritos al portunol pues sería irreal imaginar un grado de dominio generalizado de ambas lenguas por parte de estas comunidades tan numerosas y dispares. Frente a ello, la heterogeneidad que caracteriza al portunol, sus fronteras imprecisas y su fisionomía mutable permiten que se adapte a una enorme variedad de situaciones y de registros al tiempo que su carácter compósito, ale­jado de cualquier norma estándar, contribuye a la desinhibición de los individuos que, de este modo, pierden el miedo al error. Todo ello, nos obliga a repensar los prejuicios y recelos que la mezcla de idiomas y la hibridación aún producen en nuestras sociedades pautadas por lógicas monolingües. En suma, el uso del portunol valoriza los rasgos comunes de las dos lenguas, resalta las semejanzas, potencia los intercambios, permite reconocer las áreas de transparencia más allá de las diferencias y esti­mula la intercomprensión. 7 Resulta especialmente relevante el ejemplo de la UNILA (Universidade Fede­ral para a Integraçao Latino-Americana) que fue fundada en 2010, tiene su sede en la ciudad de Foz de Iguaçu, Brasil, y ha adoptado el portugués y el castellano como lenguas oficiales (cf. Calvo del Olmo y Erazo Munoz, 2020). En el espacio académico europeo, cabe citar la UNITA (Universitas Montium), un consorcio de seis universidades procedentes de países de lenguas románicas que asume la in­tercomprensión como medio de comunicación y del que forman parte la Univer­sidad de Zaragoza en Espana y la Universidade da Beira Interior en Portugal. Bibliografía ALIGHIERI Dante. 2018. De vulgari eloquentia, Milao: Garzanti, trad. Vittorio Coletti. BAGNO Marcos. 1999. Preconceito linguístico, Sao Paulo: Parábola. BAGNO Marcos. 2017. Dicionário crítico de sociolinguística, Sao Paulo: Parábola. BANCESCU María Eugenia. 2012. Fronteras de ninguna parte: el portunhol sel­vagem de Douglas Diegues. – Abehache 2/1: 143–155, en línea: www.hispan istas.org.br/arquivos/revistas/sumario/revista2/143-155.pdf (fecha de con­sulta: 15.05.2021). BORN Joachim. 2018. 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The heterogeneity of these varieties and the existing prejudices towards the mix­ture of languages make Portunol an object of investigation that is difficult to determine. Our objective here is to map these phenomena by placing them on the diachronic and diatopic axis of the Iberian-Romance languages. Thus, we propose two questions: what is Portunol, that means, how can it be defined from the conceptual field of interlanguage, intercomprehension and code­switching; and how is it made, that means, what practices are recorded in the different spaces and what values they receive from their speaking communities. Keywords: linguistic contact, Portunol, Castrapo, intercomprehension. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Vanessa CASANOVA Universidad de Gante (Bélgica) ORCID https://orcid.org/0000-0002-2334-6931 «Queréis abusar mío y eso no se hace». El complemento posesivo con el verbo abusar* . 1. Introducción Como se indica en Casanova (2020), el verbo abusar muestra un uso alternante entre la construcción con complemento de régimen prepo­sicional (de + pronombre personal) y con posesivo tónico, tal y como vemos en los siguientes ejemplos1: * Mi sincero agradecimiento a Enrique Pato (Université de Montréal) por el in­tercambio de ideas, siempre estimulante, y su lectura atenta del manuscrito final. Del mismo modo, agradezco a las editoras y a la persona a cargo de la evaluación de este trabajo, cuyas pertinentes observaciones contribuyeron a mejorar el texto. 1 En todos los ejemplos citados incluyo la fuente (Corpus del Espanol: Web/ Dialectos, abreviado CdE en este trabajo; Corpus del Espanol del Siglo XXI (CORPES); Corpus Diacrónico del Espanol (CORDE) y la red de microblogueo Twitter) y el país de origen. En el caso de los tuits, se brinda la fecha del tuit y la ciudad, provincia y/o país, según la información recogida en el perfil del usuario. Por razones de privacidad, se omite el nombre del usuario. Mi mamá cuando me agarra de buenas abusa de mi, de pana se pasa (Twitter, 05.01.2017, Mérida, Venezuela). (1b) A que maria abusa mío, fijo (Twitter, 28.05.2013, Venezuela). En ambos casos, el segundo argumento o tema es expresado sintác­ticamente con el grupo preposicional de mí (1a) o el posesivo tónico mío (1b). Al igual que el complemento de régimen, el posesivo tónico actúa como un argumento verbal, producto del reanálisis categorial (Bertolotti 2014, 2017, Casanova 2020 y las referencias allí citadas). En este trabajo, exploramos las alternancias de construcción en las que participa el posesivo tónico argumental, tomando como ejemplo el predicado abusar. En espanol general (normativo), dicho predicado se presenta como un verbo intransitivo (abusar de alguien), pero como sugieren los datos dialectales, también puede realizarse como un ver­bo pronominal (abusarse de alguien), con sus respectivas alternancias con complemento posesivo (abusar mío, abusarse mío). Estas cons­trucciones con posesivo parecen restringirse, sobre todo, a las varie­dades vernáculas del espanol del Río de la Plata (Uruguay, Argentina) y el noroccidente de Venezuela (Mare 2014, Bertolotti 2014, 2017, Bouzouita y Casanova 2017, Guirado 2021, entre otros), si bien algu­nos datos sugieren su presencia en áreas de contacto gallego-espanol2. En los países antes mencionados, estos usos se alejan de la norma culta (Bertolotti 2014, 2017, Malcuori 2014) y corresponden, sobre todo, a registros informales3. Por otro lado, y también en el espanol dialectal, el verbo abusar se realiza como predicado transitivo (abusarlo,-a). Este último, de uso ex­tendido en el espanol americano y en otras lenguas romances —como el portugués4—, también se documenta en las áreas lingüísticas que son aquí objeto de análisis: (2) Un santiagueno denunció que varios sujetos lo encerraron en un auto y luego lo abusaron con un elemento contundente para que se declare culpable de un delito sexual [CdE, Argentina]. 2 Al respecto, véanse Silva Domínguez (1995, 2018, 2020), Bouzouita, Castillo Lluch y Pato (en prensa). 3 Según los datos preliminares de un estudio que llevamos a cabo para explorar las percepciones y creencias de uso acerca de estas construcciones posesivas (Ca­sanova en prensa 2022), la mayoría de los encuestados declara que estas construc­ciones pueden escucharse o leerse en situaciones informales, entre conocidos, ami­gos y familiares, tanto en el ámbito público como el privado, incluidas las redes sociales. 4 En estructuras pasivas de tipo ‘Ele foi abusado’ (cf. Figueira 2010) o con pro­nombre átono de objeto directo: ‘Me digam, se uma pessoa diz pra vôce que voce o abusa, qual é a sua?’ (Twitter, 25.07.2012). Las preguntas que orientan este trabajo son las siguientes: .qué tienen en común estos complementos (de régimen, directo y posesivo) y los esquemas sintáctico-semánticos en los que se manifiestan? .Qué consecuencias tienen estos usos dialectales (no normativos) en el esta­tuto gramatical del complemento preposicional? Por último, examina­mos el conjunto de las alternancias a la luz de los procesos de transi­tivización. 2. El predicado abusar: significados y construcciones En espanol general, el verbo abusar es catalogado como un predi­cado intransitivo, y se ha empleado a lo largo de la historia de la len­gua con un complemento preposicional argumental: ‘abusar de la amis­tad’ (RAE 1771: 253); ‘abusar de la indulgencia’, ‘abusar tan á las cla­ras de mi bondad’ (Salvá 1852: 265, 332); ‘.hasta cuándo abusarás de nuestra paciencia?’ (Bello 1925[1847]: 107). Como parte de los verbos de juicio (Levin 1993: 195), adopta los significados de «hacer uso excesivo, injusto o indebido de algo o de alguien» y «hacer objeto de trato deshonesto a una persona de menor experiencia, fuerza o poder» (RAE/ASALE 2020[2014]). En el espanol americano, se documenta, además, como un predicado transitivo —con objeto directo—, con valores similares a la construcción preposicional. Se reconoce, asimismo, una forma pronominal (‘abusarse’) en Guate­mala y El Salvador, con el sentido de «estar listo alguien para hacer algo, avivarse» (ASALE 2010). Estos usos se ejemplifican en 3a-c: (3a) Las excusas conforman una de las “estrategias” de las que más abusan los políticos para evadirse de sus responsabilidades (CORPES, Francisco Gavilán, Yo no he sido. Excusas, disculpas y justificaciones que utilizamos para defendernos, 2012, Espana). (3b) Carmelita insiste que esa no es la solución pues ella lo ama mucho y quiere que él eche pa'lante. Lo que nadie sabe es que Roberto es un engreido, poseido, narcisista que la abusa y la maltrata. (CdE, Ecuador). (3c) !Esta si es la nómina del futuro campeón! !FITO, ABUSATE, LA SELECTA TE NECESITA! (Twitter, hablante originario de El Salvador, 18.07.2015). Las construcciones transitivas y pronominales antes mencionadas pertenecen al registro espontáneo, tanto de la lengua popular como de la culta. Con un sentido similar al predicado pronominal, en el espanol de México y Centroamérica suele emplearse el calificativo abusado con el sentido de ‘listo, sagaz’ (4a)5, por posible analogía con el adjetivo aguzado (Ríos 2017). Se reporta, incluso, su uso como interjección en El Salvador, para expresar ‘atención, alerta, advertencia’ (4b): –No soy de allá, pero cuenta con mi voto. (Twitter, Colombia, 20.04.2021). –No eres de allá pero votarás? Ah qué abusado (Twitter, México, 21.04.2021). –Ahora que fui a renovar el DUI se trabó la máquina y no me lo dieron. .Así o más salado? –Abusado! Al rato fue la finta para ganar tiempo y revisar tu historial! (Twitter, El Salvador, 02.05.2019). (4b) Al margen de la documentación lexicográfica, en el espanol actual se observa otro uso pronominal, con el mismo sentido de ‘exceso’ o ‘in­fracción’ (Slager 2020: 11) de los predicados en 3a-b. En el siguiente ejemplo (5) se ilustra este uso: Mi mama es lo mas vago que hay, esta en somisa y me hace ir a buscarla porque no quiere esperar el cole, se abusa de mi confianza (Twitter, San Nicolás de los Arroyos, Argentina, 03.02.2021). (5) El significado central de este verbo, en cualquiera de sus formas, es ‘hacer mal uso (de)’. Se trata de un verbo denominativo, derivado del sustantivo latino (abusar < ABUSUS), que se documenta en la lengua medieval como construcción preposicional (6a-b)6. Otras lenguas ro­mances, como el francés, el portugués y el italiano, también admiten construcciones de régimen preposicional7. Desde el punto de vista 5 Los tuits de los ejemplos 4a-b, que se reproducen en secuencia dialogal, corresponden a tuits de usuarios diferentes: el primero usuario publica un tuit y el segundo reacciona a este. La información entre paréntesis indica el origen y fecha de cada tuit, que en el caso de 4b es coincidente. 6 Los datos del CORDE permiten acceder a testimonios que se remontan a me­diados el siglo XIV. Corominas (1973: 594) documenta su primera aparición a prin­cipios del siglo XV, mientras que Cuervo deduce, a partir del siguiente pasaje, que no se había introducido en el primer tercio del siglo XVI: «Porque me he visto en aprieto queriendo exprimir en castellano lo que significan obnoxius y abuti, los introduciría si me atreviese» [Valdés. Dial. (Mayans. 104)]. 7 Ne laisse personne abuser de ton coeur (fr.), Ele abusa dos calmantes (por.); Un personaggio che abusa della sua popolarita (it.). En francés, la construcción abuser de quelqu’un se remonta al siglo XIV. Otros usos pronominales, ausentes en la lengua actual, poseían el valor de ‘hacer equivocar’ y ‘equivocarse’: «et aussi il ne s’abuseroit mie s’il me nonmoit amie» (Cliges en Prose ds Cohn, loc. cit., ibid). Durante los siglos XVIII y XIX, la forma transitiva directa coexistía con la prepo­sicional: «On dit, abuser une fille, pour dire, la séduire» (Fur.; Ac. 1718 a 1878, cf. Trésor de la Langue Française informatisé, TLFi). léxico, se vincula con el significado de otros verbos de régimen prepo­sicional, como aprovecharse (de), excederse (en)y propasarse (con) (Moliner 1998): Ca nuestra voluntad es que ninguno non les tome nin les prende nin les robe nin les fuerçe ninguna cosa de lo suyo nin les embargue de avusar de todos sus derechos en qualesquier logares que ellos ayan (CORDE, Carta plomada de Alfonso XI protegiendo al Monasterio de Santa María de Herrera, 1345). (6b) pues podiendo las poseer honestamente: querian de aquellas viciosamente abusar. Tenian desseo tam bien de adulterios/ de gulas & otros vicios (CORDE, Francisco Vidal de Noya, Conjuración de Catilina, 1493). Aun cuando los diccionarios de construcción (Cuervo 1886, Moliner 1998, Slager 2020, entre otros) recogen solamente las construcciones intransitivas con complemento de régimen preposicional (CR) o suple­mento, los datos diacrónicos nos muestran algunos usos alternantes con las formas pronominales y transitivas (7a-b): Ca avn tan soverano senor como vos no pertenesçe se abusar en estas senales Mas deves senor a dios dar grandes graçias (Historia de la linda Melosina, 1489–1499). Ca el mesmo Dios quiere y permite que los unos hombres hayan mando & senorean sobre los otros por aprovechar, & no por ensoberveçer, & por que los ensenen en fe y costumbres, & no por abusar la franqueza de la senoria (Fray Vicente de Burgos, Traducción de El Libro de Propietatibus Rerum, 1494). (7b) 2.1. La alternancia abusar de mí ~ abusarme Como se ha indicado en § 2, abusar no deriva del verbo latino. En cambio, sí deriva del verbo deponente ABUTI el cultismo abusión, hoy en desuso (8). Sobre estos procesos de derivación, recuerda la Nueva gramática de la lengua espanola (RAE/ASALE 2009) que algunos nom­bres terminados en sufijo -ión (confesión, progresión, abusión) «deri­van de bases léxicas terminadas en -s y sin vocal temática. Representan la continuación culta de derivados latinos (confessio, -onis, progressio, -onis, abusio, -onis), procedentes a su vez de verbos deponentes que no han dejado huella en el espanol (confiteri, progredi, abuti)» (RAE/ ASALE 2009: 354): (8) Mas pues que me ha paresçido de ti enemistad et dexiste abusión, et fablaste en falso et a tuerto et sin sabiduría, quiero yo decir las tachas que ha en ti (CORDE, Anónimo, Calila e Dimma, 1251). La construcción verbal romance, como hemos dicho, surge por la verbalización del sustantivo (abuso). «La pérdida del elemento que se hallaba en el origen de la familia léxica se ha solventado en nuestra lengua mediante la creación de nuevos verbos, generalmente con el sufijo verbalizador -ar […] para rellenar las lagunas en la serie deriva­tiva (confesar, progresar, abusar)» (RAE/ASALE 2009: 354). En cuanto a la construcción, abusar selecciona la preposición de, que denota ‘origen’ (Cano 1999: 1826) y asigna el papel temático de ‘tema’ o ‘paciente’ al argumento. Pertenece a la clase de verbos acusa­tivos que permiten una variante no preposicional (Demonte 1991: 74) y su régimen preposicional, como explica Candalija Reina (2006: 160), es el resultado de una incorporación conceptual del sentido ablativo (de direccionalidad) de la estructura nominal abuso + DE: El sustantivo es el encargado de proporcionar el sentido principal de la gramaticalización, el cual condiciona a su vez el sentido preposicio­nal de tipo direccional que hereda de la incorporación nominal en la que el factitivo hacer se corresponde con el ergativo (agente) del esque­ma verbal de abusar y el objeto interno del verbo (abuso) con el absolu­tivo; mientras que el ablativo está indicado por el lugar de origen del complemento de régimen preposicional (lugar metafórico, algo/alguien). Por tanto, la preposición marca el origen del «uso excesivo». En otras palabras, el verbo hereda, por analogía, el uso direccional de la preposición en la perífrasis hacer abuso (DEL alcohol) y la estruc­tura nominal abuso (DE su tiempo)8 (Cifuentes 1999: 125, Candalija Reina 2006: 159–160). Desde el punto de vista nocional, abusar pertenece a la macroclase de verbos que expresan procesos materiales (ADESSE 2002). Esta macroclase semántica, como comprueba García-Miguel (2015: 300), incluye en proporción similar esquemas biactanciales con objetos directos y oblicuos (con preposición). En el caso de abusar, el esquema prototípico selecciona dos actantes o argumentos: el primero (A1), expresado sintácticamente por el sujeto, desempena el rol temático de ‘usuario’; el segundo (A2), expresado por un complemento de régimen (CR), es el ‘implemento’. Dentro de esta clase semántica (uso), “una entidad (A1) manipula o se sirve de otra entidad (A2), normalmente 8 Nótese cómo, en su evolución, abusar ha seguido un camino distinto a usar (del latín vulgar usare, a su vez frecuentativo del culto UTI; cf. Cuervo 1998 [1886]): hacer uso DE la herramienta, uso DE la herramienta, pero usar O la herramienta. para obtener algún tipo de resultado o beneficio, sin que ello implique necesariamente la modificación de A2” (ADESSE 2002): (9) alguienA1 ABUSAR de algoA2 Cuando cierta genteSuj abusa de su suerteCR... merece que le venga todo lo feo de sopetón! (Twitter, Venezuela, 28.03.2015). Hasta el momento, hemos identificado la construcción ‘abusar de algo’ como propia de un predicado intransitivo. Dicha denominación sigue la tradición gramatical que distingue entre construcciones de sujeto-objeto, que admiten pasivización, y construcciones que no in­cluyen un objeto directo (cf. RAE/ASALE 2009, García-Miguel 2015, Campos 2016). Este criterio considera la transitividad en términos estrictamente sintácticos: un verbo transitivo es aquel que selecciona un objeto directo. No obstante, la transitividad también puede ser en­tendida en términos graduales (Thompson y Hopper 1980, Moreno Ca­brera 1991), sobre todo si se toma en cuenta que un rol temático como paciente o tema puede ser desempenado sintácticamente por distintas funciones (complemento directo, de régimen, sujeto paciente). Algu­nos gramáticos defienden esta segunda interpretación, de índole se­mántica, que sustenta a su vez la noción de transitividad preposicional (Gutiérrez Araus 1987, Hernanz y Brucart 1987, Serradilla-Castano 1997–1998, Cano 1981, 1999, Candalija Reina 2006, entre otros). Desde esta perspectiva, la preposición de del verbo abusar “implica e integra un esquema de transitividad preposicional” (Candalija Reina 2006: 159). Lo interesante, en este caso, es comprender por qué ha llegado a gramaticalizarse la preposición en el esquema verbal. Según entiende este autor, en lugar de ocurrir el ‘trasvase’ de la acción de forma directa ‘agente › paciente’ (como en los verbos prototípica­mente ‘transitivos’ de sujeto-objeto), la preposición marca distancia entre los actantes: ‘agente › DE + paciente’. Ello refleja, según Can­dalija Reina, el grado de intervención negativa del agente, “con lo que mostramos mediante el distanciamiento preposicional también el dis­tanciamiento emocional entre los polos casuales de la acción, en una suerte de iconicidad pragmática todavía no suficientemente explora­da” (Candalija Reina 2006: 159). Junto a esta construcción con una preposición que marca ‘distancia’ en términos semántico-pragmáticos, en el espanol actual se observa, al mismo tiempo, la tendencia inversa: la admisión de un esquema biactancial con complemento directo. Como lo ilustrábamos en el ejemplo 3b, el complemento preposicional puede ser sustituido por un pronombre átono9: alguien abusar de alguien > alguien abusarlo. En estos casos, la desemantización de la preposición (cf. Cano 1999) ha alcanzado un punto tal que, como marca funcional, desaparece. Al respecto, debe recordarse que son numerosos los casos de alter­nancia entre el complemento directo y el complemento de régimen. Estas alternancias están sujetas a particularidades léxicas, pero tam­bién dialectales (RAE/ASALE 2009: 2725–2727). Los ejemplos que si­guen a continuación muestran el alcance de estas pautas transitivas con objeto directo. En los corpus consultados, encontramos enuncia­dos formulados en voz activa (10a) y pasiva (10b), con expresión pro­nominal de dativo ético (10c, las abusaban > se las abusaban) y nomi­nalización del adjetivo participial (10d) que surge como consecuencia de los procesos de pasivización. Estas construcciones, juzgadas por algunos como extranas a la norma culta (Moreno de Alba 1992, Ríos 2017), se refleja en no pocos textos periodísticos y literarios, como se atestigua en los corpus (CORDE, CdE, entre otros): (10a) Las usan, las lucen como quien luce un Rólex, las abusan y las abandonan o matan cuando ya no les sirven (CORPES, Gustavo Tobón Londono, Del lápiz al gatillo, 2004, Colombia). (10b) Una de las participantes manifestó que su sobrina de 16 anos fue abusada por el patrón y cuando salió embarazada la despidió sin reconocer la paternidad del nino (CORPES, OIT, El trabajo infantil doméstico en Honduras. A puerta cerrada…, 2003, Honduras). (10c) […] Acaso no recibían hembras en el mismo cuartel, chuchumecas, o también chiquillas sanas, asustadas como pollos, que las metían a la fuerza diciendo andan con terrucos y ahí nomás se las abusaban y armaban su bulín (CORPES, Teresa Ruiz Rosas, La mujer cambiada, 2008, Perú). (10d) Muchos dicen: .por qué fulana habla después de tantos anos de acoso o violación? Fácil, hay miedo, dolor, vergüenza. Por eso las abusadas, cuando pueden hablar, merecen comprensión, no ser revictimizadas. Seamos solidarios y, sobre todo, humanos. El acoso marca (Twitter, Caracas, Venezuela, 26.04.2021). El verbo abusar nos permite, por tanto, apreciar los distintos gra­dos de transitividad que puede presentar un mismo predicado a través de sus realizaciones sintácticas. Para ilustrar el alcance geográfico de la alternancia abusar de algo/alguienCR ~ abusar a alguienCD, en las 9 Lo que define al complemento de régimen (y lo distingue de otros comple­mentos preposicionales, como directo, indirecto y locativos argumentales) es el hecho de que, en la sustitución pronominal (de los jóvenes > de ellos) se conserva la preposición (RAE/ASALE 2009: 2724). Por otra parte, no admite sustitución por pronombres átonos, sino únicamente tónicos: se acordó de la cita >*se la acordó. Tablas 1 y 2 resumimos los datos disponibles en dos corpus (CORPES y CdE/Web-Dialectos) sobre las frecuencias de aparición de ambos esquemas en cada zona lingüística10. Para ello, hemos elegido la forma analítica del CD preposicional (abusar a alguien), puesto que la transi­tivización es favorecida cuando el verbo selecciona objetos con rasgo [+ animado]. Esta restricción gramatical, junto al hecho de que la for­ma transitiva es ‘innovadora’ —y, por tanto, percibida como no norma­tiva—, explica que sus frecuencias (Tabla 2) sean mucho más bajas que la construcción preposicional (Tabla 1): Tabla 1. Distribución diatópica del esquema abusar + de (V + CR) El primer aspecto que llama la atención es que ambas construccio­nes se documentan en la totalidad del territorio hispanohablante. En el caso de la construcción con CD («abusar + a», Tabla 2), su uso se documenta también en Espana, si bien con una frecuencia relativa in­ferior en América, donde predomina en los Estados Unidos, Chile, las Antillas (según los datos del CdE), México y Centroamérica (según los datos del CORPES y el CdE) y los Andes (según el CORPES). La coin­cidencia de ambos corpus es consistente con los datos lexicográficos 10 El criterio de reagrupación por área o zona lingüística es el mismo que se propone en la codificación del CORPES: Espana, área andina (Bolivia, Ecuador, Perú), Antillas o área caribena (Cuba, Puerto Rico, República Dominicana), Caribe continental (Colombia, Venezuela), chilena (Chile), México y Centroamérica (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, México, Nicaragua, Panamá), Río de la Plata (Argentina, Paraguay, Uruguay), Estados Unidos, Filipinas y Guinea Ecuato­rial. Al respecto, véase Moreno-Fernández (2018: 380). (ASALE 2010). En Filipinas y Guinea Ecuatorial, donde las frecuencias relativas superan por mucho a las de América, el fenómeno podría estar sobrerrepresentado por el tamano del subcorpus, pero ello ame­ritaría un estudio aparte. En cuanto a la construcción con CR («abusar + de», Tabla 1), es interesante hacer notar que el área lingüística donde se observa una mayor frecuencia de uso corresponde a los Estados Unidos. El hallazgo se confirma en ambos corpus, lo cual es relevante en términos de re­presentatividad. Dada la opinión de algunos gramáticos (Moreno de Alba 1992; Fundéu 2015; Ríos 2015), sobre la posible influencia del inglés en las construcciones transitivas con CD, cabría esperarse la tendencia inversa, es decir, una menor extensión de la construcción con CR en las áreas dialectales de contacto espanol-inglés. Por otro lado, y como se ha ilustrado antes (7b), la construcción con CD ya apa­recía en la lengua a principios del periodo clásico. Tabla 2. Distribución diatópica del esquema abusar + a (V + CD) Teniendo en cuenta estos fenómenos de transitividad en los que participa el predicado abusar —en su variante preposicional y con ob­jeto directo—, examinaremos lo que ocurre en el espanol dialectal del Río de la Plata (Uruguay, Argentina) y Venezuela (zona norocciden­tal), donde a esta alternancia se suma un tercer complemento argu­mental: el complemento posesivo abusar mío. Para ello, ofreceremos un breve marco teórico sobre la posesión en el ámbito verbal (§ 2.2), seguido de la presentación de los nuevos datos (§ 3) y su análisis. 2.2. El complemento posesivo (abusar mío) Tal como se senala en las descripciones gramaticales (Picallo y Rigau 1990, RAE/ASALE 2009: 1343, Di Tullio y Malcuori 2012: 222–224), los pronombres posesivos tónicos pueden alternar con grupos preposi­cionales formados por «de + pronombre personal o grupo nominal»: la casa {suya ~ de ella ~ de mi madre}. Por extensión analógica, estas alternancias han pasado a otros pla­nos, como el adverbial, donde alternan construcciones del tipo cerca de mí y cerca mío (RAE/ASALE 2009: 1360-1361, Marttinen Larsson y Álvarez López 2017, Marttinen Larsson y Bouzouita 2018, Marttinen Larsson 2021, entre otros) y el verbal, donde predicados como olvi­darse de mí y olvidarse mío coexisten en algunas variedades del espa­nol vernáculo (Mare 2014, 2015, Bertolotti 2014, 2017, Malcuori 2014, Bouzouita y Casanova 2017, Bouzouita y Pato 2019, Casanova 2020, entre otros). En estos últimos, el posesivo tiene una función argumen­tal, no por la ausencia de una categoría funcional, sino porque satis-face ciertas características formales para ocupar el lugar del actante requerido por el verbo. Como es sabido, los posesivos pueden enten­derse como «pronombres personales con marca inherente de caso» (RAE/ASALE 2009: 1343) —es decir, el genitivo—, pero el rasgo se­mántico fundamental que predomina aquí es el de ‘persona’. De esta manera, los posesivos, típicamente nominales, adquieren «un uso in­novador como argumento» (Bertolotti 2017: 325): Como se ha senalado en estudios previos (Bertolotti 2014, Malcuori 2014, Casanova 2020), se trata de usos que no han pasado aún a la norma culta, y sobre los que empieza a elaborarse apenas una des­cripción gramatical razonada. Algunos hablantes, por su parte, mani­fiestan conciencia lingüística acerca del carácter no normativo de estos posesivos verbales (12): (12) Está mal el uso de posesivos luego del verbo pasado en tercera persona. “Se abuso mio”, “Habló mío” (Twitter, 23.08.2014, Caracas, Venezuela). 3. Nuevos datos: abusar + posesivo Como se ha senalado en estudios previos (Casanova 2020), los com­plementos posesivos verbales, a diferencia de las construcciones des­critas en § 2.1, no aparecen reflejados en los corpus lingüísticos de gran tamano, como el CORPES y el CdE/Web-Dialectos. Entretanto, y al menos en la situación actual de la lengua, la extracción de datos de las redes sociales digitales tan solo permite obtener unos pocos ejemplos de uso de este fenómeno (Bouzouita y Casanova 2017, Casanova 2020). Se trata, como se ha dicho (§ 2.2), de una construcción vernácula, no normativa y restringida geográficamente a unas pocas variedades del espanol. No obstante, y a pesar de la poca disponibilidad de datos, consideramos que las redes sociales, por las características sociodis­cursivas y dialectales de los textos que en ellas circulan (Estrada y de Benito 2016), aportan información valiosa para su estudio gramatical. En el caso que nos ocupa aquí, nuestro interés no es proveer un análisis de corte estadístico, sino describir el comportamiento del po­sesivo verbal. Para ello, partimos de dos criterios de observación fun­damentales: la forma del verbo y la persona del posesivo tónico. Tam­bién nos interesa conocer el origen geográfico de los enunciados, para dar cuenta —en términos generales— de la extensión actual del fenó­meno. Hemos seleccionado, una vez más, la red social Twitter, por cuanto permite acceder, en tiempo real, a datos geolocalizables de los perfiles públicos de los hablantes. Si bien quedan excluidas, de mo­mento, las consideraciones sobre otras variables sociolingüísticas —edad, género, nivel socioeconómico, grado de escolarización—, es pertinente recordar que en esta red, al igual que otras, convergen usuarios de grandes centros urbanos, con acceso a teléfonos móviles en la mayoría de los casos. Por otro lado, se trata de una red muy po­pular entre jóvenes y adultos, lo que la hace idónea para observar ras­gos innovadores de la sintaxis dialectal. Los tweets que analizamos a continuación fueron recogidos durante el período del 19 de julio 2020 al 24 de febrero de 2021, y se deli­mitaron a tres formas personales del verbo en la tercera persona del singular (presente del indicativo: abusa, pretérito imperfecto del indi­cativo: abusaba, pretérito perfecto simple: abusó). En cuanto al argu­mento posesivo, seleccionamos tres formas no marcadas (-o) de los posesivos tónicos (primera persona del singular: mío, segunda per­sona del singular: tuyo, tercera persona del singular: suyo). La selec­ción de estas formas del paradigma verbal se justifica por su alta fre­cuencia en los corpus; la de los posesivos por el interés de comparar la productividad del paradigma con respecto a estudios previos, inclui­dos los del ámbito nominal y adverbial (cf. Elsig 2017, Pato 2020, Marttinen Larsson 2021, entre otros). Por tratarse de pocos datos, optamos por hacer las búsquedas —por frase exacta— desde el motor de búsqueda de la interfaz web de Twitter. Este método, si bien obliga a una recolección manual, garantiza la obtención de la máxima canti­dad de ejemplos disponible en la red. Como es sabido, la extracción de datos a través de la API de Twitter está sujeta a reglas y limitaciones temporales11 . Esta metodología de búsqueda nos permitió recuperar los tuits pu­blicados durante la última década (2011–2021) con las siguientes pau­tas sintácticas: 1) (se) abusa {mío, tuyo, suyo} 2) (se) abusaba {mío, tuyo, suyo} 3) (se) abusó {mío, tuyo, suyo} Los resultados de búsqueda fueron clasificados posteriormente en función de la forma del predicado (verbo pronominal, verbo pleno), el tiempo verbal (presente, pretérito imperfecto y pretérito perfecto sim-ple), el tipo de posesivo (1p, 2p y 3p) y el origen geográfico del tuit. La Tabla 3 presenta la muestra obtenida, por país. El primer aspecto que comprobamos es que la mayoría de los tuits pertenecen a las varieda­des dialectales americanas donde se había reportado anteriormente el fenómeno, es decir, la rioplatense y venezolana (Mare 2014, 2015, Bertolotti 2014, 2017, Bouzouita y Casanova 2017, Casanova 2020). Como novedad, se identificaron predicados del espanol de República Dominicana, que al igual que el espanol venezolano12 pertenece a las variedades del Caribe: ABUSAR + posesivo País # tweets % Uruguay 35 51,47 % Venezuela 15 22,06 % Argentina 11 16,18 % 11 La documentación oficial sobre Twitter API puede consultarse en: https:// developer.twitter.com/en/docs (fecha de última consulta: octubre 2021). 12 Si bien el espanol venezolano forma parte del continuo dialectal andino-cari­beno, el dialecto de prestigio es el caraqueno (capitalino), ubicado en la costa del Caribe continental. Este es un hecho sociolingüístico importante para comprender ciertas particularidades del espanol andino venezolano, como por ejemplo la aspi­ración y elisión de la /-s/ implosiva (Obediente 1998, Orozco y Díaz-Campos 2018), en el plano fónico, y la alternancia más nunca, más nadie, más nada ~ nunca más, nadie más, nada más (Domínguez y Mora 1998). Este último se considera un rasgo morfosintáctico propio de Andalucía, Canarias y el Caribe hispánico (Orozco y Díaz-Campos 2018, Pena Rueda y Castillo Lluch 2021). República Dominicana Sin identificar 2 5 2,94 % 7,35 % TOTAL 68 100 % Tabla 3. Distribución diatópica de la construcción abusar(se) + posesivo tónico 3.1. El comportamiento gramatical del posesivo verbal Como senalábamos en § 2.1, la alternancia abusar de alguien ~ abu­sar a alguien/abusarla se encuentra extendida en todo el territorio his­panohablante. En el espanol rioplatense y venezolano, la alternancia se extiende incluso a un tercer complemento argumental, el posesivo tónico (§ 2.2). En 13a–c ejemplificamos estas alternancias entre el complemento preposicional (13a), directo (13b) y posesivo (13c): (13a) Si todos supieran estas cosas, muchas personas abusarían de ellas y estaríamos todavía peor de lo que estamos (CORPES, Gabriel Schutz, Una noche de luz clara, Montevideo, Uruguay, 2001). (13b) Él se entregó y aseguró que la relación fue consentida. Pero ella dijo que le había tapado la boca para abusarla (CORPES, Gabriel Bermúdez, Detienen a un cabo de violar a una menor en un cuartel, Clarín.com, Argentina). (13c) No se ponen a pensar que era una nena seguramente con miedo, no piensan en que probablemente nadie le hubiera creído por lo mismo, ser una nena. Lo hubieran tomado como un “invento” al igual que lo hacen cuando una nina o un nino de 5 anos dice que X persona lo toca o abusa suyo (Twitter, Canelones, Uruguay, 12.12.2018). Por otra parte, en el espanol rioplatense, el posesivo también alterna con las formas pronominales de la construcción con régimen preposi­cional abusarse de mí (14a-b): Voy a dormir una siestita dije, son las 23:52 y recién me despierto lpm, hasta la siesta se abusa de mí (Twitter, Chaco, Argentina, 16.12.2019). Me avivé y empecé a cobrarle a mi hermana pq sino se abusa mio pa q le haga los trabajos, buen negocio tengo ahora (Twitter, Paysandú, Uruguay, 21.10.2019). (14b) La Tabla 4 presenta la distribución de las formas plenas (abusar) y pronominales (abusarse) que admiten un complemento posesivo : Complemento posesivo 1p. (mío) 2p. (tuyo) 3p. (suyo) Formas plenas (abusar) # % 31 45,59 % 6 8,82 % 2 2,94 % Formas pronominales (abusarse) # % 28 41,18 % 1 1,47 % 0 0,0 % # 59 7 2 TOTAL % 86,76 % 10,29 % 2,94 % TOTAL 39 57,35 % 29 42,65 % 68 100 % Tabla 4. Tipos de esquemas que seleccionan complementos posesivos Esta alternancia (abusar ~ abusarse) exhibe un comportamiento particular. Como es sabido, el morfema se es el responsable de la ‘intransitivización’ de muchos predicados (RAE/ASALE 2009: 2626 y 3107–3108). En el caso de abusarse, la forma pronominal mantiene el índice preposicional de la forma plena, por lo cual se trata, desde un punto de vista estrictamente formal, de dos predicados intransitivos. Luego, con la selección del posesivo ocurre el proceso inverso: al sus­tituir el complemento preposicional, el posesivo transitiviza ambos predicados: abusar(se) O mío. De esta manera, abusarse se integra al grupo de verbos pronominales transitivos (RAE/ASALE 2009: 3104). Por otro lado, la marca pronominal, ahora junto a un argumento posesivo (15a), alterna con el pronombre dativo no seleccionado de los predicados transitivos (15b): Qcyo amo a mi hermana a pesar que se abusa mio (Twitter, Entre Ríos-Gualeguay, Argentina, 17.07.2014). […] O también chiquillas sanas, asustadas como pollos, que las metían con fuerza diciendo andan con terrucos y ahí nomás se las abusaban y armaban su bulín (CORPES, Teresa Ruiz Rosas, La mujer cambiada, Perú, 2008). (15b) La Tabla 4 muestra, asimismo, la combinatoria de estos predicados con los posesivos de la serie singular mío ~ tuyo ~ suyo. Como cabría esperar de una red de microblogueo como Twitter —por su función ‘catártica’—, los posesivos de la primera persona aparecen con más frecuencia que el resto (86,76 %). Les siguen los de la segunda perso­na (10,29 %), que aparecen en situaciones de intercambio dialogal. En cambio, los posesivos de la tercera persona son muy escasos (2,94 %). Además de los factores discursivos, dicha jerarquía de selección de los posesivos (Tabla 5) es consistente con hallazgos previos13, que demues­tran cómo la ambigüedad del referente ‘suyo’ suele resolverse me­diante soluciones analíticas: suyo > de él, de ella, de ustedes (16): ABUSAR + posesivo 1.a persona singular (mío) 2.a persona singular (tuyo) 3.a persona singular (suyo) 86,76 % (59/68) 10,29 % (7/68) 2,94 % (2/68) 1.a > 2.a >> 3.a Tabla 5. Distribución morfosintáctica de la construcción abusar(se) + posesivo tónico Los ejemplos 17a–c muestran el paradigma completo de posesivos tónicos. Nótese cómo en los ejemplos 13c y 17c el referente del pose­sivo suyo es distinto en cada caso (‘nina o nino’, ‘los neumáticos’). Estos tuits representan las únicas ocurrencias del posesivo suyo en la muestra analizada: (17a) Re abusaba mio por ser tan sentimental a veces (Twitter, Uruguay, 26.04.2017). (17b) Cualquier abusa tuyo (Twitter, Maracaibo, Venezuela, 05.08.2011). (17c) No fue mala suerte, fue decisión propia el querer estirar los neumáticos hasta lo imposible, abuso suyo 27 vueltas (Twitter, República Dominicana, 03.07.2016). La Tabla 6 desglosa la distribución de los posesivos por país. Más de la mitad de los casos corresponde al espanol de Uruguay (51,47 %), con predominio de los posesivos de primera persona (48,53 %). Curio­samente, la mayoría de los posesivos de segunda persona se repor­tan en Venezuela (7,35 %). Su aparición ocurre, como lo hemos sena­lado, en los diálogos entablados entre usuarios a través de la opción «twittea tu respuesta»: 13 Véanse, entre otros, Elsig 2017, Pato 2020, sobre el ámbito nominal; Martti­nen Larsson y Álvarez López 2017, en prensa, Marttinen Larsson y Bouzouita 2018 y Marttinen Larsson 2021, sobre el ámbito adverbial; Bouzouita y Casanova 2017, Casanova 2020, sobre el ámbito verbal. País Uruguay Venezuela Argentina República Dominicana Indeterminado 1p. (mío) Ca-sos % 33 48,53 % 10 14,71 % 11 16,18 % 0 0,0 % 5 7,35 % Abusar(se) + posesivo 2p. (tuyo) 3p. (suyo) Ca-sos % Ca-sos % 1 1,47 % 1 1,47 % 5 7,35 % 0 0,0 % 0 0,0 % 0 0,0 % 1 1,47 % 1 1,47 % 0 0,0 % 0 0,0 % TOTAL Ca-sos % 35 51,47 % 15 22,06 % 11 16,18 % 2 2,94 % 5 7,35 % TOTAL 59 86,76 % 7 10,29 % 2 2,94 % 68 100 % Tabla 6. Distribución del pronombre posesivo (mío, tuyo, suyo) por país Para corroborar los hallazgos previos (Bouzouita y Casanova 2017, Casanova 2020) sobre el uso deferencial del posesivo en el espanol de los Andes venezolanos14 (de usted > suyo), se hicieron búsquedas adi­cionales con las formas no personales del verbo. Los ejemplos recupe­rados, de Venezuela (18a-b) y Argentina (18c), permiten el uso del po­sesivo suyo con referencia a la segunda persona. Nótese la alternancia de formas tú/usted (18b) característica del habla andina (RAE/ASALE 2009: 1253): (18a) Bueno amigo tenga cuidado entonces usted aquí no vayan abusar suyo (Twitter, Venezuela, 28.02.2019). (18b) pues sabes? yo creo que tu papa se dio cuenta que somos educados y también que en vez de abusar suyo, la protegemos :) (Twitter, Mérida, Venezuela, 06.04.2012). (18c) Si quiere abusar suyo uste se lanza oyió? (Twitter, Buenos Aires, Argentina, 30.10.2017). En cuanto a la forma del posesivo, en el caso del espanol americano (Mare 2014, 2015, Bertolotti 2014, 2017, Casanova 2020, entre otros), el posesivo verbal admite la flexión de persona, como hemos visto, y ocasionalmente de número (19a–b), pero en cuanto al género es un posesivo no concordado, es decir, se presenta siempre con el morfema no marcado -o. Esta pauta es opuesta a la que ocurre en zonas de con­tacto gallego-espanol, donde la tendencia es a utilizar la marca -a co­mo forma no concordada (cf. Bouzouita, Castillo Lluch y Pato en pren­ 14 En el espanol andino venezolano, la forma de tratamiento habitual para la segunda persona es usted, por lo que se considera una marca de identidad regio­nal (Bentivoglio y Sedano 1996: 123). sa). De hecho, las únicas formas «abusar + posesivo femenino» que pudimos recopilar pertenecen a tuits de La Coruna (19c–d): (19a) me molesta cuando los humanos abusamos de otro ser vivo ojala llegara otro tipo de ser y abusara nuestro para que entiendan (Twitter, Venezuela, 07.05.2015). (19b) M. bailando abusa nuestro lmp (Twitter, Santa Fe, Argentina, 13.03.2021)15 . (19c) Servicios publicos pero con gestión privada, ya esta bien de quien abusa nuestra escudandose en su condición de empleado público (Twitter, La Coruna, Espana, 18.07.2014). (19d) tontos y agradecidos de quien abusa nuestra… Masoquismo agradecido ! (Twitter, La Coruna, Espana, 06.04.2016). Por último, la Tabla 7 presenta el número de argumentos posesivos por tiempo verbal. Si bien no disponemos de un criterio de compara­ción con los corpus grandes —por la ausencia de registros con posesi­vos verbales—, es interesante notar la alta frecuencia de predicados en tiempo presente del indicativo, abusa (73,53 %), y el equilibrio relativo entre los predicados formulados en pretérito perfecto simple, abusó (14,71 %) e imperfecto de indicativo, abusaba (11,76 %). Si lo compa­ramos con los datos del CORPES, las tres formas aparecen con fre­cuencias por millón de palabras de 1.12, 0.89 y 0.36, respectivamente. Como plataforma de interacción en tiempo real, Twitter parece ser el espacio propicio para la realización de formas verbales del presente. Tras examinar el comportamiento gramatical del complemento posesivo con el verbo abusar podemos concluir que: a) pese a la esca­sez de datos, se confirma el fenómeno en las variedades americanas anteriormente descritas, a las cuales se suma ahora el espanol del Caribe antillano (República Dominicana); b) una vez más, se constata la jerarquía de las formas del posesivo no concordado (mío > tuyo > suyo), si bien el posesivo de primera persona abarca la casi totalidad de la muestra (86,76 %) por la situación de enunciación; c) por tra­tarse de una red social de interacción en tiempo real, las formas ver­bales que predominan son las del presente del indicativo (73,53 %); d) tanto los predicados plenos (abusar) como pronominales (abusarse) admiten el posesivo tónico como argumento verbal. En la sustitución del CR, el posesivo ‘transitiviza’ el verbo pronominal (se abusa de mí > se abusa O mío). 15 Aquí reproducimos únicamente la inicial del nombre propio (M.) que aparece en el tuit original. Por otra parte, lpm es la abreviatura coloquial de la interjec­ción (vulgar) ‘la puta madre’. Comple­mento posesivo 1p. (mío) 2p. (tuyo) 3p. (suyo) Presente de indicativo (abusa) Ca-sos % 44 64,71 % 5 7,35 % 1 1,47 % Tiempos verbales Pretérito perfecto simple (abusó) Imperfecto de indicativo (abusaba) Ca-sos % Ca-sos % 7 10,29 % 8 11,76 % 2 2,94 % 0 0,0 % 1 1,47 % 0 0,0 % Ca-sos 59 7 2 TOTAL % 86,76 % 10,29 % 2,94 % TOTAL 50 73,53 % 10 14,71 % 8 11,76 % 68 100 % Tabla 7. Formas verbales con complementos posesivos 3.2. La construcción abusa mío: .un caso de transitivización? En § 2.1 planteábamos cómo los predicados que seleccionan un com­plemento de régimen, si bien se definen formalmente como intransi­tivos (pensar en alguien, abusar de alguien), desde el punto de vista semántico se circunscriben dentro de los fenómenos de transitividad preposicional. Ello nos lleva a considerar la transitividad no en térmi­nos absolutos sino graduales, es decir, como un continuum «along which various points cluster and tend strongly to co-occur» (Thomp­son y Hopper 1980: 294). Esta visión permite comprender por qué el complemento posesivo posee la cualidad de ‘transitivizar’ el predicado pronominal, tras la excorporación preposicional (cf. § 3.1). Por otro lado, es posible identificar al menos dos rasgos compartidos por los complementos argumentales que participan en la alternancia abusar de mí ~ abusarme ~ abusar mío: 1) el complemento de régimen, directo y posesivo expresan sintácticamente el mismo rol temático (tema o paciente); 2) al expresar argumentos de rasgo [+humano], se posibi­lita la expresión pronominal; como es sabido, los pronombres confor­man, junto al verbo, la única categoría en espanol que admite flexión. Aun cuando se trata de un complemento en vías de gramaticaliza­ción, el complemento posesivo presenta, como hemos visto, flexión de persona y (ocasionalmente) de número. A diferencia de los posesivos nominales y adverbiales, no presenta flexión de género —al menos, hasta donde nos lo muestran los datos— por la tendencia a realizarse con morfema no concordado (-o en el espanol americano, -a en el espa­nol en contacto con el gallego). Por otro lado, como se ha planteado en estudios previos (Bertolotti 2014, 2017, Casanova 2020), al contener ambos significados —el de persona y el relacional— el posesivo toma el lugar no solo del pronombre personal, sino también de la preposición. En esta triple alternancia, los pronombres se presentan en un con­tinuo donde, en el extremo más alejado del núcleo del predicado, la preposición retiene el valor de origen (de), en el centro el posesivo ‘retoma’ el valor genitivo de la preposición que ha sustituido y, en el otro extremo, ya integrado al núcleo, el clítico del complemento di-recto elimina la separación entre el agente y el paciente (Candalija Reina 2006). Se tienen así los distintos grados de transitivización: abusarme ‹ mío ‹ de mí. 3.3. Nuevos datos nominales: la abusa mía Por último, en este trabajo registramos un nuevo uso de «abusa + posesivo» semilexicalizado como adjetivo, tanto con el posesivo de primera persona (21a–c) como con el de segunda (21d–f). Los procesos de lexicalización, entendida esta como la creación de una unidad lé­xica a partir de una unidad gramatical, han sido descritos por Brinton (2000), Brinton y Traugott (2005) y Buenafuentes de la Mata (2007). En este caso, el verbo se fija en tercera persona de singular del pre­sente de indicativo (abusa) y el posesivo en femenino singular (-a): La abusa de mi abuela hizo una olla de las grandes de locro al medio día y a la tarde se mando unas 9 tortillas a la parrilla.. También somos 30 acá (Twitter, Tucumán, Argentina, 02.02.2021). (20) Una posible explicación de esta nueva creación sería el sustantivo y adjetivo abusadora, con el sentido de ‘persona que se aprovecha de la confianza y la bondad de otra’, pero también como ‘persona que maltrata física o emocionalmente a otra’ (ASALE 2010). En espanol caribeno, la voz adquiere asimismo un significado cercano a ‘persona muy atractiva’ (ASALE 2010). En los ejemplos siguientes (21a-f), la falta de contexto impide in­terpretar correctamente el significado del nuevo adjetivo, pero cree­mos que debe estar en una de estas tres acepciones. En cualquier caso, y esto es lo que interesa en esta ocasión, las dos formas han perdido parcialmente su significado composicional (abusar + posesivo) y han adquirido otros nuevos: (21a) esa fue la mas abusa mia lo reconozco (Twitter, Argentina, 09.10.2012). (21b) maltratadora caprichosa abusa mía, jajajaja sos todo vos (Twitter, 14.11.2015). (21c) Te quiero con el alma y más !!!!!!!!! Abusa mía (Twitter, 13.08.2016). (21d) ya te voy a conseguir una bien abusa tuya (Twitter, Tucumán, Argentina, 20.10.2014). (21e) Vale yo tambien tengo una muy abusa tuya (Twitter, Argentina, 31.12.2015). (21f) jajajajajajajajajajaja la próxima va una abusa tuya vale (Twitter, 30.01.2016). Con esta expresión semilexicalizada tenemos la expresión de los dos actantes del predicado abusar: abusado/-a, con el rol temático de paciente, y «abusa + posesivo», con el rol de agente. 4. Conclusiones En este trabajo hemos descrito, desde la perspectiva de la gramá­tica dialectal, el comportamiento de los complementos argumentales del verbo abusar. Junto a la estructura normativa, con complemento de régimen preposicional (abusar de mí), el verbo admite la alternan­cia con un complemento directo (abusarme) y posesivo (abusar mío), este último presente en el espanol vernáculo de Uruguay, Argentina, Venezuela y República Dominicana. Estos datos, aunque escasos, per­miten observar que el posesivo muestra un comportamiento similar al descrito en estudios previos (Elsig 2017, Pato 2020, Marttinen Larsson y Bouzouita 2018, Casanova 2020, entre otros). En esta construcción «abusar + posesivo», predominan el posesivo de primera y segunda personas (mío, tuyo), no concordados. La escasa aparición del pose­sivo de tercera persona (suyo) se debe, posiblemente, a su ambigüe­dad referencial. Asimismo, se documentan usos pronominales de abusar, también alternantes con un posesivo (se abusa de ti ~ se abusa tuyo), lo que revela el papel transitivizador del pronombre posesivo. Estamos, por tanto, ante una situación inédita de alternancia entre tres complemen­tos argumentales que expresan el mismo rol temático de paciente: abusar + {CR ~ CD ~ CPos}. El verbo alcanza así distintos grados de transitivización, según la integración del complemento: abusarme ‹ mío ‹ de mí. Por último, en este trabajo hemos aportado nuevos datos vincula­dos con la expresión nominal, en los que la forma «abusar + posesivo» ha perdido parcialmente su significado composicional y se semilexi­caliza como adjetivo: la abusa mío. En cuanto al ámbito verbal, en trabajos futuros deberá seguirse profundizando en cuestiones como la gramaticalización de los posesivos (en particular, la extensión del paradigma hacia los plurales, la inamovilidad/flexión de género), así como la participación del posesivo en otras alternancias fuera del ám­bito de la transitividad. Referencias bibliográficas ADESSE 2002 = Base de datos de verbos, Alternancias de Diátesis y Esquemas Sintáctico Semánticos del Espanol, 2002, en línea: http://adesse.uvigo.es/ [fecha de consulta: 21.04.2021], Universidade de Vigo. ASALE 2010 = Asociación de Academias de la Lengua Espanola. 2010. Diccio­nario de americanismos, Madrid: Santillana. BELLO Andrés. 1925[1847]. Gramática de la lengua castellana destinada al uso de los americanos (comentada por Rufino José Cuervo), París: Andrés Blot editor. BENTIVOGLIO Paola, SEDANO Mercedes. 1996. 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In standard Spanish, the predicate is expressed with an oblique argument (abusó de su confianza), while in non-normative Spanish it may become transitive when it takes a [+animate] object: abusó de la persona > la abusó. In Rioplatense and Venezuelan Spanish, there are also pronominal and non-pronominal construc­tions in which the prepositional phrase may be substituted by a possessive pronoun: (te) abusás de mí > (te) abusás mío. By analyzing these construc­tions and the common traits of its complement clauses, I reflect on the transi­tivization processes in contemporary Spanish. Keywords: possessive complements, alternations, transitivization, verb abusar, non-standard Spanish. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Verónica DEL VALLE CACELA Universidad Maria Curie-Sk³odowska, Lublin (Polonia) ORCID https://orcid.org/0000-0002-7791-8253 Revisión de las diferencias y coincidencias entre el lenguaje jurídico italiano y espanol . Nadie puede negar que el campo de la traducción y la interpretación tiene un carácter interdisciplinar, pues el ejercicio de la traducción y la interpretación se practica en numerosos contextos y ámbitos con un mayor o menor grado de especialidad. Posiblemente, uno de los aspec­tos más destacables sea el desempeno de esta actividad en diversos sectores profesionales lo que obliga al traductor o intérprete a contar con conocimientos amplios sobre estos sectores, además de haber adquirido competencias transversales inherentes a la profesión. No obstante, la dificultad que entrana la labor de trasladar un mensaje de una lengua a otra en sectores que han desarrollado, principalmen­te, una terminología en torno a su campo de especialidad, hace nece­saria una revisión y ampliación constante de dichos conocimientos. Del mismo modo, se torna imprescindible las investigaciones orien­tadas a las interferencias entre lenguas afines, pues, a pesar de los estudios existentes, siguen siendo escasos en comparación con otras combinaciones lingüísticas, especialmente desde la perspectiva de los lenguajes de especialidad. En este sentido, no podemos continuar nuestro capítulo sin realizar una síntesis sobre las características de estos lenguajes. Los lenguajes de especialidad han tenido –y tienen– distintas denominaciones: len­guajes especializados, lenguas especializadas, lenguas de especialidad, lenguas para propósitos (o fines) específicos, lenguajes para propósitos (o fines) específicos (Cabré y Gómez de Enterría 2006: 10–11). Esta disparidad a la hora de designar a este tipo de lenguaje deriva, entre otras cuestiones, de la dualidad «traducción» versus «didáctica de len­guas». En este último ámbito, está muy extendido el uso de «lenguaje para fines específicos» que alude a la ensenanza-aprendizaje de las características lingüísticas de un sector profesional (sanitario, turís­tico, judicial) en el que, en multitud de ocasiones, los discentes son profesionales del sector en su país de origen y necesitan obtener los mismos conocimientos en una lengua extranjera para posicionarse mejor en su campo de trabajo o porque van a ejercer esa profesión en otro país cuya lengua no dominan o conocen desde un punto de vista más estandarizado. Por el contrario, los lenguajes de especialidad, como denominación, están más vinculados al campo de la traducción. Debido a que nuestro enfoque se sitúa dentro del sector de la traducción, pro­cederemos a subrayar las particularidades de estos lenguajes. Simplemente la denominación lenguajes de especialidad resulta pro­blemática a la luz de todas las nomenclaturas empleadas hoy en día. Cabré y Gómez de Enterría mencionan en su trabajo que, cuando ha­blamos de «especializados» o «de especialidad», no se tiene en cuenta la «especificidad de la situación ni la de su función» (Cabré y Gómez de Enterría 2006: 11–12). Asimismo, Calvi distingue entre la «dimen­sión horizontal» entendida como un «conjunto de conocimientos que se desarrollan en cada campo del saber» (Calvi 2020 [2009]: 23) y la «dimensión vertical» sobre la que declara que «se relaciona con el conjunto de factores interpersonales e intenciones comunicativas pre­sentes en una determinada situación» (ibidem: 28). Una idea, esta última, presentada en la obra Lingue speciali. La dimensione verticale de Cortelazzo quien procede a establecer dos niveles: Il primo di questi livelli e caratterizzato dal contatto linguistico di­ retto tra i parlanti e da una realizzazione prevalentemente orale (ma se ne hanno anche forme scritte negli appunti a circolazione interna, nelle ordinazioni o prescrizioni parimenti ad uso interno ecc.). La presenza di un contesto situazionale comune, oltre che di ampie conoscenze enci­ clopediche comuni, permette una grande economia verbale. Si riscon­ trano quindi, delle caratteristiche generali della comunicazione infor­ male, delle caratteristiche specifiche, relative al lessico speciale. Il secondo di questi livelli si realiza, in forme parcialmente diverse, nel contatto fra esperto e profano, nella divulgazione attraverso i mass media, nella didattica; ogni volta, cioe, che si tratti di comunicare a pro­posito di argomenti tecnici con parlanti che non dominano (o dominano parzialmente) la lingua speciale (1994: 20–21). Estas palabras de Cortelazzo «parlanti che non dominano o domi­nano parcialmente la lingua speciale» nos sirven para evocar la si­guiente afirmación de Balboni: «se prefiere, por lo tanto, hablar de un continuum de grados de especialización, desde el más restringido hasta el más transparente» (cit. Calvi 2020 [2009]: 30). La especiali­zación puede entenderse por tramos de adquisición, es decir, los cam­pos de especialidad son tan sumamente amplios que, a su vez, tienen un carácter propio que pueden emplearse distintos modos de trasladar dicho mensaje permaneciendo dentro del ámbito en el que tiene lugar. La idea de continuum también es compartida por Cabré y Gómez de Enterría quienes senalan que los lenguajes «constituyen un continuum en el que pueden distinguirse las distintas áreas temáticas, cada una de las cuales posee un lenguaje de especialidad determinado, y su conjunto, el lenguaje de especialidad en general o discurso especia­lizado» (Cabré y Gómez de Enterría 2006: 19–20). A este propósito, Cabré menciona, en estudios anteriores, que se podría hablar de len­guas de especialidad basándonos en tres aspectos: pragmático, funcio­nal y lingüístico (Cabré 1998: 129). Desde el punto de vista pragmático, los lenguajes de especialidad se caracterizarían porque: a) leurs utilisateurs, a la fois du point de vue quantitatif (un sous­ groupe restreint de la communauté linguistique) et qualitatif (un sous­ groupe défini par la profession ou la spécialisation acquise par l’ap­ prentissage); b) les situations de communication dans lesquelles s’actualisent ces langues (situations formelles de type professionnel); c) les fonctions prioritaires que les différents langues de spécialité véhiculent (fondamentalement informatives) (Cabré 1998: 129). Desde el punto de vista funcional, el principal cometido de los len­guajes de especialidad consiste en transmitir información y por consi­guiente, la terminología sirve para designar conceptos en estos cam­pos de especialidad (Cabré 1998: 133). Finalmente, desde el punto de vista lingüístico, se podrían distinguir las siguientes características: – L’aspect sémantique global : il s’agit de textes concis (qui tendent a etre peu redondants), précis (qui tendent a éliminer l’ambiguité) et impersonnels (donc, peu émotifs). – Les éléments qui composent la phrase : le lexique est le niveau le plus important dans cette classe de textes, et, a l’intérieur du lexique, les nominalisations et les formes nominales (en plus des formes ver­bales et adjectivales) tiennent un rôle primordial, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. – L’aspect formel du discours : les langues de spécialité donnent la priorité a l’écrit par rapport a l’oral et se distinguent par l’intégration d’autres systemes sémiotiques dans le texte. (Cabré 1998: 133) Estamos, por tanto, ante un lenguaje «utilizzato, nella sua inte­rezza, da un grupo di parlanti piu ristretto rispetto a quelli che par-lano la lingua base e risponde allo scopo di soddisfare le necessita co­municative di un certo settore specialistico» (Serianni 2007: 80). En otras palabras, el hecho de que los estudios publicados sobre este tema apunten a que se trata de un lenguaje perteneciente o conocido por un grupo determinado de personas nos lleva a plantearnos la dis­tinción entre lengua estándar y lenguaje especializado y cómo esta distinción puede relacionarse con el lenguaje utilizado en el ámbito de la Justicia. Por ello, y dado que el lenguaje siempre está en evolución, nos apo­yaremos en diversos textos jurídicos originales como, por ejemplo, en varias sentencias1 del Tribunal Supremo2 y de la Corte di Cassazione3. Con la ayuda de estos textos, queremos comprobar si siguen dándose las mismas características que, hasta ahora, se le ha otorgado a cada lengua dentro de la especialidad jurídica y si estas difieren o no entre ambas lenguas romances. 1. El lenguaje jurídico Antes de abordar la pertinencia de incluir el lenguaje jurídico den­tro de los lenguajes de especialidad, habría que estipular qué aspectos caracterizan el lenguaje jurídico. Definir este lenguaje es una labor 1 Se trata de un total de 42 sentencias: 21 espanolas y 21 italianas. La mitad corresponden al ano 2016 mientras que las 21 restantes se publicaron entre fe­brero y mayo de 2021. 2 SSTS 673/2016 de 25 de febrero, 613/2016 de 29 de febrero, 663/2016 de 25 de febrero, 641/2016 de 25 de febrero, 640/2016 de 24 de febrero, 781/2016 de 8 de marzo, 798/2016 de 3 de marzo, 769/2016 de 2 de marzo, 796/2016 de 1 de mar­zo, 797/2016 de 1 de marzo, 1601/2021 de 7 de abril, 1319/2021 de 12 de abril, 1388/2021 de 13 de abril, 1696/2021 de 15 de abril, 1381/2021 de 15 de abril, 1392/2021 de 23 de abril, 1711/2021 de 29 de abril, 1582/2021 de 29 de abril, 1575/2021 de 29 de abril, 1705/2021 de 29 de abril, 1576/2021 de 30 de abril. 3 9908/2016 de 3 de marzo, 9964/2016 de 1 de marzo, 9960/2016 de 16 de fe­brero, 9906/2016 de 16 de febrero, 4743/2016 de 10 de marzo, 4699/2016 de 10 de marzo, 4748/2016 de 10 de marzo, 4712/2016 de 10 de marzo, 4735/2016 de 10 de marzo, 4732/2016 de 10 de marzo, 20331/2021 de 2 de marzo, 20617/2021 de 12 de marzo, 20869/2021 de 6 de abril, 20768/2021 de 8 de abril, 21322/2021 de 18 de febrero, 21001/2021 de 16 de febrero, 21475/2021 de 19 de abril, 21508/2021 de 29 de abril, 21495/2021 de 25 de febrero, 21539/2021 de 26 de marzo, 21527/2021 de 12 de mayo. compleja por varios factores que debemos tener en cuenta: a) la ne­cesidad inherente del Derecho de contar con terminología que repre­sente conceptos en las diferentes ramas en las que el Derecho se estructura; b) los usuarios de ese lenguaje: abogados, jueces, personal administrativo, ciudadanos; c) la situación jurídica en la que tiene lu-gar el discurso jurídico (Cabré 1998: 115). Si un lenguaje de especialidad se considera tal por pertenecer a un sector profesional concreto, el Derecho sería ese ámbito en el que tiene lugar el lenguaje jurídico, pues la terminología que se usa en el sis­tema judicial es un requisito necesario para la propia existencia del Derecho (Šarèeviæ 1997: 232). Recordemos que la terminología que se emplea en el ámbito de la Justicia encierra en sí conceptos complejos que solo pueden ser entendidos en el sistema judicial del país en el que se está aplicando esas nociones legales. Será, precisamente, esta rela­ción de «dependencia», la que dificultará la tarea de transferir de una lengua a otra el contenido legal de un determinado concepto debido a que este ha sido creado dentro de una necesidad jurídica que no tiene por qué ser extrapolable a otra realidad jurídica o que solo puede en­tenderse parcialmente en el sistema jurídico de la lengua meta. El segundo factor mencionado es la interacción entre el emisor y el receptor. Debemos considerar que un abogado no se referirá del mis­mo modo a un cliente que a otro abogado. En tal sentido, Cornu declara que «la langue du droit existe parce qu’il n’est pas compris» y conti­núa diciendo que «le fait est que le langage juridique n’est pas immé­diatement compris par un non-juriste. Il n’entre pas d’emblée dans l’entendement de celui qui ne possede que la langue commune. La co­munication du droit se heurte a un écran linguistique» (Cornu 2005: 12). No obstante, y como trataremos más adelante, la lengua estándar no parece ser ajena al lenguaje jurídico. Con esto queremos decir, y llegamos al tercer factor, que no será lo mismo una sentencia que un documento administrativo, ya que el contenido y la estructura de este último son menos complejas porque el ciudadano es normalmente su receptor. Por lo tanto, no prevalece un mismo grado de formalidad. En palabras de Mayoral Asensio (2001: 313) hablamos de diversos «pro­tagonistas» que reciben esa información «a través de vehículos más adecuados a los que corresponden géneros más adecuados y formatos que les resultan más propios» y todo ello eso lo que «determina la ter­minología y la fraseología». Si bien es cierto que esta cuestión nos plantearía la siguiente pre­gunta: .qué entendemos por texto jurídico? Por lo que se refiere a este tema, Cortelazzo declara que: Il testo giuridico, cosi come e definito da questa etichetta, viene in­dividuato dal suo contenuto. L’onere della decisione di cosa sia un testo giuridico si sposta fuori dall’ambito linguistico: deciso cosa sia “giure” ogni testo “specificamente” usato in ambito giuridico e un testo giuri­dico. Una soluzione ineccepibile, ma che puo apparire insoddisfacente al linguista, perché si fonda su considerazioni che trovano la loro ra­dice nella realta extratestuale, e non all’interno del testo (Cortelazzo 1997: 38). Sin embargo, también nos surgiría la problemática de la relación existente entre lenguaje jurídico y lenguaje administrativo, «ya que el segundo puede considerarse una clase especial del primero» (Bordo­naba Zabalza 2020 [2009]: 148). De hecho, en el Libro de estilo de la Justicia (Munoz Machado 2017) se han incluido textos administrativos como parte del conjunto de documentos que puede englobar el len­guaje jurídico. La dificultad a la hora de establecer qué textos pueden encuadrarse en el marco del lenguaje jurídico radica, fundamentalmente, en que «las personas sin un contacto especial con el derecho también hablan de conceptos jurídicos en sus conversaciones informales en la calle» (Mayoral Asensio 2002: 10). Todo aquello que nos envuelve acaba teniendo cariz jurídico. De ahí, nuestro planteamiento sobre la perti­nencia de hablar de la lengua estándar: «gran parte dei termini giuri­dici, come s’e accennato, sono attinti dalla lingua comune; ma si tratta spesso di nozioni che hanno un contenuto diverso (piu ristretto, piu comprensivo o addiritttura diferente) e cio puo ingenerare equivoci» (Serianni 2007: 109). 2. Características generales del lenguaje de la Justicia en italiano y espanol Las particularidades del lenguaje jurídico han sido planteadas y estu­diadas en innumerables ocasiones tanto desde una perspectiva lin­güística: Borja Albi (2000), Cortelazzo y Pellegrino (2003), Pontran­dolfo (2013) o Scarpelli y Di Lucia (1994) como desde la óptica de los juristas: Benedetti (2012) o Cazorla Prieto (2013), por mencionar al­gunos de los trabajos que se han publicado. No obstante, los estudios contrastivos entre la lengua italiana y la espanola son menos prolí­ficas, aunque muy esclarecedoras como las obras de Garofalo (2003) o Sánchez Montero (1996). Por ende, para determinar las semejanzas y diferencias, en ámbito legal, entre estas dos lenguas, debemos re­currir a estudios que tratan ambos idiomas por separado como por ejemplo Alcaraz Varó, Hughes y Gómez (2014), Duarte y Martínez (2000), Mortara Garavelli (2001), Serianni (2007). Como nosotros mismos hemos senalado, cuando se habla del len­guaje jurídico, el foco suele estar en la terminología a pesar de contar con una serie de particularidades morfosintácticas que, en algunos ca-sos, difieren del uso estándar y en otros, es conveniente mencionarlas puesto que se hace un uso excesivo de estas en los textos originales que presentamos. 2.1. Características morfosintácticas 2.1.1. Uso recurrente de perífrasis verbales Las perífrasis verbales siguen la estructura: verbo auxiliar conju­gado junto a un verbo en forma no personal (infinitivo, gerundio o participio) que marca la acción. Estas perífrasis se clasifican, de for­ma general, en perífrasis modales y tempoaspectuales, según recoge la Nueva gramática de la lengua espanola (RAE/ASALE 2010: 535–536) y en lengua italiana en gerundivali, abituali, modali y fasali (Cerrutti 2011). En el contexto que nos ocupa, encontraremos principalmente las perífrasis de obligación. Las estructuras que aparecerán con mayor fre­cuencia son las que combinan el verbo auxiliar «deber» o «haber de» seguido de otro verbo en infinitivo. Sin embargo, también podremos encontrar estructuras como «tener que», «haber que» y similares, que contienen una denotación parecida. Debe rechazarse la pretensión que sustenta el motivo (STS 1576/ 2021); La casación que surge de esta nueva concepción ha de tener un contenido distinto al hasta ahora dispensado por el Tribunal Supremo (STS 1601/2021); Hay que dar la razón al recurrente (STS 1711/2021); Habla sobre una serie de transferencias que se tienen que efectuar en una de las cuentas que gestiona la organización (STS 1601/2021). Igualmente, será recurrente, aunque con menor frecuencia, la apa­rición en espanol de estructuras como «estar obligado a»: La aplicación de atenuantes muy cualificadas para determinados acusados el tribunal estaba obligado a aplicarlas (STS 1601/2021). Asimismo, en italiano tendremos los verbos dovere o potere acom­panados por un verbo en infinitivo que, a su vez, podrá ir seguido de un si enclítico (Mantovani y Pellecchi 2013: 14): Deve desumersi dalle convergenti partecipazione dei collaboratori (sentencia 20331/2021); I primi due ricorsi possono essere esaminati congiuntamente (sen­tencia 20869/2021); Che non puo considerarsi esclusa (sentencia 21322/2021). 2.1.2. Presencia de abundante subordinación Una de las características más sobresalientes del lenguaje jurídico es la sobreabundancia de subordinación. De tal forma que nos encon­traremos repetidamente con párrafos unioracionales sin apenas signos de puntuación. La amplitud de estos párrafos se relaciona con el hecho de que, por ejemplo en las sentencias, se incorporan incontables inci­sos que eviten interpretaciones ambiguas de la ley que se aplica. Para ello, tienden a insertar referencias legislativas que pueden estar re­lacionadas con otras sentencias o con la normativa existente de una determinada materia. Ahora bien, esta intertextualidad no hace sino complicar la sintaxis y a veces, paradójicamente, compromete la com­prensión del texto, que no la objetividad del mismo, especialmente en los textos espanoles en los que apenas existe puntuación y la sintaxis se torna compleja: Y aunque la protección penal que brinda el precepto se materializa sancionando cualquier comportamiento que intencionadamente favo­rezca de una manera significativa y potencialmente eficaz las graves acciones con las que el terrorismo golpea al grupo social, uno de los procederes que el legislador refleja expresamente como delictivo, es el de adoctrinar a otros, así como el comportamiento subsiguiente de cap­tarlos o reclutarlos, esto es, se sancionan como delictivas aquellas ac­tuaciones que aspiren a engrosar, o que permitan extender, el número de partidarios que la organización terrorista concita, así como adies­trar a personas para cometer cualquiera de los delitos de terrorismo comprendido en el Capítulo VII, del Título XXII, del Libro II, del Código Penal, con independencia de que el acto de colaboración alcance el éxito pretendido (STS 1705/2021). Si procedemos a comparar los textos espanoles con textos italianos, comprobamos que, a pesar de existir subordinación, estos últimos son más legibles: Non si intende certo negare significativita ai dati valorizzati dal Tribunale, ma solo sottolineare che avrebbero meritato un maggiore approfondimento con indicazione di elementi o di circonstanze ricava­bili dalla stessa conversazione, il cui contenuto andava illustrato in modo piu completo e preciso, anche riportandone il testo, utile per com­prendere, attraverso le parole e i commenti dei conversanti, le valuta­zioni espresse sulla mancata partecipazione del ricorrente in relazione alla natura provvisoria della decisione assunta. (sentencia 20331/2021). 2.1.3. Participio Con respecto al uso del participio, en el lenguaje jurídico, merece la pena que nos detengamos en algunos aspectos. Cabe destacar tanto su alta frecuencia de uso como la función del participio pasado y del participio presente. Por lo que se refiere al participio presente, la RAE senala que «no existen en el espanol actual participios de presente, abundantes en el espanol antiguo» (RAE/ASALE 2010: 522). Por su parte, Carrera Díaz indica que ciertamente se ha perdido el participio presente en espanol pero con función verbal, mientras que se ha man­tenido con función nominal o adjetival, si bien residualmente (Carrera Díaz 2012: 418). Por lo que se refiere al uso concreto del participio en el lenguaje jurídico, el principal caso es el de ablativo absoluto, herencia del latín y que, como senalan Alcaraz Varó, Hughes y Gómez (2014: 105), su empleo se debe a su concisión y a que su «tono lacónico resulta muy apropiado para la comunicación de normas, instrucciones, procedi­mientos y trámites». Fundamentalmente, su presencia reiterativa en el lenguaje jurídico, en palabras de Sánchez Montero, se debe a que ex­presa «una circunstancia de tiempo anterior a la del verbo principal» que «se refuerza, en ocasiones, con expresiones adverbiales o locucio­nes prepositivas» (Sánchez Montero 1996: 54). Además de este valor temporal, el participio con función de ablativo absoluto también puede tener valor causal (ibidem). Avocado el asunto a Pleno conforme a las normas de reparto vi­ gentes (STS 1711/2021); En lo tocante a la nulidad de la intervención telefónica acordada en la causa principal y de las pruebas de ellas derivadas (STS 1319/2021); Recurrida la anterior sentencia en apelación por el Ministerio Fiscal y por las representaciones procesales de los ahora recurrentes (STS 1388/2021). En lo que concierne a la utilización del participio en italiano, com­probamos que el participio pasado aparece frecuentemente en los tex­tos legales con valor verbal (Garofalo 2003: 175), así como el partici­pio presente. Incluso podrá ser habitual que el participio se anteponga al sustantivo (Serianni 2007: 121). E’ stata ritenuta inoperante (sentencia 21475/2021); Stante il fatto che non e stato trovato in possesso della refurtiva (sentencia 21475/2021); In violazione del diritto di difesa, si come garantito (sentencia 21322/2021). 2.1.4. (Ab)uso del gerundio La presencia de esta forma impersonal del verbo se antoja excesiva en ámbito jurídico. A efectos de nuestra investigación, cabe destacar el uso del gerundio en las siguientes funciones: .La forma durativa, cuando acompana a «estar» u otro verbo equivalente; .La expresión de una acción que acompana a la expresada en la oración principal o coincide con ella; en este caso el gerundio transmite el significado de «a la vez que…»; .El gerundio de posterioridad; .El gerundio del BOE. Se da este nombre a la construcción en la que se otorga al gerundio función adjetiva. Sin embargo, la aceptación del gerundio con estas funciones no im-plica que sean correctas. Como recoge la Fundación del Espanol Ur­gente (FUNDEU)4, no debe usarse el gerundio de posterioridad de acuerdo con la Nueva gramática de la lengua espanola cuando «la ac­ción que denota es posterior a la acción que expresa el verbo prin­cipal» y se sugiere que la acción se indique, por ejemplo, mediante oración coordinada. En nuestro corpus, localizamos algunos ejemplos de uso del gerundio: Su actuación aperturando cuentas con identidades falsas ampara­das en documentos igualmente falsos (STS 1601/2021); Suma de la que se apoderó el encausado destinándola al capital so­cial de la sociedad (STS 1576/2021); Como desde el que de su suficiencia o carácter concluyente, exclu­yéndose la razonabilidad por el carácter excesivamente abierto, débil o indeterminado de la inferencia (STS 1582/2021). En la lengua italiana común, el gerundio normalmente se puede dividir en presente y pasado, aunque el uso de este último no está muy extendido hoy en día. Sin embargo, en lo concerniente al gerundio pre­sente, puede usarse para hablar de situaciones que coinciden en el tiempo, con sentido anterior o con sentido posterior (Serianni 2007). Su empleo en el lenguaje jurídico, sin embargo, será más comedido aunque también está presente en este tipo de lenguaje: Comunque rilevanti, rimanendo disattesi o superati tutti gli altri da tale valutazione (sentencia 20869/2021). 4 Disponible en: http://www.fundeu.es/recomendacion/el-gerundio-con-valor­de-posterioridad-es-incorrecto-825/ (fecha de consulta: 30.04.2021). 2.1.5. Elementos anafóricos Otra característica del lenguaje legal es el uso de la anáfora. Este recurso lingüístico, a nivel jurídico, cumple la función de especificar aquello sobre lo que se está haciendo referencia. De este modo, se pre­tende evitar que la interpretación del texto jurídico sea erróneo. Para ello, se sirve de adjetivos deverbales de participio (González Salgado 2014) entre los que podemos encontrar frecuentemente términos como «ya mencionado», «anteriormente dicho» o bien de una construcción formada por «mismo5» acompanado de artículo: Tampoco se pronunció expresamente sobre los presupuestos de apli­ cación del mencionado precepto, que no le fueron cuestionados (STS 1696/2021); De este modo, el establecimiento de los hechos se constituye como la clave de la bóveda de todo el sistema acusatorio y deben mantenerse de manera sustancial e inalterable, además de deber ser la sentencia congruente respecto de los mismos (STS 1388/2021). En italiano, también se utilizará de manera recurrente la anáfora en el ámbito legal. Los términos más frecuentes son stesso, medesimo, detto, pero también podríamos incluir citato, accennato o los deriva­dos de detto como por ejemplo, el término «suddetto» (Serianni 2007: 283). El uso de estos términos pretende garantizar las referencias anafóricas del texto y, por ende, la referencialidad y la comprensión: Con atto in cui deduce che detto Tribunale era incompetente (sen­ tencia 21539/2021); Inmediatamente sentenza di non luogo a procedere per essere stato l’imputato gia giudicato per il medesimo fatto (sentencia 21495/2021); Attraverso l’acquisizione dei tabulati suddetti (sentencia 21475/ 2021). En este apartado también consideramos que podríamos incluir como elemento anafórico la partícula ne, empleada en italiano estándar con valor pronominal para sustituir a un elemento mencionado con ante­rioridad, entre otros usos6: 5 En lengua espanola, el uso de «mismo» con valor anafórico debe limitarse o no utilizarse, según recoge la Fundación del Espanol Urgente (Fundéu). En su lugar, se recomienda el uso de «demostrativos, posesivos o pronombres perso­nales». Disponible en: http://www.fundeu.es/recomendacion/el-mismola-misma/ (fecha de consulta: 30.04.2021). 6 Véase la entrada sobre la partícula «ne» en la Enciclopedia Treccani para co­nocer todos sus usos: https://www.treccani.it/vocabolario/ne1 (fecha de consulta: 30.04.2021). Ne consegue che della recidiva, per come rispettivamente contestata a ciscun imputato, va tenuto conto ai fini del calcolo della prescrizione. (sentencia 21475/2021); Ma non ne riassume ed esaurisce il disvalore (sentencia 20869/2021). 2.1.6. Voz pasiva Como consecuencia del distanciamiento comunicativo que el len­guaje jurídico procura remarcar, se privilegiará el uso de la voz pasiva en detrimento de la voz activa. El empleo de la voz pasiva confiere al discurso un carácter impersonal. Con respecto al espanol, prevalecerá el uso de la pasiva refleja lo que no excluye el empleo de la pasiva perifrástica: Ya se ha expresado que en este supuesto se hizo creer a la perju­ dicada que la finalidad del contrato era distinta de la que realmente contenía su confusa redacción (STS 1576/2021); Las llaves de este vehículo fueron encontradas en el registro del domicilio (STS 1582/2021); Fueron ejecutoriamente condenados por delito de tráfico de drogas (STS 1582/2021). En cambio, en lengua italiana, podemos decir que la pasiva sigue la estructura de verbo auxiliar acompanado de un segundo verbo o bien, esta se forma a través del si passivanti (Grandi 2011). En el contexto legal, la estructura más extendida es la primera con el uso de los ver­bos venire o essere como verbos auxiliares seguidos de otro verbo en participio: La dove assume che il Pubblico ministero fosse tenuto a tras­ mettere (sentencia 21322/2021); Non direttamente al giudice di cui viene attribuita la competenza (sentencia 21495/2021); Dal quale viene allontanata (sentencia 21527/2021) Preliminarmente si rileva che l’eccezione di tardivita del ricorso per cassazione (sentencia 21539/2021). 2.1.7. El futuro imperfecto de subjuntivo en espanol Posiblemente, el tiempo verbal por excelencia en el espanol jurídico sea el futuro imperfecto de subjuntivo. Se trata de un tiempo verbal que está en desuso en espanol estándar pero que se ha mantenido en el campo legal. De hecho, contribuye poderosamente a dotar de arca­ísmo a los documentos jurídicos. Esta característica la podemos ejem­plificar con la STS 1696/2021: El artículo 354 CP sobre el que se conforma la acción imprudente castiga al que “prendiere fuego a montes o masas forestales sin que llegue a propagarse el incendio de los mismos”; Así mismo, podrá instar la parte, si a su derecho conviniere y hubiere motivo para ello, que se declare la nulidad de todas las actuaciones. Por el contrario, no será este tiempo verbal ni tan siquiera este mo­do el que destaque en italiano jurídico puesto que, en este caso, abun­darán los tiempos en modo indicativo y cuando la estructura así lo requiera, se hará uso del modo subjuntivo. Uno de los tiempos más empleados probablemente sea el presente de indicativo con valor hipotético futuro para subrayar la atemporalidad (Garofalo 2003: 178) de la que se pretende dotar a un determinado texto. 2.1.8. Oraciones introducidas por «que» en espanol o «cui» en italiano Muchas son las oraciones que podemos localizar en los textos jurí­dicos que comienzan con «que» funcionando como nexo conjuntivo, tal y como localizamos en la STS 1576/2021: Que una vez concluido remitió para su enjuiciamiento; Que desde el ano; Que desestimando los recursos de apelación. Su correspondencia, en italiano, la hallaremos en el relativo cui, aunque este será empleado dentro de la oración y no como nexo con­juntivo en el lenguaje jurídico italiano. Algunos ejemplos los encontra­mos en la sentencia 21322/2021: Secondo quanto previsto da alcune circolari ministeriali, di cui si indicano gli estremi; E’ principio indiscusso quello per cui il divieto di intercettazione di conversazioni o comunicazioni dei difensori. En conjunto, comprobamos que teóricamente ambos idiomas com­parten particularidades morfosintácticas parecidas. Ahora bien, en la práctica, la frecuencia de uso de cada una de ellas, así como la función determinada que pueda tener dentro del texto o del discurso jurídico, puede derivar en importantes problemas de traducción. La proximidad lingüística de ambos idiomas favorece las interferencias de la lengua de origen a la lengua meta. Por consiguiente, su afinidad no puede considerarse solo como una ventaja sino también como un obstáculo que, como veremos a continuación, está más presente en el compo­nente léxico. 2.2. Características léxico-semánticas 2.2.1. Polisemia El lenguaje jurídico se caracteriza por el empleo de términos uní­vocos, es decir, por cada concepto existirá un término que represente un solo significado. Por tanto, en principio, no cabría esperar que existiesen términos polisémicos. Sin embargo, sí que podremos encon­trarnos con casos de polisemia (Mata Pastor 2004), es decir, un mis­mo término podrá emplearse con distintos significados dependiendo de en qué rama jurídica se encuadre: derecho civil, penal, adminis­trativo, etc. Por consiguiente, a pesar de que la terminología subya­cente engloba un concepto preciso y unívoco en su rama de especia­lidad, ese mismo término podría tener otro matiz en una rama distinta del derecho. Un ejemplo lo podemos encontrar en espanol con el término «de­tención» que según recoge el Diccionario panhispánico del espanol jurídico7 podrá significar: Derecho procesal: Privación momentánea de la libertad de circula­ción por un motivo fundado y previsto legalmente que permite limitar el derecho que figura en la Constitución, art. 17 y en la ley ordinaria LECrim8, art. 489. Derecho administrativo: Inmovilización de un vehículo por emer­gencia, por necesidades de la circulación o para cumplir alguna norma. También con la palabra «detenzione» encontramos dos significa­dos, según el Dizionario dei termini giuridici de Favata (2013): Diritto civile: Il fatto di detenere materialmente una cosa, senza altra intenzione che quella di tenere la cosa stessa. In genere essa e accom­pagnata dal riconocimento che la cosa che si detiene e di altri (un libro avuto in prestito); ma puo corrispondere ad un interesse proprio giuri­dicamente tutelato (detenzione di un immobile ricevuto in locazione) ed allora si dice detenzione qualificata. Diritto penale: Si indica lo stato di privazione della liberta personale, sia a titolo di custodia cautelare, che di esecuzione della pena della reclusione o dell’arresto. 2.2.2. Tecnicismos Por contar con un ámbito de actuación especializado, podemos ha­blar de terminología entendida por gente lega en la materia. Un ejem­ 7 Disponible en: https://dpej.rae.es/ (fecha de consulta: 30.04.2021). 8 Ley de Enjuiciamiento Criminal. plo es el término «cohecho», como recogen Alcaraz, Hughes y Gómez (2014) y que definen como «delito que comete el que soborna, o pro­cura sobornar, a un juez o funcionario público» (ibidem: 58). No ob­stante, entre los tecnicismos, Serianni (2007: 81) distingue entre tec­nicismos específicos y tecnicismos colaterales. Los primeros son propios de la especialidad mientras que los segundos, los tecnicismos colaterales, son «termini altrettanto caratteristici di un certo ambito settoriale, che pero sono legati non a effettive necessita comunicative bensi all’oportunita di adoperare un registro elevato, distinto dal lin­guaggio comune» (ibidem: 82). Algunos ejemplos de estos tecnicismos colaterales los encontramos en Cortelazzo (2006: 138–139): criminoso (associazione, vicenda), distrattivo (dolo, fatto), ai sensi di, a carico di, entre otros. 2.2.3. Vocabulario común con nuevo significado en jurídico El lenguaje jurídico también ha extrapolado terminología del len­guaje común y le ha conferido un significado jurídico propio que no corresponde, en su totalidad, con el lenguaje estándar. Con esta pre­misa, volvemos a una de las cuestiones planteadas a lo largo del texto y que cuestionaba la pertinencia de que el lenguaje jurídico pudiera ser al mismo tiempo especializado y común. Por ejemplo, tenemos la palabra «actor» que el Diccionario de la Real Academia Espanola9 define como «persona que interpreta un papel en una obra teatral, cinematográfica, radiofónica o televisiva», mientras que en el ámbito legal, según recoge Diccionario panhispánico del espanol jurídico10, se referirá al demandante, con carácter general. Lo mismo ocurre con el italiano donde, por ejemplo, contamos con la palabra «incidente» que la Enciclopedia Treccani11 define, en lengua común, como «avvenimento inatteso che interrompe il corso regolare di un’azione; per lo piu, avvenimento non lieto, disgrazia», y con con­notación jurídica significará «questioni quasi sempre procedurali che sorgono nel corso di un giudizio». 9 El lema Actor en el DRAE: https://dle.rae.es/actor?m=form (fecha de con­sulta: 30.04.2021). 10 El lema Actor en el DPEJ: https://dpej.rae.es/lema/actor-ra (fecha de con­sulta: 30.04.2021). 11 El lema Incidente en la Enciclopedi Treccani: http://www.treccani.it/vocabo lario/incidente2 (fecha de consulta: 30.04.2021). 2.2.4. Binomios y trinomios en espanol Esta, quizás, sea una de las particulares del lenguaje jurídico que no comparten ambos idiomas, pues este fenómeno lo veremos, funda­mentalmente, en sentencias espanolas en las que existirán secuencias de dos o, incluso, tres sustantivos, adjetivos, verbos o adverbios cuya función consiste en reafirmar la idea que se pretende expresar. En la mayoría de los casos, estos binomios o trinomios (Andrades 2013) corresponderán con grupos de palabras relacionadas entre sí, pero también localizaremos otros con significados opuestos, lo que, a priori, puede crear cierta ambigüedad. Este último caso rompe, aparente­mente, la univocidad característica del lenguaje jurídico. No obstante, la supuesta oposición de estos términos sirve para aclarar de manera inequívoca el contenido del discurso. Algunos ejemplos son: Debemos revocar y revocamos Para usar, poseer y disfrutar En nombre y representación Debemos absolver y absolvemos Debemos condenar y condenamos Suprimimos y dejamos sin efecto. 2.2.5. Abundancia de adverbios acabados en -mente Entre los adverbios, cabe destacar en este ámbito la utilización pro-fusa de aquellos que acaban con el sufijo -mente (Mata Pastor 2010). En relación al uso de los adverbios acabados en -mente en espanol, debemos recordar que cuando dos adverbios acabados en -mente se emparejan, el segundo adverbio será el que lleve el sufijo. Una carac­terística que no comparte la lengua italiana que también emplea ad­verbios acabados en -mente, pero que deberá mantener dicho sufijo en todos sus términos. A propósito de su función dentro del lenguaje jurí­dico, Landone senala que: Parecen confirmar la búsqueda de precisión y claridad por parte del legislador (ya que el adverbio en -mente aparece en el articulado con una función modal de focalización); por otro lado, sugieren que el le­gislador recurre a una calculada imprecisión (con adverbios en -mente desfocalizadores) para dejar espacio interpretativo a quienes deberán aplicar la norma (Landone 2013: 101). De ahí que el empleo de estos adverbios esté tan extendido en los documentos jurídicos, como podemos ver en estos ejemplos obtenidos de nuestro corpus. STS 1582/2021: Ni es exigible una condena previa por esos delitos, ni es exigible una especificación con la que, además, normalmente no se contará; espe­cialmente en materia de tráfico de drogas (si el delito se descubrió y abortó, la sustancia habitualmente habrá sido intervenida y no se producirá ganancia blanqueable alguna), pero también en otros cam­pos; No permite una nueva valoración de la prueba documental en su conjunto sino que exclusivamente autoriza la rectificación del relato de hechos probados para incluir en él un hecho que el tribunal omitió erróneamente declarar probado. Sentencia 21475/2021: Il giudice non puo utilizzare ai fini della decisione prove diverse da quelle legittimamente acquisite al dibattimento; Che detti atti possono essere acquisiti, e conseguentemente uti­lizzati; Attesa la natura sostanziale di tale norma che e diretta alla ricerca della verita, indipendentemente dalle vicende processuali; Delle prove andate disperse fortuitamente. 2.2.6. Nominalización Una característica muy extendida en los lenguajes de especialidad es la presencia desmesurada de sustantivos y el lenguaje jurídico no es una excepción, al contrario tiende a ser un lenguaje nominal. Tanto el espanol como el italiano jurídico optan por utilizar estructuras con sustantivos o adjetivos en lugar de emplear alguna forma verbal que pueda sintetizar la idea que se quiere desarrollar o que, incluso, po­dría simplificar la lectura del documento, ya que la nominalización favorece la redacción de oraciones extremadamente amplias. La pre­sencia de este fenómeno se corresponde con la opacidad de este len­guaje en lugar de favorecer su claridad. Dichas derivaciones12 se forman, por ejemplo, con los sufijos -ción, -ión, -al, -able, -dad y -ado en espanol: Al analizar la trascendencia de la ocultación de los datos que resul­ten relevantes sobre la credibilidad de los testigos de cargo, recogió que el control sobre la oportunidad del acceso de la información corres­ 12 Véase Hernando Cuadrado (1996) para profundizar sobre esta cuestión. pondía al Tribunal de primera instancia, pues a él atanía valorar la declaración de la prueba testifical y ponderarla con el resto de las pruebas aportadas (STS 1388/2021). En italiano, la forma de nominalización (Fiorentino 2011) que nos atane se forma a través de los sufijos -aggio, -agione/-igione, -anza/ -enza, -io, -mento, -tura y -azione: Mentre assolutamente illogico e l’ulteriore passaggio argomenta­tivo del provvedimento impugnato che afferma che non risulta d’al­tronde che sia intervenuta una decisione del competente organo giu­diziario che abbia ravvisato la indicata incompabilita (sentencia 21508/ 2021); Un problema di motivata selezione dei dati istruttori utili alla ricos­truzione della realta, rispetto alla quale ben altra specificita deve assis­tere il motivo di doglianza (e comunque senza potersi tradurre in una rilettura delle risultanze) (sentencia 20869/2021). 2.2.7. Verbo vacío acompanado de sustantivo Precisamente, la constante presencia de la nominalización deriva en que, incluso, las estructuras verbales tengan que ir acompanadas de sustantivos. Denominándose a este tipo de verbos como «vacío» —también llamado «verbo de apoyo» o «verbo soporte»—, ya que se trata de un verbo carente de significado por sí mismo, pues como acabamos de mencionar, el sustantivo que lo acompana es el que lleva el peso de la acción. Estos verbos suelen ser sinónimos parciales de «hacer», «decir» o «tomar» (Alcaraz, Hughes y Gómez 2014: 30) y, en algunos casos, pueden ser sustituidos por verbos plenos, aunque, se­gún Castillo Pena (2013: 94): «no siempre hay un verbo pleno com­pletamente equivalente o bien que el verbo equivalente no siempre es la base derivativa del sustantivo o que, por último, no hay verbo con el que establecer la paráfrasis». Algunos ejemplos son: Que se diera traslado de los mismos Presentó demanda de juicio ordinario En nuestro corpus, hemos localizado otros ejemplos: La sala lo admitió a trámite (STS 1582/2021) Presentare una denuncia (sentencia 20869/2021) Proporre ricorso (sentencia 21001/2021) 2.2.8. Abreviaturas y acrónimos Las abreviaturas y los acrónimos se caracterizan por acotar las pa­labras para economizar la escritura. En el caso de las abreviaturas se pueden realizar por apócope (D. por Don o ref. por referenza) o por síncopa (dott.ssa por dottoressa o izq. por izquierda) (Sánchez Mon-tero 1996: 139). El campo jurídico no está exento de estas particularidades. Los do­cumentos legales, en ambos idiomas, estarán repletos de abreviaturas o de acrónimos que, en incontables ocasiones, podrán estar relaciona­dos con la propia legislación y bien, con la denominación de distintas instituciones: STS: sentencia del Tribunal Supremo Art: artículo / articolo CE: Constitución Espanola LEC: Ley de Enjuiciamiento Civil LECrim: Ley de Enjuiciamiento Criminal PM: Pubblico Ministero PQM: Per questi motivi Cod. Proc. Civ: Codice di procedura civile Cod. Proc. Pen.: Codice di procedura penale c.c.n.l: Contratto collettivo nazionale di lavoro Cass: Cassazione 2.2.9. Latinismos La afinidad lingüística entre el italiano y el espanol proviene del hecho de que ambas lenguas son «herederas» del latín. Esto conlleva no solo al uso de latinismos en la lengua común sino que han perdu­rado también en el lenguaje jurídico dado que «la lingua di quel di­ritto romano che sta a fondamento dei diritti europei (con l’eccezione rilevante di quello inglese)» (Serianni 2007: 118). De hecho, Alcaraz, Hughes y Gómez senalan que los latinismos podrían clasificarse en 1) latinismos crudos que mantienen su forma original, 2) en palabras derivadas cuyo uso es exclusivamente jurídico y 3) en prefijos latinos que sirven para formar nuevos términos en Derecho (Alcaraz, Hughes y Gómez 2014: 32). A pesar de que, como acabamos de mencionar, los latinismos están presentes en ambas lenguas, la supervivencia del latín no será la mis-ma en espanol que en italiano, al menos por lo que al lenguaje jurídico se refiere, debido a que estos latinismos pueden emplearse en ambos idiomas o solo en uno de ellos. Dicho de otro modo, algunos latinismos han quedado en desuso en alguna de las dos lenguas o bien, la evolu­ción de estos idiomas ha permitido encontrar una alternativa dentro de la propia lengua para expresar la idea. Algunos ejemplos de latinis­mos que podemos encontrar son: nomen honoris, de cuius, post mortem de, nobilitas et familiarum dignitas, exequátur, in fraganti, ex lege, con­dicio sine qua non, entre otros. Además, en nuestro corpus espanol hemos detectado: Factum (STS 1576/2021) Juris (STS 1582/2021) Quantum (STS 1582/2021) Reformatio in peius (STS 1696/2021) Ratio decidendi (STS 1711/2021) Mientras que en las sentencias italianas hemos localizado: Ratio decidendi (sentencia 20617/2021) Ius excludendi (sentencia 21322/2021) In peius (sentencia 20768/2021) Iure sanguinis (sentencia 21322/2021) 2.2.10. Anglicismos y galicismos13 También, debido a la existencia de nuevas realidades jurídicas, en­contraremos en ambos idiomas vocabulario procedente principalmente del inglés por considerarse una lengua vehicular en muchos campos de especialidad. Algunos ejemplos son: marketing, know-how, leasing, stalking, common law, boicot, etc. Sin embargo, también podremos encontrar léxico proveniente del francés como «chantaje» (chantage), «fuerza mayor» (force majeure) o «a título oneroso» (a titre oné­reux)14 . 3. Problemas de traducción en ámbito jurídico Tras haber apuntado brevemente aquellos aspectos que se presen­tan en nuestro corpus y que son algunas de las características que dan forma al lenguaje jurídico, debemos adentrarnos en algunos aspectos que obstaculizan el ejercicio de la traducción entre lenguas afines. A lo largo del apartado anterior, hemos afirmado que las dificulta­des con respecto al encargo de traducción al que se enfrenta un pro­ 13 Luca Serianni los engloba dentro de la forma genérica «forestierismi» en su obra Italiani scritti (2007: 118). 14 Ejemplos tomados de Alcaraz, Hugues y Gómez (2014: 38–40). fesional especializado en traducción jurídica no tienen como único foco la terminología, puesto que hay particularidades morfosintácticas que calcaremos del italiano al espanol y viceversa. Se trata de un acto casi «inevitable» tanto en cuanto ambos idiomas, a priori, parecen compartir infinidad de aspectos lingüísticos. De hecho, es frecuente que las personas que se inician en una de estas dos lenguas teniendo como lengua materna la contraria o bien, personas de L1 italiano o espanol que simplemente escuchan estos idiomas como LE, caigan en el error de pensar que la proximidad lingüística entre ambas les facilitará el aprendizaje o la comprensión la una de la otra. Sin em­bargo, a medida que el estudio de la lengua avanza y que el discente se sumerge aún más en la cultura de la lengua meta, reconoce que esa afinidad que inicialmente vio como algo favorable, se vuelve en su «contra». Esto se debe a que la frecuencia de uso de los fenómenos lingüísticos no coincide en su totalidad y que términos aparentemente idénticos, incluso en su significado, no lo son puesto que hay un matiz diferenciador que hace que se empleen en otros ámbitos que no se aplican en la otra lengua. Esta parcialidad es la que realmente provoca los calcos (sintácticos, semánticos, morfológicos, etc.) puesto que am-bas lenguas lo que comparten son más equivalencias parciales que totales. Esta parcialidad se detecta, principalmente, en la terminolo­gía. Por ejemplo, el verbo rilevare en italiano puede, a priori, hacernos pensar en el verbo relevar en espanol y sin embargo, en los siguientes ejemplos15 comprobamos cómo no encuentran equivalencia: 1) con si­gnificado de «notar»: Abbiamo rilevato la presenza di molti stranieri alla conferenza, 2) con significado de «destacar»: Nell’articolo il gior­nalista rilevava le cause piu importante del declino della letteratura attuale, 3) con el significado de «adquirir»: In Europa non ci sono molti imprenditori che possano rilevare una societa industriale. Sin embargo, y como hemos mencionado, también hay aspectos morfológicos y sintácticos a tener en cuenta. Volviendo al tema de la traducción jurídica, gracias a nuestro corpus comprobamos que el principal obstáculo a este respecto es la frecuencia de uso. Si nos cen­tramos en el participio, podemos comprobar que mientras en las sen­tencias italianas que hemos analizado se utiliza indistintamente el participio presente y pasado, en las sentencias espanolas será este último el más empleado. Esto no quiere decir que podamos cambiar un participio de la lengua de origen por otro en la lengua meta, ya que será necesario comprobar la estructura y la función que dicho parti­cipio desempena en el texto para tomar una decisión al respecto. 15 Los ejemplos se han tomado del artículo de Luque Toro y Medina Montero (2016: 134). Asimismo, también hemos hablado del uso de que como nexo con­juntivo y que, en el caso del italiano, este uso simplemente se omite, es decir, en nuestras sentencias no hay ejemplos de que use la partí­cula cui como nexo, sino como relativo. Por otro lado, hemos senalado que ambos idiomas usan frecuente­mente perífrasis verbales, principalmente las que expresan obligación. No obstante, en las sentencias espanolas hemos localizado un uso des­tacable del verbo venir acompanado del gerundio: viene exigiendo (STS 1582/2021), viene declarando (STS 1601/2021). En las sentencias ita­lianas no hemos localizado ninguna perífrasis verbal aspectual conti­nuativa de este estilo. No obstante, deberemos prestar atención al hecho de que en las sentencias italianas sí aparece el verbo venire acompanado de participio para formar la pasiva: vengono liquidate (sentencia 20869/2021). Igualmente, otra perífrasis que encontramos en las sentencias espanolas está formada por el verbo quedar seguido de participio: quedando conclusos, queda condicionada (STS 1696/2021). Una estructura similar localizada en las sentencias italianas podría ser el verbo rimanere acompanado de participio. Sin embargo, solo hemos localizado un ejemplo en nuestro corpus: rimanendo disattesi (senten­cia 20869/2021). Con respecto a las características propias del espanol jurídico, nues­tro corpus ha puesto de manifiesto que el uso del gerundio es muy amplio en espanol, mientras que en italiano se utiliza pero en menor medida y que, a pesar de que el tiempo verbal más significativo del espanol jurídico es el futuro imperfecto de subjuntivo, este no se em-plea en exceso y cuando lo hace, suele ser por las referencias a textos normativos como el código penal. Esto nos sugiere que su presencia en los textos normativos será más amplia y habitual que en las sentencias dictadas hoy en día. Además, no se trata de un tiempo verbal que po­damos encontrar en italiano jurídico ya que este optará por los tiem­pos de indicativo. En nuestro corpus, hemos detectado que el más em­pleado es el presente. También cabría mencionar que una característica, a menudo, en­marcada en el lenguaje jurídico es la omisión del artículo determinado. Este aspecto no lo hemos hallado en los documentos analizados en ninguna de las dos lenguas estudiadas. Por el contrario, hemos detec­tado su correcta utilización en todas las sentencias de 2021. Sin em­bargo, sí hemos percibido su ausencia en las sentencias espanolas de 2016 como, por ejemplo, «contiene plantillas de contratos de compra­venta» (STS 613/2016). En las italianas, no hemos notado tal omisión. De hecho, hemos realizado una comparativa entre las sentencias de 2016 y las de 2021 para constatar si, a pesar de que solo existe un periodo de cinco anos de diferencia entre ambos grupos, conservaban las mismas características. El resultado de este breve análisis apunta a que las sentencias más recientes, en ambos idiomas, cuentan con una mejor sintaxis y hay un mayor uso de elementos de puntuación lo que permite que los textos sean más legibles. No obstante, las carac­terísticas mencionadas subsisten también desde la perspectiva léxica. Por ejemplo, ambos idiomas emplean latinismos que podrán coincidir o no, es decir, el espanol y el italiano no han mantenido los mismos términos latinos ya que, como hemos ejemplificado anteriormente, algunos de los hallados en las sentencias espanolas no se encontraban en las sentencias italianas y viceversa. Sin embargo, otras sí eran compartidas por ambos sistemas jurídicos. Aunque hayamos hecho especial énfasis en las cuestiones morfosin­tácticas, la terminología jurídica es uno de los grandes obstáculos cuando debemos traducir un texto debido al contenido legal que en­vuelve cada concepto, independientemente de la afinidad lingüística entre la lengua de origen y la lengua meta. Por consiguiente, si existen divergencias en la lengua común donde, por ejemplo, los falsos amigos parciales nos hacen perder informa­ción, cabe esperar que en un lenguaje especializado como el jurídico, también podamos enfrentarnos a términos homógrafos o cognados por trabajar con dos lenguas afines que, asimismo, comparten un sistema judicial y jurídico similar. Recordemos que ambos países, Italia y Es­pana, se enmarcan dentro del derecho continental y que los sistemas jurídicos evolucionan con las necesidades legislativas de un país. Esto quiere decir que, a pesar de todos los puntos en los que, en apariencia, ambos idiomas son coincidentes, también chocan pues cada país cuenta con una historia y elementos culturales diferenciadores. Por ello, el traductor jurídico que trabaje con el par de lenguas italiano y espanol tendrá muchos inconvenientes para trasladar el mensaje y será inevi­table la presencia de calcos. A modo de conclusión, los estudios que se han planteado en rela­ción con lenguas romances como el italiano y el espanol dentro de un campo de especialidad —el jurídico— tienden a centrarse en aspectos más formales o no se terminan de desarrollar investigaciones sobre fenómenos concretos. En este artículo, nuestra pretensión ha sido la de insistir en la necesidad de contar con más investigaciones en torno a las lenguas con proximidad lingüística, ya que los problemas a los que se enfrenta el traductor en el campo jurídico son incalculables. Estos pueden ir desde aspectos formales de la lengua como la gra­mática, la morfología o el léxico a otras cuestiones más complejas, si cabe, como la influencia simbiótica entre la lengua estándar y el len­guaje jurídico, el conocimiento del funcionamiento del sistema jurí­dico y de la traducción o incluso de la interpretación. 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En línea: https://www.treccani.it/ (fecha de consulta: 30.04.2021). Abstract Review of the differences and coincidences between the Italian and Spanish legal language Despite the geographical proximity and historical relationship that have connected Spain and Italy, linguistic studies focusing on these two languages according to translation studies have been especially related with more general aspects. It is true that we can find several studies on legal translation, although they are still scarce comparing them with other linguistic combinations or considering the different contexts in which the task of translation can be developed with the pair of languages Italian-Spanish. With this article, we would like to compare the characteristics of the legal discourse in both languages and, subsequently, to highlight the difficulties that the translator or interpreter working with this pair of language must tackle. Keywords: related languages, legal language, standard language, trans­lation, legal sentence. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Raúl FERNÁNDEZ JÓDAR Universidad Adam Mickiewicz de Poznañ (Polonia) ORCID https://orcid.org/0000-0002-5173-5897 La adquisición del léxico del insulto en L2 . 1. Introducción Es de sobra conocido por todos los que nos dedicamos a la ensenanza de una L2 que la lengua y la cultura no deben tratarse como elementos ajenos, y que centrarse exclusivamente en el desarrollo de la compe­tencia lingüística no es suficiente para manejarse plenamente en nin­gún idioma. Por lo tanto, en el proceso de ensenanza y adquisición no se debería dejar de lado la competencia intercultural ni pragmática para lograr que los aprendices se familiaricen con modelos culturales dife­rentes a los propios. Así, no solo se usarían unas estructuras correc­tas desde el punto de vista gramatical, sino también se sabría qué com­portamientos lingüísticos son naturales en una situación determinada. Según Byram et al. (2002: 10), el desarrollo de la competencia in­tercultural en la ensenanza de lenguas persigue fomentar los siguien­tes puntos: • capacitar a los aprendices para interactuar con personas de otras culturas; • facilitarles comprender y aceptar a personas de otras culturas; • facilitarles darse cuenta de que se trata de una interacción enri­quecedora. Así, se considera que el aprendizaje de una L2 junto con su cultura debe permitir a los aprendices asumir la existencia de diferentes mar­cos culturales, los cuales, por una parte, rigen ciertas pautas lingüís­ticas que se deben conocer (por ejemplo, la cortesía) y, por otra parte, también permite que los aprendices tengan una visión más amplia y completa de la propia cultura y lengua materna. Todo esto convierte en fundamental que en la clase de L2 se mues­tren las diferencias y similitudes entre culturas y lenguas. Sin em­bargo, a pesar de toda esta importancia que se le concede a la compe­tencia pragmático-cultural, el registro coloquial y más en concreto el léxico del insulto, suelen quedar aparentemente al margen, dejando que su aprendizaje se lleve a cabo principalmente durante la inter­acción en contextos reales con personas para las que la L2 sea L1, me­diante transferencia de la L1 y, ocasionalmente, en contextos educati­vos formales. En la presente investigación pretendemos mostrar cómo influyen dichas variantes en el proceso de adquisición del léxico del insulto, concretamente en el caso de aprendices polacos de espanol como lengua extranjera. 2. Sobre el léxico del insulto Según el DLE, insultar significa “[o]fender a alguien provocándolo con palabras o acciones” (DLE 2020: s.v. insultar). Aunque, como bien senala la definición, la capacidad de insultar incluye las acciones, en la presente investigación nos centraremos en el insulto lingüístico, el utilizado en la comunicación verbal. Se trata de un fenómeno de carácter universal que puede acompa­nar a nuestra comunicación. En todas las culturas y lenguas encontra­mos términos que conllevan una finalidad insultante. Sin embargo, hay que tener en cuenta el hecho de que el léxico del insulto es un elemento social y variable. Dicho de otra forma, la carga despectiva asociada a un vocablo puede variar a lo largo del tiempo, del espacio y de la clase social. Una palabra puede dejar de ser ofensiva por di­ferentes motivos, lo que puede conllevar una variación en forma de refuerzo morfológico (más adelante comentaremos el caso de la serie mariquita/marica/maricón/mariconazo) o simplemente la aparición de una nueva palabra. El uso del léxico del insulto depende de diferentes factores como el nivel sociocultural, la edad y el género del hablante, el contexto comu­nicativo, etc. (Briz Gómez 1996). De esta manera, una palabra o una expresión puede considerarse por una parte de los hablantes como insultante, lo que puede no depender de la palabra en sí, sino del con­texto, del uso de dicha palabra o de las intenciones de los hablantes. El léxico del insulto, además, se enmarca en una tradición cultural, la cual, si no se comparte, puede desembocar en malentendidos. Es decir, debemos entender que el léxico del insulto es universal, pero no la forma en la que se percibe cada uno de sus elementos. Se recurre al léxico del insulto no con un único motivo, sino que puede tener diferentes funciones. Por una parte, podemos usar el in­sulto como recurso puramente ofensivo y por lo tanto con una gran carga negativa; pero, por otra parte, el léxico del insulto también re­fuerza actos en los que destacan la proximidad y la afectividad entre los hablantes. Dentro de esta proximidad y afectividad, el insulto in­cluso puede aparecer con valor encomiástico, de alabanza o admira­ción. Gavino Rodríguez (2008: 87) senala respecto al uso del léxico del insulto con carga positiva que “(l)a pérdida de agresividad verbal de los insultos tiene en el habla coloquial dos funciones principales: 1) es un recurso con el que se establece mayor proximidad, y 2) sirve para hacer informales las situaciones comunicativas”. En nuestro análisis nos centraremos en palabras pertenecientes al léxico del insulto referentes a los ámbitos del intelecto y la sexualidad, e intentaremos analizarlas en su valor intrínseco, dejando de lado cualquier contexto. 3. Aspectos y recomendaciones generales en cuanto a la ensenanza del espanol coloquial y el léxico del insulto Desde el punto de vista de la didáctica del espanol como lengua ex­tranjera se ha tendido a no explicitar la ensenanza del registro colo­quial y mucho menos del léxico del insulto, obviando de esta manera que su ensenanza y aprendizaje permiten desarrollar la comprensión de la realidad con la que se encuentra cualquier usuario de una len­gua. Así, aunque se suele recomendar el uso de materiales reales, y más a medida que se avanza en el aprendizaje, estos no suelen in­cluir muestras que se podrían encontrar en una producción propia del registro coloquial. En la ensenanza en el contexto de la educación superior se acentúa todavía más si cabe esta omisión al centrarse en usos académicos, a pesar de que inevitablemente los aprendices entrarán en contacto con el registro coloquial. Recordemos que en el Marco Común Europeo de Referencia para las lenguas (2002) se destaca el desarrollo del re­gistro formal y académico en los niveles superiores. En todo caso, parece obvio que se debería proporcionar a los apren­dices las herramientas necesarias para manejarse en los diferentes registros, tanto en la producción como en la comprensión de textos. Si un aprendiz concluye su proceso de aprendizaje formal sin ser cons­ciente de que las diferencias entre los registros van más allá del lé­xico, significará que la ensenanza no habrá sido tan efectiva como debería haberlo sido. Por ello, debemos tener en cuenta los siguientes puntos: • El registro coloquial aparece desde el principio del proceso de en­senanza. Como mostramos en Fernández Jódar (2020), desde el inicio de la ensenanza se recurre, por ejemplo, a pro-verbos1 por su rentabi­lidad. En los niveles inferiores se prefiere el aprendizaje de verbos que puedan utilizarse con un amplio número de significados en vez de aprender palabras que corresponden a niveles superiores. Cuando se alcanzan dichos niveles, se amplía el léxico para que sea acorde al registro formal. Sin embargo, los pro-verbos que se adquieren en un principio corresponden al registro coloquial para los nativos, hecho que escapa a los aprendices de una lengua extranjera, quienes perci-ben estos verbos como neutros. Es por ello que debemos concienciar a los aprendices que alcanzan el nivel C de que existen ciertos elemen­tos que corresponden al registro coloquial, aunque los perciban como neutros. • Es en este nivel C en el que también deberíamos introducir la en­senanza del registro coloquial de manera sistemática o generalizada, lo cual no se contrapone con la introducción parcial de contenido léxico en niveles inferiores. Introducir el registro coloquial de forma minuciosa en niveles inferiores podría provocar que este fuera perci-bido de forma neutra, tal y como ocurre con los pro-verbos. Cuando nos referimos a la introducción del registro coloquial, alu­dimos no solamente a cuestiones de vocabulario, sino a otras caracte­rísticas como las palabras ómnibus, marcadores del discurso, estrate­gias conversacionales, etc. Cabe anadir que no deberíamos omitir la ensenanza del léxico del insulto, ya que, en caso de hacerlo, su adqui­sición se vería claramente influida por la lengua materna o por el eventual contacto con la lengua segunda en contextos no formales. Así, por ejemplo, deberíamos tener en cuenta que en espanol la fuerza ilocutiva de ciertos vulgarismos ha ido variando con el tiempo y no tiene por qué coincidir con la fuerza ilocutiva que tenga un término en polaco aparentemente equivalente. De hecho, ni siquiera tiene que ser igual en las diferentes variedades del espanol. Todo lo cual podría pro­ 1 Como vimos en Fernández Jódar (2020) los pro-verbos se enmarcan dentro de las palabras comodines, denominadas también como pro-forma o palabras óm­nibus, las cuales, por su significado difuso, sustituyen polisémicamente a amplios grupos de palabras y, según Gómez Torrego (1995: 186–191), deben ser utilizadas exclusivamente en el registro coloquial. vocar que nuestros aprendices de espanol se encontraran en situacio­nes en las que una palabra usada en una L2 pueda ser percibida como neutra por el aprendiz, mientras que para los nativos sea tenida por un vulgarismo, o viceversa. 4. Análisis del léxico del insulto según su reconocimiento y percepción 4.1. Metodología El aspecto teórico de la metodología utilizada para estudiar los fac­tores que influyen en la adquisición del léxico del insulto ha sido ex­puesto con detalle en Fernández Jódar (2021) y previamente ejempli­ficado en Fernández Jódar (2019a, 2019b, 2019c y 2020). En pocas palabras, podríamos afirmar que nuestro objetivo es res­ponder a las siguientes preguntas: 1. .Conoce el aprendiz el significado de un determinado recurso de la lengua? (conocimiento) 2. .Puede el aprendiz determinar si dicho recurso es propio del registro formal o del coloquial? (reconocimiento) 3. .Hasta qué punto puede el aprendiz precisar si un recurso es más o menos formal o más o menos coloquial? (percepción) Para lograrlo, nos basamos en encuestas similares a las pruebas de evocación, en las que se pide a los hablantes que evalúen la aceptabi­lidad o gramaticalidad de ciertas construcciones. En nuestra investi­gación, sin embargo, el hablante debe evaluar ciertos elementos pro­puestos, vinculados en este caso con el léxico del insulto, y situarlo en una escala que va desde -5, lo que equivaldría a un grado máximo de coloquialidad, a 5, equivalente a un grado máximo de formalidad, siendo el 0 (medio punto por encima o por debajo) un valor neutro. En estas encuestas la evaluación por parte de los hablantes se rea-liza sin ningún tipo de contexto que modifique su visión del elemento evaluado. Esto se debe a que la intención no es analizar la influencia de un contexto sobre un elemento, sino el valor intrínseco que se le otorga a dicho elemento. Debemos hacer aquí hincapié en que no estu­diamos actos de habla, sino registros, los cuales se dan en cualquier acto de habla. Los elementos del léxico del insulto que vamos a analizar se refie-ren a la baja capacidad intelectual y a la sexualidad. Dejaremos de lado en esta ocasión otros vocablos referidos a la locura, al comporta­miento o a rasgos físicos como la fealdad, la gordura o la altura. Las encuestas se han realizado a un total de 77 sujetos, todos ellos estudiantes universitarios: 28 aprendices polacos de espanol como len­gua extranjera (nivel C1) que han realizados estancias Erasmus en Espana, 40 aprendices polacos de espanol como lengua extranjera (ni-vel C1) que nunca han realizado estancias superiores a las dos sema­nas en países de habla espanola y 9 nativos espanoles que forman el grupo de control. 4.2. Intelecto Insultos referidos a la baja capacidad intelectual podemos encon­trar de tipo general como tonto, estúpido, necio, lelo, etc. Sin embargo, como senala Gavino Rodríguez (2008: 87), también los encontramos en referencia a objetos (ser un cencerro, un panoli, un zoquete, etc.), a vegetales (alcornoque, melón, etc.), a animales (bestia, animal, burro, asno, besugo, etc.) o al cuerpo humano (ser duro de mollera, no tener dos dedos de frente, tonto del culo, etc.). 4.2.1. Serie tonto/estúpido/idiota/imbécil A pesar de la gran variedad de insultos relacionados con el inte­lecto, nos hemos centrado en el análisis de los datos obtenidos de la serie tonto/estúpido/idiota/imbécil, ya que estos son posiblemente los que tengan una mayor frecuencia de uso, tanto en espanol como en sus equivalentes polacos. El DLE define tonto en su primera acepción, la cual no aparece mar­cada como coloquial ni como insulto, de la siguiente manera: “Dicho de una persona: Falta o escasa de entendimiento o de razón” (2020: s.v. tonto). El insulto estúpido aparece definido como “[n]ecio, falto de inteligencia” (2020: s.v. estúpido) y tampoco aparece senalado como coloquial ni insulto. Ambos se traducen al polaco como g³upi. De en­trada, cabe suponer que esta traducción al polaco, en la que estos tér­minos aparecen como equivalentes, puede tener influencia en la per­cepción que se tenga de estos términos en espanol. El término idiota es definido por el DLE como “[t]onto o corto de entendimiento” (2020: s.v. idiota) y en este caso sí que se anade la información de que es usado también como insulto. En polaco se tra-duce como idiota/idiotka, en masculino y femenino respectivamente. Esta similitud en la forma evitaría que apareciera la dicotomía ante­rior a la hora de usarlo, ya que, en principio, un aprendiz polaco de espanol como segunda lengua lo percibiría tal y como lo percibe en su lengua materna. Evidentemente, como comentamos anteriormente, el hecho de que una palabra coincida formal y semánticamente en dos lenguas distintas no significa que tengan la misma carga ofensiva, como comprobaremos en el posterior análisis de los datos. Finalmente, el término imbécil es definido como “[t]onto o falto de inteligencia” (2020: s.v. imbécil) y también se anade la información de que puede ser usado como insulto. Existe el equivalente polaco imbecyl, aunque su frecuencia de uso es menor por tratarse de una palabra algo obsoleta y arraigada en el estilo literario. Curiosamente, aunque todas las definiciones hacen referencia a la falta o escasez de inteligencia o entendimiento, no todos los términos aparecen marcados como insultos, lo cual puede llevarnos a pensar que exista quizá una diferente percepción de estos términos en cuanto a su carga de coloquialidad, a pesar de no haberse explicitado en el diccionario. Pasando al análisis de los datos obtenidos, lo primero que cabe men­cionar es que el 100% de los aprendices polacos conocían los cuatro términos, lo que no debería sorprendernos. Otros términos no analiza­dos aquí no arrojan datos tan elocuentes, como, por ejemplo, respecto a necio, conocido por un 50% de los aprendices polacos, o bobo, cono­cido por un 80% de los mismos. En cuanto al reconocimiento, es decir, a la capacidad de ubicar cierto elemento en un registro u otro, podemos comprobar en el gráfico si­guiente que todos los datos obtenidos de los cuatro términos analiza­dos en los tres grupos se sitúan en valores negativos. Por lo tanto, se enmarcan en el registro coloquial. Sin embargo, cabe anadir aquí que para los nativos espanoles el término tonto se podría considerar como neutro, al situarse en tan solo medio punto por debajo del 0. Debemos destacar tres aspectos respecto a la percepción, la cual, recordemos, senala hasta qué punto un término es considerado más o menos coloquial: • En primer lugar, los nativos muestran una progresión casi precisa en la que cada nuevo término presenta un -0,4 más de carga de colo­quialidad. Como se observa en el gráfico, la serie tonto (-0,5) / estúpido (-0,89) / idiota (-1,33) / imbécil (-1,78) crea una línea recta descendente. • En segundo lugar, esta progresión tan precisa que se da en los nativos, no aparece en ninguno de los dos grupos de aprendices pola­cos. Al contrario, los términos tonto y estúpido presentan valores muy similares y parecen tenerse como plenamente sinónimos en cuanto a su carga de coloquialidad: respectivamente, -1,03 y -1.05 en el grupo de aprendices sin estancias y -0,7 y -0,79 en el grupo con estancia. Evidentemente, podemos considerar que esto se debe a que ambos tér­minos se traducen como g³upi al polaco. • Finalmente, los datos muestran cómo el término idiota es consi­derado como más ofensivo y con carga de coloquialidad por parte de los aprendices polacos frente a los nativos espanoles. De esta manera, si para los nativos la serie sería tonto, , , etc. En los capítu­los dedicados al género gramatical en el World Atlas of Language 1 Los géneros son clases de sustantivos reflejadas en el comportamiento de palabras asociadas (trad. propia). Structures, en la muestra compuesta por 257 idiomas2 (representantes de todas las familias lingüísticas) más de la mitad carecen del género gramatical (exactamente 145), pero el 75 % de los que sí lo tienen se sirven de la noción de sexo para configurar su núcleo semántico (WALS 2005: 126-129). Así pues, en palabras de Dahl: «The pervasive­ness of sex as gender criterion is striking»3 (Dahl 2000: 102), si bien desde el punto de vista etimológico, en las lenguas indoeuropeas se trata de una diferenciación secundaria a la noción de animacidad4. 2. Sexismo lingüístico y visibilidad de la mujer Dejando de lado el tema de los orígenes del género, por lo general conocido solo por los especialistas, el hecho de que las bases semán­ticas de la clasificación en muchos idiomas recurran a la distinción biológica de sexos hace que dicha categoría, en el caso de referentes humanos, pueda ser interpretada por los hablantes en términos de un simple reflejo de la realidad externa y las formas masculinas o feme­ninas se identifiquen con los respectivos sexos. Esta identificación desembocó en la constatación de que la lengua, también en su estruc­tura gramatical, puede ser sexista por privilegiar al hombre en detri­mento de la mujer. El tema del sexismo lingüístico se empezó a contemplar en los Esta­dos Unidos en el contexto de la segunda ola del feminismo. El texto que se suele considerar la obra fundacional de la lingüística feminista y de los estudios de género es Language and Woman’s Place de Robin Tolmach Lakoff (2004 [1975]) en el que la autora da constancia de diversas manifestaciones del sexismo en la lengua: desde el modo de hablar de las mujeres hasta la manera de hablar sobre ellas. No obstante, los fenómenos citados por Lakoff se centran en los aspectos semánticos y pragmáticos, teniendo en cuenta que en inglés existe tan solo el género pronominal. Por esta razón, la única cuestión por resol­ver desde el punto de vista gramatical concernía al uso del pronombre masculino he como genérico. Resulta significativo que, en aquel en­ 2 En la versión impresa del WALS, se enumeran 256 idiomas, mientras que en su versión digitalizada se le anade la lengua cocopa de la familia hokan (América del Norte). 3 La omnipresencia de sexo como criterio de género es impactante (trad. propia). 4 El origen del género indoeuropeo fue precisamente una clasificación de los sustantivos en animados e inanimados y ya, posteriormente, en el seno del género animado apareció un subgrupo de sustantivos que se referían, entre otros, a los seres de sexo femenino (véase, por ejemplo, Luraghi 2009 y 2011, Matasoviæ 2004, Meillet 1948). tonces, Lakoff considerara condenado al fracaso cualquier intento de erradicar ese empleo: [O]ne should force oneself to be realistic: certain aspects of language are available to the native speakers’ conscious analysis, and others are too common, too thoroughly mixed throughout the language, for the speaker to be aware each time he uses them. It is realistic to hope to change only those linguistic uses of which speakers themselves can be made aware, as they use them (…). My feeling is that this area of pro­nominal neutralization is both less in need of changing and less open to change than many of the other disparities that have been discussed earlier, and we should perhaps concentrate our efforts where they will be most fruitful5 (Lakoff 2004 [1975]: 71). Pasados más de cuarenta y cinco anos desde la publicación del libro de Robin Lakoff, podemos constatar que el uso pronominal sí se pudo modificar. Actualmente, el he genérico resulta prácticamente inacep­table sustituido por el desdoblamiento he or she o el genérico plural they. Nunca se puede, por tanto, estar completamente seguros de los resultados de la evolución del idioma. 3. Marco legislativo En cuanto a la legislación, el tema del sexismo lingüístico comenzó a tratarse a niveles estatales e internacionales en los anos 1980 o, en el caso de Canadá, incluso a finales de los 1970. En Europa fue Francia el primer país que adoptó medidas políticas a favor del lenguaje no discriminatorio: por la iniciativa de Yvette Roudy, ministra en el go­bierno de François Mitterand responsable de los derechos de la mu-jer, en 1984 se constituyó la Commission de terminologie relative au vocabulaire concernant les activités des femmes (Burr 2003: 119–124, Elmiger 2008: 167–174). En el ámbito internacional, en 1989 la UNESCO aprueba la resolu­ción 109 en la cual «invita (…) al Director General a (…) seguir elabo­rando directrices sobre el empleo de un vocabulario que se refiera 5 Tenemos que obligarnos a ser realistas: ciertos aspectos de la lengua son accesibles a un análisis consciente de los hablantes nativos, mientras que otros son demasiado comunes, están demasiado intrincados en el idioma para que el hablante sea consciente de ellos cada vez que los utiliza. Es realista esperar cam­biar tan solo aquellos usos lingüísticos de los que los propios hablantes puedan ser conscientes a la hora de utilizarlos (…). Mi sensación es que esta área de neu­tralización pronominal no necesita tanto cambiar y es menos propicia al cambio en comparación con muchas de las disparidades que se han analizado anterior­mente y tal vez deberíamos concentrar nuestros esfuerzos donde resulten más fructíferos (trad. propia). explícitamente a la mujer, y promover su utilización en los Estados Miembros» (UNESCO 1990: 51). A esa resolución le siguen las Reco­mendaciones para un uso no sexista del lenguaje de 1991, reeditadas en 1999. Paralelamente, el 21 de febrero de 1990, el Comité de Ministros del Consejo de Europa aprobó la recomendación n.o R (90) 4 en la que también se reclamaba la erradicación del sexismo del lenguaje, sub­rayando la interacción que existe entre la lengua y las actitudes socia­les. En consecuencia, se recomendaba tomar todas las medidas que sirvieran: 1. d’encourager l’utilisation, dans la mesure du possible, d’un lan­gage non sexiste qui tienne compte de la présence, du statut et du rôle de la femme dans la société, ainsi qu’il en va pour l’homme dans la pratique linguistique actuelle; 2. de mettre la terminologie employée dans les textes juridiques, l’administration publique et l’éducation en harmonie avec le principe de l’égalité des sexes; 3. d’encourager l’utilisation d’un langage exempt de sexisme dans les médias6 (Consejo de Europa 1990). A nivel europeo, se siguen publicando más documentos de esta ín­dole, por ejemplo, el 13 de febrero de 2008 el Parlamento Europeo aprobó el Informe sobre el Lenguaje no Sexista, el cual fue actualizado en 2018. Sin embargo, en esta guía se subraya que el modo de aplicar las soluciones propuestas debe variar en función del tipo y registro del texto, teniendo en cuenta que «[un texto legislativo] debe ser claro, simple, preciso y coherente y no se presta fácilmente a opciones de re­dacción que, en su afán de mantener la neutralidad en cuanto al gé­nero, pueden producir ambigüedad con respecto a las obligaciones que contiene el texto» (PE 2018: 6). Es interesante notar que en la versión del ano 2008 en el mismo apartado se constata que «un texto legis­lativo (…) no debe prestarse a soluciones de vanguardia que creen ambigüedad» (PE 2008), por lo que se puede ver que a lo largo de esos 10 anos cambió la percepción de dichos mecanismos, que han dejado de ser “soluciones de vanguardia” para convertirse simple­mente en “opciones de redacción”. La importancia del lenguaje no sexista se subraya también en otros documentos europeos, por ejemplo, en el Informe sobre la integración 6 1. Fomentar el uso, en la medida de lo posible, de un lenguaje no sexista que tenga en cuenta la presencia, el estatus y el papel de la mujer en la sociedad, tal como ocurre con el hombre en la práctica lingüística actual; 2. armonizar la ter­minología utilizada en los textos legales, la administración pública y la educación con el principio de igualdad de género; 3. Fomentar el uso de un lenguaje libre de sexismo en los medios de comunicación (trad. propia). de la perspectiva de género en los trabajos del Parlamento Europeo de 23 de febrero de 2016. En Espana, ya en 1990 el Ministerio de Asuntos Sociales publicó un opúsculo titulado Uso no sexista del lenguaje administrativo. En 1995, mediante la Orden de 22 marzo del Ministerio de Educación y Ciencia «se adecua la denominación de los títulos académicos oficiales a la condición masculina o femenina de quienes los obtengan» (BOE 1995). El 24 de marzo de 2007 entra en vigor la Ley Orgánica 3/2007 para la igualdad efectiva de mujeres y hombres, que también aborda las cues­tiones del lenguaje antidiscriminatorio. Por ejemplo, en el título II, artículo 14, en el que uno de los criterios de actuación de los Poderes Públicos consiste en «la implantación de un lenguaje no sexista en el ámbito administrativo y su fomento en la totalidad de las relaciones sociales, culturales y artísticas» (BOE 2007). Dos anos más tarde, en junio de 2009, el Consejo General del Poder Judicial publica la circular Normas mínimas para evitar la discriminación de la mujer en el len­guaje administrativo del CGPJ. Las referencias expresas a la elimina­ción del lenguaje sexista se pueden encontrar también en las respec­tivas leyes de igualdad de casi todas las comunidades autónomas (para consultar ejemplos, véase Sevilla Merino 2018). Además, en 2018 la vicepresidenta del Gobierno, Carmen Calvo, encargó a la RAE un in­forme concerniente a la adecuación de la Constitución espanola al len­guaje inclusivo (Sevilla Merino 2018: 83). 4. Lenguaje no sexista: propuestas de cambio Como consecuencia de los movimientos arriba enumerados, en los últimos 15 anos en Espana han proliferado manuales de estilo cuyo objetivo consiste en promover el lenguaje antidiscriminatorio. Estas guías, aparte de las cuestiones relacionadas con la percepción de la mujer y su posición en la sociedad, se ocupan también de la estructura gramatical de la lengua. Por consiguiente, se aconseja no solo modifi­car el contenido de los textos para erradicar del discurso ideas clara­mente discriminatorias (por ejemplo, atribuir características diferen­tes a hombres y mujeres o servirse de expresiones descalificadoras), sino que también se identifica erróneamente el género masculino con el sexo masculino tildando la lengua de sexista y androcéntrica tam­bién en la sintaxis. Todas estas acciones parten del rechazo al mascu­lino genérico y del deseo de “visibilizar a la mujer” que durante siglos ha sido “silenciada” por el uso de dicha construcción gramatical (véase, por ejemplo, Lledó 2007, Torres del Moral 2017). El primer paso en la visibilización de la mujer concierne a la femi­nización de los cargos y profesiones tradicionalmente ejercidos por hombres. La emancipación laboral de las mujeres creó la necesidad de aplicar esos sustantivos a referentes femeninos. Este procedimiento en general ya no suscita polémica y se ha llevado a cabo de manera natural tanto en espanol como en catalán. La siguiente cuestión afecta al uso del masculino genérico y resulta mucho más problemática, en vista de que la concordancia en mascu­lino como género no marcado atraviesa toda la sintaxis de las lenguas románicas. Repasemos, pues, brevemente, las soluciones que se pro­ponen para erradicar este mecanismo, considerado androcéntrico y, en consecuencia, sexista, citando ejemplos en castellano y en catalán7: • desdoblamientos . Se utilizará cuando el inmueble pertenezca a una propietaria o pro­pietario. . Las y los asistentes a la inauguración, naturales de Álava en su ma­yoría, aplaudieron (sin embargo, algunas guías rechazan el desdobla­miento de artículos solos). . Ho han de fer els delegats o delegades (en este caso, la repetición del artículo definido podría llevar a la conclusión de que se trata de dos colectivos diferentes) . Els becaris i les becaries seleccionats podran renunciar a la beca en qualsevol moment (con la conjunción y/i el artículo se suele duplicar) • fórmulas impersonales . Es necesario prestar más atención. . Se decidirá judicialmente (en vez de: Decidirá el juez). . Cal omplir el formulari. . S’ha de signar la sol·licitud. • nombres colectivos y abstractos . La población espanola tiene derecho a recibir educación gratuita. . Familias, profesorado y alumnado han participado en la recauda­ción de fondos para las asociaciones. . Tasques del voluntariat en l’ambit de la salut. . El col·lectiu de mestres d’educació infantil demana millors salarials. • uso de pronombres sin marca de género, lo que en castellano comporta, por ejemplo, la eliminación de nosotros o todos y el favo­recimiento de quienes en vez de los que; mientras que, en catalán, donde los pronombres nosaltres y vosaltres son invariables, se pro­mueve el uso de este último también para el tratamiento de respeto en 7 Los ejemplos (a veces con modificaciones) provienen de: FARAPI 2008, Gene­ralitat de Catalunya 2017, Generalitat Valenciana 2009, Medina Guerra 2002, Me­néndez Menéndez 2006, UAB 2011. vez del pronombre de tercera persona singular voste, además, se opta por el relativo qui para els que o el indefinido tothom en vez de tots (sin tener en cuenta la etimología de tothom como ‘todo hombre’) . Quien ostente la Jefatura del Centro Informático. . Qui vingui, tindra premi. . Em plau convidar-vos a la recepció. . Tothom va aplaudir. • uso de los genéricos persona, ser humano/ésser huma (el sus­tantivo hombre/home se identifica con el sexo masculino), parte/part en el lenguaje administrativo, etc., en catalán también se recomiendan los epicenos infant y criatura en vez de nen . Es difícil que una persona se acostumbre a vivir con tantas incomo­didades. . Los estudios sobre el ser humano. . L’evolució de l’especie humana. . La part demandant ha de presentar l’escrit de demanda. • aposiciones explicativas . El objetivo es proporcionar a los jóvenes, de uno y otro sexo, una formación plena. . Els afectats, homes i dones, rebran una indemnització. • omisión del determinante o uso de determinantes sin marca de género . Estudiantes y profesorado asistirán a la clausura. . Cada estudiante debe matricularse antes de septiembre. . Professionals de les arts plastiques es reuniran a Alacant. . El coneixement implícit que té qualsevol parlant. • reformulaciones de todo tipo o Tener nacionalidad espanola y carecer de condena por delito doloso (en vez de: Ser espanol y no haber sido condenado por delito doloso). o Miren d’entendre’s mútuament (en vez de: entre ells). Con todo, cabe recordar que algunas de las soluciones arriba enu­meradas son de uso común y su presencia en el texto no necesaria­mente tiene que explicarse por la intención antidiscriminatoria del autor, como es el caso, por ejemplo, de las fórmulas impersonales o de ciertos pronombres y determinantes. La visibilización de la mujer puede llevarse a cabo también me­diante recursos gráficos, es decir, el uso de la barra, sobre todo en textos propios del ámbito administrativo, por ejemplo, senor/-a. Con todo, este procedimiento plantea más dificultades en catalán que en castellano, teniendo en cuenta que en esta lengua se suelen producir divergencias ortográficas entre el masculino y el femenino. En tal caso, la práctica consiste en repetir la parte de la palabra que empieza con la vocal tónica, por ejemplo, psicoleg/ologa. Otro recurso, más bien informal, que ha surgido a finales del siglo XX, sobre todo en castellano, pero también en catalán, es el empleo de la arroba para marcar al mismo tiempo la -a y la -o (por ejemplo, estimad@s alumn@s). Este símbolo, no obstante, se rechaza en los manuales no sexistas como en el de la UAB: «Aquest signe és inad­missible i, a més a més, no resol el problema en els textos orals, ja que és impronunciable» (UAB 2011: 19). En los últimos anos, en castellano al lado de la @ se ha empezado a utilizar la x (por ejemplo, lxs amigxs) o la e (todes), que ya no sirven para visibilizar, sino todo lo contrario: borrar cualquier marca grama­tical del sexo. Estos procedimientos, por tanto, han sido incorporados también por las personas no binarias. 5. La polémica La principal controversia que se vincula con el tema de la lucha con el sexismo lingüístico en Espana es que en numerosos casos las guías antidiscriminatorias no tienen suficiente fundamento lingüístico y a ve­ces suelen confundir el género con el sexo. Uno de los pioneros en el ámbito de la discriminación lingüística en Espana, Álvaro García Me­seguer, publica su primer libro sobre el tema, Lenguaje y discrimina­ción sexual, ya en el ano 1977 para adentrarse después en los aspectos morfosintácticos de la categoría del género. El libro .Es sexista la lengua espanola? Una investigación sobre el género gramatical, fruto de estas investigaciones, empieza con los siguientes apartados: Hasta hace pocos anos mi respuesta a la pregunta que da título a este libro habría sido positiva. Hoy mi respuesta es negativa: no, la lengua espanola (…) no es sexista. En la comunidad hispanohablante, el origen del sexismo lingüístico radica en el hablante o en el oyente, pero no en la lengua (García Meseguer 1994: 17–18). Para este autor, son sexistas numerosos fenómenos léxicos que re­flejan el sexismo social (tratamientos como senorita y otras maneras para dirigirse a mujeres, pares asimétricos tipo varón-hembra, duales aparentes, por ejemplo hombre público-mujer pública, olvido de la mu-jer en las definiciones en los diccionarios, vacíos léxicos, vocablos ocu­pados, como la ya mencionada mujer pública, insultos y palabras mal­sonantes, chistes y refranes, palabras y expresiones androcéntricas, nombres masculinos de cargos, oficios y profesiones). El autor men­ciona también el sexismo sintáctico, pero en realidad con este término no se refiere a la construcción sintáctica de las oraciones, sino a la per­spectiva androcéntrica en el discurso, lo que se traduce, por ejemplo, en el uso del sustantivo colectivo gente con el significado ‘los varones’ o la identificación entre los conceptos persona y varón. Cabe poner de relieve que García Meseguer se opone a la negación de la existencia del masculino genérico y aconseja su afirmación, o sea, la conciencia­ción de los hablantes que, siempre que el contexto lo permita, debe­rían interpretar oraciones en masculino plural como referidas a colec­tivos mixtos en cuanto al sexo (García Meseguer 1994: 23–78). Aparte de las confusiones conceptuales que hacen que se conside­ren sexistas construcciones que no lo son, las recomendaciones anti­discriminatorias presentadas en las guías y manuales son criticadas por los lingüistas también por motivo de su dimensión práctica. No se trata exclusivamente de que los desdoblamientos vayan en contra del principio de la economía lingüística, el problema es que puedan entur­biar el mensaje y producir ambigüedades. Por un lado, si el mecanis­mo de desdoblar no se aplica a todos los contextos a lo largo del texto (lo que a veces resulta difícil y requiere bastante autocontrol por parte del hablante), los masculinos pierden su valor genérico y deben inter­pretarse específicamente, aunque dicha interpretación no corresponda a la intención del autor. Este aspecto resulta de suma importancia en el caso del lenguaje jurídico-administrativo, dado que a la hora de re­dactar leyes, por ejemplo, se requiere la máxima precisión. El mencio­nado fenómeno se puede observar en el siguiente extracto del BOE: Acuerdo de 9 de marzo de 2010, de la Comisión de Selección, pre­vista en el artículo 305 de la Ley Orgánica del Poder Judicial, por el que se convocan pruebas selectivas para la provisión de plazas de alumnos de la Escuela Judicial, para su posterior acceso a la Carrera Judicial por la categoría de Juez, y plazas de alumnos y alumnas del Centro de Estu­dios Jurídicos, para su posterior ingreso en la Carrera Fiscal por la ca­tegoría de Abogado Fiscal (BOE 2010, subrayados nuestros). A pesar de que se trata de un descuido, teniendo en cuenta que en el texto ya se habla constantemente de alumnos y alumnas y personas aspirantes, según el fragmento citado al puesto de juez pueden pre­sentarse exclusivamente hombres. Cabe anadir que en las siguientes convocatorias dicho error fue enmendado (véase, por ejemplo, BOE 2020). Otra posible ambigüedad concierne a los sintagmas con componen­tes desdoblados, que también pueden llevarnos a interpretaciones erró­neas. Para ilustrar este fenómeno, M. Carme Junyent cita la siguiente entrada del blog de Oriol Izquierdo, en aquel entonces director de la Institució de les Lletres Catalanes: Escric un text –ara no m’entretinc a dir-ne res més– que és revisat per l’assessoria jurídica i me’l tornen amb una correcció espectacular. Jo deia que la Institució “ha de fomentar l’intercanvi i la relació entre els escriptors en llengua catalana de tot el domini lingüístic”. Succint i clar, em sembla. I em torna aixo: “l’intercanvi i la relació entre els escriptors i les escriptores” etcetera. Home –i dona!–, em sembla que no és exactament el mateix. És clar que vés a saber si no seria una bona pensada aconseguir atribucions com a agencia matrimonial…8 (Junyent 2013: 13). Además, el uso excesivo de desdoblamientos priva este recurso de su sentido separador a la hora de contrastar colectivos diferentes. En tal caso, habrá que buscar soluciones más elaboradas, como en el ejemplo de Nogué Serrano (2013: 57): Aquest grup de recerca estudia les malalties ossies dels homes, d’una banda, i de les dones, de l’altra. La misma autora llama la atención sobre el hecho de que la sustitu­ción de los sustantivos colectivos por los nombres abstractos tampoco resuelve todos los problemas, dado que este procedimiento no se puede aplicar en todos los contextos y lleva a construcciones agrama­ticales como las siguientes (casos reales extraídos de Internet): *A cada alumnat participant se li atorga una parella. *La segona llista esta ordenada alfabeticament pel cognom de cada professorat (Nogué Serrano 2013: 60 61). Las recomendaciones morfosintácticas presentadas en los manuales de estilo tampoco tienen el visto bueno de la RAE. En el pleno cele­brado en Madrid el 1 de marzo de 2012 los académicos aprobaron por unanimidad el informe de Ignacio Bosque titulado Sexismo lingüístico y visibilidad de la mujer. En dicho texto, el renombrado lingüista ana­liza nueve guías de lenguaje no sexista publicadas poco tiempo atrás en Espana. El académico no niega la existencia de la discriminación hacia la mujer en la sociedad espanola ni de comportamientos verba­les sexistas. No obstante, esto no significa que el léxico, la morfología y la sintaxis hayan de hacer «explícita sistemáticamente la relación entre género y sexo, de forma que serán automáticamente sexistas las 8 Escribo un texto .ahora no me entretengo para decir nada más. que es re­visado por la asesoría jurídica y me lo devuelven con una corrección especta­cular. Yo decía que la Institución “tiene que fomentar el intercambio y la relación entre los escritores en lengua catalana de todo el dominio lingüístico”. Sucinto y claro, me parece. Y me devuelven esto: “el intercambio y la relación entre los escritores y las escritoras” etcétera. !Hombre .y mujer!., me parece que no es exactamente lo mismo. A ver, que a lo mejor no sería tan mala idea obtener atri­buciones como agencia matrimonial… (trad. propia). manifestaciones verbales que no sigan tal directriz, ya que no garan­tizarían “la visibilidad de la mujer”» (Bosque 2012: 4). Por consi­guiente, el rechazo al masculino genérico por sexista resulta comple­tamente infundado. Además, está en contradicción con la intuición de muchas hablantes de espanol que sí que se sienten incluidas en los empleos no marcados y no los perciben discriminatorios. Después, Bosque cita algunos problemas sintácticos que no se resuelven en las guías (concordancias plurales, construcciones de tipo el uno… el otro, sustantivos como padres, concordancias con nadie, etc.). El lingüista afirma que «si se aplicaran las directrices propuestas en estas guías en sus términos más estrictos, no se podría hablar» (Bosque 2012: 11) y prevé que las políticas antidiscriminatorias únicamente distanciarán el lenguaje oficial de la lengua común. Además, otros recursos que se proponen, aparte de los desdoblamientos, como el uso de colectivos abstractos u omisión de artículos podrán llevar al empobrecimiento de la lengua por eliminar matices y sutilezas de significado (Bosque 2012: 14–15). La conclusión final es, como en el citado libro de Mese­guer, que se necesitan cambios en la mentalidad y las prácticas socia­les de los hablantes, en vez de forzar la estructura morfosintáctica del idioma para que el género, sin razón alguna, refleje fielmente las dis­tinciones biológicas de sexo. El ya mencionado informe de la RAE acerca de una posible correc­ción del texto de la Constitución en clave antidiscriminatoria sigue la misma línea. En dicho texto se opta por la siguiente definición del len­guaje inclusivo: los términos en masculino que incluyen claramente en su referencia a hombres y mujeres cuando el contexto deja suficientemente claro que ello es así, de acuerdo con la conciencia lingüística de los hispano­hablantes y con la estructura gramatical y léxica de las lenguas romá­nicas (RAE 2020: 5). Así pues, según los académicos la Constitución del ano 1978 no dis­crimina a las mujeres por el hecho de usar el masculino genérico, dado que esta construcción abarca ambos sexos. 6. Mecanismos de visibilizar a la mujer en textos especializados Ahora bien, independientemente de la postura de los lingüistas ante los fenómenos que acabamos de describir, no se puede negar que algunas de las soluciones propuestas han penetrado en el lenguaje y hay mujeres que sí que se sienten representadas por dichas con­strucciones. Veamos pues hasta qué punto ciertas construcciones consideradas no sexistas se suelen utilizar en una selección de textos especializados en espanol peninsular y en catalán. En primer lugar, analizaremos los vigentes documentos del Regis­tro Civil, es decir, documentos oficiales redactados y publicados a ni-vel estatal. Dado que se trata de formularios, se podría esperar que el empleo, por lo menos, de soluciones gráficas, no resultara problemá­tico. Los textos analizados serán: la fe de vida y estado, la certifica­ción en extracto de inscripción de nacimiento, la certificación en ex­tracto de inscripción de defunción, la certificación literal de inscrip­ción, la certificación negativa (modelos oficiales aprobados por la O. M. de 20-7-89), el libro de familia9 y la certificación en extracto de inscripción del matrimonio (modelos oficiales aprobados por la ORDEN JUS 568/2006 de 8 de febrero). Vemos, pues, que se somete­rán al estudio tanto documentos relativamente recientes (modificados a raíz de la legalización en Espana de los matrimonios entre personas del mismo sexo), como textos casi simultáneos al surgimiento del mo­vimiento no sexista en Europa. En cuanto a las versiones en espanol, resulta que en el material analizado encontramos distintas soluciones, incluso en el caso de los modelos aprobados conjuntamente. Empecemos por los documentos de 1989. La fe de vida y estado destaca entre los demás certificados por estar redactada enteramente en masculino: tanto en los fragmen­tos concernientes a la parte interesada como a los representantes del Registro Civil. Por un lado, tenemos, por tanto, hijo de, nacido, estado de divorciado y, por el otro, El encargado de este Registro Civil y Firma del Juez, Secretario u Oficial habilitado. En todo el documento no se ha utilizado ningún procedimiento gráfico, como, por ejemplo, /a, que permitiese marcar el sexo femenino. En los apartados que se han de rellenar con los datos del solicitante, la necesidad de distinguir el sexo surge también en la certificación en extracto de la inscripción de na­cimiento. En este texto sí que se aplican algunas soluciones de visibi­lizar a la mujer, pero de una manera inconsistente. Así pues, se usa la forma hijo/a de y en vez de nacido se emplean expresiones gracias a las cuales se puede eludir el sexo: fecha de nacimiento y lugar de nacimiento. No obstante, más tarde ya se menciona el sexo del inscrito en masculino. Se ha de subrayar que el hecho de servirse únicamente del género masculino con referencia a los funcionarios se aplica a to­dos los modelos aprobados, sobre todo, en las fórmulas recurrentes Nombre, apellidos, cualidad y firma del certificante o En los Juzgados de Paz firmarán el Juez y el Secretario. 9 Con todo, cabe anadir que el 1 de mayo de 2021 el libro de familia fue susti­tuido por un registro electrónico individual (Sánchez Hidalgo 2021). Los modelos de 2006, que deben ajustarse a la posibilidad de cele­brar el matrimonio entre personas del mismo sexo, recurren al uso de palabras tipo cónyuge A y cónyuge B en vez de marido y mujer. Estos procedimientos, no obstante, son puramente léxicos y no afectan al género como categoría gramatical. Es preciso subrayar que en la certi­ficación en extracto de inscripción del matrimonio no se detecta nin­guna expresión que exigiera expresar gramaticalmente el sexo del referente. Con todo, se siguen empleando fórmulas en masculino con­cernientes a los funcionarios, es decir, las ya mencionadas Nombre, apellidos, cualidad y firma del certificante o En los Juzgados de Paz firmarán el Juez y el Secretario. En el libro de familia, la diferencia sexual entre posibles referentes se marca gráficamente con el uso de la barra, así pues tenemos: Don/Dona, nacido/a, hijo/a. En la parte dedicada al nacimiento de los hijos se evita el mencionado participio nacido/a mediante el verbo conjugado nació. Al mismo tiempo no se renuncia al masculino genérico al referirse a los hijos, lo que podemos observar en los siguientes fragmentos: la inscripción de nacimiento de los hijos; cualquier otro hecho que afecte al hijo y exprésense el hijo o hijos afectados. Las referencias a los cargos de nuevo se hacen en masculino (nombre del Notario autorizante) y lo mismo pasa con el sus­tantivo titular (por ejemplo, Defunción del titular o titulares del libro). En lo que se refiere a las versiones catalanas, resulta sorprendente que todas observen rigurosamente todas las normas del lenguaje antidiscriminatorio que hemos visto en los apartados precedentes. Se emplean, sobre todo, desdoblamientos mediante el uso de la barra, aunque este procedimiento en catalán resulta más complicado que en castellano debido a las ya mencionadas diferencias ortográficas que se pueden producir entre el masculino y el femenino. Por tanto, al lado de las formas que no plantean dificultades, de tipo fill/a, tenemos: nascut/uda o estat de divorciat/ada. Los desdoblamientos se aplican también a los sustantivos referidos a funcionarios, de ahí que aparez­can expresiones bastante pesadas como: Signatura del/de la jutge/essa, secretari/aria o oficial habilitat/ada; Firma de l’encaregat/ada; Als jutjats de pau, han de signar el/la jutge/essa i el/la secretari/aria. A veces se recurre a las formas plenas de dichos sustantivos: Als jutjats de pau, han de signar el jutge o la jutgessa i el secretari o la secretaria. En otras ocasiones, en vez de feminizar se opta por la neu­tralización mediante el uso del sustantivo genérico persona (La per­sona encarregada d’aquest Registre Civil que subscriu aquest docu­ment; Nom i cognoms/llinatges de la persona encarregada; el sexe de la persona inscrita; Ho certifica la persona encarregada, Sr/a) o mediante reformulaciones (Nom, cognoms/llinatges, qualitat i signatura de qui certifica). Las únicas incoherencias se detectan en el libro de familia en el que, por un lado, tenemos las formas desdobladas el/la senyor/a, nascut/uda, fill/a, el nom del/de la notari/aria, análogas a las que hemos visto en otros documentos y, por otra parte, se producen des­doblamientos parciales sin afectar al artículo per al senyor/senyora o se concuerda en masculino, lo que concierne al sustantivo titular (por ejemplo, defunció del titular del llibre). Un caso interesante son las notas al pie de página relativas a los hijos en las que el sustantivo fill se utiliza en masculino genérico, pero solo en plural (la inscripció del naixement dels fills), mientras que en singular siempre se desdobla (qualsevol altre fet que afecta el fill o la filla; s’hi ha de posar el fill, la filla o els fills afectats). Como acabamos de ver, en los documentos analizados la diferencia entre el castellano y el catalán en cuanto a las maneras de visibilizar a la mujer resulta evidente. Esta mayor flexibilidad del catalán hasta cierto punto se podría explicar por falta de tradición en el ámbito del lenguaje jurídico debida a razones históricas. En cambio, en castellano el mismo registro del idioma se ha desarrollado durante siglos y, por tanto, se ve mucho más fosilizado. No obstante, no tiene explicación el hecho de utilizar únicamente el masculino en las partes del texto que constituyen formularios, dado que en estos contextos es difícil inter­pretar dichos masculinos como genéricos. Pasemos ahora a otro tipo de textos, que ya no pertenecen a un ám­bito tan oficial como los que acabamos de analizar. Se someterán al estudio textos especializados accesibles en corpus existentes. Compro­baremos la frecuencia de aplicación de dos soluciones principales que se proponen para sustituir el masculino genérico, a saber, de los nom­bres colectivos y de los desdoblamientos. Para tal fin, hemos elegido un grupo de sustantivos de uso común que suelen aparecer desdobla­dos o transformarse en colectivos en las guías no sexistas. Presenta­mos estas soluciones inclusivas en la siguiente tabla: Colectivos Desdoblamientos ES CAT ES CAT alumnado alumnat alumnos y alumnas ___________________ ciudadanía ciutadania ciudadanos y ciudadanas ciutadans i ciutadanes empresariado empresariat empresarios y empresarias empresaris i empresaries funcionariado funcionariat funcionarios y funcionarias funcionaris i funcionaries juventud jovent / joventut _______________ ____ ___________________ ninez infancia ninos y ninas nens i nenes personal personal trabajadores y trabajadoras treballadors i treballadores población espanola / pueblo espanol població catalana / poble catala població espanyola / poble espanyol espanoles y espanolas catalans i catalanes espanyols i espanyoles profesorado professorat profesores y profesoras professors i professores vecindario veinat vecinos y vecinas veins i veines Tabla 1. Formas analizadas En el caso de las formas desdobladas, tendremos en cuenta también sus posibles variantes combinatorias. Como se puede constatar, hemos excluido el desdoblamiento correspondiente al sustantivo alumne de-bido a que, en su caso, el género se neutraliza en plural al existir úni­camente la forma alumnes. Tampoco tendremos desdoblamientos para jóvenes / joves. El corpus del que nos serviremos es el Corpus Técnico del IULA de la UPF (CT-IULA). Esta herramienta permite realizar búsquedas en textos que pertenecen a las siguientes ramas de la ciencia: derecho, economía, medio ambiente, medicina, informática y ciencias de len­guaje. La parte espanola del corpus consta de 1813 documentos, lo cual se traduce en 33 666 477 palabras, mientras que su versión cata­lana cuenta con 1 243 documentos y se compone de 26 741 358 pala-bras. Las dimensiones del corpus no son muy grandes, pero lo que nos interesa en este caso no tanto son las frecuencias de uso (que en este tipo de textos no serán muy altas), sino una comparación de las ten­dencias en el espanol y el catalán. En cuanto a los colectivos, los resultados se muestran en la si­guiente tabla en la que presentamos el número absoluto de ocurren­cias y su frecuencia normalizada [en adelante: fnorm] (número de ocurrencias por cada millón de palabras). Colectivo no de ocurrencias fnorm ES CAT ES CAT alumnado / alumnat 106 148 3,15 5,53 ciudadanía / ciutadania* 479 720 14,23 26,92 empresariado / empresariat 58 111 1,72 4,15 funcionariado / funcionariat 11 26 0,33 0,97 juventud / joventut* 203 150 6,03 5,61 jovent ___ 96 ___ 3,59 ninez / infancia* 1 61 0,03 2,28 personal 2986 2761 88,69 103,25 població catalana ___ 101 ___ 3,78 poble catala ___ 169 ___ 6,32 población espanola / població espanyola 170 48 5,05 1,79 pueblo espanol / poble espanyol 163 57 4,84 2,13 profesorado / professorat 253 220 7,52 8,23 vecindario / veinat* 79 67 2,35 2,51 Tabla 2. Colectivos En el caso de las formas marcadas con asterisco, teniendo en cuenta su polisemia, las frecuencias se han contado manualmente para ex­traer tan solo su empleo como colectivos. El resto de datos ha sido proporcionado directamente por el CT-IULA. En general, podemos constatar que la frecuencia de uso de los co­lectivos resulta marginal excepto el sustantivo personal, el cual, en realidad, carece de claras connotaciones antidiscriminatorias y, en me­nor grado, ciudadanía que entre sus acepciones tradicionales ya ha tenido la interpretación colectiva. Por otro lado, llama la atención un escaso uso de dos vocablos que se asocian de inmediato con el len­guaje antidiscriminatorio, a saber, alumnado y profesorado. Si usamos el CORPES XXI como punto de referencia para el castellano, la fre­cuencia normalizada de las antedichas palabras en el subcorpus prensa espanola es de 21,77 y 32,16 respectivamente, así que la diferencia es visible (desgraciadamente no contamos con un corpus comparable para el catalán). En lo que se refiere a la comparación entre los dos idiomas, pode-mos constatar que la frecuencia de uso de los colectivos resulta ligera­mente superior en la lengua catalana. En las siguientes tablas veremos si la misma tendencia se podrá trazar en caso de los desdoblamientos. Vamos a presentar únicamente las variantes atestiguadas, a pesar de que en cada caso se han contemplado dieciséis combinaciones. Empe­cemos con el castellano: Tabla 3. Desdoblamientos en espanol Como vemos, las frecuencias de uso siguen siendo muy escasas. El sustantivo que se desdobla más y, en consecuencia, cuenta con más variantes es nino, lo cual se puede explicar por la casi inexistencia, de­mostrada en la tabla anterior, de un colectivo correspondiente. Desde el punto de vista semántico, podemos observar que se desdoblan tér­minos más bien genéricos como nino, alumno o ciudadano, pero dicho procedimiento no afecta a vocablos más concretos. Así pues, sí que se visibilizan mujeres que son trabajadoras, pero ya no empresarias o funcionarias, sino eventualmente profesoras, lo cual, en realidad, contribuye a la visión sexista del mundo laboral. Desde el punto de vista estructural, se puede constatar que prevale­cen construcciones en las que el determinante no se suele desdoblar y, además, el masculino precede al femenino. Este último fenómeno es interesante por dos razones: una formal y otra semántica. En cuanto a la forma, el hecho de anteponer el masculino al femenino hace que esta construcción se vuelva redundante, teniendo en cuenta que el masculino plural por sí solo ya abarca un significado genérico e in­cluyente. Con la inversión de constituyentes, la construcción seguiría contradiciendo al principio de economía lingüística, pero ya no sería redundante (lo mismo que pasa con el vocativo tradicional y arraigado en el idioma senoras y senores). Desde el punto de vista semántico, vemos que, a pesar de las intenciones, el masculino (en este caso ya no genérico) se considera más importante y casi siempre precede al femenino, lo que en realidad es una prueba de la anteriormente citada afirmación de García Messeguer según la cual el verdadero sexismo no radica en la lengua sino en la mentalidad de los hablantes. Miremos, pues, como la situación se presenta en el material catalán: Tabla 4. Desdoblamientos en catalán Teniendo en cuenta las frecuencias, resulta que los desdoblamien­tos analizados se utilizan aún menos que sus correspondientes colecti­vos. Desde el punto de vista semántico, podemos llegar a la misma conclusión que en el caso del espanol, es decir, que los términos gené­ricos resultan más propicios a desdoblar que los nombres de profesio­nes concretas. Ahora bien, si tomamos como punto de referencias los resultados de la versión espanola del mismo corpus, el material catalán llama nuestra atención por dos razones principales. En primer lugar, los desdoblamientos son mucho más frecuentes en la lengua catalana que en la espanola. Si sumáramos todas las frecuencias normalizadas de ambas tablas, resultaría que en castellano esta oscila en torno a cinco formas desdobladas por millón, mientras que en catalán llega casi a quince. Obviamente, en ambos casos seguimos hablando de un fenó­meno marginal, pero la diferencia es visible. En segundo lugar, se puede observar más variación en los desdoblamientos atestiguados en catalán, sobre todo, en lo que concierne a la repetición del determi­nante. Así pues, el idioma parece más flexible en este aspecto, aunque la construcción que se puede considerar “canónica”, tal y como en cas­tellano, es el masculino seguido por el femenino sin repetir determi­nantes. Conclusiones No es de extranar que las recomendaciones antidiscriminatorias, que pueden resultar redundantes o hasta agramaticales, tengan poca presencia en el material analizado. Sin embargo, puede sorprender que su empleo sea tan marginal, teniendo en cuenta la presencia “mediá­tica” de todo este fenómeno en los últimos anos. Por lo que respecta a la verdadera dimensión antidiscriminatoria de todas las construcciones que se han ido viendo a lo largo de este corto estudio, es preciso destacar algunas cuestiones. Obviamente, está claro que el uso del masculino genérico no es sexista ni andro­céntrico desde el punto de vista lingüístico y en ningún momento lo hemos puesto en duda. Sin embargo, intentemos interpretar ciertos fenómenos desde la perspectiva de los hablantes involucrados en la lucha contra el sexismo lingüístico. En primer lugar, es interesante notar que el orden de constituyentes más habitual en los desdobla­mientos, sobre todo en castellano, siempre da prioridad al masculino, aun a sabiendas de que la inversión de este orden tendría mayor justificación sintáctica porque, de esta manera, se borraría la inter­pretación genérica del masculino y la construcción dejaría de ser re­dundante. Luego, resulta alarmante que las soluciones antidiscrimina­torias se suelan aplicar, sobre todo, con referencia a algunos ámbitos de la vida y es mucho más probable que se hable de trabajadores y tra­bajadoras o profesores y profesoras que de empresarios y empresarias o funcionarios y funcionarias como si el techo de cristal que afecta a las mujeres en su vida laboral se reflejara también en el idioma. Otra cuestión, aún más preocupante, concierne al progresivo refuerzo de la identificación entre el género masculino y el varón. García Me­seguer indicaba que si queríamos eliminar el sexismo, tendríamos que comenzar a percibir la presencia femenina en los plurales genéricos. Las corrientes antidiscriminatorias abogan por todo lo contrario: cual­quier manifestación del masculino genérico se considera sexista y, te­niendo en cuenta que no es posible erradicar del idioma dicha con­strucción sintáctica, la presencia femenina en la lengua podría ir menguando si los genéricos comenzaran a perder esta interpretación inclusiva. Es evidente que un cambio como este, que transformaría toda la estructura sintáctica del idioma, no llegará a producirse (sobre todo, visto el poco alcance del lenguaje no sexista). No obstante, no se puede excluir que dichos mecanismos, en vez de reforzar la posición de la mujer, la vayan debilitando y marginando. En lo que se refiere ya concretamente a las diferencias entre el cas­tellano y el catalán en el marco de la aplicación de las medidas anti­discriminatorias, el catalán se muestra más flexible que el espanol a la hora de introducir cambios. Hemos podido apreciarlo, en particular, en el lenguaje jurídico administrativo de los documentos del Registro Civil. Sin embargo, dicha flexibilidad se manifiesta también en otros aspectos, por ejemplo, en la construcción sintáctica de los desdobla­mientos, en los que en catalán se atestigua más variedad en cuanto al orden de constituyentes o la presencia de determinantes. Es impor­tante poner de relieve que, en numerosas ocasiones, el catalán no copia los modelos castellanos, sino que busca sus propias soluciones, a veces más innovadoras. Bibliografía AKSENOV Anatolii T. = ....... ........ .. 1984. . ........ ..........­........... ......... .............. ......... .... (K probleme ekstralingvisticheskoy motivatsii grammaticheskoy kategorii roda). – ..­..... ........... (Voprosy yazikoznaniya) no 1: 14–25. BOE 1989 = BOLETÍN OFICIAL DEL ESTADO. 1989. 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The paper provides an analysis of the range of use of certain anti-discrimination solutions in documents retrieved from Civil Registry Offices and specialised texts available in existing corpora. Keywords: non-sexist language, Peninsular Spanish, Catalan, specialized language. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Juan Manuel PEDROVIEJO ESTERUELAS Espana ORCID https://orcid.org/0000-0001-8223-8925 Evolución y cambio lingüístico intergeneracional del habla de los pastores de Mucientes (Valladolid) . Para Fabián y Miguel 1. Marco teórico Hay que admitir que es incuestionable que las lenguas evolucionan a causa de las necesidades comunicativas de los hablantes, lo que im-plica que es inevitable concebir que los cambios lingüísticos poseen un carácter utilitario (Aitchison 1993: 131)1. Estas modificaciones se evi­dencian en todos los planos lingüísticos y es un rasgo inherente, esen­cial y necesario de todas las lenguas. Ahora bien, los motivos que provocan esta evolución son cuatro fundamentalmente: los hablantes de cualquier lengua viven en un mo­ 1 «Ninguna escuela, ningún pensador independiente han negado jamás, a lo largo de la historia de los estudios lingüísticos, la existencia de la variación lin­güística en las lenguas naturales» (Etxebarria Arostegui 2013: 209). mento histórico concreto; residen en una zona geográfica específica; pertenecen a un grupo social particular de su comunidad; y realizan actividades en situaciones diversas; todo lo cual genera variaciones de carácter diacrónico, diatópico, diastrático y diafásico, respectivamente, puesto que la flexibilidad de la lengua permite que cada hablante elija para expresarse la variedad adecuada a una época, a un lugar, a un grupo social, a un grupo generacional, a un grupo sexual y a una si­tuación concreta. En cuanto a las variedades diacrónicas, este trabajo pretende reco­ger las diferencias y las semejanzas del habla de dos generaciones dis­tintas desde un punto de vista sincrónico. Para ello se analiza el cam­bio lingüístico por medio de la técnica de análisis del tiempo aparente, propuesto por Labov (1994: 95–194), que se basa en el cotejo de los usos lingüísticos de los informantes de distintas generaciones para en­contrar alguna correlación entre la edad y las variables lingüísticas sometidas a estudio teniendo en cuenta además otros factores socia­les, de tal forma que estas diferencias genolectales son reflejo de cam­bios vigentes, ya que los idiolectos se mantienen más o menos estables a lo largo de la vida del individuo (Labov 1981)2. Además, Chambers (1995: 200) senaló que esta hipótesis funciona correctamente si las condiciones lingüísticas y sociales de la comunidad de habla permane­cen estables en el tiempo, situación esta que corresponde con la estu­diada, ya que los informantes de este estudio empírico son un padre y su hijo pastores que residen desde su nacimiento en un mismo pue­blo de no más de 700 habitantes de la meseta castellana de la penín­sula ibérica. Asimismo, Moreno Fernández (2009 [1998]: 47) opina que la edad de los hablantes es una de las causas sociales que determina con ma­yor claridad los usos lingüísticos de una comunidad de habla y es un factor constante porque su realidad no se ve alterada por cambios so­cioeconómicos. De hecho, hay usos lingüísticos que se estiman propios de ciertos grupos de edad que se convierten en símbolos generacio­nales y que se van renovando conforme llegan nuevas generaciones. García de Diego (1951: 303) ya apreció que en las generaciones jóve­nes se dan usos lingüísticos más innovadores que en las viejas que son más conservadoras. La edad como factor social también está condicionada por otros ele­mentos como la autocorrección y la estandarización. El primero puesto 2 La sociolingüística defiende también la tesis de que es posible observar el cambio en marcha en un corte sincrónico, aunque, no obstante, en otras ocasio­nes, la estratificación genolectal indica que estos procesos evolutivos se estabili­zan cuando obedecen simplemente a la maduración de los individuos (Blas Arroyo 2004: 251). que la percepción del hablante sobre las ventajas sociales que puede obtener mediante el uso de rasgos prestigiosos en su comunidad in­cide en la elección de unos usos lingüísticos determinados (Silva-Cor­valán 2001: 102) y la estandarización porque está más marcada en el habla de las generaciones más jóvenes (Bravo 2017). En suma, lo habitual es que el número de variantes novedosas em­pleadas por las generaciones jóvenes sufran un proceso de maduración genolectal provocado por la inserción laboral y otras obligaciones so­ciales y por la adaptación a los nuevos medios. Por otro lado, en lo referente a las variedades diatópicas, la dialec­tología tradicional se ocupa de describir las variedades regionales, esto es, los dialectos, que ya fueron comenzados a estudiar en 1876 por el alemán Georg Wenker. Con el tiempo, al comprobar la inexis­tencia de dialectos puros y demostrar que los factores sociales incidían en las variedades y cambios lingüísticos, la nueva dialectología se cen­tró en el habla urbana, a diferencia de la dialectología tradicional que se basaba en los llamados NORMs por Chambers y Trudgill (1980: 33), cuyas siglas significan nonmobile older rural male speakers, esto es, los encuestados eran hablantes no migrantes, mayores, rurales y varo­nes, lo cual garantiza la efectividad del trabajo porque ellos tienden a ser menos inseguros, a tener menos conciencia de clase que las mu­jeres y a pertenecer a una región lingüísticamente conservadora como son las zonas rurales (Hernández Campoy 1993: 155–156). Aunque este es un trabajo centrado en el habla de pastores, es inte­resante aplicar la propuesta de Caravedo (2012: 7–8), quien postula la teoría de las ciudades vistas como espacios mentales que tienen un va-lor simbólico además de asentamiento de seres humanos3, y ampliarla al ámbito rural, puesto que hoy en día los pueblos se han ido reconfi­gurando debido al síntoma generalizado de globalización que vivimos en el siglo XXI (Céspedes 2017: 6). De tal forma que hay que considerar la variable de lugar como un factor dependiente de lo social con valor subjetivo y cognitivo que con­tribuye a la caracterización de los propios hechos variables que se in­vestigan, sin obviar los datos que hacen considerarla como una variable física y objetiva, porque, según Caravedo (2004: 1127), cada hablante 3 Diferencia entre zonas centrales de las ciudades, generalmente las de más prestigio debido a la alta renta per capita de sus residentes, periféricas, donde se ubican tradicionalmente los sectores pobres de la sociedad, aunque en las últimas décadas las clases altas están alejándose progresivamente del centro, lo que pro­voca doble valor en la medida que conviven en el mismo espacio periférico veci­nos de clases sociales opuestas y microespacios, como los barrios, que se definen en relación con sus habitantes y con el significado asignado a lo central y a lo periférico, el cual no es igual en todas las ciudades (Caravedo 2012: 7–8). conceptualiza el espacio en donde habita él mismo y los demás, otor­gándole un significado que tiene un valor simbólico que guía su per­cepción basada en estereotipos negativos o positivos y orienta la va­riabilidad. A su vez, para el desarrollo de este estudio, es necesario tener en cuenta los factores sociales y culturales del entorno de los encuesta­dos, lo cual es propio de estudios sociolingüísticos que están íntima­mente relacionados con el análisis de factores socioculturales. Efectivamente, los sociolectos o dialectos sociales, al igual que los dialectos geográficos, son gradualmente variables porque las varian­tes lingüísticas están muy relacionadas con la clase social, con lo que «todos los grupos emplean las dos variantes, aunque en proporciones diferentes» (Chambers y Trudgill 1980: 68). De hecho, Labov (1966) demostró que, si un hecho lingüístico refleja diferencia de clases, estas variantes serán empleadas más a menudo por las clases altas y menos por las clases bajas, siendo la frecuencia la que indica su estatus apro­ximado. Asimismo, el nivel académico de los informantes contribuye a estra­tificar de forma clara las comunidades de habla desde un punto de vista sociolingüístico. En este sentido, la sociolingüística ha compro­bado que esta variable influye sobre numerosos usos de variación independientemente de otros factores y lo más frecuente es que las personas más instruidas hagan un mayor uso de las variantes están­dares, mientras que las variantes locales se asocian preferentemente a los individuos con niveles bajos de instrucción. Entonces, entendiendo el nivel educativo como una variable que hace referencia a la cantidad de anos estudiados que determina direc­tamente la variación lingüística, es habitual, pues, que las personas instruidas hagan mayor uso de variantes prestigiosas o acordes a la norma4, aunque se permite desviarse mínimamente de lo ejemplar para no parecer un resabiado (Moreno Fernández 2017: 5). Tampoco olvidemos que existe una relación directa entre educación, profesión, clase, estatus económico y atributos de poder ya que cuanto más pre­parado y mejor formado esté un individuo, más posibilidades tiene de desempenar profesiones con altos ingresos económicos, de alcanzar un estatus superior y unas cotas de poder elevadas y, en el extremo contrario, sin embargo, los individuos con profesiones menos presti­giosas y peor pagadas no han pasado, con total seguridad, de la educa­ción primaria básica. 4 Igualmente, Covarrubias ya afirmó en 1611 (s.v. lengua) que «[l]os hombres doctos hablan y escriben con más elegancia y propiedad que el vulgo, y a vezes con tanta diferencia, que parecen lenguas diversas». En definitiva, aquellos rasgos lingüísticos que presenten variabili­dad de formas en su uso y cuyas variantes denoten un significado so­cial o estilístico son variables sociolingüísticas, puesto que la variación lingüística está social y territorialmente condicionada y, en consecuen­cia, los hablantes poseen distintos repertorios verbales que implican diferencias fonológicas, gramaticales y léxicas (Fishman 1982: 49)5, a las que hay que anadir las diferencias pragmáticas. Hoy en día, la estandarización de la lengua, entendida como «la codificación y aceptación, dentro de una comunidad lingüística, de un conjunto de hábitos o normas que definen el uso “correcto”» (Stewart 1968 apud Fishman 1982: 50), afecta a las distintas variedades de la lengua y a los hablantes de cualquier edad. Sin embargo, a causa de que la lengua hablada es el escenario fundamental del cambio lingüístico, el cual ha sido recogido fácilmente mediante grabaciones de audio de dos informantes en un ambiente informal, los hablantes manifiestan de forma espontánea variedades que pertenecen a distintos estilos6, puesto que las lenguas no son unidades cerradas, sino unidades que se interfieren unas con otras y que no hay homogeneidad entre los mismos sistemas porque en un dialecto hay diferencias diastráticas y diafásicas, en cada nivel podrán comprobarse diferencias diatópicas y diastráticas y en cada estilo se hallan diferencias diatópicas y dia­fásicas (Coseriu 1982: 20). Para terminar esta introducción teórica, conviene revisar los con­ceptos de habla coloquial, jerga y vulgarismo que tienen los límites de uso imprecisos. El primero de ellos no es patrimonio de ningún grupo social porque, según Beinhauer (1985: 9), «[es] el habla que brota na­tural y espontánea en la conversación diaria a diferencia de las mani­festaciones lingüísticas conscientemente formuladas, y por tanto más cerebrales, de oradores, predicadores [...]. Al tratar de lenguaje colo­quial nos referimos únicamente a la lengua viva conversacional». De hecho, los interlocutores de una conversación deben entender y acep­tar los recursos paralingüísticos y extralingüísticos de una situación para el éxito comunicativo. 5 Martinet (1971: 178) declaró: «Parece que, si las lenguas cambian, como sabemos que lo hacen, ello es fundamentalmente porque las necesidades de los usuarios cambian, y se ha encontrado que esto se aplica a la fonología tanto como al léxico, morfología o sintaxis». 6 Coseriu (1982: 19–26) diferenció dialectos, niveles y estilos. A los niveles de la lengua corresponden el lenguaje culto, el lenguaje de la clase media, el lenguaje popular y a los estilos de la lengua conciernen los siguientes: (1) Lenguaje fami­liar, lenguaje solemne, etc. (2) Lenguajes de grandes grupos biológicos: de varo­nes, de mujeres, etc., lenguajes grupos generacionales: de adultos, de ninos, etc. (3) Lenguajes de grupos sociales y profesionales. Además, el habla coloquial se caracteriza por la expresividad que la diferencia de otros estilos y que viene determinada por las peculiari­dades socioculturales e intención del hablante porque, al fin y al cabo, el estilo coloquial es elegido por el locutor en función del contexto comunicativo7. Tampoco debemos olvidar que la variable profesional es un factor decisivo en el habla de las personas. Realmente, está demostrado que los hablantes con profesiones prestigiosas hacen mayor uso de las variantes estándares que los individuos con profesiones menos reco­nocidas socialmente8 y que el sentimiento de pertenencia a un grupo laboral que regule las conductas lingüísticas de sus miembros puede desarrollar una jerga que, a su vez, puede tener diferencias diatópicas fundamentalmente, las cuales pueden estar viviendo un proceso de cambio a causa del factor generacional porque, como ya se ha expli­cado antes, el proceso de estandarización de la lengua está triunfando entre los más jóvenes9. En cuanto a los vulgarismos, los vamos a considerar como aquellas variantes que afectan a todos los planos de la lengua que son recha­zadas por los hablantes cultos incluso en situaciones informales ya que presentan numerosos incumplimientos de la norma y empleo de voces de mal gusto. Ahora bien, debido al carácter diatópico de la len­gua, hay que tener en cuenta que los vulgarismos pueden ser consi­derados en ciertas zonas como arcaísmos y que algunos vulgarismos actuales pudieron pertenecer en otro tiempo a la lengua culta y vice-versa (Ortega Ojeda 1992: 188) y que en situaciones relajadas y espon­ 7 No se considera en este trabajo que lo coloquial sea «el conjunto de voces y estructuras, orales y escritas, producidas por los hablantes espanoles que care­cen de una cultura general básica» (Blasco Ferrer 1988: 257). 8 Moreno Fernández (2009 [1998]: 53) opina que los modos de vida primarios (agricultura, ganadería, pesca, etc.) genera «relaciones cooperativas entre compa­neros de profesión [...] [y] redes sociales densas». 9 Aunque, «para los hablantes más jóvenes las presiones sociales más impor­tantes provienen de la ‘pandilla’, y que lingüísticamente están más fuertemente influenciados por sus amigos que por nadie más. La influencia de la lengua están­dar es relativamente débil. Luego, conforme se hacen mayores y empiezan a tra­bajar, se mueven en unas redes sociales más amplias y menos cohesivas [...] y están más influenciados por los valores sociales convencionales y, quizás, por la necesidad de impresionar, triunfar, y progresar social y económicamente. Con­siguientemente, lingüísticamente también están más influenciados por la lengua estándar. Por el contrario, para la gente mayor, jubilada, las presiones socia­les vuelven a ser menores, el triunfo ya se ha logrado (o no, según sea el caso), y las redes sociales pueden volver a ser más estrechas» (Chambers y Trudgill 1980: 92). táneas el hablante no es consciente de transgredir las normas fonéti­cas, gramaticales o léxicas10 . En resumen, tomaré como voces vulgares las consideradas por Cun­dín Santos (2001–2002: 98), el alejamiento de la norma estándar y de las características propias de las distintas regiones; aquellas otras que son voces injuriosas, blas­femas y groseras y las que se asocian a conceptos tabú y, por último, las lexías que pertenecen al lenguaje común, que al formar parte de locuciones o frases hechas adquieren un sentido de mal gusto, e incluso grosero. 2. Desarrollo del trabajo El trabajo se realiza a partir de cinco entrevistas que oscilan entre los 90 y 120 minutos. La primera de ellas que se hace a cada uno de los informantes se graba con el teléfono móvil con su consentimiento y se plantean una serie de preguntas sobre el trabajo y la vida pasto­riles. El guion inicial previsto para las entrevistas es el siguiente: • Pastoreo: tipos de ovejas, trashumancia, cuidado del ganado y edades del ganado. • Terreno de pastos: caminos, sendas, arroyos y parajes. • Identificación del ganado. • Alimentación del ganado. • Animales del pastor: perros y burros. • Enfermedades del ganado. • Técnicas pastoriles. • Indumentaria del pastor. • Alimentación del pastor. • Meteorología. • Educación. • Noviazgo. • El servicio militar obligatorio. • Fiestas populares. Las otras entrevistas son grabadas también, pero sin que los infor­mantes lo supieran, con lo que se consiguen más ejemplos de registros coloquiales, pues realmente son conversaciones distendidas entre dos amigos. 10 El Diccionario de uso (2016 [1966–1967]: 1557) de María Moliner propor­ciona la siguiente acepción de vulgarismo: «Palabra o expresión usada por el vul­go y no por las personas cultas o educadas». El resultado de las entrevistas supone un material muy interesante para realizar un próximo estudio etnológico que compare la vida pas­toril de dos generaciones seguidas, pero muy separadas por la brecha digital y la tecnología básicamente. No obstante, en esta ocasión nos servimos de su buena predisposición para comprobar la evolución lin­güística intergeneracional de dos pastores. Las entrevistas son cinco, tres al pastor padre, al que denominare­mos pastor 1 y dos al hijo o pastor 2. Estos pastores son de Mucientes, un pueblo de la provincia de Valladolid ubicado a 10 kilómetros al norte de la capital y en la comarca orográfica de los montes Torozos que anti­guamente constituían una barrera casi infranqueable en invierno. A pesar de su proximidad con la capital, en el ano 2019 Mucientes tiene un censo de población de 662 habitantes11 y conserva la idiosin­crasia de pueblo pequeno pues no se ha convertido en una ciudad dor­mitorio como sucede en poblaciones colindantes. En cuanto a los pastores, la relación de parentesco es la de padre e hijo. El pastor 1 posee 74 anos y el pastor 2, 44 anos. Ninguno tiene estudios superiores pues el nivel académico del primero es la educa­ción elemental de la escuela de su localidad y el del segundo es grado 2 de formación profesional realizado en un centro de Valladolid. Am­bos residen y trabajan en su pueblo, prefiriendo el mayor las labores tradicionales del pastoreo y el segundo las de la ganadería estabulada y de mecánica, electricidad, gestión y control del ganado a partir de las nuevas tecnologías. Se puede considerar, por tanto, que ambos cumplen los requisitos NORMs. En este trabajo sociolingüístico, nos aprovechamos de las ventajas que ofrece el estudio de la variación por medio del enfoque del cambio aparente como son el poder regresar al informante en busca de nuevos datos12, la posibilidad de hacer una comparativa de los dos hablantes de forma sencilla y la flexibilidad que ofrece una entrevista que puede convertirse en un coloquio amistoso. Los fenómenos lingüísticos se agrupan en los tres planos de la len­gua: fónico, gramatical y léxico. El primero recoge 21 casos, el se­gundo 18 y del plano léxico se han recopilado y ordenado alfabética­mente 57 términos relacionados con la vida pastoril. No se tienen en cuenta otros aspectos del plano léxico como los eufemismos, disfemis­mos, tabúes, frases hechas, locuciones, refranes, etc. ni aspectos del plano pragmático, los cuales servirán como material para el análisis de la conversación previsto para el futuro. 11 https://www.ine.es/jaxiT3/Datos.htm?t=2904#!tabs-tabla (fecha de con­sulta: 02.07.2021). 12 Convirtiéndose así en el estudio del cambio en tiempo real que consiste en repetir la encuesta al mismo grupo de personas pasado un tiempo. 2.1. Plano fónico Pastor 1 Pastor 2 Aféresis [a]nemias; [v]amos a ver; [d]escojona[d]o; [d]escuajando el monte; [d]esvirgar; [ex]traía; [in]versión. Síncopa alimenta[d]o; apana[d]o; arrenda[d]o; ata[d]o; cansa[d]o; cana[d]a; colga[d]o; conoci[d]o; controla[d]o; cria[d]o; cuida[d]o; degolla[d]á; desgracia[d]o; embaraza[d]á; espabila[d]os; esta[d]o; gana[d]o; hiz[ier]on; jo[d]er; la[d]o; merca[d]o; nubla[d]o; para[d]o; prepara[d]o; to[d]avía; vi[d]a; to[d]a; torre[z]no. arrenda[d]a; casa[d]o; ceba[d]a; cerra[d]o; desarrolla[d]os; espanta[d]o; estafa[d]o; fer[o]monas; gana[d]o; guard[i]a; jubila[d]o; juzga[d]o merca[d]o; pari[d]o; pasa[d]o; pena[d]o; repela[d]o; to[d]os; subvenciona[d]o. Apócope cuidá[d]; en ca[sa de] Pili; casualidá[d]; ello[s]; facilidá[d]; ganadero[s]; legá[l]; mujé[r]; mujere[s] mu[y]; na[da]; necesita[s]; pa[ra]; propiedá[d]; sanidá[d]; sé[d]; senda[s]; Terué[l]; to[do]; Valladolí[d]; variedá[d]; verdá[d]. administradó[r]; interné[t]; denunciá[r]; kilo[s]; mamá[r]. Prótesis la arradio (la radio); [en]cebar; uncarea (carea). [a]colicada13; [al]paca. Epéntesis bridón (bidón); trodo lo que se comen (todo lo que se comen). Paragoge asín (así); rede (red). Neutralización alzheimel (alzheimer); de -l y -r andal (andar); cebales (cebarles); folmas (formas); mujel (mujer); vendel (vender). 13 ‘Oveja con cólico’. Neutralización de -ll-y -n­ ordellar (ordenar). Pérdida de -j­intervocálica trabahadores (trabajadores). Sonorización de consonantes sordas intervo­cálicas por lo nadural (natural). Desafricación de africada muso (mucho). Yeísmo Sí. Sí. Asimilación de consonantes ace[p]tó; circu[n]stancias; esc[r]utinio; e[s]ta; exa[c]tamente; fu[r]goneta; inpección (infección); homb[r]e; li[s]to; ot[r]o; pad[r]e; pa[s]tores; pi[s]tola; po[r]que. exa[c]tamente; lieb[r]e; tra[n]sporte. Metátesis hemarfodita (hermafrodita). mudalares (muladares). Equivalencia acústica buitre leonalo (buitre leonado). Monoptonga­ción te costa (te cuesta); experencia (experiencia); pos (pues); vente (veinte). sis (seis); vinte (veinte). Reducción de hiatos candial (candeal); pior (peor). Asimilación de vocales tónicas comestebles (comestibles). panaderea (panadería); pega (paga). Vacilación de vocales átonas entelectuales (intelectuales); exegencias (exigencias); Rieseco (Rioseco); se hay (si hay); tiníamos (teníamos); veterenarea (veterinaria). Cierre de vocales de sílabas finales burrus (burros); diabetis (diabetes); perrus (perros); pueblu (pueblo); vendiú (vendió). Aglutinación de palabras mentiendes (me entiendes); íbamos pacá (para acá); tira palante (tira para adelante); pallá (íbamos cagüendiez (cago en diez); esto, ques (esto, .qué es?); págame lo ques (págame lo que es); pacá para allá); vino paquí (vino (para acá). para aquí); el cordero, patí (el cordero para ti); quedallí (queda allí); lo mismo quen (lo mismo que en); está na casa (está en la casa); masangre (más sangre). TABLA I. Plano fónico En este plano, los fenómenos fónicos compartidos por los pastores son los 8 (38%) siguientes: síncopa, apócope, prótesis, yeísmo, asimi­lación de consonantes, metátesis, monoptongación, asimilación de vo­cales tónicas y aglutinación de palabras, mientras que los hechos que solo son reproducidos por un único pastor son estos 13: aféresis, epén­tesis, paragoge, neutralización de -l y -r, neutralización de -ll-y -n-, pérdida de -j-intervocálica, sonorización de consonantes oclusivas sordas intervocálicas, desafricación de africada, equivalencia acústica, cierre de vocales finales, reducción de hiatos y vacilación de vocales átonas. De todos ellos, la equivalencia acústica es usada por el pastor 2 (5%) y el resto por el pastor 1 (57%). En cuanto a los fenómenos usados por ambos, hay que decir que, por un lado, la síncopa de -d-intervocálica de participios y de pala-bras terminadas en -ado, -ido, -odo es habitual en el ámbito coloquial de los hablantes peninsulares actuales y que la pérdida de la -r-inter­vocálica del pastor 2 se da en el tecnicismo ferormonas, mientras que la pérdida de -s final aparece en los dos pastores. Por otro lado, es más frecuente la asimilación de consonantes y la aglutinación de pala-bras en el pastor padre que en su hijo. En cuanto a los hechos aparecidos únicamente en el habla del pas­tor 1, son recogidos el cierre de vocales finales (pueblu, perrus, vendiú, etc.), la reducción de hiatos (candial y pior), la apócope de los sonidos finales -d y -l y de las sílabas -da y -do, mientras que la pérdida -r final y la monoptogación en -i-(sis de seis, vinte de veinte) se produ­cen en el pastor 2. En resumen, de los 21 hechos fónicos mencionados, el 57% son ex­clusivos del pastor 1, el 5% del pastor 2 y el resto de los casos, el 38%, son empleados por ambos pastores, con lo cual, se puede afirmar que en el plano fónico la variación del dialecto generacional es muy des­tacada. 2.2. Plano gramatical Pastor 1 Pastor 2 Construcciones superlativas más bueno que la hostia; muy esquilado; este es un oficio muy esclavo y cabrón; lo más principal; estar como Dios; lena de cojones; actuó de cojones; teníamos queso y la hostia; más chulo que la hostia; estaban más poco sanas que la madre que me parió. fue una bestialidad; más anos que Magú; unas heridas del copón; el muy cabrón; son grandes de cojones; estará cojonudo el Napoleón (ironía); lo han hecho cojonudo; está guay; están petadas; meter la hostia de dinero; una hostia del copón; más que el copón; todo elegante; todo repelao. Diminutivos caminicos; pequeninas; Amalito; vinillos, Felixín; Quelín. corderica; Julito. Dequeísmo tenía anécdotas de que. Queísmo tengo miedo [de] que se quemen. Leísmo Referido a personas: Sí. Referido a cosas y animales: Sí. Referido a personas: Sí. Referido a cosas y animales: Sí. Laísmo la mirabas la boca (a la oveja); tienes que darlas todo lo que se comen (a las ovejas). las hacen heridas (a las ovejas). Discordancia del sujeto y del verbo los caminos que habían; por eso vino los alemanes e italianos. Discordancia de número entre determinante o adjetivo y sustantivo los tábano; los morro; los moro; trato con animales que son peor; que son muy malos los carnero. Anomalías en la conjugación de verbos irregulares andé (anduve); andaron (anduvieron). Pretérito perfecto simple con valor de se acabó esta manana (se ha acabado). le vi pasar (hace un rato). pretérito perfecto compuesto Verbo intransitivo con valor de transitivo lo cayó la botella. lo quedo en casa. Determinación del nombre propio la Inés; la Celia. la Domi; la Rebeca. Apodos el Pajero; Félix el Puso; el Gallo; el Garrapachín. el Pichurri. Zoónimos la Chispa, la Sevilla, el Rajoy; la Lucero. el Napoleón; la Josefina; el Rajoy. Desorden de secuencias de clíticos me se vuelven, te se ponen rojas; te se arrancaba. Dativo ético se me quitaba el badajo; se te obstruye la vena; se te hace muy costoso; se te meten; si te las sé decir; te la asfixian; te se arrancaba; se te va; se os voy a contar; se os dejo. me paren; se me han muerto dos; se me murió; te lo comen. Dativo concordado cuando me conocí a mi mujer; para cuando el cordero pudiera mamarlas cuando se quisiera; los jabalíes no se atacan a las ovejas; le perdió una pierna. las ovejas se atraviesan la carretera. Confusión del sujeto yo me es igual (a mí me es igual). TABLA II. Plano gramatical De los 18 casos que aparecen, 9 (50%) de ellos se producen en los dos hablantes: construcciones superlativas, diminutivos, leísmo, laísmo, uso del pretérito perfecto simple con valor del pretérito perfecto com­puesto, verbos intransitivos con valor transitivo, determinación de nombres propios, empleo de zóonimos, uso de apodos, desorden de se­cuencias de proclíticos y dativo ético. Del resto, 8 (45%) son emplea­dos solamente por el padre (dequeísmo, discordancia entre el sujeto y el predicado, discordancia de número entre determinantes o adjetivos y sustantivos, anomalías de la conjugación de verbos irregulares, dati­vo concordado y confusión del sujeto); y 1 (5%) por el hijo (queísmo). Queremos destacar, por un lado, estos usos: son abundantes las construcciones superlativas formadas a partir de expresiones malso­nantes y disfemismos que fueron empleados en la segunda entrevista, la cual desconocían que estaba siendo grabada y el tono empleado, consecuentemente, era más distendido y relajado. Como se comprueba, ambos usan construcciones superlativas similares, pero el joven uti-liza una que no se recoge por su padre que es todo repelao, en donde todo adquiere valor adverbial y es frecuente en el habla juvenil actual. Los diminutivos empleados por el pastor 1 son por medio de los sufijos -icos, -inas, -ito e -illo mientras que el pastor 2 solo utiliza -ica e -ito. Es habitual, además, el uso de diminutivos en los nombres propios en las dos generaciones (Felixín, Amalito, Julito, etc.) y la determinación de los nombres propios femeninos, no de los masculinos (la Inés, la Rebeca, etc.). Asimismo, los apodos son usados más por el pastor 1 y los zoóni­mos son empleados por ambos, pero el padre solo hace referencia a los perros con los que trabaja (la Chispa, la Sevilla, el Rajoy, la Lucero) y el hijo, además, nombra a algunos gatos (el Napoleón y la Josefina). Por otro lado, el leísmo es un rasgo característico del habla de la meseta castellana14 y lo emplean ambos interlocutores para referirse tanto a personas, animales y cosas. También se observa la aparición de laísmo en los dos. Lo mismo sucede con el uso de verbos en pre­térito perfecto simple con valor del pretérito perfecto compuesto, en donde no diferencian el valor del primero que expresa una acción que no guarda relación temporal con el presente del hablante y el del pre­térito perfecto compuesto que hace referencia a un proceso que se proyecta hacia el presente15 , y la utilización de verbos intransitivos con valor transitivo, aunque, en esta ocasión, según Alarcos (2000 [1994]: 280–281), «tal clasificación [la de verbos transitivos e intran­sitivos] no responde a rasgos especiales del contenido de la raíz ver­bal, porque en general la presencia o ausencia del objeto depende de la voluntad o intención comunicativa del hablante». Todos estos hechos son característicos del habla vallisoletana. 14 El leísmo consiste en utilizar los pronombres le o les en función de com­plemento directo y su uso se ha extendido a casi toda Espana, aunque en menor medida a Aragón y Andalucía (RAE/ASALE, 2011 [2009]: 1215). 15 El pretérito perfecto simple es un tiempo perfectivo que sitúa la acción, el proceso o el estado expresados por el verbo en un punto anterior al momento del habla, a diferencia del pretérito perfecto compuesto que hace alusión a un mo­mento anterior a un punto de referencia situado en el presente (RAE/ASALE 2011 [2009]: 1721). Resulta curioso comprobar que en el habla del pastor mayor hay construcciones con dequeísmo y en la del hijo con queísmo, que las construcciones de dativo ético son más frecuentes en el pastor 1 y que las de dativo concordado son inexistentes en el pastor 2. También hay que destacar que las discordancias de número entre el sujeto y el verbo y entre el artículo o adjetivo y el sustantivo, la con­fusión de sujeto gramatical en la oración yo me es igual y el desorden de los pronombres personales átonos solo se producen en el infor­mante mayor. Resumiendo, el 50% de los fenómenos gramaticales son utilizados por ambos pastores, con lo que el proceso evolutivo del habla en el plano gramatical no es tan marcado como en el fónico, pero, sin duda, está claramente presente. 2.3. Plano léxico Pastor 1 Pastor 2 1. Aborrecer (‘una madre rechaza a su cría’) . . 2. Acolicar (‘oveja que se empacha de comida’) . . 3. Amorrar (‘esconder el morro agachando la cabeza’) . - 4. Ajustarse (‘contratar a un pastor por un ano’) . - 5. Anusgarse (‘atragantarse’) . - 6. Átona (‘cordero huérfano’) . - 7. Belfa/Picona (‘oveja con los dientes superiores fuera de la boca’) . . 8. Borrega (‘oveja de dos a tres anos. Tienen cuatro dientes’) . . 9. Borro (‘oveja de uno a dos anos’) . - 10. Botín (‘prenda de vestir que se coloca debajo del zajón y que va desde el tobillo a la rodilla a modo de protección’) . - 11. Botos (‘zapatos de piel fabricados en Valverde del Campo’) . - 12. Burro entero (‘no castrado’) . . 13. Camas (‘lugar donde se echa el pienso’) . . 14. Calostro (‘primera leche de la oveja’) . . 15. Cancina (oveja de uno a dos anos. Tiene dos dientes) . . 16. Carea (‘raza del perro pastor’) . - 17. Carear (‘pastar’) . . 18. Careta (‘oveja con la cara negra’) . . 19. Cascarria (‘excrementos adheridos a la lana de la oveja’) . . 20. Cordera (‘oveja de un ano como mucho. Tienen un diente’) . . 21. Correr el canto (‘entrenar a un perro’) . . 22. Changurro (‘cencerro’) . - 23. Chocha (‘oveja dócil’) . . 24. Desrabotar (‘cortar rabo’) . . 25. Endoblarla (‘provocar que una oveja recién parida cuya cría ha muerto amamante a un cordero huérfano’) . . 26. Enjuta (‘oveja sin leche’) . . 27. Gorgajo (‘coco del cereal’) . . 28. Hatajo (‘rebano de 100 ovejas’) . - 29. Hermafrodita (‘oveja con natura y pene que no puede procrear’) . . 30. Macaco (‘cordero de más de 13 kilos’) . . 31. Machorra (‘oveja que no puede procrear’) . . 32. Madre (‘útero de las ovejas’) . . 33. Madrigales (‘ovejas reproductoras’) . . 34. Mandil (‘delantal que se coloca a los carneros para que no puedan cubrir a las ovejas’) . . 35. Mayoral (‘jefe de una cuadrilla de pastores’) . . 36. Meter el verde (‘echar de comer pienso’) . . 37. Modorra (‘oveja enferma’) . . 38. Monuda (‘oveja con lana en la cara’) . - 39. Natura (‘vagina de las ovejas’) . . 40. Paloma (‘oveja con la cara blanca’) . . 41. Pendiente/Perilla (‘colgantes de carne del cuello’) . - 42. Piquete (‘cencerro’) . - 43. Postura (‘comida’) . . 44. Puntiega (‘oveja mala y peligrosa’) . - 45. Rabadán (‘jefe de pastores’) . - 46. Roja (‘oveja con manchas rojas u oveja marrón’) . . 47. Salgar (‘echar sal a la comida del ganado’) . -(Echar sal) 48. Sirle (‘excremento que se utiliza como un abono excelente del campo’) . -(Irle) 49. Sobreborra (‘oveja de tres anos’) . . 50. Tesera (‘vallas para separar a las ovejas’) . . 51. Tetimanca (‘oveja con una única ubre que da leche’) . . 52. Vacía (‘oveja no prenada’) . . 53. Virgar (‘romper el himen’) . -(Desvirgar) 54. Vulva (‘prolapso uterino’) . . 55. Zajones (‘protección de cuero de las piernas’) . - 56. Zamarra (‘saco de dormir hecho a medida del pastor con dos pieles de oveja’) . - 57. Zamarrín (‘pelliza utilizada por el pastor hecho con la lana’) . - TABLA III. Plano léxico De los 57 términos recopilados, hay 21 (37%) que no conoce el pas­tor joven, los cuales, agrupados en grupos semánticos, son los siguien­tes: 0 Relacionados con las ovejas: amorrar, anusgarse, átona, borro, hatajo, monuda, pendiente, puntiega, salgar, sirle y virgar. 0 Relacionado con los perros: carea. 0 Relacionado con los pastores: ajustarse y rabadán. 0 Relacionado con objetos de los pastores: changurro y piquete. 0 Relacionados con la vestimenta: botín, botos, zajones, zamarra y zamarrín. Esto quizás se deba a que el hijo ha conocido otro tipo de pastoreo que no obliga el dominio de este tipo de palabras. No obstante, hay tres expresiones mencionadas por el vástago que el padre desconoce que son está empanado (‘despistado’), está guay (‘está muy bien’) y está petada (‘está repleto’), las cuales pertenecen al habla juvenil. Queremos mencionar también la palabra acolicar que no está reco­gida en el DLE y que es una derivación de cólico y cancina la cual es considerada por la RAE como un ruralismo, coloquialismo de Vallado­lid16 . 16 Cancín, cancina: https://dle.rae.es/canc%C3%ADn#74kEN6h (fecha de con­sulta: 03.07.2021). En definitiva, en el plano léxico el porcentaje de términos emplea­dos por los dos pastores es 63%, lo que demuestra que el cambio lin­güístico entre generaciones está presente, aunque es el plano menos marcado. Por último, haciendo una comparativa de los hechos lingüísticos empleados por cada uno de los pastores (gráficos 1 y 2), comprobamos que el mayor porcentaje de usos compartidos son los del plano léxico (63%), luego los del gramatical (50%) y, por último, los del fonético (38%). 60 50 40 30 20 10 0 57 41 37 5 6 0 Pastor 1 Pastor 2 Plano fonético Plano gramatical Plano léxico GRAFICO 1. Hechos lingüísticos exclusivos de una generación (%) Plano fónico Plano gramatical Plano léxico GRAFICO 2. Hechos lingüísticos compartidos (%) 3. Conclusión Después del análisis de los datos expuestos anteriormente, descu­brimos que el cambio lingüístico intergeneracional existe en todos los planos de la lengua, aunque dicha evolución está más marcada en el plano fónico que en el gramatical y en el léxico. Se pone de manifiesto que en el habla pastoril de Mucientes la estandarización que irradian fundamentalmente los medios de comu­nicación y el sistema educativo se refleja notablemente en el plano fónico de la generación más joven y, sin embargo, el nivel académico similar de ambos y la misma ocupación laboral provocan que la estan­darización no sea tan marcada o que sufra un proceso más lento en el resto de planos analizados. No obstante, a pesar de los ejemplos de vulgarismos, arcaísmos, coloquialismos, etc. recogidos, no es motivo para denostar la variedad del habla pastoril porque no es sino el producto del habla de muchas generaciones de pastores que vivieron en su tierra con sus costum­bres, tradiciones y variedades lingüísticas transmitidas generación tras generación, quienes han visto modificados los modos de vida y de trabajo en las últimas décadas a causa de la revolución tecnológica e informática, todo lo cual ha influido en la evolución del habla que se plasma ahora más que nunca en el enfrentamiento lingüístico genera­cional que afecta a los distintos niveles de la lengua. Si bien la estandarización acorrala a los hablantes de ciertos usos lingüísticos senalándolos y estigmatizándolos, no hay que olvidar que la lengua es la suma de las distintas variedades que son producto de las variables dialectales, sociolectales, genolectales, generolectales y dia­fásicas, las cuales influyen en el paulatino cambio lingüístico y enri­quecen a todo idioma. Entonces, a pesar de la imparable modernización de la sociedad, in­tentemos no olvidar los orígenes de una profesión tan antigua y trans­cendental para la humanidad durante tantos siglos para no perder la identidad de un pueblo porque quien olvida sus orígenes pierde su identidad. Bibliografía AITCHINSON Jean. 1993. El cambio en las lenguas: .progreso o decadencia?, ver­ sión espanola a cargo de Ladislao Castro Ramos y Vicente Forcadell Durán, Barcelona: Ariel Lingüística. ALARCOS LLORACH Emilio. 2000 (1994). Gramática de la lengua espanola, Ma­ drid: Espasa. BEINHAUER Werner. 1985. 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Abstract Evolution and intergenerational change of shepherds’ speech in Mucientes (Valladolid) This study compares the linguistic uses of two generations of shepherds and assumes as valid the idea that linguistic change is common to all languages and that intergenerational linguistic change is now more accentuated due to technological advances. Furthermore, linguistic variation is considered to be present in the speakers of all languages because none of us are users of a single register or style, mainly due to the context and situation in which we operate. The study of this linguistic variation must be carried out from the traditional dialectology that describes the diatopic varieties and from the socio­linguistics that deals with the diachronic, diastratic and diaphasic varieties, taking into account the variables of age, sex and educational level. In short, the linguistic variation is revealed in change related to the age of a father and son shepherds in a specific area of the province of Valladolid, Mucientes. Keywords: pastoral speech, sociolinguistics, linguistic change, Mucientes. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Iwona PIECHNIK Université Jagellonne de Cracovie (Pologne) ORCID https://orcid.org/0000-0003-3235-8122 L’intercompréhension romane parmi les filles des langues romanes : créoles et artificielles . La fin du XIXe et le début du XXe siecle ont vu paraître de tres nombreuses propositions de langues auxiliaires internationales. (...) Ces initiatives venant essentiellement d’Europe, ce sont généralement des langues romanes qui sont exploitées, en tout cas des langues indo-européennes. (Landragin 2018 : 117–118). Quand on regarde l’histoire, surtout celle de l’ere chrétienne dite com­mune, le latin et ses filles romanes (néo-latines) ont gagné une grande popularité dans le monde entier. Par suite de circonstances, leur ex­pansion globale est aussi devenue une preuve d’une intercompréhen­sion panlatiniste due a une parenté proche. Par conséquent, ces langues ont souvent été une source d’inspiration pour divers inventeurs de langues auxiliaires dont le but serait la communication internationale. Mais, avant, au cours des 6 derniers siecles, dans des conditions naturelles issues des conquetes coloniales faites par l’Espagne, le Por­tugal et la France, une nouvelle génération de langues romanes est née : langues créoles a base lexicale espagnole, portugaise et fran­çaise. Le développement de ces langues a souvent duré longtemps, et, dans de nombreux cas, elles n’ont pas encore gagné la phase finale de leur standardisation. Dans le présent article, nous voudrions voir l’intercompréhension de ces deux types de langues d’origine romane, en comparant deux ex­traits de textes (le Notre Pere et Le Petit Prince en traductions), pour vérifier si on peut encore les comprendre, en connaissant générale­ment les langues romanes standard. 1. L’intercompréhension entre langues romanes Pour la premiere fois, le terme intercompréhension apparaît dans le contexte des langues romanes en 1913 dans l’ouvrage Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes de Jules Ronjat (cf. Escudé 2016 : 11, Evenou 2016 : 68–69). En effet, a propos des dialectes du sud de la France, Ronjat écrit ainsi : Non seulement dans les assemblées félibréennes (...), mais aux foires, dans les cabarets des villages situés a la rencontre de dialectes diffé­rents, j’ai toujours vu se poursuivre sans difficulté, entre gens des pays les plus divers, les conversations familieres comme les discussions d’af­faires. On a le sentiment tres net d’une langue commune, prononcée un peu différemment ; le contexte fait saisir les sons, les formes, les tour­nures et les vocables qui embarrasseraient s’ils étaient isolés ; (...). Pour constater ce fait d’intercompréhension il suffit de posséder pratique­ment a fond un parler provençal quelconque. (Ronjat 1913 : 12–13) Aussi dans la table des matieres de cet ouvrage de Ronjat, ces faits sont-ils appelés « phénomenes d’intercompréhension ». Cependant, si Ronjat donne l’exemple des parlers provençaux du sud de la France au début du XXe siecle, actuellement le concept de l’intercompréhension romane concerne généralement les langues de la plupart de l’étendue tres vaste de l’ancien Empire Romain. Il s’agit de l’intelligibilité mutuelle due a la proximité génétique de ces langues. Ce phénomene est actuellement largement exploité surtout dans la didactique des langues romanes. D’abord, il y a eu divers projets qui regroupaient 4–5 langues romanes occidentales en vue d’améliorer l’ap­prentissage du vocabulaire et des structures grammaticales. Ces projets ont commencé dans les années 1990, dans le milieu universitaire. Le plus important projet qui date de cette époque (1997) est EuRom4, dirigé par Claire Blanche-Benveniste et son équipe de Marseille. Le fruit de ses travaux est le manuel EuRom4. Ce projet est continué 15 ans plus tard par EuRom51. Mais nous avons aussi p.ex. : 1 https://www.eurom5.com/p/chisiamo-fr/intercomprensione (automne 2021). Union Latine2, Romanicaintercom3, EuroComDidact4. De tels efforts sont alimentés par le Cadre européen commun de référence pour les langues, publié par le Conseil de l’Europe en 2001. Et de nouveaux ma­nuels paraissent, p.ex. Teyssier (2004). En fait, le principe avancé dans la plupart de ces projets est de dé­voiler le décalage de regles phonétiques et orthographiques de ces langues pour démontrer leur similarité, voire leur transparence issue du latin, p.ex. le groupe latin -ct-qui devient -it-(fr., cat., gasc., gal., port.), -ch-(occit., esp.), -tt-(ital.), -pt-(roum.) : lat. lactem (< lac)& noctem (< nox): lait & nuit (fr.), llet & nit (cat.), leit & n(u)eit (gasc.), leite & noite (gal., port.), lach & nuech (occit.), leche & noche (esp.), latte & notte (ital.), lapte & noapte (roum.). Naturellement, une telle transparence ne concerne que les changements phonétiques réguliers mais on sait bien qu’il y a des mots ayant une évolution exceptionnelle due a l’analogie ou a la fréquence d’emploi. L’intercompréhension doit etre perçue non seulement en tant que facteur de compétences linguistiques dans la communication, mais aussi, sous l’angle sociologique, comme « un vecteur linguistique de dialogue interculturel entre les populations de langues romanes dans la société mondialisée et multiculturelle » (Evenou 2016 : 71). En outre, il s’agit non seulement de promouvoir l’intercompréhen­sion romane, mais en meme temps l’eurocompréhension : Eurocompréhension est un terme forgé par le linguiste Horst G. Klein en 1999. Klein estime que la formule de la « compétence plurilingue mi­nimale », telle que la définira le Conseil de l’Europe a Barcelone en 2002, « connaître au moins deux langues étrangeres en dehors de la langue maternelle », doit etre élargie d’une compétence réceptive comprenant davantage de langues européennes. Vu la situation géolinguistique, le développement d’une telle compétence paraît faisable, étant donné que le continent européen ne connaît que trois grandes familles linguis­tiques et qu’a l’intérieur de chacune d’elles, les langues sont assez inter­compréhensibles. (https://eurocomdidact.eu/?page_id=4493&lang=fr) Ci-dessous, nous allons regarder l’intercompréhension parmi les « filles » descendantes de langues romanes : d’un côté, les langues nées naturellement (langues créoles) et, de l’autre, les langues con­struites par des interlinguistes pour des buts spéciaux (langues artifi­cielles, dites auxiliaires internationales). 2 https://www.unilat.org/ (automne 2021). 3 Commencé en 2005 a l’Université de Barcelone pour 8 langues romanes (por­tugais, espagnol, italien, français, catalan, galicien, occitan et roumain). Cf. Gar­cía Castanyer & Vilaginés Serra (2010). 4 https://eurocomdidact.eu/?page_id=2899&lang=fr (automne 2021). 2. Langues créoles a base lexicale romane La base lexicale et le squelette de langues créoles viennent de langues européennes (anglais, français, espagnol, portugais, néerlandais, alle­mand), mais la contribution de langues africaines, amérindiennes ou asiatiques est considérable, quoiqu’elle ne constitue pas un noyau de ces « nouvelles » langues. Par contre, un trait bien africain est visible surtout dans les idéophones et la réduplication de certains éléments (p.ex. pour le pluriel). Les origines et la nature des créoles sont diverses. Peut-etre, le plus simple est-il d’admettre que ces langues naissent au cours d’un processus qui commence par l’utilisation d’une sorte de pidgin qui se forme comme moyen de communication provisoire dans une situation multilingue. Dans la plupart des cas, il s’agit de la situation ou les es­claves africains, provenant de familles linguistiques diverses ne pou­vaient pas s’entendre entre eux et avec leurs maîtres parlant diverses langues europénnes. On cherchait donc des moyens pour communi­quer au moins provisoirement et d’une maniere simplifiée. Ensuite, quand le pidgin devient langue premiere pour une population (le plus souvent dans les générations suivantes), on peut déja parler du créole. Une telle langue se stabilise, son systeme devient homogene, elle com­mence a développer sa grammaire et a enrichir son vocabulaire. Les langues créoles au sens plein du terme ont commencé leur vie écrite assez tard, le plus intensivement dans la deuxieme moitié du XXe siecle, quand beaucoup de colonies ont proclamé leur indépen­dance. Le plus souvent la standardisation de ces langues est encore floue, malgré l’essor de la littérature et des journaux créoles. Ces pays sont aussi pauvres ce qui rend le développement culturel inégal. La classification géographique des créoles a base lexicale romane : ¦ Les langues créoles a base lexicale française : . les créoles d’Amérique : • le louisianais (Louisiane, au sud des États-Unis), • l’haitien (île Haiti, c-a-d Hispaniola ou Saint-Domingue), • l’antillais (Petites Antilles) : le guadeloupéen (Guadeloupe), le martiniquais (Martinique), le saintois (îles des Saintes), le sainte­lucien (île de Sainte-Lucie), le dominiquais (île de Dominique), • le guyanais (Guyane), . les créoles de l’Océan Indien, • les mascarins (des îles de l’archipel des Mascareignes, a l’est de Madagascar) : le réunionnais (La Réunion), le mauricien (Maurice), le rodriguais (Rodrigues), • le seychellois (archipel des Seychelles, au nord-est de Madagascar). ¦ Les langues créoles a base lexicale portugaise : . Les créoles d’Afrique : • le créole de Guinée-Bissau (Guinée-Bissau, Sénégal, Gambie), • le créole de Ziguinchor et Casamance (Sénégal) • le capverdien (Cap-Vert), . Les créoles d’Asie et du Pacifique : • le macanais (Macao). ¦ Les langues créoles a base lexicale espagnole : . les créoles d’Amérique : • le palenquero (Colombie) • le papiamento (Petites Antilles, Caraibes). . Les créoles d’Asie et du Pacifique : • le chavacano (Philippines) Ces créoles peuvent etre appelées néo-romanes, parce qu’elles sont issues de langues romanes (le français, l’espagnol et le portugais). Il est a noter qu’on peut trouver de l’influence de langues romanes aussi dans des créoles a base lexicale anglaise.5 P.ex. du français dans les créoles louisianais et haitien, de l’espagnol dans le créole de San Andrés et Providencia (Colombie), du portugais dans le saramaccan et le sranan (Suriname). 3. Langues construites d’origine romane L’idée d’une langue internationale ou universelle accompagne l’hu­manité depuis la tour Babel. Il y a donc eu des tentatives de créer des langues artificielles comme remede a la confusion des langues. Deux buts principaux de l’invention de telles langues sont : 1) valeur universelle et utilitaire dans la communication internatio­nale : on voulait créer une langue commune qui pourrait faciliter et harmoniser les contacts interhumains – ceci pour 2 buts mineurs : a) idéaliste : par exemple, l’idée que la différence des langues est le fondement de divergences et de la haine entre les gens a été la base de l’invention de l’espéranto par Ludwik Zamenhof – il voulait créer une langue internationale qui facilite la communication et rapproche les gens « dans l’esprit de la fraternité et de la paix » (Romaniuk & Wiœ­niewski 2009 : 17). C’est pour cela qu’il a publié le premier livre sur sa langue sous le pseudonyme Dr Esperanto qui signifiait « le docteur qui a espoir ». L’espoir dans le succes de ses reves, l’es­poir que les hommes pourront etre unis grâce a lui. C’est de ce pseudo­nyme que vient le nom ultérieur de cette langue (Kajdanowska 2017). 5 Il y a beaucoup de langues créoles a base lexicale anglaise : sur l’Atlantique (p.ex. Jamaique), dans les deux Amériques, en Afrique ou sur les îles du Pacifique. b) scientifique : langue commune pour la science apres l’efface­ment du latin qui avait eu un tel rôle pendant des siecles, mais l’ere de l’industrialisation a tout renversé. L. Pfaundler en 1910 a écrit : The fall of Latin as the language of scholars and men of science could not (...) be prevented, nor does there exist the faintest chance of its ever recovering its lost position. (...) The rise and development of science, for the expression of whose ideas the language of Cicero no longer sufficed, the fall of scholasticism, with its Church Latin, the diffusion of know­ledge amongst people not possessing a university training, the founda­tion of technical high schools, and, finally, the growing national senti­ment and jealousy of nations who sought to further the spread of their national languages by using them in the works of their scientific men — all this has contributed to displace Latin by the modern national languages. The result is that, instead of one common language for scho­lars and men of science, we now possess three. (Pfaundler 1910 : 15–16) Les trois langues dont il parle sont : le français, l’allemand et l’an­glais que les gens éduqués connaissaient au moins un peu, mais cela n’était pas suffisant pour une communication internationale efficace. Justement la charniere du XIXe s. et du XXe marque un « boom » de nombreuses tentatives de créer de nouvelles langues internationales, « jusqu’a prendre l’allure d’une épidémie » (Yaguello 2006 : 106). On en cherchait une langue universelle abondamment dans diverses com­binaisons. L’idée du latin « moderne », « bricolée » n’était pas loin : the auxiliary language must be based on the principle of maximum internationality; (...) the auxiliary language of the future must inevitably be chiefly Romance6 in its character, for Latin is the international auxiliary language which still lives and flourishes for, and by means of, science. (Lorenz 1910 : 58) Et cette tendance est continuée au XXe et au XXIe s. Au début, l’idée était de créer des langues universelles mais plus tard de tels projets ont été si nombreux que d’habitude ils finissaient comme connus lo­calement, dans des cercles de passionnés. 2) valeur artistique – elle domine dans les langues de fiction créées pour les besoins littéraires ou juste pour le plaisir, comme les langues elfiques et quelques autres de J.R.R. Tolkien ou bien le nadsat d’Antho­ny Burgess, ou les langues de séries télévisées, comme le Klingon de Star Trek ou le dothraki du Trône de fer. Rappelons que des tentatives de créer des langues internationales datent de bien avant le XIXe s. (Eco 1994), mais ce siecle en voit le plus. Parmi les langues artificielles, on doit distinguer celles : 6 Les deux mots sont mis en gras par nous. 1) a priori (ex nihilo, sans source lexicale, p.ex. Spokil7, Kotava8), 2) a posteriori (naturalistes, basées sur les langues naturelles, p.ex. sur les langues romanes, dont nous allons parler), 3) mixtes (p.ex. volapük9, Langue bleue dite aussi bolak10). Il n’est pas possible d’énumérer toutes les langues construites qui ont puisé dans les langues romanes. Nous avons donc du choisir les principales. En outre, certaines restent dans un état liquide, inachevé. D’autres sont plus élaborées, voire développées dans l’usage (p.ex. es­péranto). La plupart d’elles sont parfois considérées comme « euro­clones », c’est-a-dire descendantes de langues européennes dominantes qui assurent une communication facilitée sur notre continent. Nous commençons par l’espéranto, langue devenue « vedette ». Espéranto (1887), Espéranto réformé (1894), Espéranto II (1937) Ludwik Zamenhof (1859–1917), médecin ophtalmologiste juif-polo­nais, a passé sa jeunesse dans un milieu multilingue, ce qui lui a donné l’idée de créer une langue commune. Dans son projet, il a puisé sur­tout dans le latin, le français, l’italien, et un peu dans d’autres langues indo-européennes (l’allemand, l’anglais, le grec, le polonais, le russe). Sa langue a une teinte fortement romane (la plupart du vocabulaire et de la structure grammaticale). Zamenhof a réussi a construire une « conlangue » que l’on peut appeler quasi-parfaite, parce qu’elle est facilement assimilable et en meme temps elle peut se développer, donc elle est productive, vivace. Son succes se maintient de nos jours, non seulement parmi de nombreux espérantistes passionnés, mais aussi l’espéranto est devenu une langue littéraire de plein droit. En 1894, dans la revue La Esperantisto, Zamenhof a proposé des ré­formes de l’espéranto, surtout sur le plan grammatical et orthogra­phique. Mais ces réformes ont été rejetées par les membres de la Ligue des Espérantistes. Plus tard, depuis 1919, l’un des freres de Ferdinand de Saussure, René, espérantiste connu sous le pseudonyme Antido, a essayé d’avan­cer quelques proposition de perfectionner l’espéranto. Finalement, en 1937, il a publié 2 livres : Per mondlingvo al mondpaco : Esperanto-II, et Esperanto-IIa : or Esperanto renovigita konforme al la postulon de la moderna vivo, okaze de la 50-yara jubileo de Esperanto, en proposant une nouvelle langue « espérantide », connue comme Espéranto II, sans beaucoup de succes non plus. 7 Présentée en 1904 par Adolphe Nicolas, médecin français. 8 Inventée en 1978, par Staren Fetcey, probablement du Canada. 9 Langue créée vers 1879 par Johann Martin Schleyer, pretre allemand. Il l’a fondée surtout sur les langues germaniques. 10 Langue créée en 1899 par Léon Bollack, commerçant de Paris. Mundolingue / Mondolingue (1889) Langue créée par Julius Lott (1845–1905), cheminot autrichien qui s’était occupé du volapük. Vers 1890, il a publié 2 livres : Un lingua internazional. Grammatika et vokabular pro angleses, germanes, romanes et pro Kultivates de tut mond et Grammatik der Weltsprache ("Mondo­lingue") ou il a présenté les fondements de sa langue. Plus tard : Suplent folie ad mie internazional lingue (1891) et Un lingue international pro le cultivat nations de tot mund, grammatic, dialogs, letters et vocabular composit en anglian, frances, german, italian et universal lingue pro le practic application durant le Exposition universal in Paris 1900. Edit de le international Societa pro le propagation del mundolingue (1899). Lengua católica / langue catholique (1890) Langue inventée par Alberto Liptay, médecin de la Marine du Chili. L’adj. catholique n’a pas ici de sens religieux, mais il se réfere a l’ori­gine grecque du terme : gr.anc. ......... ‘général, universel’ (Couturat & Leau 1907a : 436). Son vocabulaire repose sur les ressources latines et grecques, tandis que la grammaire s’inspire des langues romanes. Nov Latin (1890) C’est une langue inventée par Daniele Rosa, zoologiste italien. Sa base est vocabulaire latin avec une grammaire simplifiée. Idiom Neutral (1902) Inventé par Waldemar Rosenberger (......... ...........), in­génieur des chemins de fer russes, d’origine allemande. En 1892 il est devenu directeur de l’Académie international du Volapük, mais il a eu des idées pour améliorer cette langue. Ayant consulté ses collabo­rateurs, il a proposé une nouvelle langue « neutrale » selon le principe du maximum d’internationalité, en s’inspirant, p.ex. de l’espéranto. Latino sine flexione (1903) C’est une langue construite par le mathématicien italien Giuseppe Peano. Il a simplifié la grammaire latine, en supprimant pratique­ment la flexion. Le vocabulaire est latin, réduit au radical invariable. Panroman / Universal (1903) Heinrich Molenaar (1870–1965), professeur de français et interlin­guiste allemand, préférait « une langue homogene, et par conséquent uniquement composée d’éléments latins ou romans » (Couturat & Leau 1907b : 63). C’est pourquoi la premiere appellation de cette langue était Panroman, rebatisée en 1906 Universal ou Unial. Lingua internacional (1905) Langue créée par Adam Zakrzewski, espérantiste polonais, surtout a la base du latin et de langues romanes. Ido (1907) L’ido, créé par Léopold Leau, mathématicien et linguiste français, est l’un des plus connus « espérantides », c’est-a-dire descendants de l’espéranto. Ci-dessus, nous en verrons quelques-uns, mais il y en a beau-coup plus.11 Les racines de l’ido se trouvent dans le français, l’italien, l’espagnol, avec des apports de l’anglais, de l’allemand et du russe. Romanal (1909) C’est une invention d’Alfred Michaux, avocat français qui s’intéres­sait d’abord a l’espéranto. Deux sources principales du vocabulaire de cette langue sont le latin et l’anglais (ici, le plus souvent mots latins anglicisés). La grammaire est tres simplifiée (p.ex. pas de genres). Adjuvilo (1910) Cette langue a été inventée par Claudius Colas, espérantiste fran­çais, connu sous le pseudonyme Profesoro V. Esperema. Il s’inspire de l’espéranto et surtout de l’ido, donc il y a une forte teinte romane. Nepo (1913) Cette langue a été créée a la base de l’espéranto, par Vsevolod Che­shikhin (........ .......), linguiste russe, qui a ensuite utilisé un tel modele pour le Neposlava, langue construite a base lexicale slave. Nov Latin Logui (1918) C’est une langue dérivée du Latino sine flexione. Son inventeur est Karl Pompiati, Autrichien. Interlingue / Occidental (1922) Edgar de Wahl, Allemand balte d’Estonie a inventé une nouvelle langue qu’il a appelée Occidental, et ce n’est que plus tard, elle a été rebaptisée Interlingue. Cette langue s’inspire de langues romanes, mais aussi de l’anglais et de l’allemand. Interlingua (1924) C’est une langue inventée et élaborée collectivement par Interna­tional Auxiliary Language Association de New York. L’initiative a été lancée par Alice Vanderbilt Morris, philanthrope américaine et co-fon­datrice de l’association. Depuis 1924, avec le concours de linguistes éminents (Edward Sapir, Otto Jespersen ou André Martinet), les tra­vaux sur cette langue ont été achevés en 1951, par les soins finaux 11 D’autres espérantides : mundolinco (par le Néerlandais Jacob Braakman, 1888), romaniza (par le Russe Roman Brandt, 1908), espéranto II (par le Suisse René de Saussure, 1937), Romániço (anonymement, 1991), atlango (par le Polonais Ryszard Antoniszczak, 2002), ulango/mondlango (par le Chinois He Yafu, 2002), arlipo (par le Tcheque Lubor Vitek, 2003) et d’autres, voir : https://eo.wikipedia. org/wiki/Kategorio:Esperantidoj (acces en automne 2021). d’Alexander Gode, linguiste germano-américain. La base du vocabu­laire est romane, avec l’apport de l’anglais, de l’allemand et du russe. Novial (1928) Les principes du novial ont été présentés par Otto Jespersen, le fa­meux linguiste danois, dans son ouvrage An International Language. Jespersen était inspiré par l’ido et l’interlingua (rappelons qu’il a con­tribué aux travaux sur l’interlingua. La base lexicale du novail sont les langues germaniques et romanes. Neo (1937) Le neo a été inventé par Arturo Alfandari (1888–1969), diplomate belge d’origine italienne, qui, pendant la Ire Guerre mondiale, s’occu­pait de la cryptographie. En 1937 a Bruxelles, il a publié un petit livre Méthode pratique de neo, mais il a encore développé son invention, ce qui a abouti a sa nouvelle publication : Cours pratique de Neo, deu­xieme langue : dictionnaire français-Néo et Néo-français (1961) qui a en­suite eu des versions en anglais et allemand. C’est une langue basée sur l’espéranto, dont la phonétique est pratiquement italienne, le voca­bulaire puise beaucoup dans le latin et le français, avec des influences de l’allemand ; la grammaire s’inspire de l’anglais et du volapük. Romanid (1956) En 1956, le Hongrois Zoltán Magyar, professeur de langue du lycée de Debrecen12, a proposé une nouvelle langue : romanid, en publiant une brochure intitulée en hongrois Romanid : az új nemzetközi segéd­nyelv nyelvtana (Romanid : la grammaire de la nouvelle langue auxi­liaire internationale). Il a ensuite développé son projet, jusqu’a la pu­blication d’un manuel en 1984. Comme son nom le suggere, le roma­nid est une langue parfaitement romane. Dans sa « romanité » et sa simplicité, elle dépasse meme l’espéranto, l’ido et l’interlingue. Le vocabulaire et la grammaire semblent issus des principales langues romanes, p.ex. les jours de la semaines sont parfaitement compréhen­sibles : lunedi, martedi, mercredi, jovedi, venerdi, sabat, dominca.13 Talossan (talossien) (1980) Le talossien (en anglais et en talossien : Talossan) a été inventé par l’Américain Robert Ben Madison tant que langue du « Royaume de Ta­lossa » en Milwaukee (Wisconsin aux États-Unis). Néanmoins, a côté de la réalité, cette langue a aussi une « histoire » mythique : the Talossan language has existed since the time of the Roman Em­pire. The language mythically began life as the rural form of Latin spo­ 12 http://romanid.nyelv.info/english.html (acces en automne 2021). 13 http://romanid.nyelv.info/corpus09.html (acces en automne 2021). ken by the north African Berbers under control of Rome. These mythical Talossan-speakers mythically migrated across Gibraltar into Europe, where their language mythically picked up features of other Romance languages. (...) features of Germanic languages, (...). Strong Gaelic features (...) American Indian language influence (...). A truly unique Romance language with Germanic and Celtic features, (...). Talossan has been called the “Romance English” because, although it retains the characteristics it shares with other Romance languages, the Talossan vocabulary, like that of English, has grown by a liberal borrowing from languages of tremendously varied sources.14 Sa base lexicale est plutôt française (mais on y voit une nette in­fluence occitane). Elle a aussi des emprunts germaniques.15 Uropi (1986) L’idée de créer une langue commune a germé dans les pensées de Joël Landais depuis sa jeunesse quand il a lu le Dictionnaire des ra­cines des langues européennes de R. Grandsaignes d’Hauterive16 . Lan­dais dit que la plupart des mots Uropi sont issus des racines indo-eu­ropéennes, mais quand on les regarde, les mots d’origine romane pré­valent légerement, et meme les néologismes désignant des termes mo­dernes sont souvent forgés selon l’idée française. Joël Landais a tra­duit vers cette langue Le Petit Prince (De Miki Prins, 2016) et Alice’s adventures in Wonderland, c’est-a-dire en fr. Les aventures d’Alice au pays des merveilles (De aventure Alisu in Mirviziland, 2018). Aingelja (angelien) (1992) C’est une langue inventée par l’Espagnol Ángel Serrano Sánchez de León (d’ou le nom de l’angelien). Sa base lexicale est romane. Brithenig (1996) C’est une langue construite par Andrew Smith de Nouvelle-Zélande a la base du latin et du gallois, pour montrer comment aurait évolué la langue des Romains restés au Pays des Galles. Lingua Franca Nova (LFN, elefen) (1998) L’inspiration de C. George Boeree, psychologue universitaire améri­cain, qui a inventé cette langue, se trouve dans les langues créoles romanes, tant du point de vue du vocabulaire que de la grammaire. Romanova (1999) La langue Romanova a été créée en 1999 par David Crandall, Robert Hubert et Michael Edwards. Cette langue est basée sur les principales 14 http://talossan.com/history/ (acces en automne 2021). 15 http://talossan.com/history/evolutionary-features/ (automne 2021). 16 http://uropi.free.fr/index1.html (automne 2021). langues romanes : espagnol, français, italien et portugais. Sa descrip­tion ne laisse pas de doute : « Having intelligibility for Romance-spea­kers maximized to about 90% on the average, and thus immediately useful for basic communication with several hundred million people who have never studied it »17 . L’intercompréhension romane est vi­sible aussi dans les termes des jours de la semaine : lunedi'a, marte­di'a, mercoledi'a, jovedi'a, venerdi'a, sa'bado, domingo.18 Patri¿ju (patriçois) (2001) Langue inventée par Patrick Baert, linguiste belge. C’est une langue au vocabulaire essentiellement romanche et italien, avec des influences catalanes, sardes et monégasques ; a l’orthographe ba­sée sur le maltais, le monégasque et l’espéranto et a la grammaire in­spirée du portugais et de l’italien (https://patrizju.webnode.be/). Le patru¿ju est une langue d’un pays fictif Saint-Patrice, archipel fictif situé en Méditerranée, entre la Sardaigne et les Îles Baléares.19 L’inventeur du patri¿ju a meme traduit Le Petit Prince vers cette langue, sous le titre : Ip-Pringeddu (novembre 2020). Outre le site consacré au patri¿ju20, P. Baert a aussi le site Les langues du Petit Prince21, ou il pré­sente sa riche collection de traductions de ce livre de Saint-Exupéry. Wenedyk (2002) C’est une langue inventée par Jan van Steenbergen, linguiste-sla­viste néerlandais. Inspiré par le brithenig, Van Steenberger a conçu le wenedyk pour montrer comment se serait présentée la langue des Ro­mains venus jusqu’aux terres polonaises. Le wenedyk est donc basé sur le latin, ayant subit des changements du type vulgaire et selon les regles du vieux polonais. Le nom de cette langue polono-romane dé­rive des Vénetes, dits « de la Vistule » ou « de la Baltique », c-a-d Slaves occidentaux, voisins orientaux des Germains. Šležan (silésien) (2004) Van Steenbergen a aussi inventé le šležan (silésien, c-a-d une langue « slavo-romane » de Silésie dans le sud-ouest de la Pologne), issu du wenedyk, mais avec la phonologie tcheque et la grammaire italienne : Šležan is undoubtedly a direct descendant of Old Wenedyk, but while Wenedyk falls outside the realm of the innovations that characterise the rest of the Romance languages, Šležan rather seems to follow the 17 https://arkaia.gitlab.io/www.langmaker.com/db/mdl_romanova.htm (été 2021). 18 http://crandall.altervista.org/rn/RNENGrammar.htm (automne 2021). 19 https://patrizju.webnode.be/introduction/ (automne 2021). 20 https://patrizju.webnode.be/ (automne 2021). 21 https://www.leslanguesdupetitprince.net (automne 2021). Romance mainstream. (...), phonologically Šležan is far more conserva­tive than Wenedyk, although later it has been thoroughly exposed to Czech (...) and Bohemian influence, http://steen.free.fr/slezan/index.html (été 2021). .rjótrunn (2006) Langue inventée par Henrik Theiling, linguiste allemand, pour mon­trer comment se serait présenté le latin implanté en Islande et deve­nue une langue islando-romane. Lingwa de planeta (Lidepla, LdP) (2006) Créée a Saint-Pétersbourg par un groupe de linguistes passionnés (dont Dimitri Ivanov) et développée jusqu’a sa version finale en 2010, la lingwa de planeta base son vocabulaire sur le latin avec des mots issus d’autres langues (le russe, l’anglais, le chinois, l’arabe, l’hindi).22 Les inventeurs s’inspiraient de l’espéranto et du novial. Dans la litté­rature, p.ex. on a traduit Le Petit Prince (Syao Prinsa, 2007), mais cette traduction a été effectuée seulement jusqu’au chapitre XIV.23 Inter-Roman (2010) C’est une langue fondée sur le portugais et l’espagnol, avec des inf­luences du français. Son inventeur est Patrick Chevin, espérantiste français qui habite au Brésil. Elefanto (2012) C’est une variante de l’elefen (LFN ou Lingua Franca Nova). Koumanien (2018?) C’est une langue mystérieuse sur laquelle on sait toujours peu. Il n’est pas clair d’ou vient le nom de cette langue, parce qu’il est peu probable qu’il vienne du nom d’un ancien peuple turc des Kiptchaks dits Coumans ou Polovtses. Le traducteur du Petit Prince en cette langue est Nicolas Quint, lin­guiste français du Centre National de la Recherche Scientifique. Ad­mettons la date de l’invention de cette langue : 2018, parce que c’est la date de la publication de cette traduction : Pytitel Pr.s. Nous avons présenté les principales langues construites d’origine romane, c-a-d celles dont la plupart du lexique est romane. Néanmoins, nous n’y avons pas énuméré toutes les langues construites ayant les mots d’origine romane, p.ex. Lingua komun (1900), Uniala (1923), Qosmiani (Qôsmianî/Kosmiano/Cosmian, 1927/1928), Novam (1928), Toki Pona (2001), Glisa (2011), etc. 22 http://www.lingwadeplaneta.info/en/descrip.shtml (automne 2021). 23 Voir : http://www.lingwadeplaneta.info/files/prin_fr.pdf (automne 2021). 4. A la recherche de l’intercompréhension romane : exemples Pour les besoins d’un aperçu de ressemblances lexicales entre les langues-filles a base romane, nous avons choisi deux types de textes : 1) le premier passage de l’Oraison dominicale, c-a-d du Notre Pere, 2) un extrait du dernier dialogue entre le Petit Prince et le Renard dans le chapitre XXI du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Nous disposons de nombres différents de leurs versions, d’apres les possibilités de les acquérir . Il y a donc plus de versions de la priere. 4.1. Notre Pere Le texte original de l’Oraison dominicale est en grec dans deux évangiles : Matthieu (6:9–13) et Luc (11 :2–4). Nous citons ici surtout un extrait de la version selon Matthieu, mais commençons par la ver­sion latine adoptée officiellement par l’Église catholique : Latin Pater noster qui es in calis, sanctificetur nomen tuum, adveniat regnum tuum, fiat voluntas tua sicut in calo et in terra Latino sine flexione 1903 Patre nostro, qui es in celos, que tuo nomine fi sanctificato. Que tuo regno adveni; que tua voluntate es facta sicut in celo et in terra Nov Latin Logui 1918 O maisen parento, kvi ess in zoeli, vun nomi sagitu, vun regnari venu, vun buli agitu kvam in zoeli tam in terri Français Notre Pere, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton regne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel Espéranto 1887 Patro nia, kiu estas en la cielo, sankta estu Via nomo, venu re­geco Via, estu volo Via, kiel en la cielo, tiel ankau sur la tero24 Espéranto réformé 1894 Patro nue, kvu esten in cielo, sankte estan tue nomo, venan regito tue, estan volo tue, kom in cielo, sik anku sur tero Mundolingue 1890 Patre nostri resident in cele, tei nomine e sanctificat, tei regne vole venir a nostri, tei voluntate e exequer ne solu in cele ma eti in terre Lingua komun 1900 Padre nose kuale tu ese in cielo, santé esa tue nómine; vena imperio tue; voluntá tue esa fate sur tera komo in cielo Idiom neutral 1902 Nostr Patr, kel es in sieli, ke votr nom es sanktifiked; ke votr regnia veni; ke votr volu es fasied kuale in siel tale et su ter Ido 1907 Patro nia, qua esas en la cielo, tua nomo santigesez; tua regno advenez; tua volo facesez quale en la cielotale anke sur la tero Adjuvilo 1910 Patro nosa qua estan en cielos, santa esten tua nomo, advenen tua regno, esten farata tua volo quale en cielos tale anke sur la tero Romanal 1912 Patro nostri qui est en cieles, sanctificat estas nomine tui, advenias regne tui, fias volite tui sicut en ciele et en terre 24 Il existe une version moderne qui n’a que de petites différences. Nepo 1915 Vatero nia kiu estas en coelumo, heiliga estu nameo via, kom-menu regneo via, estu willeo via kiel en coelumo tiel sur erdeo Interlingue /Occidental 1922 Patre nor, qui es in li cieles. Mey tui nómine esser sanctificat, mey tui regnia venir. Mey tui vole esser fat qualmen in li cie­les talmen anc sur li terre Uniala 1923 Patro nosyo qi e an cielus, santifita esay noma tuya, venay rega tuya, facay volunta tuya qom an cielu eti sur la tera Interlingua 1924 Nostre Patre, qui es in le celos, que tu nomine sia sanctificate; que tu regno veni; que tu voluntate sia facite super le terra como etiam in le celo Esperido 1925 Nia patro kiu estas en himelo, santa estu zia nomo, zia regno venu, zia volo estu kiel en himelo tiel sur tero Qosmiani 1928 Mems patro qwe esip ir celestii, tom nomini santificatap, tom regni venap, tom voliti fiatap aq ir celestii taleq or terri Novam 1928 Patro nia que es nel sieli, vua nomo santificeveu, vua regno adveneu, vua volo fareveu sur il tero quale nel sielo Ido reformita 1928 Patro nie qu es in cieli, santizat ez tue nom, arivez tue regn, tue vol ez exekutat qual in ciel, tal ank in ter Novial 1928 Nusen Patro kel es in siele, mey vun nome bli sanktifika, mey vun regno veni, mey vun volio eventa sur tere kom in siele Aingelja 1992 Nou Pare, qwe ets nou cell, qwe santificat eh vou nome, qwe vene a nos vou reixi. Qwe eh façata va volunta, tant na terra com nou cell Brithenig 1996 Nustr Padr, ke sia i llo gel: sia senghid tew nôn: gwein tew rheon: sia ffaeth tew wolont, syrs lla der sig i llo gel Lingua Franca Nova 1998 Nosa Padre ci es en la sielo, Ta ce tua nom es santida. Ta ce tua rena veni. Ta ce tua vole aveni sur la tera como en la sielo Patri¿ju 2001 Pajju Nor, gi seu nic-cjels, Sejja santifigga sin num, Vinga sin rejn, Sejja fagga sina vluntat, Alta su l-¿arra qa nic-cjel Wenedyk 2002 Potrze nostry, kwa³y jesz en cza³ór, s¹ciewkaty si twej numiê. Owieñ twej rzeñ. Foca si twa w³¹taæ, komód en cza³u szyk i sur cierze .rjótrunn 2006 Patir nostir, tú tög er í kjal, Setti.ikist tú naminn. Vin tú ragn. Sjá .átt tvo oltir, kasig í tjarr tög í kjöl25 Inter-Roman 2010 Padre Noso ki estai en lo sielo, Santifikado sea Tu nome. Venia a nos Tu reino. Sea feita Tu voluntad, Aki en la terra komo en lo sielo Glisa 2011 Nosa patro in cielo, Tua nimo ay reveri fi. Tua Regni sio veni; Tua tendi aj fari fi Paco aj es sur tero simi in cielo Elefanto 2012 Nia Patro ci es en la sielo, Santas Tua nomo. Tua volo fasidu surtere come ensiele Haiti Papa nou ki nan syel la, Nou mande pou yo toujou respekte non fr. ou. vin tabli gouvenman ou, pou yo fe volonte ou sou late, tankou yo fe l' nan syel la. 25 Sur le site http://www.kunstsprachen.de/s17/s_12.html#02, on peut trouver 2 versions de cette priere. La version ci-dessus est « cérémoniale ». La seconde, « moderne » n’a que de petites différences. St Lucia fr. Papa nou ki an syel, nou ka pwédyé pou tout moun onnowé'w kon Bondyé. Nou ka pwédyé pou tout moun vini anba kondwit ou, épi pou tout moun obéyi'w asou late-a menm kon tout sa ki an syel ka obéyi'w. Maurice fr. Nou Papa lao dan lesiel, ki to nom sanktifie. Fer to regn vini realiz to volonte lor later kouma dan lesiel. Seychelles fr. Nou Papa ki dan lesyel! Nou demande ki ou non sen i ganny glorifye, ki ou renny i ganny etabli; ou lavolonte ava ganny akonpli lo later, parey dan lesyel. Chavacano esp. Di amon Padre na cielo, ta dale came honor con el di uste nombre sagrao, y ta roga came que uste ay vene para reina canamon. Ojala que todo el maga gente ay hace el di uste querer aqui na mundo igual como todo aquellos ta hace na cielo. Palenquero esp. Tata suto ke ta riba sielo, Santifikao sendá nombre si, Miní a suto reino si, Asé no boluntá sí, Aí tiela kumo andi sielo Papiamentu esp. Nos Tata, ku ta na shelu, bo nomber sea santifiká; laga bo reino bini; bo boluntat sea hasí na tera meskos ku na shelu. Sri-Lanka indo-port. Pai nossa quem tem ne ceos, santificado seja tua nome; Venha tua reyno: seja feito tua vontade assi ne terra como ne ceos. Dans chaque passage, on peut repérer les mots reconnaissables soit grâce au latin soit a des langues romanes. Les mots les plus sem­blables sont : pere, nom, regne, volonté, ciel et terre. Mais parfois le contexte est nécessaire, p.ex. Nou Pare ou cell en Aingelja. 4.2. Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry Nous avons choisi un extrait de la fin du XXIe chapitre : – Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est tres simple: on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. Pour donner l’arriere-fond des origines, nous complétons la revue de diverses versions de ce texte par 1 traduction en ancien français et 3 traductions latines qui existent. Fr Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est tres simple: on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. Gua CRÉOLES ****************************************************** Adyé ! Mi sekré an-mwen. I pé pa pli senp : sé anni eve kye moun ka vwe byen. Pli fondal-la zyé pa néta rivé wve-y Guy Adjé. Men mo sigré. I fasil, tout moun vé konprann li : pli ou véyé mwens ou we pas a tchó rounso ki savé sa wéy ka we Mar Adié. Mi sikré-mwen an. I pa konplitjé : sé épi tje’w tou sel ou ka we bien. Zié pa ka we sa ki pli potalan Réu Adié, lo rénar la di. Ala mon sékré. Li lé sinp : lo ker i oi sak lo zié i oi pa. Lo pli inportan, lo zié lé pa kapab oir. Mau Salam. Ala mo sekre. Li bien senp : kan leker gete, lerla nou trouv kler. Lizie pa trouv seki esansiel CpV Diós bá ku bo. Gósi gó N ta kontâ-u kel segrédu. É kusa sinplis : só ku korason k-u ta odja dretu. Kel ki ta konta, odju ka ta odja Casa Pa galina bra.ku pasá-bu diyanti ! I es k-i na segredi. I pasá sabi sebé : i so. ku korso. ku bu ta wojá diritu. Kusa. di bardadi ka ta wojadu ku wuju Espé­ranto ARTIFICIELLES ************************************************* Adiau! diris la vulpo. Jen mia sekreto. Gi estas tre simpla: oni bone vidas nu per sia koro. La esenco estas nevidebla per la okuloj. Ido Adio ! -dicis la foxo-. Yen mea sekreto. Olu esas tre simpla. Onu nur vidas bone per sua kordio, nam la esenco esas nevidebla a la okuli. LFN “Adio.” – la volpe ia dise. “Mea secreta es esta. Lo es multe simple: on vide bon sola par la cor. La esense es nonvidable par la oios.” Uro Adoj, dezi de vols. Zis mi sekret. Je se mol slimi: un viz bun solem ki kar.. De insani se anvizli a oje. Kou Ie narvar, ie rynardel liudo dirav’t. Ie vunasi mo sykret. Ie tres s.pl nest liu: ie pas s-vunat bi. ku kyramel. Ie ba ku nesasiel nest n.vizibl nest niytsubsels. LH LATIN ****************************************************** Vul. – Vale. Quod ceteros celavi, hoc est ; est autem simplicissimum : ani­mo tantum bene cernimus. Que plurimi sunt, oculis cernis non possunt LW Vale, vulpes inquit. En arcanum meum : solo pectore videmus bene. Rerum naturam oculis non cernimus LS »Vale«, vulpes inquit. »Arcanum meum prodam. Simplicissimum est : solo corde clare videmus. Natura rerum oculis cerni non potest« AnF Dex te saut, glatit li vorpix. Es tant es vos mon segret. Est molt sinple : ne veons nule chose née, se avoec le cuer non. Li oel ne voient mie celes choses qui ont grant san. Paradoxalement, les versions les moins reconnaissables sont celles en latin, surtout LH i LW : la, il y a le moins d’éléments communs avec les versions romanes. En outre, parmi les versions créoles, celles a base lexicale portugaise sont faiblement lisibles, tandis que d’entre les artificielles, on peut moins comprendre dans le texte koumanien. Conclusions Certaines langues construites sont plus proches les unes des autres, c’est visible surtout parmi l’espéranto, l’ido, le novial, l’interlingua ou Lingua Franca Nova, ainsi que d’autres « espérantides ». Il en va de meme pour les langues créoles, p.ex. le guadeloupéen et le martini­quais sont plus proches l’un de l’autre, donc ils sont plus transparents quant a leur intercompréhension. Néanmoins, dans toutes les versions des deux types de textes (un extrait de la priere Notre Pere et un extrait du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry), nous avons repéré des mots similaires, quoiqu’il faille avouer que certains d’entre eux ne sont (inter)compréhensibles que grâce au contexte, vu qu’ils different de formes plus ou moins. Bibliographie CLARK Walter John. 1907. International language : past, present and future with specimens of Esperanto and grammar, London : J.M. Dent. COUTURAT Louis, LEAU Léopold. 1907a (1903). Histoire de la langue universelle, Paris : Hachette. COUTURAT Louis, LEAU Léopold. 1907b. Les nouvelles langues internationales, Paris : Hachette. ECO Umberto. 1994. La recherche de la langue parfaite dans la culture europé­enne, trad. Jean-Paul Manganaro, Paris : Seuil. ESCUDÉ Pierre. 2016. 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Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Iwona PIECHNIK Université Jagellonne de Cracovie (Pologne) ORCID https://orcid.org/0000-0003-3235-8122 L’e-morphologie de digilectes de langues romanes . Dans la présente étude, nous voulons aborder la spécificité la plus saillante du cyberlangage : son écriture électronique que l’on associe a ce type de langage meme, en l’appelant langage SMS/(t)chat/inter­net/texto/txt, donc celui qui est utilisé dans l’espace de l’écran et du clavier. Ce langage a déja été le sujet de nombreuses études1, donc cet article ne prétend pas apporter une nouveauté. Il reprend d’ailleurs quelques pistes esquissées dans notre étude du digilecte en général (Piechnik 2018) ou nous avons analysé surtout les modeles du cyber­langage anglais, en les comparant au français, polonais et finnois. Ici, notre but est juste de développer l’approche du cyberlangage français et de le comparer avec quelques langues romanes. Notre terme préféré pour ce type de langage est : digilecte. Il n’est pas encore largement connu. Il a été inventé par une linguiste hon­groise Ágnes Veszelszki (cf. p.ex. Veszelszki 2010 et 2017) – en hongr. digilektus, en ang. : digilect, donc analogiquement en fr. : digilecte2. 1 La plupart des travaux sur ce sujet est consacré a l’anglais, mais pour le fran­çais et d’autres langues romanes il y en a de plus en plus. Voir la bibliographie. 2 Le terme vient de l’ang. digital (ici au sens ‘numérique’), et celui-ci de l’ang. digit ‘doigt ; nombre, chiffre’ issu du lat. digitus ‘doigt’ (autrefois on comptait avec les doigts) + -lect(e) (analogiquement p.ex. fr. dialecte, ang. dialect). Malgré un nombre croissant d’analyses, le digilecte reste toujours a la périphérie des études linguistiques, et la part du lion des publi­cations sur ce sujet concernent l’anglais qui est, certes, la source et le modele de ce type de langage, parce que le développement de moyens électroniques de la communication et de l’informatique a eu lieu dans le milieu anglophone, surtout aux États-Unis. En outre, l’anglais possede des spécificités favorables a des rema­niements graphiques : il dispose de nombreux homophones et homo­graphes qui rendent possibles divers procédés dans l’écriture. Dans la langue anglaise, on utilise aussi volontiers diverses abréviations. Dans cette étude, notre attention portera plus particulierement sur la structure de mots écrits dans le code graphémique dans l’environ­nement électronique de langues romanes. Ce type de l’écriture résulte de deux besoins : 1) de la concision imposée par des limites de signes : un SMS stan­dard ne contient que 160 signes et un tweet sur Twitter : 140 carac­teres (depuis 2017 : 280 caracteres), 2) du ludisme qui caractérise la culture populaire actuelle. Le but du digilecte est donc d’abréger et de jouer avec la graphie. Parmi les moyens principaux, dont le digilecte se sert, on observe : . l’abréviation par la troncation (aphérese, syncope, apocope) – or, d’habitude, on élimine les voyelles si quelques consonnes suffisent a comprendre un mot, donc on laisse le minimum pour garder un mot reconnaissable, . l’abréviation par les sigles et acronymes, . l’usage des chiffres et des lettres (surtout majuscules) qui se lisent phonétiquement, en pouvant ainsi remplacer des morceaux de mots, voire des mots entiers, . la graphie phonique sans le bagage historique de l’orthographe – ici on utilise volontiers une lettre pour les digrammes ou trigrammes p.ex. o pour (e)au ou bien k pour que, . en meme temps, on n’utilise plus les signes diacritiques si ce n’est pas absolument nécessaire. En outre, souvent, le registre typique de ce digilecte est le langage familier (parlé, quotidien, populaire), voire argotique. Un autre trait (dont nous ne nous occuperons pas ici) est la syntaxe simplifiée, souvent fautive : d’habitude, on écrit négligemment et a la hâte, du moins approximativement. Une autre particularité qui accompagne et complete le digilecte est la présence d’émoticones (frimousses, binettes [Canada]) dont la res­semblance permet de les utiliser universellement dans presque toutes les langues et cultures du monde entier, p.ex. : On peut voir que certaines émotions et parties du corps dans des gestes sont facilement reconnaissables, meme si parfois on peut les déchiffrer différemment selon diverses cultures. Mais les émoticones accompagnent seulement le message verbal. Ci-dessous, nous allons passer en revue les procédés digilectaux dans 5 langues romanes pour les comparer et voir lesquelles ont plus de pos­sibilités d’atteindre une concision et de jouer avec la graphie. Écriture phonétique de digilectes romans Si le digilecte consiste surtout en l’écriture phonétique, nous de­vons porter l’attention sur l’orthographe. J. Vendryes avoue : « l’espa­gnol en a une bonne. L’orthographe du français ou de l’anglais est abo­minable » (Vendryes 1979 : 365). Or, l’orthographe française contient un grand nombre de lettres étymologiques et historiques, dont beau-coup n’existent que dans un but distinctif, « mais une forte proportion d’entre elles présentent une charge d’information faible ou nulle, et constituent une gene pour le systeme » (Catach et al. 1986 : 268). Par conséquent, le français standard utilise plus de graphemes par rapport aux sons que l’on prononce. Ce déséquilibre français entre l’écrit et l’articulation est le plus grand parmi toutes les langues ro­manes3, tandis qu’il est le plus petit en italien. Le digilecte se débarrasse volontiers de toutes les lettres muettes qui sont d’habitude omises.4 Par conséquent : on omet le h, parce qu’il est muet dans toutes les langues romanes sauf le roumain (par l’in­fluence slave) ; en outre les digrammes et les trigrammes sont rem­placés par les monogrammes (p.ex. fr. (e)au = o, qu(e) = k): ¦FRANÇAIS .Le h et les graphemes consonantiques finaux muets5 ainsi que le /./ lu facultativement ne sont pas notés : apre = apres azar = hasard avan = avant biz = bise choz = chose chui(s) = je suis6 3 En anglais, ce déséquilibre existe aussi, mais il est plus petit. 4 Meme parmi les linguistes, il y avait eu des tentatives d’un tel moyen, p.ex. l’écriture alfonic (notation phonologique) d’A. Martinet (1976). 5 D’habitude, ce sont les lettres étymologiques (s, z, t, d, x, e) que l’on omet. Cependant, pour éviter des équivoques, on en laisse parfois, p.ex. d dans kand [k.~]= quand pour indiquer qu’il s’agit de la conjonction, tandis que la forme kan [k.~] peut etre comprise par les homophones : quand, quant, Caen, camp, kan/khan. 6 Dans la prononciation familiere. croiz = croise den = dents doi = doigt dla [dla] = de la [d.la] drog = drogue ga = gars gan = gant grave = grave gro = gros ier = hier j = je jalou = jaloux jé = j’ai jlé [.le]= je l’ai [..le] kaz = case komencava? = comment ça va ? kom = comme li = lit malad = malade mek = mec nej = neige oZ = ose pa = pas poz = pose pti = petit ra = rat sa = ça sal = sale spor = sport tou = tout tro = trop vi = vie .D’habitude, les signes diacritiques sont omis, p.ex. : aj [a.]= âge [..] ou ca = ça, mais pour éviter une confusion avec d’autres pro­nonciations, on les garde parfois, p.ex. . é sert a noter /e/ qui, d’habitude, dans l’orthographe traditionnelle, s’écrit : é, ou bien ai et e + 2 lettres consonantiques identiques dans la syllabe ouverte, ainsi que dans les terminaisons -ez,-er et dans la conjonction et, p.ex. : ché = chez manké = manquer jenémar = j’en ai marre lé = les péyé = payer . e sert a noter /./ qui, d’habitude dans l’orthographe traditionnelle, s’écrit : e, e, et dans les terminaisons -et,-ais, -ait,-aie,-aix, ou bien : e, ai, ei dans la syllabe fermée, p.ex. : fet = fete france = français les = laisse poure = pourrais / pourrait me = mais mem / mem = meme ptet = peut-etre . Le/e/ et /./ sont mélangés tres souvent, en donnant une prononcia­ tion approximative p.ex. : é [e]= et [e]/ est [.] de [de]= des [de] ce [s.]= ces [se] cé [se]= c’est [s.] me [m.]= mes [me] fé [fe]= fais / fait [f.] jamé [.ame]= jamais [.am.] te [t.]= tes [te] ké [ke]= qu’est [k.] oué [we]= ouais [w.] soué [swe]= souhait [sw.] plé [ple]= plaît [pl.] toutafé [tutafe]= tout a fait [tutaf.] jevé [..ve]= je vais [..v.] jvé [..ve]= j’vais [.v.] . Les digrammes et les trigrammes deviennent monogrammes, p.ex. : . les voyelles : (e)au, oh [o] > o ou oeu [o/o] > eu : cho = chaud drapeau = drapo fo = faut fote = faute nouvo = nouveau seur = soeur vo = veau . k = qu (toujours lu [k]) et c qui est généralement lu [k] (sauf de­ vant les lettres i, y, e): k / ke = que kan / ken / kand = quand kel = quel(le)(s) kelle = qu’elle kelkun = quelqu’un keske = qu’est-ce que keskia? = qu’est-ce qu’(il) y a ? ki = qui keskispass = qu’est-ce qui se passe kestion = question kon = qu’on kiceki = qui (est-)ce qui kil = qu’il ktu [kty]= que tu [k.ty] manifik = magnifique mank = manque parske = parce que queske = qu’est-ce que trankil = tranquille . ph = f : foto = photo .Les graphemes doubles deviennent singuliers : akro = accro (< accroché) alé = aller comen = comment dolar = dollar doné = donné / donner flem = flemme Sauf 2 lettres ss qui, pour ne pas etre lues [z], sont rendues par la combinaison c + i, y, e, p.ex. : oci = aussi réucir = réussir . Le s intervocalique [z] = z : biz / bizz = bise muzik = musique utilizé = utiliser vazi = vas-y . Le digramme gn [.] = parfois ni [ni ~ nj] Mais le nombre des graphemes reste le meme, donc ce changement n’est pas populaire, sauf ou le digramme est suivi par i, p.ex. dans l’adjectif manifik = magnifique. . La prononciation familiere ou argotique est fréquente. D’habitude, elle est notée phonétiquement. . Il y a aussi des raccourcissements de diverses sortes : chui = je suis oué = ouais < oui ptet = peut-etre . L’élision familiere du pronom tu : ta = t’as < tu as té = t’es < tu es tabitou = t’habites ou ? < tu habites ou ? . On y voit aussi d’autres omissions : – l’omission de l’adverbe ne, p.ex. savapa = ça (ne) va pas – l’omission de la particule que (dans qu’est-ce (que) tu...): kestudi = qu’est-ce (que) tu dis ? kestufé = qu’est-ce (que) tu fais ? kestufou = qu’est-ce (que) tu fous ? L’orthographe des autres langues romanes est plus phonétique par rapport a celle du français, donc il y a moins de remaniements dans leurs digilectes. Regardons-les maintenant. ¦ESPAGNOL . h disparaît, p.ex. aora = ahora ‘maintenant’ . qu = k, p.ex. kieras = quieras ‘(tu) veux’ . les accents graphiques disparaissent, p.ex. aki = aquí ‘ici’ ¦PORTUGAIS .qu = k, p.ex. aki = aqui ‘ici’ ¦ITALIEN .qu = k, p.ex. ki = chi ‘qui’ ke = che ‘que’ ¦ROUMAIN Il n’y a pratiquement pas d’écriture phonétique dans le digilecte de cette langue. Cependant un cas intéresant est ejti = eºti ‘(tu) es’, ou l’on voit le remplacement de la lettre s avec la cédille – º [.] – par j [.] qui se désonorise devant une consonne sourde suivante (ici t). On voit bien que le répertoire de l’écriture phonétique est le plus grand dans le digilecte français qui s’écarte de la lourde orthographe. Graphies fantaisistes Parfois, sans besoin de concision, mais en vue de jouer avec la forme (le langage digilectal s’inspire volontiers du ludisme), on la change : avec une autre graphie, on lit un mot de la meme maniere (ou presque la meme) que l’original. Le nombre de signes reste souvent le meme. ¦FRANÇAIS mwa = moi twa = toi croa = crois koa / kwa = quoi poa = poids savoar = savoir Cependant souvent, on laisse la combinaison graphique -oi-[wa] telle quelle, p.ex. croiz = croise koi = quoi Un autre exemple intéressant est : kekina = qu’est-ce qu’il y a ? ¦ESPAGNOL Le remplacement de gu par w, p.ex. iwal = igual ‘égal’ ¦PORTUGAIS La graphie fantaisiste portugaise apparaît surtout dans un cercle d’initiés qui utilisent le miguxes, c’est-a-dire jargon d’internet, dont le nom dérive du nom miguxo < amiguxo < amiguinho ‘petit ami’. Dans ce jargon on remplace certaines lettres par d’autres, p.ex. le remplace­ment fréquent (et familier au Brésil) de la terminaison -ao par -aum, ce qui n’est pas tres économique, vu qu’on ajoute 1 lettre de plus : bjaum = beijao ‘gros bisou’ naum = nao ‘non’ Le remaniement ludique portugais de l’écriture peut parfois ajouter le h, p.ex. : eh = é ‘est’ / ‘ouais’. ¦ROUMAIN Ici la graphie fantaisiste est nettement inspirée par l’anglaise : asha = aºa ‘ainsi’ poop / pwp = (te) pup ‘je t’embrasse’ shtiu = ºtiu ‘je sais’ shy = ºi ‘et’ neh = nu ‘non’ D’ailleurs, il faut dire que les locuteurs roumains préferent se ser­vir du digilecte anglais (cf. p.ex. Coja 2010 : 77, Marinescu 2015 : 144, Toma 2018). Il y a aussi un mélange anglais-roumain appelé romgleza. Nous n’avons pas trouvé d’exemples fantaisistes en italien. Homophonie de lettres de l’alphabet A l’aide de l’épellation, certaines lettres de l’alphabet peuvent se prononcer comme mots ou leurs morceaux. La ressemblance est soit identique soit approximative. La langue française, grâce a son carac­tere richement homophonique, a le plus de possibilités de tels procé­dés parmi les langues romanes. ¦ FRANÇAIS .Lettres dont la prononciation est identique a celle d’un mot entier ou de deux mots élidés : C [se] = ces / ses [se] E [o]= eux [o] G [.e]= j’ai [.e] H [a.]= hache / hasch [a.] J [.i]= j’y / gît [.i] K [k./ka]= cas [k.] L [.l]= elle [.l] M [.m]= aime [.m] N [.n]= haine [.n] O [o]= eau [o] Q [ky]= cul [ky] T [te]= tes [te] Ou bien la ressemblance phonétique peut n’etre qu’approximative vu le fait que l’on a le [.] ouvert a la place du [e] fermé. C’est le cas de 3 lettres : C : sais / c’est / s’est [s.]7 V [ve] = vais [v.] T : t’es [t.]< tu es [ty./t..] par l’élision faite souvent dans le lan­gage familier. .Combinaison de lettres identiques avec un mot entier BB / bb [bebe]= bébé [bebe] cd [sede]8 = céder [sede] DCD [desede]= décéder [desede] HT [a.te]= acheter / acheté [a.te] ID [ide]= idée [ide] KC [k.se]= casser [k.se] PT [pete]= pété / péter [pete] TT [tete]= téter [tete] VGT [ve.ete]= végéter [ve.ete] Parfois, l’équivalence phonétique n’y est qu’approximative : .[.] postérieur = [a] antérieur9 : AB [.be]= abbé [abe] ABC [.bese]= abaisser [abese] .[.] ouvert = [e] fermé : LN [.l.n]= Hélene [el.n] NRJ [.n.r.i]= énergie [en.r.i] NRV [.n.Rve]= énervé [en.Rve] LC [.lse]10 = laisser [lese] .[o] fermé = [.] ouvert : OQP [okype]= occupé / occuper [.kupe] .Combinaisons de lettres comme unités plus complexes Leur ressemblance peut etre identique : GHT [.ea.te]= j’ai acheté [.ea.te] GVQ [.eveky]= j’ai vécu [.eveky] Mais le plus souvent, la prononciation n’est qu’approximative : CT [sete]= c’était [set.] GT [.ete]= j’étais [.et.] JV [.ive]= j’y vais [.iv.] LM [.l.m]= elle aime [.l.m] LCKC [.lsek.se]< Elle s’est cassée [.ls.k.se] TOQP [teokype]= t’es occupé(e) ? [t..kupe]< tu es occupé(e) ? TKC [tek.se]= t’es cassé(e) [t.k.se]< tu es cassé(e) 7 Puisque c’est apparaît souvent dans la communication quotidienne, dans les textos, nous pouvons trouver de nombreux exemples de combinaisons avec C, p.ex. : CCa / Cça = c’est ça ; Ccho = c’est chaud ; Ckomen = c’est comment ; Cpa­grave = c’est pas grave ; Cb1 = c’est bien ; keskeC = qu’est-ce que c’est, etc. 8 Cela ressemble au sigle anglais cd (< compact disc). 9 Quoique, dans la prononciation actuelle, leur distinction s’efface de plus en plus au profit de [a] antérieur ou plutôt du A central. 10 Néanmoins, le premier grapheme se lit normalement [.l] et non [le]. TNRV [te.n.Rve]= t’es énervé(e) [t..n.Rve]< tu es énervé(e) TT [tete]= t’étais [tét.]< tu étais Par rapport a l’anglais, dans la langue française, il faut combiner les lettres majuscules avec les mots ordinaires beaucoup plus souvent, pour construire des unités plus grandes, p.ex. : G la N = j’ai la haine ou G PT lé plon = j’ai pété les plombs ou bien AT soué = a tes souhaits – la voyelle finale é se prononce [e], alors que dans le mot souhait la voyelle finale devrait se prononcer [.].11 .Lettres qui servent a remplacer des morceaux des mots Ce procédé est tres productif en français, quoique parfois la res­semblance ne soit qu’approximative. La graphie du reste du mot est conforme a l’orthographe traditionnelle. afR = affaire aJT/ajt = agité aPro = apéro < apéritif fR = faire frR = frere Gnial = génial Gré = gérer Kfé = café néCsR = nécessaire nouvL = nouvelle lH = lâche DtST = détester enfR = enfer exagR = exagere fiR = fier imaJn = imagine karaT = karaté mR = mere pR = per semN = semaine colR = colere tR = taire vR = vers Knon = canon lStomB = laisse tomber moV = mauvais ouvR = ouvert otL = hôtel pRturB = perturber aprM = aprem < apres-midi tM = (je) t’aime préC / preC = presser / pressé Cri = série réPT = répéter Dans le cas des lettres dont l’épellation se termine par [e] fermé, la ressemblance a la terminaison des infinitifs du premier groupe (-er) ou du participe passé de ce groupe des verbes (-é) rend ce procédé particulierement populaire, p.ex. : abiT = habiter/habité ariV = arriver/arrivé avanC = avancer/avancé balaD = balader/baladé bavarD = bavarder/bavardé boC = bosser/bossé chanG = changer/changé danC = danser/dansé DpenC = dépenser/dépensé DranG = déranger/dérangé douT = douter/douté écouT = écouter/écouté épaT = épater/épaté exiG / XiG = exiger/exigé12 fliP = flipper/flippé graV = graver/gravé 11 Dans la langue anglaise, l’étendue de l’homonymie des lettres est beaucoup plus grande, donc ce procédé de remplacement de lettres est beaucoup plus pos­sible, p.ex. CU /si. ju./= see you /si. ju./ ‘au revoir’, URAQT /ju. .. e. kju. ti./, /ju. .. e. kju. ti./= you are a cutie /ju. ..(.) .'kju.ti/ ‘tu es mignon(ne)’, YRU /wa. .. ju./, /wa. .. ju./= why are you ? /wa. .. ju./ ou /wa. .. ju./ ‘pourquoi es-tu/etes­vous ?’, IC /a. si./= I see /a.si./ ‘je vois’, ICQ /a. si. kju./= I seek you /a. si.k ju./ ‘je te cherche’. 12 La deuxieme variante, avec la lettre X, n’est qu’approximative, vu que X se prononce [iks], alors que le début de ce mot commence par ex [.ks]. juG = juger/jugé manG = manger/mangé ménaG = ménager/ménagé paC = passer/passé piG = piger/pigé quiT = quitter/quitté raT = rater/raté réPT = répéter/répété (re)tarD = (re)tarder/(re)tardé voyaG = voyager/voyagé En outre, la majuscule E se lit [o] donc cette lettre peut aussi rem­placer le digramme eu lu [o] ou [o]: CriE = sérieux jE = jeu nombrE = nombreux nRvE = nerveux pE = peu Plus rarement, on utilise aussi une majuscule d’autres voyelles : A = a – une telle graphie permet de ne pas confondre la préposition avec la forme verbale a (3e pers. sing. du verbe avoir) rU = rue – pour ne pas confondre avec le mot ru. ¦ ESPAGNOL . Les lettres de l’aphabet espagnol se lisent comme des mots : A =/a/ comme la préposition a ‘a’ C =[.e]/[se] comme sé ‘(je) sais’ / se (pron. pers.) D =/de/ comme la préposition de T =/te/ comme le pronom personnel te . Ou bien comme morceaux de mots : B = [be] / [ß] G =[xe]/[he] K =[ka] P =[pe] Q =[ku] S =[ese], p.ex. : aC / ac [a.e]/[ase]= hace ‘fait’ aK / ak [aka]= acá ‘ici’ BB / bb [bebe]= bebé ‘bébé’ KBza / kbza = cabeza ‘tete’ BBr / bbr [beber] = beber [beße.] ‘boire’ SPro / spro = espero ‘j’espere’ qando = cuando, cuándo ‘quand’ La ressemblance peut etre seulement approximative, p.ex. k / q = que ‘que’, qué ‘quoi ?, (le)quel ?’, p.ex. q acs = .qué haces? ‘que fais-tu ?’ ¦ PORTUGAIS Seulement comme morceaux de mots : B = /be/ K = /ka/ bbk = babaca ‘idiot’, ‘andouille’ bjo = beijo ‘bisou’ fikdik = fica a dica ‘voici le conseil’ (litt. ‘le conseil reste’) kbça = cabeça ‘tete’ pdp = pode pá ‘eh oui’ slk = se é loco ‘tu es fou’ vc = voce ‘tu, toi’ ¦ ITALIEN . .Le remplacement est rare, p.ex. : C /t.i/= ci ‘(a) nous’, ‘y’, ‘ici’. ¦ ROUMAIN La ressemblance exacte : D /de/= de /de/ K / k /ka/= ca /ka/ ‘comme, que’ La ressemblance approximative : Q / q /ky/= cu /ku/ ‘avec’ Mais on peut faire des combinaisons : La ressemblance exacte : DC /det.e/= de ce? /det.e/‘pourquoi ?’ fmy /femeje/13 = femeie /femeje/ ‘femme’ La ressemblance approximative : CV /t.eve/= ceva /t.eva/ ‘quelque chose’. Le répertoire de l’alphabet italien et roumain est assez modeste. Le français a toujours le plus d’homonymes de lettres. Il en sera aussi pour les chiffres que nous verrons ci-dessous. Homophonie des chiffres Certains chiffres servent a remplacer des mots ou leurs morceaux, en donnant leur équivalence phonétique exacte ou approximative. ¦ FRANÇAIS .Chiffres qui correspondent aux mots entiers La ressemblance peut etre exacte : 1 [o~ ]/[yn]= un(e)[o~ ]/[yn] 6 [sis]/[si]14 = si/scie/sis/ci [si] 7 [s.t]= cet(te)[s.t] 9 [nof]= neuf [nof] ‘nouveau’ 100 [s.~]= sans [s.~] La prononciation approximative : 2 [do]= de [d.] 12 [duz]= douce [dus] .Chiffres qui peuvent remplacer des morceaux de mots, avec une prononciation identique sont : 1, 5, 6, 7, 8, 10 et 100. Les numéros 5, 6, 8 et 10 sont les plus utiles quand on prend en considération leur prononciation devant un nom commençant par une consonne, a savoir : 5 [s.], ~6 [si], 8 [.i] et 10 [di]; et non pas [s.k~], [sis], [.it] et [dis] respectivement, p.ex. : al1di = a lundi 5pa = sympa < sympathique 6da = sida 6lence = silence 6né / 6néma = ciné / cinéma ré6 = récit 6rene = sirene 6ta6on = citation 6tron = citron sou6 = souci réu6r = réussir re7 = recette fr8 [fR.i(t)]= fruit [fR.i] l8 [l.i(t)]= lui [l.i] 10able = diable 10co = dico < dictionnaire 10cret / 10scret = discret 10spersé = dispersé / disperser 10tribué = distribué / distribuer 10tance = distance 10vin = divin sar10ne = sardine vendre10 = vendredi 100sible = sensible 100suel = sensuel 100tier = sentier 100tir = sentir 100tral = central ré100 = récent 100sible = sensible 13 Les lettres F et M peuvent se lire en roumain de deux façons : /ef/ et /fe/, ainsi que /em/ et /me/. 14 Devant un nom commençant par une consonne. . Chiffres qui correspondent a des morceaux de mots, avec une prononciation approximative sont : 1, 2 et 6, p.ex. : . 1 [o~ ] remplace in/im [.] ou ien/yen [j.~~ ~] ou bien oin [w.]: 1fo [o~ fo]= info [.fo] put1 [pyto]= putain [pyt.] ~ ~~ b1 [bo~ ]/ bi1 [bjo~ ]= bien [bj.] ~r1 [Ro~ ]15 / ri1 [Rjo~ ]= rien [Rj.~] d1gue [do~ g]= dingue [d.g~] reg1 [R.go~ ]= regain [R.g.] ~f1 [fo~ ]= fin / faim [f.] ~rejo1 [R..oo~ ]= rejoins [R..w.] ~ ser1 [s.Ro~ ]= serein [s.R.] ~pl]= simple [s.pl] ~s1ple [so~mal1 [malo~ ]= malin [mal.] ~soud1 [sudo~ ]= soudain [sud.] ~mat1 [mato~ ]= matin [mat.] ~tr1 [tRo~ ]= train [tR.] ~moy1 [mwajo~ ]= moyen [mwaj.] ~v1 [vo~ ]/ vi1 [vjo~ ]= viens/vient pl1 [plo~ ]= plein [pl.] ~v1 [vo~ ]= vent [va] po1 [poo~ ]= point [pw.] ~vois1 [wvazo~ ]= voisin [vwaz.] ~ . 2 [do] remplace de [d.]: regar2 [r.gardo] = regarde [r.gard(.)] . 6 [si(s)] remplace si + voyelle : [sj] 6ence [sias] = science [sjas] 6é [sie] = scié / scier [sje] Meme si seulement ces trois chiffres sont utilisés, leur usage est assez fréquent, surtout pour 1. Les combinaisons des chiffres dans un mot ou dans une expression sont possibles aussi : l1g8stik [lo~ g.istik]= linguistique [l.g.istik] ~2m1 [domo~ ]= demain [d.m.] ~a2m1 [adomo~ ]= a demain [ad.m.] ~2ri1 [doRjo~ ]= de rien [d.Rj.] ~6tad1 [sitado~ ]= citadin [sitad.] ~ ¦ESPAGNOL 2 (dos [dos]), 7 (siete [sjete]), 10 (diez [dje.]) et 100 (cien [.jen]). . La ressemblance identique : salu2 = saludos ‘salutations’ de2 = dedos ‘doigts’ to2 = todos ‘tous’ 100to = siento ‘désolé’ . Dans la plupart des cas, l’équivalence phonétique n’est qu’appro­ximative : 100pre [.jenp.e]= siempre [sjemp.e] ‘toujours’ a2 [ados]/ a10 [adje.]= adiós [adjos] ‘adieu’ b7s [besjetes]= besitos [besito] ‘bisous’ ¦PORTUGAIS 9 = nove /n.v./ (port.) et /n.vi/ (brés.) : 9dade = novidade ‘nouvelle’ 100 = cem /s..~~~ / (port.) et /s../ (brés.) : 100pre = sempre ‘toujours’ ¦ITALIEN 1 = uno 3 = tre 6 = sei (aussi sei ‘tu es’ se lit de la meme maniere) On peut les composer : 610 = sei uno zero ‘tu es un zéro’ .Le plus souvent, les chiffres remplacent seulement un morceau de mots, p.ex. : nes1 = nessuno ‘personne’ 3no = treno ‘train’ giovan8 = giovanotto ‘jeune homme’ r8 = rotto ‘rompu’ 15 Cela peut remplacer aussi le mot rein. On peut meme composer une phrase : 6’3mendo = sei tremendo ‘tu es formidable’ ¦ROUMAIN Pas d’exemples trouvés. Il est possible qu’une forme disyllabique de la plupart des chiffres roumains (sauf 2 doi, 3 trej, 8 opt) ne permet pas de créer des combinaisons phonétiques. Symboles La plupart des symboles utilisés dans les digilectes sont internatio­naux, meme s’ils se lisent différemment. C’est le cas surtout des sym­boles mathématiques, comme + ‘plus’ et – ‘moins’. Le x peut aussi etre une symbole non-phonétique universel et inter­national de l’embrassement. ¦FRANÇAIS A+ / @+ = a plus (tard) en+ = en plus Par l’homonymie avec la croix [k.wa]16 , le signe x peut signifier ‘crois/croit’ [k.wa] (verbe) et ‘fois’ (aussi comme signe dans la multi­plication entre un multiplicande et un multiplicateur). ¦ESPAGNOL .Il peut s’agir de symboles mathématiques et de chiffres : + = más ‘plus ; davantage’, p.ex. : +a = masa ‘masse ; pâte’ x = por ‘par’ (symbole mathématique dans la multiplication), p.ex. : xque = porque / porqué ‘pourquoi’17 xdon = perdón ‘pardon’18 Les symboles peuvent aussi etre des chiffres, sans leur valeur phonétique : 123 = contar ‘compter ; conter’19 ¦PORTUGAIS On ne peut que trouver le symbole + dans l’expression aT+ = até máis ‘a plus tard’. Il n’y a pas d’autres exemples trouvés. ¦ITALIEN .Symbole x = per ‘par’se lit phonétiquement, mais c’est aussi un symbole de la multiplication : xo / xo = pero ‘toutefois, mais’ 16 Rappelons ici la « croix de multiplication » qui est un symbole mathéma­tique et qui a la meme forme de la lettre X. 17 Ce nom a existé bien avant la popularité du digilecte : ainsi s’appelait aussi une discotheque de musique électronique a Calella de Palafrugell en Catalogne, 1992–2007. 18 Ici, la ressemblance n’est qu’approximative : on le lirait /po.don/. 19 Le plus souvent, cette homonymie s’utilise au profit du verbe ‘(ra)conter’, p.ex. hla k 123 = hola, qué cuentas ‘salut, qu’est-ce que tu dis/racontes ?’. .Symboles polysémiques (utilisés dans divers contextes et déchif­frés selon eux) – la polysémie concerne surtout : + (‘plus’ ou ‘positif’) et – (‘moins’ ou ‘négatif’), p.ex. : +! = si ‘oui’ -! = no ‘non’ +o-= piu o meno ‘plus ou moins’ -male = meno male ‘moins mal’ Mais il y a d’autres exemples de ce type : xh = per ora ‘pour l’instant’ (h qui est ‘heure’ dans ce contexte) $ = soldi ‘sous, argent’ (ou ‘dollars’) ¦ROUMAIN Pas d’exemples trouvés. Troncation La troncation permet de réduire le nombre de signes dans le mes­sage, donc c’est un phénomene probablement le plus fréquent dans la communication électronique. On peut dire qu’elle est universelle dans les digilectes de toutes les langues. Elle consiste a retrancher le com­mencement d’un mot (aphérese), ou au sein d’un mot (syncope) ou bien en fin de mot (apocope). L’apocope et la syncope sont les plus fréquentes. Dans la syncope on observe la suppression de voyelles. D’habitude, la forme abrégée laisse deviner le mot d’origine. C’est le contexte qui aide a préciser le sens. Dans l’apocope, quand les verbes n’ont pas de désinences, c’est par le pronom ou le nom que l’on devine quelle est la personne grammaticale. ¦FRANÇAIS . Apocope : auj = aujourd’hui abs = absent ap = apres cav = ça va att = attend(s) av = avant / avec d = de / des couc = coucou co = connecter d’ac = d’accord ét = été deco = (se) déconnecter doc = docteur docu = document fr / fra = français je re = je reviens dra = draguer t = tu inter = intervention je deco = je me déconnecte m / M = merci jelesav / j’le sav / jle sav = je le savais jta / jtad = je t’adore max = maximum parf = parfait sav = savais / savait rapv / RAPV = rappeler vite re = resalut / reviens / rebonjour rep = réponse reU = réunion sem = semaine vac = vacances déc-redéc = (je me) déconnecte (et je me) redéconnecte déco-reco = (je me) déconnecte (et je me) reconnecte . Aphérese : asy = vas-y ci = merci lut = salut tain = putain ya = il y a Parfois, sa notation est phonétique : blem = probleme zik = musique ayé = ça y est – la ressemblance : é [e] / est [.] .Syncope : ac / avc = avec apls = a plus (tard) bn = bon bcp / bp = beaucoup bjr = bonjour bsr = bonsoir bvo = bravo chx = cheveux clr = clair cmt = comment dc = donc ds = dans dvt = devant jr = jour jtaime = je t’aime lgtps = longtemps logt = logement man / m’an = maman mci = merci mi = moi mnt = maintenant mrd = merde ms = mais nn = non ns = nous partt / partut = partout pdt = pendant ppr = pépere pr = pour prtan / prtant = pourtant ptn = putain qd = quand qqn = quelqu’un slmt = seulement slt = salut ss = (je) suis surtt = surtout st = sont svt = souvent tjr / tjrs = toujours tp = trop tps = temps tt = tout txto = texto vivmnt = vivement vla = voila vlo = vélo vnez = venez vmt / vrmt = vraiment vs = vous yx = yeux zn = zen ¦ESPAGNOL . Apocope : b = bien cam = cámara ‘caméra’ q = que / qué20 dim = dime ‘dis-moi’ finde = fin de semana ‘fin de semaine, weekend’ mda = me da igual ‘cela m’est égal’ mim = misión imposible uni = universidad ‘université’ pa = para ‘pour’ / padre ‘pere’ porfa = por favor ‘s’il vous/te plaît’ vos = vosotros ‘vous’ . Aphérese : tas ok? = .estás ok? ‘tu vas bien ?’ . Syncope : amr = amor ‘amour’ bn = bien bno = bueno ‘bon’ bs / bss = besos ‘bisous’ cdo = cuando ‘quand’ dcr = decir ‘dire’ dfcl = difícil ‘difficile’ dolr = dolor ‘douleur’ ers = eres ‘tu es’ dsps = después ‘puis, ensuite’ fsta = fiesta ‘fete’ hla = hola ‘salut’ ns = nos ‘nous’ pco = poco ‘peu’ ppio = principio ‘principe’ qdms = quedamos ‘nous restons’ sbs = sabes ‘tu sais’ tmbn = también ‘aussi’ pr = por ‘par’ vms = vemos ‘(nous) voyons’ vns = vienes ‘tu viens’ ¦PORTUGAIS . Apocope : Br = Brasil ‘Brésil’ / Brasileiro ‘brésilien’ p = para ‘pour’ n = nao ‘non’ nn = nao nao ‘non, non’ oq = o que ‘ce que’ / o que ‘quoi’ q = que / que ‘quoi’ s = sim ‘oui’ sla = sei lá ‘je ne sais pas’ ss = sim sim ‘oui oui’ . Syncope : bjs = beijos ‘baisers, bisous’ fla = fala ‘parle’ mds = meu Deus ‘mon Dieu !’ ngm = ninguém ‘personne’ pse = pois é ‘eh oui’ psr = poser ‘poseur’ pra = para ‘pour’ rs = risos ‘rires’ rsrs = risos risos ‘rires, rires’ tbm = também ‘aussi’ sdds = saudades ‘tristesse, nostalgie ; tu me manques’ 20 Ce mot en tant que pronom est tres souvent utilisé, p.ex. : q plomo! = !qué plomo! ‘quel ennui !’, q qrs = .qué quieres? ‘que veux-tu?’, q risa = !qué risa! ‘quel rire !’, q sea = qué sea ‘quoi que ce soit’, q tal? = qué tal? ‘comment ça va ?’, q acs = .qué haces? ‘que fais-tu ?’. ¦ITALIEN . La syncope est rare : nn = non . On peut trouver presque uniquement des exemples de l’apocope ba = bacio ‘baiser, bisous’ / baci ‘baisers, bisous’ dmn / dom / doma = domani ‘demain’ Og = oggi ‘aujourd’hui’ fli = flirtiamo? ‘flirtons-nous ?’ int = interessante ‘intéressant’ Fse = fatti sentire ‘fais-toi entendre’ raga = ragazzi ‘garçons’ prof = professore ‘professeur’ / professoressa ‘professeure’ risp = risposta ‘réponse’/ rispondere ‘répondre’/ rispondimi ‘réponds-moi’ . Mais il y a beaucoup de mots-valises de toutes les phrases, p.ex. : abecba = abbracciami, eccitami, baciami ‘serre-moi, excite-moi, em- brasse-moi’ CiVePo = ci vediamo poi ‘a plus tard’, ‘on se verra plus tard’ HoBiDiTe = ho bisogno di te ‘j’ai besoin de toi’ IboLu = in bocca al lupo ‘bonne chance’ (litt. ‘dans la bouche du loup’) maqmiam = ma quanto mi ami? ‘mais combien m’aimes-tu?’ midi = mi dispiace ‘je suis désolé(e)’ povi = portami via ‘emmene-moi ailleurs’ tulanoins = tutta la notte insieme ‘toute la nuit ensemble’ ¦ROUMAIN . Apocope : aj = ajutor ‘aide’, ‘a l’aide !, au secours !’ apr = aproape ‘pres’, ‘presque’ sal = salut ‘salut !’, ‘bonjour !’ mul.am < mul.ãmi/mulþami ‘remercier’21 . Syncope : att = atât ‘si, tellement’ bne = bine ‘bien’ dn = din ‘de’, ‘dans’ cnva = cineva ‘quelqu’un’ plc = plec ‘je pars, je m’en vais’ psto = proasto ‘idiot !’ vn = vin ‘vin’ / ‘je viens, j’arrive’ vzt = vãzut ‘vu’, ‘vue’ Dans tous les digilectes, l’apocope est la plus populaire. Les mots­valises ne se forment que dans le digilecte italien. Sigles D’habitude, les sigles s’écrivent avec les majuscules, mais dans les digielctes, le plus souvent on utilise les minuscules. ¦FRANÇAIS .Sigles qui refletent les mots composés : am = apres-midi22 AR = aller-retour cc = coucou fds = fin de semaine 21 Ce verbe vient de la locution : la mul.i ani ‘a de nombreuses années’. 22 Ce qui est contraire au sigle homologue anglais : AM / a.m. < lat. ante meridiem ‘avant midi’). . Sigles des locutions ou expressions plus ou moins figées ab = a bientôt alp = a la prochaine asv = âge, sexe, ville bg = beau gosse / belle gueule bj = bonne journée / bien joué bn = bonne nuit dr = de rien dtf = de toute façon fdp = fils de pute gp = gros pigeon mdp = mot de passe mdr = mort de rire mh = manque d’humour mpm = meme pas mal mp = message personnel pdp = pas de probleme tdf = tete de fion plpm = pas libre pour (le) moment tg = ta gueule tlm = tout le monde . Sigles des phrases : cpg = c’est pas grave cv = ça va CQFD = ce qu’il fallait démontrer’ ctup = c’est toujours un plaisir fpc = fais pas chier ftg = ferme ta gueule jntcp = je ne te crois pas jrb = je ris beaucoup jv = je vais jts = je te suce jtv = je te vois mjvb = moi je vais bien nmqpm = ne me quitte pas maintenant ntm = nique ta mere rb = (je) reviens bientôt sdr =(je) suis de retour rtva = raconte ta vie ailleurs spd = sois pas deg spj = sois pas jaloux STVCQJVD = si tu vois ce que je veux dire TFQ = tu fais quoi ? tmlt = tu me laisses tranquille tmts = toi meme tu sais tmv? = tu m’en veux ? tpm = t’es pas marrant vtv = vis ta vie vmvs = vous meme vous savez VTFF = va te faire foutre vtfe = va te faire enculer ¦ESPAGNOL . Sigles des mots composés fds = fin de semana ‘fin de semaine, weekend’ pq = porque ‘parce que’ / porqué ‘pourquoi’ . Sigles des locutions ou expressions plus ou moins figées ALV = a la verga ‘putain !’, ‘merde !’ (litt. ‘a la verge’, ‘a la bite’) asdc = al salir de clase ‘apres les cours’ hl = hasta luego ‘a plus tard’ lq = lo/la que ‘celui/celle qui’ NPI = ni puta idea ‘aucune idée’ NV = nos vemos ‘a la prochaine’ pf = por favor ‘s’il te/vous plaît’ . Sigles des phrases : ntc = no te creas ‘ne te crois pas’ nph = no puedo hablar ‘je ne peux pas parler’ npn = no pasa nada ‘il ne se passe rien’ ntp = no te preocupes ‘ne t’en fais pas’ tq = te quiero ‘je t’aime’ tqi = tengo que irme ‘je dois m’en aller’ ¦PORTUGAIS . Sigles des mots composés fds = fim/final de semana ‘fin de semaine, weekend’ . Sigles des locutions ou expressions plus ou moins figées bpn = bom/boa pra nóis ‘bon(ne) pour nous, tant mieux pour nous’ mv = minha vida ‘ma vie’ sqn = só que nao ‘mais non’ pq = por que / porque ‘parce que’ // por que / porque ‘pourquoi’ . Sigles des phrases : vdb = vai dar bom ‘ça va aller bien’ tqr = tem que respeitar ‘(il/elle) doit respecter’ vtnc = vai tomar no cu ‘va te faire foutre’ ¦ITALIEN . Sigles des expressions : gdg = giu di giri ‘vers le bas’ ap = a presto ‘a bientôt’ / a proposito ‘a propos’ . Sigles des phrases : ac = aspettami caro/cara ‘attends-moi, chéri(e)’ ctactc = ciao ti amo, come ti chiami? ‘salut je t’aime, comment tu t’ap­ pelles ?’ cvd = ci vediamo dopo ‘a plus tard’, ‘on se verra plus tard’ cvd = come volevasi dimostrare ‘ce qu’il fallait démontrer’ fdmccv = fa’ di me cio’ che vuoi ‘fais ce que tu veux avec moi’ MNF = me ne frego ‘je m’en fiche’ tm = tesoro mio ‘mon trésor’ ttp = torno tra un po ‘je reviens dans un instant’ tvb = ti voglio bene ‘je t’aime bien’ tdp = togliti dai piedi ‘dégage’ tvtb = ti voglio tanto/troppo bene ‘je t’aime tellement/trop’ Tvtttb = ti voglio tanto tanto tanto bene ‘je t’aime tellement, tellement tellement’ ¦ROUMAIN . Sigles des locutions ou expressions plus ou moins figées CMRP = cele mai rele prietene ‘les pires amies’ CP = cu plãcere ‘de rien’ (litt. ‘avec plaisir’) (apres le remerciement) LMA = La mulþi ani! (litt. ‘a beaucoup d’années !’)23 NB = noapte bunã ‘bonne nuit’ PB = poftã bunã ‘bon appétit’ NP = nicio problemã ‘aucun probleme’24 NPC = n’ai pentru ce (< nu ai pentru ce) ‘de rien’, ‘il n’y a pas de quoi’ . Sigles des phrases : CF = ce faci? ‘que fais-tu ?’ CJ = ce joci ‘a quoi joues-tu ?’ CFF = ce faci, fatã? ‘que fais-tu, chérie ?’ (litt. ‘que fais-tu, fille ?’) CMBP = cele mai bune prietene ‘meilleures amies’ CMF = ce mai faci? ‘comment ça va ?’ (litt. ‘que fais-tu encore’) CMZ = ce mai zici ‘quoi de neuf ?’ (litt. ‘que dis-tu encore ?’) csmz = ce sã mai zic ‘que puis-je dire’ CV = ce vrei ‘que veux-tu ?’ SCM = sã creºti mare ‘grandis/croîs beaucoup’25 Dans toutes les langues, il y a beaucoup de sigles et on peut les créer a l’infini, mais ces unités ne sont déchiffrables que grâce au contexte. 23 Comparez la locution latine : Ad multos annos ! (surtout comme souhait d’anniversaire : « [je vous souhaite de vivre] de nombreuses années »). 24 Ce sigle peut se lire aussi en anglais : No problem. 25 On le dit aux enfants apres avoir obtenu un service de leur part. En outre, apres le repas chez quelqu’un, quand on a félicité la maîtresse de maison, en disant « c’était délicieux », elle répond ainsi, surtout si son interlocteur est un enfant. Acronymes Les acronymes nécessitent les combinaisons de consonnes et des voyelles pour voir se lire comme mots ordinaires, donc il n’y a pas beaucoup de telles unités dans les digilectes analysés. Dans les digilectes, la notation des acronymes est, de préférence, en minuscules, tout comme dans les sigles (quoique les acronymes et les sigles dans la vie publique s’écrivent, d’habitude, en majuscules). Cependant, les acronymes qui risquent d’etre confondus avec les mots ordinaires, sont écrits en majuscules, p.ex. BAL (boîte au lettres) pour ne pas confondre avec les substantifs bal ou balle (écrit phoné­tiquement), ou bien RAS (rien a signaler) pour ne pas confondre avec ras (en tant qu’adjectif et substantif). ¦FRANÇAIS . 1 acronyme d’un mot composé : BAL = boîte aux lettres . Acronymes des locutions ou expressions plus ou moins figées ama = a mon avis cad / cad = c’est-a-dire p-e = peut-etre duac = d’un autre côté rad = rien a dire rav = rien a voir raf = rien a faire/foutre RAS = rien a signaler26 . Acronymes des phrases : GETA = Google est ton ami celv = c’est la vie etmafub = excellent ! tu m’as fait une blague osef = on s’en fout oseb = on s’en balance / on s’en branle ¦ ESPAGNOL 1 exemple trouvé : LAP = lo antes posible ‘le plus vite possible’ ¦PORTUGAIS Pas d’exemples trouvés. ¦ITALIEN ita = in tua adorazione ‘dans ton adoration’ TO = ti odio ‘je te déteste’ tat = ti amo tanto ‘je t’aime tellement’ OB = occhi belli ‘beaux yeux’ ¦ROUMAIN SU = somn uºor ‘dors bien !’, ‘bon sommeil !’ Le roumain, tout comme d’autres langues romanes, se sert volon­tiers d’acronymes anglais. Parfois on ajoute des suffixes diminutifs et augmentatifs roumains aux acronymes anglais, p.ex. : LOLuþ, LOLiºor, LOLoi (Coja 2010 : 78). 26 La notation digilectale de cet exemple est sans points (donc nous le con­sidérons comme acronyme), alors que c’est une reprise du sigle R.A.S. (lu [.R..s]) connu depuis la moitié des années 1940, c’est-a-dire depuis la Seconde Guerre mondiale. D’autres procédés de digilectes romans Il s’agit ici surtout d’onomatopées et interjections que l’on note phonétiquement. ¦FRANÇAIS arf = rire sniiif = pleurer ô / Ô = oh waw = dingue ¦ESPAGNOL grr = ‘fâché, vexé’ zzz = ‘dormir’ ¦PORTUGAIS Le rire dans le digilecte portugais est noté par la lettre k/K, parce que dans cette langue l’onomatopée de ce son commence par [k], noté par le digramme qu (quá-quá-quá, quiá-quiá-quiá). On distingue deux types du rire que l’on note différemment : . par la lettre minuscule k (si c’est un petit rire), . par la majuscule K (si c’est un grand rire a haute voix) : kkk / KKK = hahaha, quá-quá-quá, quiá-quiá-quiá La longueur du rire se traduit par le nombre croissant des lettres : kkkk ou kkkkk ou kkkkkk / KKKK ou KKKKK ou KKKKKK, etc. ¦ITALIEN De la réduplication onomatopéique bla-bla vient l’usage de bla dans le sens de parlare ‘parler’.27 Une suite zzz peut signifier ‘dormir’ ou ‘tu m’endors’ etc. ¦ROUMAIN Pas d’exemples trouvés. Combinaisons de procédés de digilectes romans Dans le message digilectal, la combinaison de 2 procédés est la plus fréquente et la plus productive (surtout : <écriture phonétique + lettre /chiffre> ou ou bien ), parce qu’elle est encore assez facile a déchiffrer pour un lecteur. Les combinaisons de 3 procédés sont plus rares. ¦FRANÇAIS . Écriture phonétique + lettre abiT = habiter DzSPré = désespéré Kdo = cadeau jeteléDjadi = je te l’ai déja dit kontST = contester Tpafâché = t[u n]’es pas fâché TkoQ = t’es cocu < tu es cocu . Écriture phonétique + chiffre 1posibl = impossible 1diféren = indifférent magaz1 = magasin 2labomb = de la bombe 2sou = dessous 2van = devant 6flé = sifflé / siffler 6twai1 = citoyen 6ecl = siecle 10ko = dico 10pozi6on = disposition tuvi12m1? = tu viens demain ? . Chiffre + symbole : @2m1 = a demain @l1di = a lundi 2+ = de plus 2-en-= de moins en moins . Lettre + chiffre 12C4 = un de ces quatre 1Bcile = imbécile 1TreC = intéressé 1viT = inviter 2manD = demander 6L = ciel 6T = cité 6milR = similaire 7éT = cet été K7 = cassette 10QT = discuter 10vorC = divorcé / divorcer C5pa = c’est sympa Cmal1 = c’est malin . Écriture phonétique + apocope dak = d’accord oj = aujourd’hui laK = laquelle . Écriture phonétique + syncope : ak / aek = avec bch = bouche clibatr = célibataire jtapLDkejpE = je t’appelle des que je peux . Écriture phonétique + aphérese : kay = ok . Apocope + sigle : expldr = explosé de rire . Syncope + apocope : ajd = aujourd’hui dsl = désolé jtd / jtdr = je t’adore rdv = rendez-vous . Syncope + chiffre : dm1 = demain mr6 = merci v1 = viens / vient . Syncope + lettre : glnD = glander regrT = regretter strC = stressé . Apocope + lettre : jT = jeter Kdr = cadre . Lettre + sigle : enTK = en tout cas rafR = rien a faire ptdr = pété de rire TMTC = toi-meme tu sais . Lettre + symbole : F& = effet . Aphérese + remaniement de la graphie : guez = fatigué . Sigle + symbole : T=R = train en retard28 (M) = mettre29 Dans le digilecte français, on utilise souvent le verlan : . Verlan + syncope cmr <= merci remps < rempes / renps < renpes <= parents . Verlan + apocope : trom = tromé <= métro . Écriture phonétique + sigle : xpdr = extremement pété de rire rts = répete tout ça TFK = tu fais quoi ? XDR = explosé de rire . Écriture phonétique + symbole : kestuX = qu’est-ce (que) tu crois ? . Apocope + réduplication : fofo = forum 27 On le voit dans des combinaisons avec les sigles, p.ex. BlaDT = parlami di te ‘parle-moi de toi’ ou TblaD = ti parlo dopo ‘je te parlerai plus tard’. 28 Train « égale » retard. 29 Les parentheses peuvent symboliser l’espace intérieur (« mettre dedans »), ainsi que le métro dont la prononciation ressemble au verbe « mettre ». . Aphérese + réduplication : kk = ok . Graphie fantaisiste + syncope : taggle = ta gueule Plus rarement, on combine 3 procédés, mais la difficulté de déchif­frer le message s’accroît. . Écriture phonétique + lettre + chiffre 6Tm = systeme 10kuT = discuter m1tNan = maintenant C2labal = c’est de la balle G1iD2Kdo = j’ai une idée de cadeau jSpRktuvabi1 = j’espere que tu vas bien Cpa5pa = c’est pas sympa Ti2 = t(’es) hideux < tu es hideux . Écriture phonétique + lettre + symbole Tle+bo = t’es le plus beau < tu es le plus beau . Écriture phonétique + syncope + apocope pk = pourquoi / parce que nptk = n’importe quoi . Écriture phonétique + apocope + chiffre p2k = pas de quoi kwad9 = quoi de neuf ? . Écriture phonétique + syncope + lettre : xtrm = extreme . Écriture phonétique + apocope + lettre kSktfu = qu’est-ce que tu fous ? . Chiffre + symbole + lettre : €P1 = européen . Chiffre + syncope + apocope : 1mn = (juste) une minute . Chiffre + lettre + syncope : GspRb1 = j’espere bien . Chiffre + lettre + apocope : GHT2V = j’ai acheté deux vins . Lettre + sigle + apocope : xpdr / xpldr = explosé de rire . Sigle + syncope + apocope : jtbf = je t’embrasse bien fort . Sigle + écriture phonétique + aphérese TMK / tmk = tu me manques . Syncope + apocope + symbole bsx = bise – ici, c’est un symbole de l’embrassement. Quand au digilecte français, notons une forte présence de l’argot et du verlan, ce qui le différencie des autres digilectes romans. ¦ ESPAGNOL . Écriture phonétique + lettre : stoi30 = estoy ‘(je) suis’ . Écriture phonétique + syncope eys = ellos ‘eux, ils’ knto = cuanto ‘combien’ qndo = cuando ‘quand’ . Écriture phonétique + aphérese : asias = gracias ‘merci’ . Graphie fantaisiste + aphérese : exo = hecho ‘fait’ wpa = guapa ‘jolie’ . Graphie fantaisiste + syncope : mxo = mucho ‘beaucoup’ . Lettres + symboles : aD+ = además ‘en/de plus, en outre’ TechoD-= te echo de menos ‘tu me manques’ . Lettres + chiffres : D2 = dedos ‘doigts’ . Lettres + apocope : qand = cuando, cuándo ‘quand’ pdt / pDT = piérdete ‘dégage!’ (litt. ‘perds-toi’) . Syncope + apocope : dnd = dónde / donde ‘ou’ ems = hemos ‘nous avons’ mnn = manana ‘demain ; matin’ msj = mensaje ‘message’ smpr = siempre ‘toujours’ tb / tmb = también ‘aussi’ tp = tampoco ‘non plus’ inde = fin de semana ‘fin de semaine, weekend’ nd = nada ‘rien’ . Syncope + chiffres ers2 = eres tú ‘es-tu’ – ici l’adj. numéral 2 est lu a l’anglaise two /tu/ . Sigle + lettres : tkm = te quiero mucho ‘je t’aime beaucoup’ . Sigle + chiffres m1ml = mándame un mensaje luego ‘envoie-moi un message plus tard’ . Aphérese + changement de graphie way = !guay! ‘helás !’ wenas = buenas (noches) ‘bonne (nuit)’ . Symbole + apocope : xfa = por favor ‘s’il vous/te plaît’ xlo– = por lo menos ‘pour le moins, au moins’ . Symbole + suffixe : xo = pero ‘mais’ . Symbole + lettres xq? = .por qué? ‘pourquoi ?’ xq / xk = porque ‘parce que’ . Écriture phonétique + syncope + apocope kntm = cuéntame ‘raconte-moi’ kyat = cállate ‘tais-toi’ km = como ‘comme’ ymm / ymam = llámame ‘appelle-moi’ 30 La premiere lettre se lit comme majuscule ['ese]. ¦PORTUGAIS La plupart de ces expressions est familiere, populaire au Brésil. . Écriture phonétique + syncope bju = beijo ‘baiser, bisou’ vlw = valeu ‘merci’ (litt. ‘il a valu’) flw = falou ‘a plus tard’, ‘au revoir’ (litt. ‘il/elle a dit/parlé’) . Syncope + apocope agr = agora ‘maintenant’ amg = amigo ‘ami’ bbc = babaca ‘idiot’, ‘andouille’ blz = beleza ‘beauté’, ‘super !’ btfé = boto fé ‘j’espere’ (litt. ‘je lance la foi’) cmg = comigo ‘avec moi’ ctz = certeza ‘certitude’ cvs = conversa ‘parle’ ; entretien’ dexo = deixou ‘il/elle a laissé’ dlç = delícia ‘délices’ fds = foda-se ‘va te faire foutre !’ fml = família ‘famille’ gnt = gente ‘personnes, gens’ glr = galera ‘les gars’ (litt. ‘galere’) fmz = firmeza ‘fermeté’ hj = hoje ‘aujourd’hui’ mlk = moleque ‘gamin’ msm = mesmo ‘meme’ mt = muito ‘beaucoup ; tres’ mvd = malvado ‘méchant’ obg = obrigado/obrigada ‘merci’ pfv = por favor ‘s’il vous/te plaît’ plv = palavra ‘mot’ plmns = pelo menos ‘au/du moins’ smp = sempre ‘toujours’ sfd = safado/a ‘coquin(e)’ slc = se é loco ‘tu es fou’ sv = suave ‘mou, doux, suave’ tb = também ‘aussi’ td = tudo ‘tout’ tdb = tudo bem? ‘tout (va) bien ?’ pprt = papo reto ‘parler franchement’ vdd = verdade ‘vérité’ rd = rodado/rodada ‘chevronné(e), expérimenté(e)’ (litt. ‘tourné(e)’) smdd = sem maldade ‘pas de méchanceté’ tlg = tá ligado ‘tu sais, tu vois’ (litt. ‘est lié’) tmj = tamo junto ‘nous sommes ensemble’ plmd / plms / plmds / plmdds = pelo amor de Deus ‘pour l’amour de Dieu, mon Dieu’ . Écriture phonétique + apocope + resuffixation brinks = brincadeira ‘blague, plaisanterie’ . Aphérese + lettres + symbole : t+ = até mais! ‘a bientôt’ . Lettres + apocope + syncope dmr = demorou ‘ça a tardé, ça a pris beaucoup de temps’ pdc = pode crer ‘certes, bien sur’ ¦ITALIEN . Graphie fantaisiste + apocope se# = settimana ‘semaine’ (le symbole # remplace tt) . Lettre + apocope : dx = destra ‘droite’ sx = sinistra ‘gauche’31 . Lettre + chiffre C6 / c6? = ci sei ‘tu es la ?’ K8 = cappotto ‘manteau ; capot’32 . Chiffre + symbole : 6la+ = sei la migliore ‘tu es la meilleure’ . Sigle + symbole mmt+ = mi manchi tantissimo ‘(tu) me manques tellement’ oom+ = ora o mai piu ‘maintenant ou jamais’ SS$ = sono senza soldi ‘je suis sans argent, je suis a court d’argent’ 1000TA = mille volte ti amo ‘mille fois je t’aime’ . Syncope + apocope bn = bene ‘bien’ cpt = capito ‘entendu’ msg = messagio ‘message’ grz = grazie ‘merci’ dv = dove ‘ou’ NN = nessuno ‘personne’33 prg = prego ‘je t’en prie’ qnt = quanto ‘combien’ cmq = comunque ‘de toute façon’, ‘quand meme’ ; ‘quoique’ 31 La lettre x (lue /iks/) remplace l’intérieur de ces mots, approximativement seulement. La terminaison est coupée. 32 D’apres ce type, notons ici le titre d’un roman Ora k c6 (= Ora che ci sei) de Antonella D’Eri Viesti, Massafra (TA) : Dellisanti, 2008. 33 Ou bien de l’expression latine nomen nescio ‘je ne connais pas le nom’. . Sigle + apocope : tvtrb = ti voglio troppo bene ‘je t’aime trop’ . Apocope + chiffre : D6? = dove sei? ‘ou es-tu?’ . Apocope + symbole ba&ab = baci e abbracci ‘bisous et étreintes/embrassades/câlins’ Al7Cie = al settimo cielo ‘au septieme ciel’34 FaTuXTe = farei tutto per te ‘je ferais n’importe quoi pour toi’ XM = per me ‘pour moi’ . Symbole + suffixoide : xke / xk = perché ‘pourquoi’ . Sigle + apocope + chiffre : qlc1 = qualcuno ‘quelqu’un’ G61VA = grazie, sei un vero amico ‘merci, tu es un vrai ami’ . Chiffre + apocope + symbole 6LaMi* = sei la mia stella ‘tu es mon étoile’ . Symbole + apocope + syncope : xfv = per favore ‘s’il vous/te plaît’ ¦ROUMAIN . Écriture phonétique/ + apocope dak = dacã ‘si, a condition que’ kndv = cândva ‘naguere, jadis’ kre = care ‘qui, quel’, ‘lequel’ muzik = muzicã ‘musique’ . Écriture fantaisiste (a l’anglaise) + apocope yobb =(te) iubesc ‘je t’aime’ nush = nu ºtiu ‘je ne sais pas’ . Écriture fantaisiste (a l’anglaise) + aphérese betzk = te iubesc ‘je t’aime’ . Écriture phonétique + syncope aqm = acum ‘maintenant’ km = cam ‘a peu pres’ knd = când ‘quand’ nik / nmk = nimic ‘rien’ t’besk ~ t bezk = te iubesc ‘je t’aime’ . Syncope + apocope afr = afarã ‘dehors’ app = apropo ‘a propos’ bn = bine ‘bien’ cnv = cineva ‘quelqu’un’ crz = crezi ‘tu crois’ mn = mine ‘moi’ imd = imediat ‘immédiatement, tout de suite’ MS = mersi (< fr. merci) stp = stai un pic ‘reste un peu’ tr = tare ‘dure’, ‘fort’ vb = vorbim ‘nous parlons’ pn = panã ‘merde !’ (litt. ‘plume’35 ; ‘panne’) sp = spune ‘dire’ pnm = pana mea ‘putain !’ (litt. ‘ma plume’)36 vz = vezi ‘tu vois’ . Chiffre + apocope : n2 = noi doi ‘nous 2’, v2 = voi doi ‘vous 2’ . Écriture phonétique + syncope + apocope mzk = muzicã ‘musique’ 34 Ici, le chiffre ne se lit pas phonétiquement, donc il est un symbole. 35 Le mot panã ‘plume’ remplace ici pulã ‘bite’. 36 Souvent aussi on utilise l’expression ce pana mea ‘c’est quoi ce bordel !’. Notre corpus n’est pas exhaustif, sans doute. Nous avons trouvé autant d’exemples dans la mesure du possible. Nous avons vu que dans notre corpus il y a le plus d’exemples pour le français, ce qui peut s’expliquer par une grande popularité de cette langue parmi les langues romanes et par une richesse de sources assez facilement accessibles. En outre, une autre raison de cette abondance est que le français est une langue qui se défend le plus vaillamment contre l’hégémonie de l’anglais, c’est pourquoi les francophones in­ventent volontiers leurs propres lexies digilectales, sans se servir des moyens anglais. Ceci n’est toujours pas le cas dans les écritures numé­riques d’autres langues. Par exemples, les roumanophones aiment uti­liser l’anglais, donc les abréviations roumaines dans le digilecte sont plutôt rares. Conclusions Les digilectes de 5 langues romanes que nous avons vus ci-dessus partagent a peu pres les memes tendances. Mais il y a des différences : . L’écriture phonétique est développée surtout dans le digilecte fran­çais, parce que c’est l’orthographe française qui differe le plus de la prononciation. Les graphemes muets omis. On rejette surtout le h (sauf en roumain). Partout on remplace qu par k. Les digrammes et tri­grammes ainsi que les graphemes doubles deviennent 1 seule lettre. . La graphie fantaisiste existe dans tous les digilectes, sauf en ita­lien (au moins dans notre corpus). . Le français a les plus grandes capacités homophoniques. Par con­séquent, l’homonymie des lettres est la plus forte en français et la plus faible en italien. L’homonymie des chiffres est toujours la plus forte en français, mais n’est pas visible en roumain. . Parmi les procédés de la troncation, c’est l’apocope qui est la plus fréquente partout. Il y a tres peu d’acronymes, tandis qu’il y a beaucoup de sigles (par­ce que pour créer les acronymes on doit disposer de combinaisons propices de lettres consonantiques et vocaliques). . Nous avons trouvé les symboles et la notation des onomatopées partout sauf pour le roumain. . Dans les combinaisons de procédés digilectaux dans un message, la combinaison de 2 procédés est la plus fréquente et la plus produc­tive. On observe surtout : <écriture phonétique + lettre /chiffre> ou ou bien . La combinaison de 2 procédés est encore assez facile a déchiffrer pour un lecteur, bien sur surtout grâce au contexte. Les combinaisons de 3 procédés sont plus rares, tandis que les combinaisons de 4 procé­ dés sont difficiles a trouver (et a déchiffrer, si on les trouve). On peut supposer que le digilecte en tant qu’écritures numériques ne subsiste pas longtemps a cause de son caractere instable et avec le développement de techniques audio et vidéo, donc il faut capter ce phénomene éphémere tant qu’il existe. Bibliographie ANIS Jacques. 2000. L’écrit des conversations électroniques sur l’Internet. – Le Français aujourd’hui 129 : 59–69. ANIS Jacques. 2001. Parlez-vous texto ? 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When comparing the “morphology” of Romance digilects, we can see, that the French language has the greatest possibilities of homophony, so it has the most ways to play with the spelling and to create a concise and ludic electronic writing. Keywords: digilect, net lingo, Romance languages, morphology. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Piotr SORBET Universidad Maria Curie-Sk³odowska, Lublin (Polonia) ORCID https://orcid.org/0000-0002-1250-763X La sustitución paronímica de modelo antroponímico en el espanol en América . 1. Introducción Las unidades léxicas que estudiamos aquí han sido tratadas, hasta ahora, de varias maneras. Esto se debe, en esencia, a que los lingüis­tas que se han ocupado de estas unidades parten desde perspectivas más o menos abarcadoras. Estas perspectivas, además, hacen hincapié en aspectos diferentes, entre otros, fonéticos, morfológicos, semánti­cos, funcionales, valorativos, lo que provoca el uso, por parte de los investigadores, de terminologías discrepantes. Por esta razón, en esta contribución deseamos, por un lado, dar a conocer nuestra metodolo­gía y presentar algunos argumentos a favor de su uso en el análisis de estas voces, y, por otro lado, estudiar ciertas palabras creadas me­diante la sustitución paronímica de modelo antroponímico que se em­plean, ante todo, en el nivel popular del espanol en Hispanoamérica. Ahora bien, queremos subrayar que esta investigación no pretende ser exhaustiva sino que es una introducción a un estudio más amplio. Por tanto, debido a los límites de espacio, nos vemos obligados a limi­tar el alcance de este estudio a cinco países diferentes, esto es, Argen­tina, Chile, México, Nicaragua y Perú. La selección de estos países, aunque parece arbitraria, resulta de nuestro afán de ilustrar que el mecanismo de formación de vocablos que tratamos en este artículo, por un lado, no se limita a una zona concreta, y, por otro lado, mani-fiesta ciertas variaciones diatópicas. El territorio que tomamos en consideración engloba, entonces, al menos parcialmente, las siguien­tes regiones: América del Norte (México), América Central (Nicara­gua), la zona andina (Perú, Chile) y la zona rioplatense (Argentina). Los datos que sometemos al análisis, provienen mayoritariamente de nuestro corpus lexicográfico. Este, ya que la sustitución paronímica es más recurrente en el nivel popular de la lengua, integra diccionarios de las variedades no estándares (caló, coa, escaliche, jeringa, lunfardo), a saber: el Diccionario de Caló: el lenguaje del hampa en México de Car­los Chabat (DCMx), Coa, jerga de las cárceles chilenas de Jaime Campu-sano (Ch-C-j), El lenguaje del pandillero en Nicaragua de Róger Matus Lazo (LpNi), el Diccionario de Jeringa Peruana de Fedor Larco Degre­gori (DJPe) y el Diccionario etimológico del lunfardo de Óscar Conde (DELOC). Estas obras representan, como vemos, las hablas populares de los cinco países que hemos enumerado arriba. Nuestro corpus de partida lo hemos completado con el Diccionario de americanismos de la Asociación de Academias de la Lengua Espanola (DASALE), así como con cinco diccionarios que no se limitan a recoger las palabras de los argots y jergas de los países en los que nos centramos en esta contri­bución. Estas fuentes son las siguientes: el Diccionario de uso del espa­nol de Chile de Academia Chilena de la Lengua (DUECh), el Diccionario etimológico de palabras del Perú de Julio Calvo Pérez (DEPPe), el Diccio­nario del espanol de México de Luis Fernando Lara (DEMx), el Dic­cionario integral del espanol de la Argentina de Federico Plager (DIEA) y el Diccionario del espanol de Nicaragua (DEN). Además, nos hemos servido del Diccionario del insulto de Juan de Dios Luque Durán, Anto­nio Pamies y Francisco José Majón (DI). Precisemos también que debi­do al carácter de esta contribución, hemos decidido ocuparnos exclusi­vamente de los sustitutos antroponímicos a pesar de que el análisis de los sustitutos de otros tipos —toponímicos, de nombres comunes, de nombres de marcas, etc.— ofrecería, seguramente, resultados de sumo interés. 2. Concepto de la sustitución paronímica La sustitución paronímica linda con fenómenos muy variados. Por este motivo, las unidades que constituyen el objeto de este estudio han sido tratadas de diversas maneras. En efecto, los lingüistas cuando describen estas piezas léxicas aluden a la amplificación (Bendezú 1977: 39), la analogía fonética (Ramírez 1982: 113–114), la atracción paronímica (Dauzat 1927: 109; Castaneda Naranjo 2005: 91), la deri­vación deliberadamente ambigua (DI: s. v. vagoneta), la derivación burlesca (DI: s. v. monarca), la etimología asociativa (Orr 1939: 258), la etimología popular (Orr 1954: 129; Grevisse, Groosse, 2007: 207), el floreo verbal (Carrión Ordónez 1978: 277; Ramírez 2013: 320), el juego paronomástico (DELOC), la homonimia parasitaria (Varela Villa-franca 2016: 14), la paisolalia (Rabanales 1953: 87), la paranomasia ~ la paronomasia (Bohrn 2013: 72; Conde 2011: II: 9) o la sufijación parasitaria (Seco 1970: 179–180). Este estado de la cuestión evidencia, por un lado, la falta de unanimidad por parte de los investigadores de cara al recurso que estudiamos aquí, y, por otro lado, la necesidad de presentar una metodología que permita distinguir la sustitución paronímica, entendida como un recurso lexicogénico, de otros fenó­menos lingüísticos. Por esta razón, a continuación, primero, vamos a presentar nuestra definición de la sustitución paronímica y, segundo, vamos a indicar en qué aspectos se diferencia de los fenómenos que hemos enumerado arriba. Hechas estas aclaraciones, vamos a pasar al análisis de los datos que hemos recogido de nuestro corpus. La sustitución paronímica, como hemos mencionado supra, es un mecanismo de formación de palabras. Su realización requiere tres ele­mentos: una base, un modelo y un sustituto. Este integra, grosso modo, la forma del modelo y el significado de la base: caro . Carolina › [Pe]1 carolina ‘caro’ (DEPPe) iba . Ibares › [Mx] ibares ‘ir, iba’ (DCMx) justo . Justiniano › [Pe] justiniano ‘justo’ (DELOC) mí / mi . Miguel › [Ni] miguel ‘yo, me, mí’ (LpNi) robo . Roberto › [Ch] roberto ‘robar’ (Ch-C-j) (bases) (modelos) › (sustitutos) Como vemos, la posible convergencia formal de la base y del mo­delo se fundamenta en la coincidencia de una (mí / mi ~ Miguel) o dos (caro ~ Carolina) sílabas. Es necesario tener presente, sin embargo, que, dado que la forma de la base no siempre se corresponde en su integridad con la de una de las partes del modelo, la relación entre estos dos elementos (base ~ modelo) no tiene un carácter homonímico sino paronímico: 1 Dado que en este estudio nos ocupamos de los sustitutos argentinos, chilenos, mexicanos, nicaragüenses y peruanos, omitimos las marcas diatópicas de otros países que se ofrecen en el DASALE. cornudo . Cornelio › [Ch] cornelio ‘el que es enganado por su es­ posa’ (Ch-C-j) diez . Diego › [Ar, Ch, Ni, Pe] diego ‘diez’ (DELOC; Ch-C-j; LpNi, DEPPe) mate . Matienzo › [Ar] matienzo ‘mate’ (DELOC) mentira . Marina › [Ch] marina ‘mentira’ (Ch-C-j) robar . Roberto › [Ch, Mx] roberto ‘robar’ (Ch-C-j; DCMx) De ahí que distingamos, en la relación fonológica entre la base y el modelo, dos tipos principales de la sustitución paronímica: la inclu­sión y la intersección. En la primera, la forma fónica de la base queda incluida en el significante del modelo: gil . [Ar, Ch, Mx, Ni, Pe] gilberto (DELOC2; Ch-C-j; DCMx; LpNi; DJPe), mi/mí . [Pe] micaela (DEPPe), ni . [Mx] nicolás (DCMx) o caro . [Pe] carolina (DJPe). En la segunda, los si­gnificantes de la base y del modelo tienen ciertos fonemas en común: hambre . [Ar, Pe] ambrosio (DELOC; DJPe), robar . [Ch, Mx] roberto (Ch-C-j; DCMx) o vivo . [Ch] vivaldi (DASALE). Por otra parte, senalemos también que el orden de los fonemas del sustituto y de la base no siempre es idéntico: género . Jerónimo › (sin) jerónimo (de duda) (DASALE). En consonancia con todos los ejemplos que hemos transcrito hasta ahora, deseamos insistir en que, aunque, a menudo, hay una relación de homonimia entre el sustituto y el modelo, la homonimia, con fre­cuencia, no se da entre la base y el modelo. De ahí que prefiramos no denominar el recurso de formación de palabras en el que nos centra-mos en este estudio como homonimia (parasitaria). El modelo y la base son, esencialmente, voces paronímicas, esto es, "semejantes entre sí por su etimología o por su forma o sonido" (DUE)3. Precisemos tam­bién que la homonimia parasitaria, como observó Varela Villafranca (2016: 115–116), se refiere a los casos de coincidencia formal sola-mente en la parte inicial de los vocablos. En la sustitución paronímica, como vamos a ver más adelante (cfr. 3.1.), las semejanzas atanen igualmente a las partes: medial y/o final. La paranomasia ~ paronomasia y el juego paronomástico, que han sido indicados como los procesos que han servido para crear algunas de las voces que nosotros también vamos a tratar, constituyen, desde nuestra óptica, unos de los subtipos de la sustitución paronímica. Esta 2 En el DELOC se registra la forma giliberto. 3 Una definición parecida del parónimo se ofrece en el DLE "Dicho de una pa­labra: Que tiene con otra una relación o semejanza, sea por su etimología o sola-mente por su forma o sonido, como vendado y vendido". última no se limita a una diferencia formal mínima entre dos vocablos (un sonido o una sílaba), como en los casos de las voces paronomás­ticas (adoptar . adaptar, marte . mártir) (DLE, DUE, DUEAE), sino que integra igualmente distanciamientos formales entre la base y el sustituto de mayor grado4, po ejemplo: al fondo . Alfonso › [Pe] alfonso ‘hacia la parte interior’ (DJPe) axila . Alicia › [Pe] alicia ‘axila’ (DJPe) bueno . Wendy › [Ch] wendy ‘bueno, positivo’ (Ch-C-j) mal humor . Marlene › [Ni] marlene ‘mal humorado’ (LPNi) La paisolalia es un término compuesto de dos elementos griegos: ..... y ..... que conjuntamente significan ‘juego lingüístico’ (Raba­nales 1953: 87). La paisolalia es, por tanto, un término poco preciso y más genérico que la sustitución paronímica. En efecto, esta podría considerarse como uno de los diversos subtipos de los juegos lingüís­ticos o juegos de palabras. Ahora bien, observemos que la paronimia es igualmente típica de la atracción paronímica (. etimología popular). Esta, conforme a las pre­misas de Dauzat (Seco del Cacho 2007: 162–163), no es un mecanismo deliberado. De acuerdo con esta interpretación, pese a que existen otros puntos de vista (ibidem: 93, 190), los juegos de palabras, entre ellos la sustitución paronímica, quedan excluidos de la atracción paro­nímica así como de la etimología popular. Estas dos (atracción paroní­mica y la etimología popular) son alteraciones accidentales de una palabra que se deben a la semejanza formal de una voz a otro vocablo (Grevisse & Groosse 2007: 207). Por tanto, partimos desde la perspec­tiva según la cual la sustitución paronímica es, normalmente, un me­canismo, como cualquier juego de palabras, intencionado, mientras que la atracción paronímica suele ser una alteración formal inconsciente de las palabras5. Dejamos de lado, por tanto, los casos en los que una palabra se sustituye por otra o un vocablo adquiere algún cuerpo fónico suplementario (fonemas, sílabas, afijos) debido a la analogía fonética, morfológica, etimológica, semántica que se realiza de una manera no deliberada. Por lo demás, estamos convencidos de que los nombres de cual­quier mecanismo de formación de palabras han de ser descriptivos 4 Notemos que ciertos autores (Bohrn 2013: 71–73; Moreno Nilo 2015: 147–192) emplean el concepto de paronomasia de una manera más extensa incorporando en ella pares de voces cuyo distanciamiento fonético es mayor. 5 A pesar de lo dicho, hay autores, por ejemplo Castaneda Naranjo (2005: 91), que aplicaron el término de atracción paronímica al proceso de formación de pa­labras que constituye el objeto de este estudio. y, entonces, se deben evitar los términos valorativos. Es recomendable también que el nombre de un recurso lexicogénico no coincida con el nombre de una de sus funciones. Descartamos, empero, en nuestro estudio los términos tales como deformación burlesca, deformación fónica por cripticismo, deformación por etimología popular, deriva­ción deliberadamente ambigua, derivación festiva, expansión jocosa, homonimia parasitaria o sufijación parasitaria6. Por su parte, prefe­rimos, además, evitar el término de floreo verbal, de poca difusión7 y cuyo inconveniente radica en su opacidad y, según nuestra óptica, su carácter metafórico. De ahí que la sustitución paronímica sea un tér­mino que indica en qué consiste y cuál es la relación formal entre los tres elementos que intervienen en ella. No es valorativo. Asimismo, tiene, como en el caso de los demás mecanismos de creación léxica, la ventaja de que permite inferir fácilmente cuál es su resultado, esto es un sustituto. Se establecería, por tanto, un paralelismo entre este recurso con otros procedimientos de formación de palabras, a saber: derivación › derivado, composición › compuesto, vesre › vesreísmo y sustitución › sustituto. 3. Sustitución paronímica de modelo antroponímico: análisis de datos Explicado el concepto de la sustitución paronímica, ahora es posible pasar al análisis de los datos que hemos recogido en nuestro corpus. La colecta de los datos y el número elevado de estos nos ha conducido a limitar nuestro estudio a aquellos sustitutos en cuya formación ha servido como modelo un antropónimo. Nuestra contribución se basa en más de 170 entradas sacadas de los diccionarios de las variedades no estándares de Hispanoamérica que hemos enumerado supra. En estos diccionarios, esto es, el Ch-C-j, el DCMx, el DJPe, el LPNi y el DELOC solo este último, debido a su carácter etimológico, suministra una información acerca del origen de los sustitutos, a saber: Zacarías: Buen carterista. Buen fisonomista. Sacar (Ch-C-j). GILBERTO: La víctima. Hombre rústico (DCMx). Alicia. Concavidad que forma el arranque del brazo con el cuerpo (DJPe). lucrecia. adj. lumpen, loco, demente, ido, alocado (LPNi). rufino. m. Rufián. (Por juego paronom. con el nombre propio Rufino) (DELOC). 6 Estos y otros términos que guardan una cierta relación con la sustitución paronímica son catalogados por Varela Villafranca (2016: 121–122). 7 Entre los que lo han empleado destaquemos a: Corominas, Herrero, Veny (Varela Villafranca 2016: 22), Ramírez (2013: 319) y Carrión Ordónez (1978: 277). Fijémonos en el hecho de que la mayor parte de los sustitutos (cerca del 80%), no figure en los diccionarios generales. Así, valgan de ejemplos los siguientes vocablos. En el DUECh no aparecen: roberto ‘robar’, gilberto ‘tonto’, clarisa ‘claro’ que se registran en el Ch-C-j. En el DEN no se catalogan: lucrecia ‘loco’, cirilo ‘sí’, miguelita ‘yo, me, mí, mío, -a’ que se recogen en el LPNi. En el DEMx no figuran las voces: esteban ‘este’, irene ‘ir, iba’, vicente ‘ver, mirar’ descritas en el DCMx y el DIEA no tiene las siguientes entradas: valerio ‘vale’, isolina ‘!cui­dado!’, ambrosio ‘hambre’ que podemos encontrar en el DELOC. Hay que senalar, sin embargo, que el DUECh es el que recoge más susti­tutos paronímicos de base antropónimica, por ejemplo: federico ‘feo’, arturo ‘ahora’) que el DIEA, el DEN y el DEMx, lo que se debe, posible­mente, a que es un diccionario de uso. Fijémonos en que la relativa poca representación de las voces creadas por medio de la sustitución paronímica en el DIEA, el DEMx, el DEN y el DUECh, en comparación con los diccionarios de las variedades no estándares, se explica, entre otros, por el hecho de que este recurso lexicogénico sea más típico del nivel popular de la lengua en el que distinguimos los argots y las jergas. Los modelos antroponímicos que hemos encontrado en nuestro cor­pus comprenden tanto los nombres: [Pe] alicia ‘axila’ (DJPe), [Ar, Ch, Ni, Pe] diego ‘diez’ (DELOC; Ch-C-j; LpNi, DEPPe), [Pe] horacio ‘hora’ (DJPe), [Pe] feliciano ‘contento’ (DJPe), [Mx] tomás ‘tomar’ (DCMx) como los apellidos: [Pe] ayala ‘allá’ (DJPe), [Mx] Ibares ‘ir, iba’ (DCMx), [Ar] mujica ‘mujer’ (DELOC), [Pe] pérez ‘persona de poca importancia’ (DJPe), [Ar] solano ‘solo’ (DELOC). Sin duda, los modelos del segundo tipo son menos numerosos. Es interesante observar que en los dos grupos hay modelos que aluden a personas famosas, v. gr.: [Pe] Cortázar (< Julio Cortázar) ‘Interrumpir’ (DJPe), [Pe] anorris (< Chuck Norris) ‘!ah no, de ninguna manera!’ (DEPPe), [Ni, Pe] nelson (mandela) ‘no, de ninguna manera’ (LPNi; DASALE) o [Ch] vivaldi (< Antoni Vivaldi) ‘vivo, ventajista’ (DASALE). 3.1. Clases de palabras8 La sustitución paronímica que tratamos en esta investigación se produce en los casos de semejanzas formales de ciertos vocablos con las formas de los nombres propios que designan a los seres humanos, es decir, son antropónimos. Por tanto, no debe sorprender que, con mayor frecuencia, los sustitutos pertenezcan a la clase de los sustan­ 8 Por lo que respecta a las clases de las unidades léxicas, seguimos las infor­maciones que se suministran en los diccionarios de nuestro corpus. tivos. Sin que la lista sea exhaustiva enumeremos: ala ‘sobaco, axila’ . Alicia › [Pe] alicia ‘mal olor de axilas’ (DEPPe); allá . Ayala › [Pe] ayala ‘los foráneos, los de lejos’ (DEPPe); aquí . Aquiles › [Pe] aqui­les ‘los locales, los de aquí’ (DEPPe); diez . Diego › [Mx] diego ‘diez centavos’ (DCMx) ~ [Pe] ‘billete de diez dólares’ (DEPPe); fea › [Ch, Mx, Ni, Pe] federica ‘mujer fea’ (DASALE); federal . Federico › [Ar] federico ‘policía federal’ (DELOC); gil . Gilberto › [Ch] gilberto ‘tonto, persona honrada’ (Ch-C-j) ~ [Mx] ‘víctima’ (DCMx); hambre . Am­brosio › [Ar] ambrosio ‘hambre’ (Bohrn 2013: 75); hora . Horacio › horacio ‘hora’ (LPNi); loro . Lorenzo › [Ar] lorenzo ‘mujer fea’ (DELOC); marihuana . Juanita › [Mx] (dona) juanita ‘marihuana’ (DCMx) ~ [Mx] juanita salazar viniegra ‘marihuana’ (DCMx); leona . Lea › [Mx] lea ‘prostituta’ (DCMx); leona . Leandra › [Mx] leandra ‘prostituta’ (DCMx); mano . Manuela › [Ch, Ni, Pe] manuela ‘mano, masturbación’ (Ch-C-j; DASALE; DEPPe;); marihuana . Maribel(a) › [Ni] maribel(a) ‘marihuana’ (LPNi); mate . Matienzo › [Ar] matienzo ‘mate’ (DELOC); mica9 . Micaela › [Pe] micaela ‘camisa’ (DJPe); mitad . Michel › [Mx] michel ‘medio, mitad’ (DCMx); mujer . Mujica › [Ar] Mujica ‘mujer’ (DELOC); pagador . Pablo › [Mx] pablo ‘pag­ador’ (DCMx). A pesar de lo que hemos apuntado arriba, recalquemos que no todos los vocablos que se crean mediante la sustitución paronímica cumplen las funciones de los sustantivos sino de otras clases de pala-bras. En efecto, entre ellas indiquemos por orden alfabético: los adje­tivos (a), los adverbios (b), los pronombres (c) y los verbos (d). a) Adjetivos Los modelos de este tipo de sustitutos paronímicos son tanto los nombres femeninos como los nombres masculinos: armado . Armando › [Pe] armando ‘armado’ (DJPe); caro . Carolina › [Pe] carolina ‘caro’ (DEPPe); claro . Clarisa › [Ch] clarisa ‘claro’ (Ch-C-j); cornudo . Cornelio › [Ch] cornelio ‘el que es enganado por su esposa’ (DASALE); feliz . Feliciano › [Pe] feliciano ‘contento’ (DJPe); feo . Federico › [Ch, Pe] federico ‘feo’ (DUECh, DEPPe); loco . lucrecia › [Ni] lucrecia ‘demente’ (LPNi); vivo . Vivaldi › [Ch] vivaldi ‘vivo, ventajista’ (DASALE); bueno . Wendy › [Ch] wendy ‘bueno, positivo’ (Ch-C-j). 9 El sustantivo mica es una forma vésrica de la voz camisa que ha experi­mentado un metaplasmo. "Cada día estás más federico" (DUECh)10 . "Este tipo es Lucrecia" (LPNi). "Fue Mirko Vucinic […] le dio tranquilidad momentánea a su equi­ po, de ahí en adelante el partido se puso wendy (…)" (La Cuarta, 4.03.201111). Es interesante observar que ciertos sustitutos, que cumplen la fun­ción de adjetivos, presentan la flexión del género gramatical: federico ‘feo’ ~ federica ‘fea’ (DASALE) o bonifacio12 ‘bueno’ ~ bonifacia ‘buena’ (Lope Blanch 1980: 231). "Te la recomiendo porque está Bonifacia" (Lope Blanch 1980: 231). b) Adverbios Pese a que la sustitución paronímica de los adverbios es menos fre­cuente que la de los adjetivos, no es un grupo muy reducido. De hecho, cabe enumerar: ahora . Arturo › arturo ‘ahora’ (DUECh); aquí . Aquiles › [Pe] aquiles ‘aquí’ (DJPe); nada . Nancy › [Pe] nancy ‘de ninguna manera, nada de nada’ (DEPPe); no . Nelson Mandela › [Ni, Pe] nelson ‘no’ (DASALE; LPNi); ni . Nicolás › nicolás ‘nada, no, no hay’ (DCMx); sí . Cirilo › [Mx, Ni] cirilo(s) ‘sí’ (DCMx; LPNi); sí . Simón › [Mx, Ni] simón ‘sí’ (DCMx; DASALE); sí . Ciriaco › [Ni] ciriaco ‘sí’ (DASALE). "Voy a tomar once, cabros, vuelvo Arturo" (DUECh). Como es posible constatar, entre los adverbios distinguimos los de afirmación, lugar, negación y tiempo. c) Pronombres Los pronombres no constituyen un grupo homogéneo. Sin embargo, los más importantes son los personales y los demostrativos. Indique­mos los siguientes sustitutos: este . Esteban › [Mx] esteban ‘este, 10 Queremos insistir en que somos ardientes partidarios de la incorporación de ejemplos de uso en los estudios lingüísticos. Por esta razón, en lo sucesivo, aun­que no sea sistemático, suministramos diferentes frases que ilustran el empleo de ciertos sustitutos. Debemos subrayar, sin embargo, que nuestro corpus lexicográ­fico (DELOC, DJPe, DCMx, Ch-C-j), frecuentemente, carece de ejemplos y, por este motivo, las frases están extraídas de otras fuentes. 11 https://www.lacuarta.com/cronica/noticia/pizarro-no-falla-le-dio-el-triunfo­a-la-roma/95397/ (fecha de consulta: 14.02.2021). 12 La forma bonifacio ‘bien, muy bien’ se registra en el DASALE como un ad­verbio. esta’ (DCMx); este . Estefano › [Mx] estefano ‘este, esta’ (DCMx); este . Esthera › [Mx] esthera ‘este, esta’ (DCMx); yo . Johny › [Pe] johny ‘yo’ (DJPe); mí . Miguel › miguel ‘yo, me, mi’ (DCMx; LPNi); mí . Miguelita › [Ni] miguelita ‘yo, me, mí, mío, -a’ (LPNi); mi . Mi­guelito › [Mx] miguelito ‘yo, mí, mío’ (DASALE). "Miguel voy a la playa" (LPNi). "Esa chavala es miguelita" (LPNi). d) Verbos Es necesario observar que los sustitutos de este grupo se crean para reemplazar tanto las formas infinitivas como las formas flexio­nadas de los verbos: caer . Caifás › [Mx, Ni] caifás ‘caer’ (DASALE); cállate . Cayetano › [Mx] cayetano ‘!cállate!’ (DASALE13); cortar . Cortázar › [Pe] cortázar ‘interrumpir la exposición, el desarrollo de algo’ (DJPe); iba . Ibares › ibares ‘iba, ir’ (DCMx); ir . Irene › [Mx] irene ‘ir, iba’ (DCMx); robar . Roberto › [Ch, Mx] roberto ‘robar’ (Ch­C-j; DCMx); tomar . Tomás › [Mx] tomás ‘tomar’ (DCMx); vi . Vi­cente › [Mx] vicente ‘ver, mirar’ (DCMx). "!Cayetano la botella!" ‘!Cállate la boca!’ (Lope Blanch 1980: 232). "Yo no quiero Irene" (Lope Blanch 1980: 234). "Tomás la sonaja y de clavel" ‘Toma el dinero y vete a esconderlo’ (DCMx). Asimismo, aparte de las clases de palabras que hemos catalogado arriba, cabe anadir también otras. Estas comprenden las fórmulas, las interjecciones, las locuciones y los numerales: !ah, no! . (Chuck) Norris › [Pe] !anorris! ‘!ah no, de ninguna manera!’ (DEPPe); chao ‘!adiós’ . Chabela › [Ch] chabela ‘!adiós!’ (Ch-C-j); .Qué me contás? . (Pascual) Contursi › [Ar] .Qué me contursi? (DELOC); diez . Diego › [Ar, Ch, Ni, Pe] diego ‘diez’ (DELOC; Ch-C-j; LpNi, DEPPe); ocho . Ochoa › [Ch] ochoa (Ch-C-j); seis . Sebastián › [Ch] sebastián ‘seis’ (Ch-C-j). "Agarré diego en la repartidera" (LPNi). Ahora bien, observemos que en la sustitución paronímica abundan casos de la falta de correspondencia de la clase de palabras del susti­tuto con la de la base y/o la del modelo. En efecto, esto ocurre en dos situaciones diferentes: la fusión y la transcategorización. La fusión se refiere al proceso por medio del cual una base pluriverbal pasa a ser monoléxica: al fondo . Alfonso › [Pe] alfonso ‘hacia la parte interior’ 13 En el DASALE cayetano no se registra como un mexicanismo pero su uso en México se ve confirmado en el estudio de Lope Blanch (1980: 222). (DJPe); al tiro . Arturo › [Ch] arturo ‘de inmediato’ (DUECh); de metro . Demetrio › [Ni]14 demetrio ‘dedo’ (DASALE); mal humor . Marlene › [Ni] marlene ‘mal humorado’ (LPNi); o no . Onofre › [Ch] onofre ‘.o no?’ (Ch-C-j). "No me hablés que estoy marlene" (LPNi). "Avanza por el centro que alfonso hay sitio" (DJPe). La transcategorización es más común y presenta varios subtipos. Entre ellos senalemos las discrepancias, por un lado, entre el modelo y el sustituto, y, por otro lado, entre la base y el sustituto. El primer tipo de la trascategorización integra los casos de los sustitutos que tienen la forma de un antropónimo pero cumplen las funciones de otras clases de palabras: adjetivos, adverbios, locuciones, pronom­bres, verbos, etc. (cfr. supra). En el segundo subtipo de la transcate­gorización, esta afecta a la base que adquiere la función de otra clase de palabras, por ejemplo, preposición › sustantivo (a), verbo › adje­tivo (b) o verbo › sustantivo (c), como en los siguientes ejemplos: a) contra . Contreras › contrera ‘persona que acostumbra llevar la contraria’ (DASALE); b) mirando . Miranda › miranda ‘que mira con atención’ (DEPPe); c) sacar . Zacarías › zacarías ‘buen carterista’ (Ch-C-j). Por lo que respecta a la paronimia, esta puede basarse en la semejan­za formal en los siguientes segmentos: inicial (a), medial (b) y final (c). a) federal . Federico › federico ‘policía federal’, gil . Gilberto › gilberto ‘víctima’; b) gil . Germenegildo › germenegildo ‘tonto’, mil . Emiliano › emiliano ‘mil’; c) linda . Celinda › celinda ‘linda’, honrado . Conrado › conrado ‘honrado’, meón . Simeón › simeón ‘meón’. Asimismo, la paronimia puede tener un carácter discontinuo y rela­cionarse, simultáneamente, con dos partes: la inicial y la final: cana ‘cárcel’ . Catalina › [Ch] catalina ‘cana’ o necio . Nemesio › [Ch] nemesio ‘necio’. 3.2. Observaciones semánticas Visto el carácter argótico y jergal de la sustitución paronímica, es importante tener presente que las voces creadas por medio de este recurso lexicogénico se agrupan especialmente en ciertos campos se­mánticos. A continuación, distinguimos algunos de ellos: 14 En Chile demetrio (< de metro) tiene el significado de ‘pene’ (Arbea 1978: 159). a) Delincuencia: [Ch, Mx] roberto ‘robo’ (Ch-C-j; DCMx); [Mx] ruperto ‘rupa, ladrón’ (DCMx); b) Dinero: [Ch] lucrecia ‘mil unidades de dinero’ (DASALE), [Mx, Pe] villegas ‘dinero en general’ (DASALE); c) Drogas: [Ar, Mx] juana ‘marihuana’ (DELOC; DASALE), [Ni] maribel ‘mari­huana’ (LPNi); d) Partes del cuerpo: [Ni] patricia ‘pie’ (DASALE); [Pe] penélope ‘pene’ (DJPe); e) Prácticas sexuales: [Pe] alcedo ‘metida de mano’ (DJPe); [Ch, Ni, Pe] manuela ‘mano, mas­ turbación’ (Ch-C-j; DASALE; DEPPe); [Mx]15 virginia ‘virgen’ (DASALE); f) Voces ofensivas y disfémicas: [Ch] cornelio ‘cornudo’ (Ch-C-j); fea › [Ch, Mx, Ni, Pe] federica ‘mujer fea’ (DASALE). El hecho de que abunden los sustitutos ofensivos, los que se refie-ren a las relaciones sexuales o a las partes íntimas del cuerpo humano, indica que la sustitución paronímica funciona, con mucha frecuencia, en el registro informal, incluso vulgar del habla, v. gr.: "Vamos a mi chanti, tengo maribel" (LPNi). "Aunque no te lo creas, está Virginia y pierdes tu tiempo" (Ferreccio 1974–1975: 38). Notemos que la riqueza de la antroponimia hace que en la susti­tución sea posible que una base tome como modelo nombres propios diferentes. Los sustitutos creados de este modo, a menudo, están entre ellos en relación de sinonimia: jerga › jerardo ~ jertrudis ‘jerga, replana’ (DEPPe); feo › federico ~ feodoro ‘feo, -a’ (DASALE); gil › gilberto ~ germenegildo ‘gil’ (Arbea 1978: 160); sí › ciriaco ~ cirilo ~ sigfrido ~ silverio ~ simón ~ Simón Bolívar ‘sí’ (Lope Blanch 1980: 237; Arbea 1978: 164); seis › Sergio(s) ~ Sebastián (Arbea 1978: 164; Lope Blanch 1980: 236). Aparte de la sinonimia, en nuestro corpus hemos registrado varios pares de sustitutos que constituyen oposiciones: 15 En el DASALE virginia no se registra como un mexicanismo pero su uso en México se ve confirmado en el estudio de Lope Blanch (1980: 238). aquiles ‘los locales, los de aquí’ . ayala ‘los foráneos, los de lejos’ (DEPPe) Por otra parte, un antropónimo puede ser el modelo para varias bases. De ahí que un sustituto, a veces, tenga varios significados que en ciertas ocasiones dependen, además, de la variante diatópica: córner, cornudo › cornelio ‘1. córner. 2. cornudo’ (DJPe; Ch-C-j) feo, (policía) federal › federico ‘1. feo. 2. (Policía) federal’ (DUECh; DELOC). 3.3. Observaciones complementarias Como ya hemos senalado arriba, la sustitución paronímica es un mecanismo de formación de palabras que se emplea principalmente en Hispanoamérica16 en las variedades no estándares de la lengua, sobre todo, en su nivel popular. Los sustitutos paronímicos, se utilizan esen­cialmente en el registro informal del habla, v. gr.: "Bueno mi amor, lo hago corto para ir a morfar, me voy a morfar, porque tengo un ambrosio" (Bohrn 2013: 75). "!Cayetano! ‘!Cállate!’" (Lope Blanch 1980: 222) ".Qué horacio es?" (LPNi). "Me duelen las patricias". ‘Me duelen las patas’ (LPNi). "– .Tienes un macho? – Simón, pero cruza un blanco" (Martínez Rosero 1990: 137). Este hecho se debe a que las voces formadas por medio de este re­curso lexicogénico reciben, dependiendo de la situación, un valor ex­presivo, eufemístico, irónico, burlesco, disfémico o críptico. Las pala-bras se crean, con frecuencia, en el caso de necesidad de eludir, por parte de los hablantes, la pronunciación de ciertos términos. Esta ne­cesidad es momentánea y está condicionada por la situación, por lo que los sustitutos paronímicos tienen, a menudo, una vida efímera. De ahí que la sustitución paronímica sea una herramienta útil en los argots y en las jergas, por ejemplo, en la delictiva: "En la patricia nos quisieron hacer cantar quien nos da la hierba (…)" (Ec-lc: 123) "Roberto, así lo llaman los parceros que se dedican a esta difícil profesión" (CoDP). 16 La sustitución paronímica no es recurso lexicogénico ni nuevo ni privativo del espanol hispanoamericano aunque sí es más común en Hispanoamérica que en Espana. En este país, aunque también existe: rogelio ‹ Rogelio ‘comunista’ . rojo ‘comunista’ (DI: s. v. rogelio), se empleó más en los siglos anteriores (Varela Villa-franca 2016: 24). Como hemos demostrado y como ya han indicado ciertos autores (Conde 2013: 96; Ferreccio Podestá 1974–1975: 144–145; Ramírez 2013: 315; DCMx), la sustitución paronímica se da frecuentemente en el lun­fardo, la jeringa, el coa, el escaliche nicaragüense y el caló mexicano17 . Los vocablos forjados mediante este mecanismo lexicogénico permiten aludir a los temas tabús. Además, como hemos senalado antes, la sus­titución paronímica se emplea cuando un hablante quiere eludir la pronunciación de algún término. Por esta razón, abundan los vocablos que se refieren a delitos, drogas, zonas íntimas del cuerpo humano, etc. (cfr. supra). Lo dicho hasta ahora, no significa que las voces del espanol común no se reemplacen por sus sustitutos: ambrosio (‹ hambre), cirilo (‹ sí): "Tengo una Ambrosia de miedo" (Lope Blanch 1980: 234) "!Esperanza! ‘!Espera!’ (Lope Blanch 1980: 233) "Me duelen las patricias de tanto andar a golpe de calcetín" (LPNi). "–.Qué si voy a ir al bache?" –Sirilo" (LPNi). El empleo de estas palabras tiene una función irónica, cómica. En otras ocasiones, las voces sirven para reducir el distanciamiento de los hablantes entre sí. Finalmente, cabe reiterar que este mecanismo de formación de pa­labras se da con más frecuencia en el espanol hispanoamericano que en el europeo. Por esta razón, este recurso fomenta el proceso de la di­ferenciación dialectal entre el espanol europeo y las variantes de este idioma en Hispanoamérica. Además, es imprescindible recalcar que el número, relativamente reducido, de los sustitutos presentes en los diccionarios generales de la lengua espanola se debe, fundamental­mente, a dos razones. Primero, la sustitución paronímica, como hemos venido apuntando, es típica de los argots y las jergas. Segundo, las pa­labras creadas a través de ella aparecen, sobre todo, en las modalida­des orales de la lengua, lo que provoca que sea más difícil registrarlas. A pesar de lo dicho, es interesante senalar que la sustitución paroní­mica es un recurso de formación de palabras que se emplea, con cierta frecuencia, en la prensa sensacionalista, por ejemplo, en los tabloides en los cuales, como sabemos, se intenta reflejar el habla popular: "Y a todos nos gusta andar con el auto paradito, .Onofre?" (La Cuarta 2.02.2016)18 . 17 La sustitución paronímica también es un mecanismo recurrente en otras ha­blas populares de otros países hispanoamericanos, por ejemplo, en la coba ecua­toriana (Caicedo & Lenk 1989: 40). 18 https://www.lacuarta.com/cronica/noticia/llego-a-chile-el-viagra-de-los-to cos/140151/ (fecha de consulta: 20.04.2021). ". Metro está listéilor para volver a usar sus 140 kilómetros?" (La Cuarta 23.09.2020)19 . A manera de conclusión y perspectivas para otros estudios Aunque en espanol existen numerosos sustitutos paronímicos, hay que subrayar que en comparación con otros recursos de formación y renovación léxica (derivación, composición, acortamiento, préstamo, etc.) es un procedimiento menos productivo. Una gran parte de los sustitutos paronímicos no llegan a pasar los límites de las variedades (diatópicas, diastráticas, diafásicas, diamésicas) donde se emplean y se dan, a menudo, solamente en las modalidades orales de la lengua y, frecuentemente, en el registro vulgar, lo que indudablemente difi­culta su análisis. Esto provoca igualmente que los sustitutos se regis­tren principalmente, como hemos mencionado, en los diccionarios de los argots y las jergas que en los diccionarios generales. Pese a lo dicho, no cabe duda de que ciertos sustitutos paronímicos ya están lexicalizados, lo que se refleja por el hecho de que se estén regis­trando en las diversas obras lexicográficas. Además, remarquemos que algunos de ellos ya se han convertido en bases léxicas para la creación de otros vocablos, por ejemplo, por medio de la derivación: vi . Vicente › vicente ‘ver, mirar’ › [Mx] vicentear ‘ver, mirar’ (DCMx); ir . Irene › irene ‘ir, iba’ › [Mx] irineo ‘senal, aviso, contrasena’ (DCMx) o el acortamiento: feo › federico ‘feo’ › [Pe] féder ‘íd.’ (DEPPe); no . Nelson › [Pe] nel ‘no, de ningún modo’ (DEPPe). En otras ocasiones constituyen una parte de unidades fraseológicas: bueno . Wendy › wendy ‘bueno’ › [Ch] ponerle wendy ‘actuar con entusiasmo’ (DASALE). Por otra parte, mencionemos que la sustitución paronímica se com­bina con otros procedimientos de enriquecimiento del vocabulario. Así, la interjección !Anorris! ‘!Ah no, de ninguna manera!’ tiene como base la expresión !ah, no! y su modelo es el apellido (Chuck) Norris (DEPPe). Pendeivis es un sustituto paronímico que se debe a la seme­janza formal a pendejo y a la pronunciación inglesa del nombre David. Tampoco se debe descartar una posible influencia del nombre Davis. Las dos palabras constituyen casos mixtos de sustitución + préstamo. Por otro lado, en la forma gracielas ‘expresión de agradecimiento por algún favor’ estamos ante una sustitución paronímica y combinación del nombre femenino Graciela y el vocablo gracias (DEPPe). Finalmen­ 19 https://www.lacuarta.com/cronica/noticia/metro-esta-listeilor-volver-usar­140-kilometros/548109/ (fecha de consulta: 18.03.2021). te, enriqueta ‘persona acaudalada’ es una voz derivada cuyo modelo es Enrique al que se ha anadido el sufijo -eta. Afirmamos que sería interesante investigar detalladamente la reali­zación de las categorías gramaticales (de género, número, persona) de los sustitutos. Así, algunos de ellos presentan, por una parte, la flexión de género gramatical: miguelito, -a ‘yo, mí, mío, -a’ (cfr. supra) y, por otra, la flexión verbal de número y persona: gustavo ‘.gusta usted?’ ~ gustavos ‘.gustan ustedes?’ (DCMx). Asimismo, observemos que la sustitución paronímica, pese a que sea un recurso, ante todo oral, se emplea igualmente en la literatura: "–Sin haberse quitado siquiera el puro de la boca. !Bravo, Don Anto­nio ha dejado este cartel! –.Le hizo dano Dona Juanita?" (Azuela 1932). Por tanto, creemos que las obras literarias también pueden consti­tuir un interesante campo de investigación. También recordemos que en esta contribución nos hemos ocupa­do solamente de la sustitución paronímica de modelo antroponímico y estamos convencidos de que sería sustancial analizar igualmente los sustitutos de los modelos de otros tipos, por ejemplo, los toponímicos. En resumen, creemos que hemos expuesto las premisas que se re­fieren a las cuestiones terminológicas que sirven para investigar más a fondo la sustitución paronímica. Hemos listado numerosas formas léxicas que cumplen los criterios para ser tratadas como sustitutos. Además, hemos reunido y transcrito ciertos ejemplos de su uso y he-mos indicado algunas de sus funciones. Después de todo este análisis, esperamos que la sustitución paronímica reciba más atención por parte de los investigadores. Diccionarios Ch-C-j = CAMPUSANO Jaime. 2005. Coa, jerga de las cárceles chilenas, Santiago: Mar del Plata. CoDP = CASTANEDA NARANJO Luz Stella, HENAO SALAZAR José Ignacio. 2009. Dic­cionario de parlache: edición depurada y actualizada para LEA, Medellín: La Carreta Editores. DASALE = ASOCIACIÓN DE ACADEMIAS DE LA LENGUA ESPANOLA. 2010. Diccionario de americanismos, Lima: Santillana. DCMx = CHABAT Carlos. 1964. Diccionario de Caló: el lenguaje del hampa en México, México: Francisco Méndez Oteo / Librería de Medicina. DELOC = CONDE Óscar. 2004. Diccionario etimológico del lunfardo, Buenos Aires: Taurus. DEMx = LARA Luis Fernando. 2010. Diccionario del espanol de México, en línea: https://dem.colmex.mx (fecha de consulta: 29.06.2021). 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Abstract The paronymic substitution of the anthroponymic model in Spanish in America The objective of this contribution is to analyze certain lexical units that have been created by paronymic substitution, that is, a word formation mechanism typical of the non-standard varieties of Spanish in America. Since the units have been covered in various ways, we initially dealt with the terminological issues in this vocabulary enrichment procedure. Then we study the formal, semantic and functional aspects of paronymic substitution. At the end of this work we formulate certain complementary observations and trace other possible fields of analysis of this word formation mechanism. Five different countries have been selected in the study, namely: Argentina, Chile, Mexico, Nicaragua and Peru, and the corpus of this research is of a lexico­graphic nature. Keywords: paronymy, paronymic substitution, Spanish in America, anthropo­nyms, oral language, word formation. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Olga STEPANOVA Pléiade, Université Sorbonne Paris Nord (France) ORCID https://orcid.org/0000-0002-7892-1710 Les tics de langage des jeunes : inutiles ou indispensables ? . Introduction Les tics de langage font partie des outils dont le locuteur se sert pour construire son discours. Envisagés souvent dans le meme contexte que les interjections répétitives, les hésitations et les faux départs, ils ponctuent le discours pour interpeler l’interlocuteur sans demander une vraie réponse ou pour confirmer une affirmation, remplissent les pauses contribuant a un rythme rapide et dynamique, mettent en valeur les parties de l’énoncé considérées comme importantes. Selon Diane Vincent, anthropologue et professeure de sociolinguistique, « les ponc­tuants, qui se caractérisent par une absence de fonction syntaxique, sémantique, et une fonction discursive évidente, interviennent direc­tement dans l’articulation du langage parlé » (Vincent 1986 : 16). Cette recherche a pour but de préciser la raison d’etre des tics de langage, d’analyser leur emploi dans les romans traitant de la ban­lieue, de proposer leur typologie. Les auteurs des romans qui consti­tuent le corpus de la recherche ont grandi eux-memes dans des quar­tiers sensibles : Faiza Guene, Thomté Ryam, Habiba Mahany, Zahwa Djennad. Peu médiatisés, ils ont du mal a se faire une place dans le monde littéraire. Issus de l’immigration (Faiza Guene, Habiba Mahany et Zahwa Djennad sont d’origine algérienne, Thomté Ryam est né de parents tchadiens), ils revendiquent une écriture particuliere, urbaine comme le rap, fluide comme le slam, pleine d’humour et de poésie ou s’entremelent le verlan, le français châtié et les expressions en arabe. Les médias parlent du roman sur la banlieue comme d’un nouveau genre de fiction, mais hésitent a qualifier ses auteurs : l’étiquette « de banlieue » ou « des cités » est stigmatisante (elle impose un cadre géo­graphique et socioéconomique) et réductrice (les écrivains ne parlent pas uniquement de la banlieue) ; le terme « francophone » est neutre mais tres vaste, range dans la meme catégorie tous les auteurs qui écrivent en français sans distinction de genre. Il semble plus judicieux de définir ce genre littéraire par son style, sa langue, que par une zone géographique ou le milieu social de ses créateurs. Écrit souvent sous forme d’un journal intime, le roman sur le theme de la banlieue donne le point de vue de ceux qui sont rejetés a la pé­riphérie, catalogués de « cas sociaux ». La banlieue n’est pas repré­sentée comme un lieu de violence, mais comme un lieu vivant ou les jeunes résidents évoluent, forment un regard critique sur la réalité. Doria, chez Faiza Guene (Kiffe kiffe demain, 2004), souleve le pro­bleme des femmes qui se battent pour survivre, surtout quand leurs maris sont absents, des enfants qui sont livrés a eux-memes. Le jeune prodige du football Sébastien, chez Thomté Ryam (Banlieue noire, 2006), raconte sa vie pleine d’espoirs et la journée funeste qui a fait basculer son destin et l’a conduit en prison. Sabrina, chez Habiba Ma-hany (Kiffer sa race, 2008), émaille son récit de réflexions amusantes sur la vie dans la cité, de remarques pertinentes sur les sujets assez délicats : les préjugés racistes qui séparent les gens de cultures dif­férentes amenés a voisiner, la souffrance des peuples opprimés qui arrivent clandestinement en France a la recherche d’une protection et d’une vie meilleure, les mours dans les familles musulmanes ou la femme a une position dépendante. Yaniss, chez Zahwa Djennad (Tabou. Confession d’un jeune de banlieue, 2013), un jeune homme sensible et passionné de peinture, fait découvrir au lecteur comment vivre sa sexualité dans la banlieue marquée par les préjugés et l’homophobie. L’écriture tres parlée des romans révele les habitudes langagieres inconscientes des jeunes protagonistes. L’hypothese de la recherche consiste a croire que les tics de langage sont porteurs d’une informa­tion importante sur le locuteur qui les utilise (ils inscrivent celui-ci dans un groupe social et générationnel), ainsi que sur l’évolution de la langue. 1. Définitions du tic de langage La pratique des tics de langage appelés « béquilles verbales » (Pourquery 2014 : 77), « mots chevilles » destinés a tenir et a assem­bler le discours, « mots boucliers », « mots remparts » (Merle 2008 : 16, 207), « automatismes lexicaux » qui viennent a la bouche sans avoir traversé l’esprit, « maladies auditivement transmissibles » (Pommier 2010 : 12), a toujours existé mais, a partir des années 1980, avec l’ap­parition des radios libres et, plus tard, de nouveaux moyens de com­munication (réseaux sociaux, blogs, forums), elle a pris des dimen­sions exorbitantes. Les tics de langage sont étudiés par les psychiatres qui en distinguent deux types : ceux que l’on s’approprie par mimé­tisme, conscient ou non, dans l’environnement social, et ceux qui sont plus subjectifs et personnels, servent a exprimer un trait de caractere marquant. Ils intéressent les experts qui se penchent sur les questions de la langue : sociolinguistes, journalistes, écrivains. D’apres le journaliste Frédéric Pommier, l’existence des tics de langage témoigne d’« un manque cruel d’imagination », car les mots utilisés sont toujours les memes, et d’« une faculté sidérante de soumission a l’air du temps » (Pommier 2010 : 13). Caractérisés par Pierre Merle, écrivain et auteur de nombreux ouvrages sur la langue, comme « automatiques, rarement authentiques, tres exceptionnellement polyphoniques, quelquefois nar­cissiques », a la fois inutiles au fait de communiquer et indispensables a notre façon de parler (Merle 2008 : 7–9), les tics de langage se pro­pagent de nos jours d’autant plus que la frontiere entre la langue par­lée et la langue écrite est floue et que la norme a tendance a affaiblir. Du point de vue de Chantal Thomas, romanciere et spécialiste de la littérature, il s’agit des habitudes langagieres citadines qui caracté­risent le mode de vie pressé et chaotique dans lequel les phrases sont rapides, inachevées, les mots sont « équivalents a des appels au se­cours », « n’ont plus rien a voir avec une civilisation du loisir, avec le lent polissage d’un art parfait de s’exprimer » (Thomas 2011 : 16). Les raisons de l’apparition des tics de langage font également l’ob-jet de discussion. Pour le linguiste Antoine Meillet, la transition des mots « principaux » dans la catégorie des mots « accessoires » s’in­scrit dans le processus de l’évolution de la langue qui ajoute des mots accessoires pour obtenir une expression intense. Ces mots « se dé­gradent et tombent au niveau de simples outils grammaticaux » (Meil­let 1982 : 140–141). Pierre Merle voit dans le phénomene des tics de langage des effets de mode encouragés par les médias car un mot a la mode « tend a devenir un mot-réflexe et enfin un tic de langage par effet-perroquet » (Merle 2008 : 82). Formules toutes pretes, gadgets linguistiques, ils permettent de con­struire un discours stéréotypé, dispensent le locuteur de la nécessité de chercher les mots plus justes qui traduisent le mieux son ressenti. Ils ne sont pas blâmables en tant que tels car ils ne sont pas destinés a choquer ou a offenser comme les gros mots. Ces « petits mots » (Pommier 2010 : 13) ne deviennent genants que lorsqu’ils se répetent fréquemment dans le discours. 2. Tics de langage comme un trait particulier du parler des banlieues Les jeunes de banlieue s’opposent a la norme imposée par la société en élaborant un langage spécifique a travers lequel transparaît leur identité multiethnique et multilingue, leur appartenance sociogéogra­phique. Pour la société actuelle, cette partie de la population, issue majoritairement de l’immigration, joue un rôle primordial dans la construction de l’image des « jeunes ». Bernard Lamizet définit les « jeunes » comme « porteurs d’une iden­tité en transition » qui parviennent a constituer des « modes particu­liers d’appropriation de l’espace public » et des « formes particulieres de pratiques sociales d’usage de la langue » (Lamizet 2004 : 77, 97). Henriette Walter fait remarquer que de tous temps les jeunes ont eu une façon de parler un peu diffé­rente de celle de leurs aînés, mais, en prenant de l’âge, ils se confor­maient plus tard a l’usage établi. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que l’adaptation se fait en sens inverse, et que la génération la plus âgée, avec plus ou moins de réticences, adopte une partie du vocabu­laire des jeunes (Walter 1988 : 293). Depuis la parution des travaux de William Labov, qui, dans les an­nées 1960, s’est intéressé a l’argot des jeunes du Bronx et de Harlem (1972), le langage des jeunes de banlieue est intensément étudié par les spécialistes français et étrangers (Verdelhan-Bourgade 1991, Gadet 2003, Kiessling & Mous 2004, Beck 2010). Les approches utilisées pour le décrire sont variées : lexicographique qui vise a enregistrer des faits linguistiques (Girard & Kermel 1996, Seguin & Teillard 1996, Goudaillier 2001, Tengour 2013), ethnographique qui étudie la situa­tion sociolinguistique des jeunes issus de l’immigration (Billiez 1993, Calvet 1994, Melliani 2000, Caubet 2002, Goudaillier 2011), interac­tionnelle qui explore les relations sociales dans des interactions entre les jeunes de banlieue (Assef 2002 ; Trimaille 2003 ; Auzanneau, Le­clere-Messebel, Juillard 2012 ; Petitjean 2015), de genre qui cherche a envisager les liens entre la sexualité et le langage dans le champ de la sociolinguistique urbaine (Moise 2003, Billiez, Krief, Lambert 2003). Les chercheurs l’examinent du point de vue des procédés de forma­tion parmi lesquels le plus connu est le verlan (Méla 1988, Messili & Ben Aziza 2004), des particularités au niveau morphosyntaxique (Conein & Gadet 1998, Sourdot 2002), phonétique (Liogier 2006) et prosodique (Fagyal 2003, 2010). Les tics de langage dans le discours des jeunes présentent d’autant plus d’intéret pour la recherche qu’ils sont a la fois des mots et des éléments de la prosodie. Le langage des banlieues se caractérise par un rythme rapide et haché, l’inclusion de mots codés, de vulgarismes, de vieux mots d’ar­got relancés, de mots issus de multiples cultures qui coexistent dans la banlieue et de tics de langage, l’unification de la flexion verbale, l’uti­lisation de pronoms personnels périphrastiques, l’emploi parallele du pronom et du nom a la troisieme personne, l’élision du ne dans la né­gation, la chute de conjonctions. Du point de vue de la norme, il s’agit d’un langage sans consistance qui entraîne une « décadence linguis­tique » (Bedijs 2015 : 294). Les tics de langage, perçus comme une manifestation de l’incapacité verbale, ne sont pas toujours issus d’une situation d’inconfort ou d’un manque de compétences, mais repré­sentent une marque distinctive du langage des jeunes qui est de plus en plus considéré comme une variante dans un usage large de la langue, une source non négligeable du renouvellement de celle-ci. Le terme « banlieue » symbolisant la crise sociale, la marginalité de la population, prend aujourd’hui une nouvelle dimension. La ban­lieue est devenue une forge de productions linguistiques. Selon les mé­dias, le parler banlieue est « le poumon » de la langue française « em­prisonnée par les élites littéraires » (AgoraVox, 27 novembre 2013). La tendance des médias a valoriser le langage des banlieues « rebelles » a remplacé celle des années 1980–90 qui consistait a dramatiser la situation socioéconomique en banlieue pour sensibiliser le public. 3. Types de tics de langage Parmi les tics verbaux remplissant l’espace sonore, Yves Prigent (2011 : 21–27) range les tics pantouflards qui rendent la phrase plus lisse (voila, bon), les tics pontifiants qui sont utilisés pour condamner un comportement ou une situation (faut arreter !), les tics betifiants qui infantilisent le discours (bébé pour un adulte), les tics bienveil­lants qui ont pour rôle d’apaiser la conversation, de disposer l’interlo­cuteur (j’avoue, sincerement), les tics bafouillants qui sont « des mots en bouillie », « des raclures de propos » (ouais), les tics atténuants, amortisseurs (plus ou moins, comme ça, pour voir), les tics patouil­lants sous forme de formules hyperboliques (le oui sera remplacé par absolument ou par certainement) ou minimisantes (le non se trans­forme en je ne crois pas). La diversité de tics de langage constatée par le psychiatre laisse croire que l’homme a besoin d’un déguisement verbal au meme titre que vestimentaire. Les jeunes, qui en ont besoin d’autant plus qu’ils se cherchent, deviennent les acteurs clés de la « blablasphere ». Les tics de langage qui envahissent les conversations des jeunes répondent au besoin de marquer la connivence a l’intérieur du groupe (mots d’appartenance), de structurer la phrase (mots d’ap­pui), d’avoir un retour d’information de la part de l’interlocuteur (mots de réconfort). 3.1. Mots d’appartenance L’adolescence est considérée comme une période de transformation et de transition qui doit « conduire l’enfant sur la voie de l’autonomi­sation, par une évolution, parfois un peu chaotique, des appartenances et des références » (Trimaille 2004 : 109). Dans cette transition, le groupe de pairs avec ses signes de reconnaissance sociale et généra­tionnelle (symboles, langage, musique) remplace souvent la famille et l’école. Les rites qui s’établissent a l’intérieur du groupe peuvent dé­boucher sur des tics verbaux dont les exemples sont recueillis dans les romans contemporains sur la banlieue. C’est abusé ‘c’est exagéré’ convient a tous les moments de l’exis­tence du jeune a l’esprit critique et rebelle. Le verbe abuser, utilisé comme participe passé, dénonce l’usage excessif d’une pratique. Le protagoniste de Djennad, Yaniss, est invité au vernissage ou son ta­bleau est exposé. Il se met sur son trente-et-un car la tenue jogging basket lui semble déplacée. Il se rend compte qu’a la « Cité Rouge », ou il habite, son accoutrement ne peut susciter que des désapproba­tions (dé vient de de-mer qui, lui-meme, est le verlan de merde ; zed désigne un délégué des éleves) : Téma Yaniss, on dirait un zed, fréro aya c’est dé, comment c’est abusé, il s’est sapé la ! (Djennad 2013 : 102). De ouf (verlan de fou), qui résulte de l’expression truc de ouf ‘une chose surprenante’, marque l’intensité. Sabrina, dans Kiffer sa race, est inquiete pour son pere, travailleur de l’usine, placé a l’hôpital a la suite d’un empoisonnement par l’amiante. Elle est rassurée d’entendre au téléphone sa voix reconnaissable par un accent maghrébin tres fort : Ses mots maladroits, son accent de ouf, sa respiration entre les mots, j’entends tout comme si c’était la premiere fois. C’est tres bon ! Il interroge i toi comment que tu vas ? (Mahany 2008 : 115). Kheira, une commere dans le roman de Djennad, dévoile au lecteur la vie dans le quartier avec des préjugés et des rumeurs : Apres, bien sur, si j’aime pas les gens, c’est clair, c’est plié d’avance. Pour eux, leur vie, elle est maudite dans la cité, j’vais leur inventer une carriere direct. Mais toi, c’est la famille, wallah, j’t’aime bien de ouf (Djennad 2013 : 118). Wallah est une interjection signifiant littéralement ‘(je jure) par Allah’ et employée pour attester la sincérité d’un propos. Yaniss essaie de détruire l’image que Kheira s’est faite de lui, celle d’un gars bizarre (chelou) qui évite de parler avec ses pairs : – Wech t’as disparu fréro. J’ai cru t’avais décédé a un moment, un fan­tôme mon gars, mais apres j’crois, j’t’ai aperçu vite zef, ça m’a un peu rassurée, j’te connais toi, t’es chelou mon gars. – Moi, chelou ?! Nan wallah, nan, j’suis un gars sur ! (Djennad 2013 : 116). Wesh (de l’arabe waach ‘Eh quoi !’), un terme utilisé a l’origine pour saluer ou pour demander ce qui se passe, apparaît dans plusieurs contextes nuançant une appréciation. Chez Mahany, il vaut une appro­bation : Fatoumata, c’est ma voisine, la fille Koné. Tout le monde l’appelle Fatou, mais moi, je préfere son vrai prénom, parce que c’est plus wesh et parce que je fais pas comme tout le monde (Mahany 2008 : 43). Inchallah est une transcription française de la formule arabe « si Allah le veut » exploitée aujourd’hui par toutes les ethnies pour évo­quer une action réalisable dans l’avenir. Le protagoniste de Djennad, accusé d’etre cachottier (en soum soum, en scred ‘discretement, en ca­chette’), traître (teutrai), promet a Kheira de présenter la fille avec la­quelle il passe son temps : – Ah ouais t’es en soum soum grave, t’as une meuf en scred, tu dé­clares pas teutrai ! – Wech, tranquille, un jour je te la présenterai Inchallah ! (Djennad 2013 : 118). Chez Ryam, les copains parlent du football et des avantages que cette occupation peut apporter : C’est un bonheur, le ballon. Si tu comprends ça, tu as tout compris. Tu fais ce que tu aimes et tu vis bien. Apres, Inch’Allah, tu peux aider ta famille (Ryam 2006 : 139). Doria, dans Kiffe kiffe demain, précise que le mot veut dire ni oui, ni non : comme rien n’arrive sans volonté de Dieu, ce n’est pas pos­sible de savoir si Dieu le veut ou pas. Une copine de la mere de Doria a proposé que son fils vienne l’aider a faire ses devoirs. Le garçon, appelé Nabil, qui s’est pris pour l’Einstein des HLM « parce qu’il porte des lunettes et qu’il s’y connaît a peu pres en politique », ne lui plaît pas et elle se réjouit que sa mere n’ait pas donnée de réponse ferme : Heureusement, ma mere n’a pas tout a fait dit oui. Elle a utilisé le joker « inchallah » (Guene 2010 : 46). Zarma ou zerma (en arabe ‘c’est-a-dire, par exemple, soi-disant’) souligne le ton ironique de la phrase. Un des éleves de la classe, dans le roman de Mahany, résume Candide de Voltaire : Zarma, je m’en rappelle, un truc de ouf cette histoire de jardiniers qui sachent pas quoi faire de leur life (Mahany 2008 : 70). Yaniss, chez Djennad, n’est pas crédible en expliquant qu’il a esqui­vé le gars de son quartier Titou dans le club « So’Dôme » parce qu’il avait eu peur dans le noir (péfly est le verlan de flipper): – Zerma tu m’as pas reconnu ? m’interpella Titou. – Ben, en fait j’ai rien vu dans le noir, j’ai péfly, point barre, j’ai été surpris (Djennad 2013 : 82). Sur la vie (la tete) de ma mere, un calque de l’arabe faisant réfé­rence a la pratique du jurement dans les pays musulmans, s’emploie pour insister sur ses intentions. Dans le dialogue entre les person­nages du roman de Djennad, Titou et la mere de Yaniss, cette formule voisine avec les mots en arabe qui évoquent les traditions culturelles de la communauté maghrébine : el hadja ‘titre honorifique donné a une femme musulmane qui a accompli un hajj, le pelerinage a La Mecque’, ya weldi ‘mon fils’ : – Salem, el hadja. Est-ce que Yaniss est la siouplai ? – Oui, pourquoi ya weldi ? Tu vas l’a frapper encore ? Essayait-elle de lui tenir tete, par instinct maternel ? – Nan, m’dame, c’est urgent. Je vous donne ma parole, sur la tete de ma mere que nan ! Wallah ! lui répondait-il (Djennad 2013 : 83). Sa race est une locution qui intensifie le sens du mot auquel elle se rapporte. Chez Mahany, Linda, la sour aînée de la protagoniste Sabrina, est envoyée au bled en vue du mariage ce qui la met au désespoir. La locution sa race, ou le mot race a perdu son sens dénotatif (catégorie de personnes formant une communauté), se joint au verbe pleurer : Linda, elle a pleuré sa race pour rester en France, et moi, j’ai joué les chours, mais les vieux, ils avaient une idée fixe et ils s’y sont tenus (Mahany 2008 : 20). Pour Sabrina, la nomination du professeur de français Landru, « psy­chopathe de premiere », au poste de principal du lycée peut etre dan­gereuse pour les éleves : Rien que l’avoir comme enseignant, c’est chaud sa race, mais la c’est le fond de l’abîme (Mahany 2008 : 27). Avec l’apparition d’un nouvel éleve Alphonse, un fayot qui se fait remarquer par un exces de zele, la vie au lycée devient plus passion­nante. L’enthousiasme de Sabrina est exprimé par le verbe kiffer ‘aimer’ et renforcé par notre race : Le lamentable spectacle du fayot se poursuit pendant toute la mati­née. Avec Nedjma, ma cop, on n’arrete pas de glousser. A ce rythme, on va finir l’année pliées en quatre sous la table. Ça commence bien ! Sur, cette année on va kiffer notre race (Mahany 2008 : 35). Les mots d’appartenance a valeur emblématique laissent voir une stratégie discursive qui permet aux locuteurs de se démarquer du sys­teme normatif pour faire valoir leur identité collective. 3.2. Mots d’appui Les tics de langage, qui sont souvent employés pour combler les espaces vides dans la phrase, pour faire croire qu’il y a plus de choses a dire qu’en réalité, donnent au locuteur l’impression d’équilibrer son discours. Carrément est un vieux mot français qui désignait « a angle droit, au carré ». Utilisé par les jeunes de banlieue comme un synonyme fa­milier des adverbes completement, directement, vraiment, il tend a de­venir un tic de langage et s’emploie dans des contextes de plus en plus larges. Dans le roman de Djennad, carrément souligne une affirmation. Le quartier de Yaniss s’empare de la rumeur que le gars (paille) qui lui apprend la peinture est un gay (shbeb). Yaniss veut savoir comment Kheira et d’autres filles (minchs) interpretent cette information : – Elles parlaient entre elles les minchs, que genre tu fais d’la pein­ture, et que le paille chez qui tu fais de la peinture c’est un gay, et que toi t’es un shbeb et tout la, voila quoi ! – Ah ouais, carrément, ça va loin, c’t’histoire ! (Djennad 2013 : 117). Chez Guene, carrément fait preuve de la force de l’intention, de la résolution. Doria se soucie de l’avenir de sa mere et espere bien que celle-ci trouvera son bonheur avec un homme digne d’elle : Mme Burlaud, elle voulait savoir si j’envisageais que Maman puisse refaire sa vie avec un autre homme. Et comment que j’envisage, je pla­nifie carrément ! (Guene 2010 : 117–118). En parlant de son copain Nabil, qui l’aide a faire ses devoirs, elle appuie sur le fait qu’il a des ambitions et qu’il sait se projeter dans l’avenir. Son projet audacieux consiste a gagner au jeu télévisé pré­senté par l’humoriste Vincent Lagaf’ : Il veut carrément participer au « Bigdil » et gagner la voiture (Guene 2010 : 130). La voisine de Doria, Samra, devenue prisonniere chez elle, se sauve pour rejoindre l’homme qu’elle aime. L’adverbe carrément témoigne de la fermeté de sa décision de rompre avec sa famille et de commen­cer une vie nouvelle : Il paraît qu’elle s’est carrément mariée avec lui (Guene 2010 : 149). Genre et son synonyme style ponctuent une phrase a valeur expli­cative. Sabrina, dans Kiffer sa race, est tres surveillée par son frere qui contrôle ses fréquentations : Apres l’accalmie de Noël, on me demande a nouveau des comptes, genre ou tu vas ou avec qui (Mahany 2008 : 134–135). Dans le roman de Mahany, les mots genre et style sont souvent em­ployés ensemble. L’apparition d’un nouvel éleve dans la classe met Sabrina et sa copine Nedjma en situation de rivalité : Nedjma me balance un énorme clin d’oil genre style tu vas voir celui-la, il est a moi (Mahany 2008 : 33). Les filles dans le roman n’ont pas beaucoup de loisirs, se baladent de magasin en magasin pour regarder les vetements qu’elles ne pour­ront jamais acheter en suscitant la méfiance des vendeurs : A force de nous voir, les vendeurs, ils nous connaissent, ils aiment pas trop ça. Ils nous calculent pas, genre style on n’existe pas (Mahany 2008 : 47). Sabrina parle avec amertume des relations tendues des voisins appartenant a différentes cultures. Le voisinage géographique ne les rapproche qu’au moment des fetes. Leur voisine Yvonne ne leur rend visite que le jour de l’Aid qui met fin au ramadan, attirée par l’odeur des plats traditionnels : On est patient chez Asraoui, on explique qu’a la fin du ramadan, on n’égorge pas le mouton. Yvonne, elle écarquille les yeux, genre style ah oui, pas possible, tout en lorgnant les délices sur la table (Mahany 2008 : 129). L’adolescence centrée sur la recherche de l’identité est pleine de conflits interpersonnels. Les garçons cherchent a s’imposer par la force ce qui se termine souvent par des bagarres. Le nouvel éleve Alphonse suscite de la jalousie et de la haine chez ses camarades de classe : En face d’Alphonse, un mur. Quatre mectons viennent l’emmerder genre style c’est quoi cette façon de nous esquiver pendant le cours, t’aurais pu nous aider (Mahany 2008 : 179). Chez Guene, genre accentue le côté dérision ou un certain dépit : Mme Dutruc, l’assistante sociale de la mairie, on ne la voit plus parce qu’elle est partie en congé de maternité. Elle a dit qu’elle revien­drait apres la naissance de son bébé. Ça m’a énervée quand elle a dit ça, ça faisait un peu genre « de toute façon dans un an, vous serez en-core pauvres, vous aurez toujours besoin de moi » (Guene 2010 : 113). Grave, dans son acception récente, signifie ‘beaucoup, excessive­ment’ et s’emploie souvent comme un adverbe d’intensité mais aussi comme une interjection pour marquer son assentiment. Doria re­produit la conversation de deux filles et d’un garçon dans le bus. Les bulles de chewing-gum et le mot grave terminent chaque phrase (Guene 2010 : 122) : – Tu connais Le Caméléon ? – Ouais grave ! (Bulle.) – Tu regardes tous les jours ? (Bulle.) – Ouais ! – Tu vois qui c’est le héros dans la série ? – Grave ! (Bulle.) – Il s’appelle Jarod… (Bulle.) – Ouais grave ! En plus, il est grave beau ! – Eh ben il est pédé ! (Bulle.) – En vrai ? – Pédé en vrai. (Bulle.) Les mots d’appui puisés dans le langage commun servent de con­necteurs qui relient les parties de la phrase, réduisant les efforts du locuteur pour organiser son énoncé, ou d’intensificateurs qui y ajoutent de l’expressivité. 3.3. Mots de réconfort Les tics de langage de cette catégorie trahissent un manque d’assu­rance chez le locuteur qui a besoin de savoir qu’il est écouté, compris par l’auditeur. Dans l’environnement hostile de la banlieue les jeunes s’accrochent aux mots qui ont une connotation rassurante. Tranquille, dont la premiere apparition est attestée au XVe siecle, revient obsessionnellement dans les dialogues des jeunes qui veulent créer l’illusion d’une banlieue calme. Le mot fait partie du rituel de salutation : – Comment ça va les gars ? Tranquille ? (Ryam 2006 : 139). Employé au cours d’un dialogue, le mot apporte de l’apaisement : – Tranquille, mais t’as vu, wallah te vexe pas (Djennad 2013 : 116). T’inquiete ‘t’en fais pas’ est une formule employée pour minimiser la gravité de la situation. Le copain de Sébastien, Farid, chez Ryam, ne prend pas au sérieux les gars du quartier ennemi : – Ramene-les ! Ramene-les ! jubile Farid, fidele a sa légende. Je vais les faire discuter avec la vie. Tu crois que je vais y aller les mains vides ? Haches, grenailles, machettes, qu’ils viennent ! T’as vu combien on est ? Ils vont faire quoi ? T’inquietes, c’est aussi pour eux que je vais a cette soirée (Ryam 2006 : 131). T’as vu ‘Tu comprends ?’, équivalent de « tu vois ce que je veux dire ? », sert a marquer une pause dans le discours ou a interpeller l’interlocuteur pour etre sur que celui-ci est attentif. Yaniss, dans le roman de Djennad, explique a Titou sa présence au club « So’Dôme » : – Moi j’étais au « So’Dôme », parce que t’as vu, j’fais ma formation de peinture chez Fred et il s’avere que lui, oui, il est gay en effet (Djen­nad 2013 : 84). Les tics s’installent dans le langage des jeunes qui ont horreur du vide et des silences. Ils privilégient ces mots pour maintenir le contact verbal sans défaillance. Conclusion Les tics de langage sont devenus des outils quasi incontournables dans la vie moderne ou l’homme dépend de plus en plus de stéréo­types. Ils se font remarquer par une apparition réguliere et automa­tique dans les conversations et une polyvalence contextuelle. Les tics collectifs disparaissent facilement avec l’âge ou a la suite du changement de mode langagiere ou de milieu social car le locuteur a l’aptitude a vite s’adapter a un nouvel environnement. Les tics indi­viduels sont plus tenaces parce que l’usager s’y attache psychologique­ment. Les tics collectifs sont évidents du moment ou le locuteur imite la façon de parler en groupe, alors que les tics individuels sont moins repérables a tel point que parfois le locuteur ne s’en rend meme pas compte. Les tics de langage ont rapport aux reperes du sujet, révelent ses comportements langagiers. Ils marquent le discours au niveau socio­linguistique (ils identifient le locuteur), psychologique (ils le rassurent) et au niveau syntaxique (ils remplissent les espaces vides dans la phrase, y apportent du rythme). Employés pour afficher l’appartenance de l’usager, ils donnent a ce­lui-ci un sentiment de connivence. Ils deviennent tres rapidement une nécessité et finissent par acquérir une popularité aussi bien scienti­fique que médiatique. La culture des jeunes de banlieue est revendi­quée par la société moderne qui, attirée par son originalité, sa fraî­cheur, en fait un culte. Les tics se débarrassent d’une implicite nuance péjorative pour devenir des accessoires de mode. Ils sont nécessaires pour le locuteur qui semble ne pas etre capable de construire son discours sans y recourir, importants comme signes d’appartenance a un groupe social. Ils ne sont pas indispensables a la communication, meme s’ils n’y sont pas completement inutiles : ils intensifient le sens des mots voisins, ajoutent de l’expressivité dans l’énoncé. Le sens dénotatif de ces mots répartis en trois groupes (mots d’appartenance, mots d’appui, mots de réconfort) s’affaiblit progres­sivement et peut disparaître completement (comme c’est le cas du mot race dans la locution sa race). A l’époque actuelle, soumise a l’évolution rapide et radicale de l’en­vironnement naturel et technologique, les tics de langage répondent au besoin d’accélérer le rythme des échanges, remplacent les pauses­silences nécessaires pour chercher les mots, formuler ses idées. Les phrases dans les conversations d’aujourd’hui sont souvent laissées en suspens, alourdies par de faux départs et des répétitions, souvent mal réfléchies et mal organisées. Prets a l’utilisation immédiate, les tics de langage sont comparables a des produits de fast-food, attirants mais nocifs en cas d’abus. Le rythme accéléré de la vie n’est pas le seul facteur qui favorise l’expansion des tics de langage de nos jours. Parmi d’autres il y a un ac­ces facile a différents moyens de communication, le besoin de regroupe­ment chez les jeunes pour faire face aux changements. De plus en plus solitaires, renfermés sur eux-memes, ils se cachent derriere les mots. Fonctionnels et réconfortants, les tics de langage sont difficiles a bannir du discours quotidien car le locuteur ne voit souvent pas d’in­convénient a leur utilisation. Le purisme a cédé la place a une tolé­rance croissante de la société a l’égard des formes parasitaires. Les tics de langage sont de moins en moins considérés comme une mala­die dont il faut se débarrasser et de plus en plus comme une réalité inévitable de la vie moderne. Marqueurs de l’époque, ils donnent au chercheur de l’information sur l’évolution de la langue. Romans cités DJENNAD Zahwa. 2013. Tabou. Confession d’un jeune de banlieue, Paris : Les Édi­ tions du Panthéon. GUENE Faiza. 2010 (2004). Kiffe kiffe demain, Paris : Librairie Artheme Fayard. Mahany Habiba. 2008. Kiffer sa race, Paris : Éditions Jean-Claude Lattes. RYAM Thomté. 2006. Banlieue noire, Paris : Présence Africaine. Bibliographie Agoravox. 2013. Le parlé de banlieue, poumon de la langue française ?, en ligne : https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-parle-de-banlieue­poumon-de-la-144335 (acces en été 2021). ASSEF Christelle. 2002. Analyse interactionnelle des échanges de vannes : une application aux quartiers dits sensibles de Marseille. 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Abstract Verbal tics in youth language: useless or helpful? Verbal tics are connecting words that frequently occurs in the speech. They are examined in the same context as repeated intentional uses of interjections, hesitations and false starts as long as they serve to intensify the meaning of neighboring words, to make the sentence more expressive. Verbal tics in the fictional suburbs tend to fall into three categories: emblematic words identify the speaker, develop a sense of complicity with members of the group, crutch words ensure continuous communication, reduce the effort to construct a speech, reassuring words express the need of feedback from the interlocutor. Ready-made formulas have taken an important place in the modern fast-paced con­versation. Keywords: youth language, fictional suburbs, verbal tic, connecting words, expressive elements of discourse. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Ewelina STRÊCIWILK Université Catholique Jean-Paul II de Lublin (Pologne) ORCID https://orcid.org/0000-0002-6167-7731 Ambiguité pragmatique dans les titres de la presse française en ligne . Introduction L’idée de ce travail est de présenter une analyse de l’ambiguité prag­matique dans les titres de presse française. Mais avant tout, nous allons nous interroger sur la définition du concept meme d’ambiguité. L’ambi­guité est toujours présente, de maniere explicite ou implicite, lorsque « un mot, un syntagme, ou une phrase a plus d’un sens » (Ebessen 1988 : 15). Lorsque nous parlons de l’ambiguité, il est essentiel de notifier que ce n’est pas seulement le hasard qui fait en sorte que nous ne soyons pas capables de savoir quelles sont les intentions de notre locuteur ou tout simplement comprendre l’énoncé, il arrive bien souvent que le but de l’auteur du discours soit de nous induire en erreur, de manipuler nos opi­nions et nous faire croire ce qu’il veut transmettre (G¹bka 2016 : 32). L’ambiguité est omniprésente, car elle peut apparaître dans tous les types de textes, publicités et pareillement dans les titres de presse. Meme si on ne peut pas nier l’existence de ce phénomene, il ne manque pas d’opinions selon lesquelles chaque message ne possede qu’un seul sens. Fuchs (1994 : 11) écrit que : « certains linguistes, héritiers d’un structuralisme pur et dur, nient purement et simplement l’existence d’ambiguité en langue ; pour eux un signe n’a jamais qu’un seul et unique signifié en langue ». Cela revient a dire que les phrases et les mots dans un contexte défini ne peuvent avoir qu’un seul sens. Tout au long du présent texte, nous nous centrons sur un type d’ambiguité particulier, l’ambiguité pragmatique dans des discours également spécifiques : titres de presse. Mais tout d’abord, dans la premiere partie, nous analysons l’ambiguité en tant que phénomene linguistique et les titres de presse en tant que type de texte. Ensuite, nous définissons l’ambiguité pragmatique pour pouvoir passer a des recherches empiriques portant sur la présence de ce type d’ambiguité dans les titres de la presse française. L’échantillon d’exemples sur lequel nous avons travaillé provient du site français France24 (page web france24.com). L’examen des exemples recensés mene a définir dans quelle mesure les titres dans la presse quotidienne française sont marqués par la présence d’ambi­guité pragmatique. 1. Ambiguité – concepts théoriques Meme si de nos jours le phénomene d’ambiguité est un sujet de dis­cussion pour de nombreux scientifiques, il faut rappeler qu’on en par­lait des l’antiquité gréco-latine, ce que nous pouvons voir dans les recherches linguistiques de cette époque. Apollonius Dyscole – un phi­losophe grec a présenté une définition de l’ambiguité qui est égale­ment valable aujourd’hui (cf. Kerbrat-Orecchioni 2005 : 14) : « L’am­biguité (amphibolia) est une expression signifiant deux ou plusieurs sens » (Kerbrat-Orecchioni 2005 : 14 chez Lallot 1998 : 33). Nous pouvons distinguer plusieurs types d’ambiguité : lexicale, syntaxique, sémantique, phonétique et pragmatique1. Tous ces types d’ambiguité sont bien présents dans tous les discours et messages et par leur complexité on est en droit de dire que chacun d’eux mérite une recherche séparée. 2. Ambiguité pragmatique – considérations théoriques La définition du concept d’ambiguité pragmatique présentée par Gutiérrez-Ordónez (1995 : 30) révele que l’ambiguité pragmatique 1 Tous ces types d’ambiguité ont été analysés dans notre travail précédent (cf. G¹bka 2016 : 23). survient quand le destinataire d’un message peut lui assigner deux ou plus d’interprétations dans un contexte donné. Notre étude nous a permis de constater que c’est un type d’ambiguité particulier dans les titres de presse. Sa spécificité vient du fait qu’on a en vu un méca­nisme qui exige une bonne connaissance du contexte et des intentions de l’auteur du message. On distingue principalement deux types de l’ambiguité pragmatique. Le premier type concerne « tous les phénomenes de référenciation (qui relevent d’ailleurs plutôt pour nombre d’entre eux de l’indétermina­tion référentielle) » (Kerbrat-Orecchioni 2005 : 20). Comme exemple, l’auteur propose la phrase présentée par Fuchs (1994 : 84) : Oedipe voulait épouser sa mere (Kerbrat-Orecchioni 2005 : 20 chez Fuchs 1994 : 84). Fuchs (1994 : 10) révele deux interprétations possibles de cette phrase : « il voulait épouser Jocaste sans savoir que c’était sa mere ou il voulait commettre sciemment un inceste ». Il s’agit d’une « ambi­guité énonciative entre lecture transparente et lecture opaque » (ibi­dem). Un autre type évoqué porte sur « tout ce qui concerne les va­leurs illocutoires et perlocutoires (auxquelles on peut dans une cer­taine mesure assimiler les valeurs argumentatives) » (Kerbrat-Orec­chioni 2005 : 20). Les exemples ci-dessous révelent deux possibilités d’interprétation : Je ne t’oublierai pas ! (promesse ou menace). Qu’est-ce que vous buvez ? (vraie question ou question a valeur d’offre) (Kerbrat-Orecchioni 2005 : 20 chez Fuchs 1994 : 84). Parmi les autres exemples présentés par Fuchs (1994 : 10) méritent d’etre cités également : Je reviendrai demain (promesse, ou menace : ambiguité illocutoire). Je suis allée a Vienne (en France ou Autriche : ambiguité référen­ tielle, qui dépend évidemment de connaissances d’univers, et non de connaissances linguistique). Fuchs (1994 : 10–11) remarque que l’ambiguité se présente comme une alternative. Elle oblige le récepteur a choisir entre les significa­tions concurrentes. 3. Titres de presse – analyse théorique Les titres de presse sont définis par Fleyfel (2007 : 84) comme « un micro-texte qui désigne un texte plus développé dans un extre­mum contextuel ». Or, le titre de presse apparaît comme un résumé du contenu de l’article. L’auteur ajoute également que le titre de presse est « imprimé en taille plus importante que celle du texte et fait partie d’une titraille dont la diversité typographique est aussi destinée a at­tirer l’attention du lecteur » (Fleyfel 2007 : 84). Dans son analyse, Kozak (2013 : 107) remarque qu’en particulier le titre principal a une position stratégique dans le discours journalistique (cf. Kozak 2013 : 107). A son tour, Galilej (2013 : 101) constate qu’un article de presse n’est complet qu’avec un titre, car c’est lui ou plutôt sa forme qui pos­sede un pouvoir d’influence d’un tel message sur le public (cf. Galilej (2013 : 101). Comme exemple, citons un titre issu de la presse électro­nique : Football : l'Égypte désignée pays-hôte de la CAN-2019 F24(1). Dans cet exemple on observe que le titre, malgré sa brieveté, four­nit les informations qui permettent de créer une vision entiere du con­tenu de l’article. La lecture du texte nous donne ensuite plus de détails sur les évenements qui y sont présentés, en général, concis mais clairs pour le public. Pour ce qui est de la structure du titre, il est incontestable que plu­sieurs formes sont exploitées dans la presse. Les titres peuvent cor­respondre a un seul mot, une phrase, une citation, constituer une par­tie d’un texte, etc. Il arrive souvent que les journalistes, surtout dans la presse a sensation, tout en voulant attirer l’attention du lecteur se servent de plusieurs techniques qu’ils appliquent dans les titres. Par conséquent, ils ne correspondent pas souvent au contenu de l’article. Dans son analyse, Bieñ (2017 : 150) souligne que pour ce qui est des titres de presse, étant donné qu’il s’agit de textes courts, atteignant parfois un maximum de brieveté, ils constituent un terrain propice a toutes sortes d'expériences formelles qui se résument généralement par le slogan « peu de forme, beaucoup de contenu »2. Cette consta­tation expliquerait bien pourquoi tant d’attention dans la presse est accordée au titre. Il ne faut pas oublier que dans la presse en ligne, les journalistes utilisent des stratégies qui ont pour but d’inciter le lec­teur a activer des liens et l’apparition de textes publicitaires qui par la suite « alimentent » l’information (cf. Bieñ 2018 : 13–14). Sur ce point, il est considérable de noter qu’on ne peut pas se limiter au titre concis qui annonce le contenu de l’article, il doit sans doute etre attractif, afin de réveiller le désir de connaître le contenu de l’article. 2 La traduction est a nous. 4. Recensement d’exemples Pour relever des exemples a pouvoir explicatif, nous avons recouru au magazine en ligne : France24, qui présente un éventail de themes, et qui a une bonne réputation. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un site électronique d’une télévision qui est traité de meme maniere qu’un site de presse en ligne. Sachant qu’il joue un rôle considérable dans le domaine de l’information, nous pouvons croire que les auteurs y ré­digent des textes afin que chaque message soit bien compris sans qu’ils produisent des contenus vagues et ambigus. Comme exemple, prenons deux titres relevés sur France24 : Gilets jaunes : le boxeur de gendarmes attendra son proces en pri­son F24(2). Brexit : nouveau revers au Parlement pour May avant le vote crucial du 15 janvier F24(3). Ces titres ont un caractere informatif qui nous fournissent un aperçu de l’information dans sa totalité qui sera ensuite détaillée lors de la lecture de l’article. La fonction informative est la plus importante et le plus souvent utilisée dans ce type de presse. 5. Analyse empirique et résultats des recherches Nous avons mené notre analyse pendant cinq jours, depuis 28 jan­vier jusqu’au 01 février 2019. Pour nos recherches nous avons recensé tous les titres apparus a la une du site électronique France24, ce qui a donné 186 titres au total. Cependant, étant donné que plusieurs parmi eux se répétaient nous n’en avons retenu que 152 qui ont fait l’objet de nos analyses dont le résultat est présenté dans le diagramme suivant : Figure 1. Fréquence de l’ambiguité pragmatique dans les titres de la presse quotidienne Nous constatons que 19 titres manifestent la présence d’ambiguité pragmatique, tandis que 133 titres ne l’ont pas révélée. Étant donné que nos analyses portent sur un phénomene particulier, nous n’avons pas fait de recherches sur la présence d’autres types d’ambiguité. De plus, ce qui est important a retenir c’est que, meme si nous distin­guons différents types d’ambiguité, c’est justement l’ambiguité prag­matique qui est la plus spécifique et qui pose le plus de problemes d’identification. Pour ce qui est des recherches empiriques, le critere que l’on a pris en compte dans l’analyse de chaque titre recensé est la possibilité d’en avoir au moins deux interprétations différentes. Il existe des types de titres de presse variés. Du point de vue for-mel, on rencontre des énoncés sous forme de question, par exemple : Qu’est-ce que le "backstop", au centre des débats sur le Brexit ? F24(4). Cette phrase contient une vraie question dirigée aux lecteurs, mais aussi une proposition d’explication du terme emprunté. Dans un autre exemple : La vie est-elle plus belle sans Facebook ? F24(5). on recense également une question, posée par l’auteur du message et d’un autre côté, une proposition a arguments, afin de prouver que la vie sans Facebook peut etre plus belle. L’ambiguité pragmatique peut etre également exprimée sous forme de phrase déclarative, comme par exemple dans le titre suivant : Journalistes RFI tués au Mali : François Hollande entendu comme témoin F24(6). François Hollande, est-il entendu comme témoin, car il s’agit de sa présence sur le lieu du crime ou on veut connaître l’avis de l’autorité, parce qu’il s’agit de l’ancien président de la République ? D’autres titres de notre corpus qui présentent un caractere ambigu sont les suivants : XV de France : le long chemin de Paul Willemse F24(7). Dans l’exemple ci-dessus, il s’agit d’un choix entre une interpréta­tion transparente et opaque. Une triple interprétation du phénomene est possible dans : Quatre morts dans une manifestation a Lubumbashi, "une violence ordinaire" ? F24(8). Ce titre de presse, porte-t-il une vraie question, une question iro­nique ou un reproche ? Voila un autre titre qui contient un message ambigu : Tournoi : les Gallois prets a affronter une équipe "tres française" F24(9). Nous pouvons nous poser la question de savoir s’il présente une constatation ou une sorte d’ironie ? Le dernier exemple de la série peut révéler soit une promesse, soit une menace : LONG FORMAT : L'Amérique au pied du mur F24(10). Les titres présentés ci-dessus nous paraissent bien parlants, parce que le mécanisme d’ambiguité y est frappant, a premiere vue. Quoique les phrases soient bien construites, on se pose des questions sur la maniere (transparente/opaque) dont on devrait comprendre ces mes­sages. Comme il a été déja mentionné, la compréhension du contexte général y joue un rôle primordial. Pour conclure ce texte, il est indiqué de présenter les résultats, pro­venant des analyses que nous avons réalisées en 2016 dont l’objectif était de prouver une présence notable d’ambiguité dans les titres des tabloids polonais. Les résultats de nos recherches ont révélé que 75 % des titres de la presse traditionnelle et en ligne démontrent une pré­sence d’ambiguité (G¹bka 2016 : 46). De plus, l’ambiguité pragma­tique a dominé dans nos exemples, tout en constituant 65 % de tous les cas du phénomene examiné (G¹bka 2016 : 47)3. Il est important de remarquer que pour les besoins de notre travail de référence, nous avons fait des recherches sur tous les types d’am­biguité dans les titres des tabloids. Lors de nos analyses nous avons pu remarquer que l’ambiguité pragmatique, grâce a ses traits distinc­tifs, est le type d’ambiguité le plus notable. Pour ce qui est des ta­bloids il faut avouer qu’ils ont généralement une mauvaise réputation, ne sont pas considérés comme presse sérieuse, mais plutôt comme celle qui cherche a capter l’attention des gens, tout en créant un con­texte de provocation ou scandale4. Cela peut expliquer pourquoi notre analyse de l’ambiguité pragmatique a débouché des chiffres si élevés. Conclusions Le présent travail a eu pour objectif de déterminer d’ambiguité prag­matique dans les titres de la presse digitale française. Nos analyses, basées sur un ensemble des titres apparus de maniere continue pen­dant la période de cinq jours, nous ont permis de constater que meme 3 Ces informations ont été également présenté dans notre texte « La présence de l’ambiguité dans les titres de la presse polonaise », G¹bka (2019 : 137). 4 La problématique des tabloids a été décrite de maniere plus approfondie dans notre travail de référence (G¹bka 2016 : 33–36). si la presse française contient des signes d’ambiguité pragmatique, sa fréquence n’est pas significative – seulement 12 % des titres ont ré­vélé la présence de ce phénomene. Les titres de presse constituent un sujet vaste et largement débattu dans la tradition linguistique et analysable sous différents aspects : structure et moyens formels, ou présentation graphique. La nature des titres en fait un sujet de recherche fréquent. L’idée de relier la problé­matique des titres de presse avec un travail plus profond sur l’ambi­guité pragmatique est née du fait qu’aujourd’hui on peut observer de plus en plus de titres qui nous semblent ambigus et dont le sens n’est pas toujours clair. Sur ce point, il est fondamental d’ajouter que plus la presse est sensationnaliste, plus les titres peuvent etre compris de manieres différentes. Cependant, cette constatation ne veut pas dire que d’autres types de presse sont privés de signes d’ambiguité. La nécessité d’attirer l’attention sur un article souhaité fait en sorte que leurs auteurs emploient tous les moyens possibles afin de « capter » le lecteur. L’ambiguité nous semble etre ici un moyen qui remplit ce rôle. Le lecteur, intrigué par le titre, souhaite en explorer le sujet. Dans la presse digitale un simple clic de souris permet de le trans­mettre vers le contenu de l’article et donc vers un éventail de publi­cités qui souvent accompagnent le texte. L’objectif est ainsi atteint – le titre était suffisamment intéressant pour attirer le lecteur, les statis­tiques du portail augmentent, tout comme ses bénéfices. Les recherches sur l’ambiguité pragmatique dans les titres de presse peuvent etre étendues a tenir compte d'autres facteurs, par exemple, une autre plage de temps ou un autre type de presse. C’est un travail qui pourrait effectivement avoir un impact considérable sur notre per­ception du phénomene dans la presse entiere. Les moyens qui sont employés dans la presse afin de rendre le message plus attractif sont nombreux. Il vaut toujours la peine d'en etre conscient plutôt que d’en devenir une victime. Bibliographie BIEÑ Janusz. 2017. Ambigüedad en la prensa tradicional y digital. Estudio de ti­ tulares en tres lenguas: espanol, francés y polaco. – Itinerarios 25 : 147–166. BIEÑ Janusz. 2018. 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We divided our text into a few parts, which raise a question of the Pragmatic Ambiguity and subjects that are connected to it. The results presented at the end of this paper are based on the collections of press headlines (152 in total) gathered during a five days-long study from the newspaper France24. The conclusion allows us to realize the extent of the Ambiguity in today’s French press headlines which is not immense despite our expectations. Only 12 % of the headlines contained signs of the pragmatic ambiguity. Keywords: ambiguity, pragmatic ambiguity, press, online press, headlines. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Verónica VIVANCO CERVERO Technical University of Madrid (Spain) ORCID https://orcid.org/0000-0003-3305-1181 The machine is human: personification in Spanish and English technical languages . 1. Introduction Technical languages represent a linguistic subsystem which uses specific terms and other linguistic resources to provide accuracy and eliminate ambiguity from communication. As these languages con­stitute a subsystem they belong to the linguistic general system and to a specific epistemic community that shares knowledge. But this shared knowledge departs from the reality around us, from which we take advantage. The metaphor is a recycling resource of language that gives new meanings, based upon a common semantic trait, to already existing words. The metaphor is the object of study for many authors (Bowdle & Gentner 2005; Pragglejaz 2007; Ruiz de Mendoza & Pérez Hernández 2011; Steen 2008). Also, the teaching of its acquisition is studied (Batlle 2014; Boers 2014; Cheikh-Kahmis 2013; Ibarretxe-Antunano & Valenzuela 2012; Vidiella Andreu 2012). Metaphors show conceptual and rhetorical force (Forceville & Urios-Aparisi 2009). However, and according to some specific author (Lizcano 2006: 245), every meta­phorical operation is contaminant because it mixes what should be independent. For Roldán Riejos (1999), metaphorical translation is a comparison between two different conceptual systems that develops communication ability. For Wood (2014), the metaphor is a blessing that departs from the usual and is indifferent to shame. Edwards says that for Nichols (2010), metaphors meant more than nature: they meant God, His goodness and material creation. According to Finatto (2010), technical metaphors are more than ornaments of rhetoric. In fact, in science and technology, they are not devices that create beauty in a context: they may be looked at as terminological associations that appear in linguistic and cognitive environments of specialized communication. Other previous studies focus on how the metaphor in science helps develop new hypotheses, understand processes and is a bond with metonymy (Deignan 2017). For Breeze (2017), scientific metaphors embellish language and are very important in media popularisation because of their parallelism between two concepts. This way they humanise science and have ex­planatory purposes. Personification is a type of metaphor that implies humanising emotions and actions to make them more memorable and relatable.1 This way, by means of the personification of ideas, abstract concepts may be concretized. An instance of this are the old Greek representa­tions of gods or goddesses, as Venus symbolising love. Although per­ception may be different among languages and persons, metaphors mean the semantic evolution of a morphology. That is the reason why a metaphor or personification never is the first entry of a dictionary. Personification gives human features to objects, ideas or animals. But personification is not simply a part of speech, because it also may appear in drawings. Animalization gives animal characteristics to ob­jects, ideas or persons. The animalizations studied in this paper do not have anything to do with viewing the man as a defenceless animal (Eggetsson & Forceville 2009: 429–450). These two figures appear in everyday language but the first is more often used in literature and in technical languages. As they belong to figurative language, they are studied as a part of metaphors or metaphorical expressions (Ohkura 2003: 56). For Studziñska (2012), personifications are full of sym­bolism and evocative power. We may see how personifications are very often linked to verbs, nouns and adjectives.2 In the sentence below we see how a general ad­ 1 See: https://www.literacyideas.com/a-guide-to-personification (30.04.2021). 2 See: http://literarydevices.net/personification/ (30.04.2021). jective for things – as for instance, nice – is changed for another one usually applied specifically to women: Look at my car. She is a beauty, isn’t it so? Personifications also appear in examples which give almost human qualities to things, as, for instance, enforcing discipline on others – tangled hairs in this case – (de Melo Moura 2006: 82): Shampoo disciplinador (a disciplining shampoo). The topic of relationships is a usual metaphorical reference. In the context of two-person relationships, this metaphor encourages us to appreciate that there are three parts: “you,” “me” and “it.” The “it” is the relationship as entity. (JRank 2020). This way the bond between two persons or among more in a family represents a solid metaphor of relationship. Also, staff members in residences feel the care and attention they give to the elder in the last days of their lives is like family life. Staff members feel grief and bereavement for the death of the residents and, as Moss et al. (2003: 294) indicate “family themes such as emotional attachment, intimacy, empathy, obligation, and compassion” appear in those workers. This way, some figures of speech represent the centrality of family, those who will care for the rest of society, which is only one of the aspects of family life and culture (Rosenblatt & Li 2011). From this point of view, we can see the link among real family life, almost-family life in a residence and the advantages brought to humans by machines at home or in a factory. Metaphors across languages depend on culture and history, so these imply distinct points of view (Miri & Soori 2015). For Barcelona (2001), there are lexical, idiomatic and grammatical implications in contrastive metaphors and this is the reason why they are relevant for language learning, translation and interlinguistic lexicography. Dif­ferent languages perceive different realities. In consequence, what is a conventional metaphor for one language is not necessarily the same in the other language. These metaphors of personification may change since a language may pay attention to some factors that the other neglects. This behavior is a show of different cultural mentalities, and, in consequence, of distinct linguistic uses. Nevertheless, the changing and global world in which we live acts as a unifying factor and we may understand the reasons why in the other language they have chosen a different metaphor from ours, or simply a non-metaphor. This implies a certain language, any language, puts the stress on or pays more attention to some aspects that, for us, are secondary. Really, metaphors and personifications resemble pictures which may be looked at and processed from different points of view. In the following lines we are going to consider noun and adjective personifications in technical vocabulary. This type of metaphors has not been studied in detail in previous studies. This linguistic and con­ceptual resource represents a machine or device as a person and attributes human features to non-living things. 2. Method The objective of this article is to measure the contrastive level and the number of occurrences in Spanish and English in the use of personifications in technical vocabulary in relation to the samples object of study. For this, the most prototypical terms in science and technology personifications have been chosen. In our opinion, these are terms that have a high level of use and are very common in general language. A purpose of the article is to discover what kind of human features personification gives to technical terms and to see if there is some concrete difference in gender-related metaphors. Another purpose is to see how the occurrences link to the different associations and also to check the order of importance in the related fields: professions, states, physical outlook and family relations. From these occurrences, the cases of animalization have been analyzed but eliminated from the percentages since they are not pure personifications. All different personifications found have been analyzed, but not all the dictionary entries for concrete samples have been studied due to reasons of ex­tension of the paper. Finally, and from the answer to the questions posed above, the article attempts to discover if the use of personifi­cation is a tool to enliven technical content or a practical resource for conveying added and simplified meanings. The sources are online dictionaries (The American Heritage Dictionary of the English Language, Collins Dictionary, Cambridge Dictionary, Dic­cionario de Arquitectura y Construcción, Dictionary Reference, Free Dictionary, Linguee, MacMillan Dictionary, Merriam-Webster Dictionary, Oxford Dictionary, Diccionario de la Lengua Espanola, Word Reference, and Your Dictionary), paper dictionaries (Diccionario tecnológico inglés­espanol and Diccionario de Uso del Espanol) and Internet sources (Bell Burnell 1979 and LGM-1). Specific attention has been paid to verify if the personifications try to convey some implicit meaning which may bring some special ad­vantage or an added value to the technical language. The occurrences will show if these deviated terms offer an extra meaning which may be useful to link a concrete morphology, the personification, to a re­cognizable meaning. The last part of the article will attempt to show how lexicography relates personification with the technical concepts of function, shape, gender, age, grouping and similarity. The different metaphorical groups become linked in relation to some specific semantic meaning. This way the study measures the meanings of function, shape, gender, age, grouping or similarity in relation to professions, states, physical appearance, and family relations. 3. Analysis As discussed above, personification gives human features to in­animate objects. A related figure is the animalization, the depiction or representation in the form of an animal. Both figures give life to in­animate objects, as, for example, the devices or mechanisms of science and technology. The first one, personification, is a resource with a high level of use in technical vocabulary as we are going to see in the following lines in a comparative survey of specialized terms. How­ever, this type of metaphors has not been studied in detail in previous studies, especially the ones related to professions or states. Among the contrastive Spanish-English group of terms object of analysis in this paper we include the following: resorte antagonista/release spring, estación satélite/slave station, gigantón/poppet, hombrecillos verdes/ little green men, par maestro/main couple, embrague maestro/master clutch, mozo/pestle, obrero/beamer, diamante patron/master diamond, prisionero espigado/pivot point setscrew, tornillos prisioneros de fija­ción automática/self-locking setscrews, aeronave no tripulada/queen bee, avión-espía/ferret, ladrillo pichulín/queen closure, ladrillo de caja/ king closure. From the aforementioned, we see the group of personification meta­phors in science and technology mainly makes reference either in English or Spanish to professions (maestro, patron, obrero, queen, king, espía), states (antagonista, slave, prisionero, mozo) or general physical aspect (gigantón, hombrecillos verdes). These personification meta­phors will be analyzed in the following pages. However, this corpus only focuses a small part of the personifications in science and techno­logy, so the number of examples and the percentages may change in more exhaustive studies. 3.1. Professions a) Maestro/Master In electronics, main couple is the same as par maestro. The MMD (MacMillan Dictionary) mentions the capacity of control linked to the word master. The English-Spanish translation shows equilibrium since couple is the same as par/pareja. Furthermore, main is not the same as maestro (master) but they are closely related since master/magister aims at the sense of principality. In the field of mechanical sciences, the compound embrague maestro implies exactly a literal translation of master clutch. b) Patrón/Master The compounds Master diamond / diamante patrón share a core­ferent metaphor. The Spanish word patrón tends to refer to the boss at work, to the owner of a house, to the person who commands a ship (DRAE: Diccionario de la Real Academia de la Lengua Espanola) whereas English relates the word master with the one who has authority, is a ship’s captain or has a high degree of experience (WR: Word Re­ference). Undoubtedly both meanings share a common ground since they are related by means of the quality of experience and control but in different degrees since master is more linked with experience and knowledge, and, patrón, with ownership. c) Obrero Beamer, in the textile vocabulary, is a machine for folding warp. In Spanish it is known as obrero (workman, worker). The WR says it is a weaving cylindrical roller on loom. This metaphor is very realistic because the one that works is not really the person, but the machine. d) Queen An unmanned aircraft only ruled by remote control and used in the World War II is known in English as a queen-bee. Probably the reasons for the name are that, firstly, this model had a wooden and relatively big fuselage in the ancient times of aviation which may resemble somehow the body of a bee. The YD (Your Dictionary) describes the body of a bee as broad. Secondly, the uniqueness of the prototype built the comparison with a queen-bee in a hive. In this case, the Spanish language does not have a deviated expression, but simply uses the compound unmanned aircraft. The noun queen applies to the king’s wife or to the ruler of a country, so, in relation to professions it is a position that implies a lot of power and representative capacity. However, as the term object of analysis is a compound in which queen is the premodifier of the nucleus bee, the term is an animalization. In this case, the features attributed to queen­bees are similar to those linked to human beings: the queen-bee is unique in the community where she lives and is protected by the other bees. In summary, the metaphor of animalization queen-bee is built upon two key points: the similarity in shape with the body of a bee, and, the function of a queen-bee, being unique in its community. On the other hand, the expressions queen closer or queen closure are translated as ladrillo pichulín (pichulín in South American Spanish is a child’s penis). In this case, it is striking the association of the English language with the feminine gender, whereas Spanish links it with the masculine. In masonry, it is “a brick of normal length and thickness but of half normal width, used to complete a course or to space regular bricks” (DR: Dictionary Reference). This half normal width is what makes associate the brick with the feminine gender in English. But, as reality may be focused from different perspectives, Spanish tends to link it with the long form associated to a penis. e) King King closer, in contrast, is “a closer bigger than half a brick; speci­fically: a brick with one corner cut away making the header at that end half the width of the brick” (MW: Merriam-Webster Dictionary). The Spanish translation is ladrillo de caja (DAC: Diccionario de Arqui­tectura y Construcción), obviously a non-metaphor. Undoubtedly, the compound comes as a kind of correlative pair to queen closer, the one which is narrower than ordinary size. Narrowness in size is a feature commonly associated with women, but this narrowness produces a long shape which is not associated with this gender. On the other hand, the king closer has a broad form and a pointed end, features that are linked to men. In Studziñska’s opinion (2012: 258), “the claim that grammatical gender of inanimate nouns is devoid of symbolic value does not apply to personification”, and the cases of queen and King are examples of these. In addition, at the same time we can see how the diminutive pichulín is linked in relation to the meaning of smallness with the feminine queen closer. f) Espía/Ferret One more reference to animals is ferret, which in aeronautics re­fers to a spy-aircraft, and this is exactly the morphology the Spanish language uses to refer to the same concept (avión espía). The YD says the corresponding verb is defined as “to search for, or to force out of hiding”, which illustrates in the examples: a. An example of ferret is to investigate the hidden details of a histori­cal mystery. b. An example of ferret is to search through rooms to find a criminal who has been hiding. The translation process undergoes a conversion from Spanish, with a personification (the aircraft is a spy) to English, with a reference to an animal that drives rabbits and rats (also viewed as enemies) out from their burrows (DR). Here the English metaphor seems much more effective and far-reaching. In contrast, the Spanish compound does not unveil any positive result because the action of spying does not imply catching or making the enemy escape. 3.2. States a) Slave The Spanish compound estación satélite (satellite station) corres­ponds to the English morphology slave station. The etymon of satellite comes from the Middle Ages and refers to the servant who is serving around his master. With this we see a common meaning in the deep root of the forms satellite and slave since the meaning of both aims to servitude. That is the reason why the CD (Collins Dictionary) relates the meaning to the words dependent, client, subordinate, puppet, tri­butary or vassal. With this we see how a word that seems so modern and technological is very old and has been recycled as time passes by. Another perspective is the close link between English and Spanish because the first refers to slavery, whereas the second deals about serving staff. From this we see that two apparently distant morpho­logies are close together when it comes to deep meaning. However, as the meaning of the word satellite has evolved, we consider that, nowa­days, a satellite is nothing else than a technological satellite because the original meaning has disappeared. Another compound, giróscopo sincronizado/slaved gyro, offers a dif­ferent perspective between Spanish and English. Whereas the first one uses a non-metaphor, the second employs a personification. The FD (Free Dictionary) says it is “A directional gyro compass with an input from a flux valve to keep the gyro oriented to magnetic north.” The English metaphor slaved refers to the fact that the needle is oriented to the north, as opposed to what happens in free gyros. The Spanish adjective sincronizado, in contrast, relates to the fact that the gyro is dependent on the magnetic compass. b) Prisionero In mechanics, pivot point setscrew is the same as prisionero espigado (tall and slim prisoner), a synonym of tornillo de fijación. The DRAE, in the first and second entries, says the function of a screw is to be screwed, so this aims to the redundancy of the compound: if a fixing screw is to be fixed or screwed, then there is no need to use the premodifier. Whereas English uses a non-metaphor Spanish makes a personifi­ cation of the setscrew based upon two features: The screw is fixed, so this implies it resembles a prisoner The screw is long and thin, so it resembles a tall and slim person However, the English compound pivot point setscrew adds more meaning than its Spanish equivalent. The words pivot and point relate to the central point, pin, or shaft on which a mechanism turns or oscillates and as a derivation, to the person or thing that has an im­portant role in something (OD: Oxford Dictionary). Another example of Spanish metaphor as opposed to an English non-metaphor is self-locking setscrews which is translated as tornillos prisioneros de fijación automática (automatically fixed prisoner screws). In this case it is worth remarking the difference in affixation between the two languages: self-locking is different from automatically fixed. Although the two meanings are similar, the second one seems to imply higher use of technology and electronics. c) Antagonista As everybody knows two objects may not be enemies or antagonis­tic, because that is a feature inherent to persons or animals. However, in telegraphic communications, the Spanish term resorte antagonista corresponds to the English morphology release spring (DT: Diccionario tecnológico inglés-espanol). The WR, in the third entry, says the form release refers to letting something fall or escape: it mentions the example of the release of bombs. Also, in the last entry there are technical connotations since it says “a control mechanism for starting or stopping a machine”. Obviously, the third entry matches the mean­ing of the compound better, although the best meaning for release in conjunction with the noun spring would be letting something open or close. In the translation process, resorte matches spring since they mean the same, whereas the word antagonista corresponds to antago­nistic, hostile or opponent, qualities which may not be applied to mechanisms: these may be complementary, but never rivals. From this we can see the contrast between a metaphor from the Spanish language and an English non-metaphor: the word release does not belong to deviated language. Whereas the English form simply refers to the act of setting something free, the Spanish morphology implies an opposition between different mechanisms. The Spanish form re­presents a personification since two mechanisms, devices or machines cannot be opponent to each other. d) Mozo In chemistry, the word mozo (lad, young boy) refers to a tool for pounding: the pestle. With respect to the word mozo (lad), the DUE (Diccionario de Uso del Espanol) in the entries 10–13 refers to a long club-shaped object, a kind of stick, used, for example, to handle in­struments. Apart from this secondary meaning, it is a word logically linked to the temporary state of youth. The origin of the word in its metaphorical use is probably a gender deviation which associates any long form with men, as opposed to women. The DC(Cambridge Dictionary) says the pestle is a heavy stick made of clay, stone or metal used for crushing. In contrast to the pestle, we find its complementing tool, the mortar, which gives name to the product of grinding or pounding, and, that is why the construction material receives this name: because it is a kind of powder as a result of being crushed. 3.3. Physical aspect a) Gigantón The term gigantón is linked to plants. There is a variety of traditio­nal cultivation called centeno gigantón. On the other hand, the tobacco plant, Nicotiana glauca, is also known in Central America as gigantón. But in this paper we are going to study the term in relation to its technical content in the field of naval construction to contrast it with its corresponding English translation in the same context. Poppet is the English translation for the Spanish word gigantón. It is the same as a huge carnival giant. In contrast, English uses the form poppet. However, this term also appears in the technical uses as a syno­nym for valve, as we see in the following examples (linguee.com): The poppet (check) valves are readily accessible for maintenance with oil-hydraulic release of the tapered cone valve seat. Las válvulas (de retención) son accesibles para el mantenimiento al liberar de forma hidráulica el asiento de la válvula. Clean poppet and reinstall the poppet, spring and plug. Limpie la válvula de retención y reinstale la válvula, el resorte y el tapón. According to the MW, a poppet comes from puppet and refers to little dolls. In the third entry it refers to lift valves, by saying “upright support or guide for a machine that is fastened at the bottom only.” In the fourth entry, it continues by making reference to one of the timber supports at the forward and aft ends of a ship that is a part of the launching cradle. If we link this definition with the one offered in the second entry of the AHDEL (The American Heritage Dictionary of the English Language), “One of the beams of a launching cradle sup­porting a ship’s hull” we know that the term is related to something big in size. In contrast, the fourth entry of the MW says in part b: “any of the small pieces of wood on a boat’s gunwale supporting or forming the oarlocks.” The AHDEL also uses the adjective small in the second entry: “A small removable piece of wood on the washboard of a boat, covering a cutout space that can be used as an oarlock.” The two last definitions make it clear that in relation to oarlocks the term relates to a small size. From these contrasting perspectives, we deduce that size in relation to the term gigantón/poppet is a changing concept. b) Hombrecillos verdes/Little green men In astronomy, we find a loan of the English language: Little green men/hombrecillos verdes. Little green men were green-skinned extra­terrestrials with humanoid aspect in the beginning of ufology. However, in astronomy the origin of the compound is different: PSR B1919+21 was the first radio pulsar discovered in 1967. As the power and regula­rity of the signals resembled a beacon, the source was nicknamed LGM-1 standing for Little Green Men (LGM-1). According to J. Bell Burnell, the reason for the name lied in that in all the history of radio astronomy the pulsing signals were the most suggestive of an extra­terrestrial intelligent origin that have ever been detected. 3.4. Family relations a) Familia/Family The MMD indicates that, in relation to the word family (familia) in the third entry, in biology, it refers to “a group of animals or plants that are related.” It also indicates that a family is smaller than an order or class. For example, the Kidney beans belong to the bean family. This to the legume order. And this latter may belong to a lot of classes including forage, grain, etc. b) Nodriza/Mother (Parent) In the field of maritime engineering the terms supply ship, support ship or mother ship corresponds to the Spanish compound barco nodriza. The concept refers to an auxiliary ship which helps another to supply the first with fuel, food, etc. In English we find the double version non-metaphor/metaphor in the corresponding modifiers supply/sup­port/mother/parent. In contrast, the Spanish language uses the meta­phor nodriza (wet nurse) with a difference with respect to the English metaphor: In Spanish, the compound refers to a profession, whereas in English it applies to the field of family under the form mother ship. In English, the compound parent ship is used in alternation with its equivalent mother ship or mothership. However, the forms parentship and mothership may give the wrong impression to produce homonymy caused by the morpheme -ship acting as a noun (in this case referring to a ship) or as a suffix (in this other case referring to maternity, motherhood – mothership – or the role of being a parent – parentship). The WR offers three definitions for the word mother acting as an ad­jective: 1. being a mother 2. relating to or characteristic of a mother 3. derived from or as if from one’s mother; native The second one is the sense applied in the compound mother ship. But, in the case of the word parent acting as an adjective the WR does not offer a reasonable sense for the compound parent ship: 1. of or relating to a living thing that produces another. 2. of or referring to a corporation that owns controlling interests in lesser companies. From this, our thought is that language does not have the same con­siderations about the two terms. Whereas the second definition linked to the word mother brings positive connotations: love, affection, care, nurture (which would be the case in the technical compound), etc., the definitions associated with the word parent only deal with the aspects of ancestry or authority, not with love or any class of feeding. With respect to the terms parentship and mothership, it is striking the non-existence of the corresponding compound fathership. Our opinion is that the form parentship responds to an attempt of coining a metaphoric term which could be politically correct to represent the task of both men and women acting as parents. The CD defines a wetnurse as “a woman employed to give her breast milk to another woman’s baby. This definition sheds light on the authentic role of Spanish word nodriza (wetnurse): it refers simply to the task of feeding a third person not linked by blood. This eliminates any kind of affective or ancestry bond. c) Base/Parent In the context of metallurgy, the forms parent metal, base metal or substrate metal are synonyms. The FD defines parent metal as “the metal of components that are being welded by a molten filler metal.” In contrast to this family relations metaphor, the Spanish language uses the form metal base, metal de base, metal precursor or metal original (base metal or origin metal) referring to the metal of origin. Although the Spanish language does not show in this case a personification as that of the English language, it is obvious that the meanings of both languages are related since, according to the DRAE, the word pre­cursor is linked to ancestry, and, base, to something fundamental or the principal support for something else. d) Madre/Mother A Motherboard (with the synonyms mainboard, system board, planar board, logic board or mobo) is the main printed circuit board. The term mother refers to the main circuit board in the computer. The DR says in the fourth entry relating to the noun that it is “a term of address for a female parent or a woman having or regarded as having the status, function, or authority of a female parent.” When it is used as an adjective, the considerations are similar, and it says “bearing a relation like that of a mother, as in being the origin, source or pro­tector.” Summing up, the role of a mother is considered fundamental in both cases, but it could also be taken as a male, under the form father­board. The Spanish language, in contrast, does not use the personifi­cation in this case and it tends to a neutral term, placa base, which is, however, related to the same concept of principality as the English metaphor madre. e) Hija/Daughter The extensions of a computer may be called baby board or daughter boards. The first metaphor seems much more logic, without gender specification. Apart from that, the first one relates to the state of being smaller than the mother, whereas the word daughter does not convey the specification of size or dependency, this latter factor depending on the age. This latter form shows a higher index of use, and, in consequence, the Spanish language has adopted the anglicism placa-hija. From this, we deduce that, although experts doubt about if a computer may be considered he or she, language has attributed female features to computers and, from here, the forms mother-board and daughter-board have come into use. f) Vástago/Pin (Stem/Rod) The word vástago shows a high index of appearance in the Spanish technical language. In Spanish general language the word refers to the descendant of a person, but it is also used in specific terminologies to refer to shoots in botany, stems in glass, rods or shanks (WR). That is to say, the term refers to small pieces which depend upon a main body. The translation in English does not follow the Spanish personifi­cation, which should be son, daughter or descendant. This way, com­pounds such as aislador de caperuza y vástago is translated as cap-and-pin insulator; válvula de vástago hueco is hollow stem valve; vástago graduado becomes index rod; and, contravástago, instead of being translated as counterdescendant* is the same as simply piston tail rod. In brief, words such as pin, stem or rod are translated into Spanish under the morphology and meaning of the word descendant. The YD offers a synonym perspective of the three words. A pin is “something small used for holding things together or for support.” The verb stem means to originate from. And rod is defined as “a straight, slender shoot or stem cut from, or still part of, a bush or tree.” In con­sequence, the three words have in common the reference to something small belonging to something else which is bigger. However, the word stem, in the fifth entry of the noun refers to the same metaphoric concept as Spanish, since it says “main line of descent of a family; ancestry; stock.” g) Gemelo/Twin The OD says that twin (gemelo) is a word referring to objects that have two matching or corresponding parts. It mentions the example of the Constellation Gemini expression to fly twins to refer to twin­engined aircraft. The word twin always refers to a duality that is not necessarily translated symmetrically in English and Spanish. Whereas the first may employ the compound double terminal, the second makes use of the family metaphor under the form borna gemela (twin terminal). h) Bastardo/Bastard The term refers to something mixed or not pure and English and Spanish share the same morphology in technical language. The WD shows two different appearances for the word bastard. In the first one and first entry, says it deals about “something that is spurious, irregular, inferior or of questionable origin.” In the following one, it relates with chance interbreeding. In the second appearance, the third entry deals about abnormal shape; the fourth, with having the ap­pearance or resembling something else; and, the fifth, is related to “lacking genuineness.” From this, it is obvious that in the language of science and technology, the term appears mostly in compounds in which the adjective bastard itself means fake or false and the second term, the nucleus of the compound signals the object or process resembled. For example, bastard measles is the same as rubella, bastard mahogany is also known as bangalay, and bastard granite is a synonym of gneiss. 4. Discussion In relation to professional personifications in Spanish and English technical languages, in our opinion Spanish seems to show a slightly higher level of metaphors than English. However, if we think that animalization is very close to personification, English rises significantly as we may see in Table 1: Table 1. Professions Spanish English Personification/Animalization par maestro main couple Spanish embrague maestro master clutch Spanish and English diamante patrón master diamond Spanish and English obrero beamer Spanish aeronave no tripulada queen-bee English: animalization ladrillo pichulín queen closer Spanish and English ladrillo de caja king closer English avión-espía ferret Spanish English: animalization We are going to consider only pure personifications. In consequence, among the 8 occurrence-compounds, the Spanish language shows 6 cases of personification in contrast to English, with 4. This makes a per­centage of 75% of Spanish metaphors as opposed to 50% of English metaphors. The reason for using the personification in contrast to a non-figura­tive term lies in two contrastive qualities: shape or/and function. From this, we think the nucleus of the compound (except in the case of obrero and ferret) answers the question what is it?, whereas the modifier answers the question what is it for?, or how is it?. On one hand, from this point of view, the metaphors par maestro, embrague maestro, master clutch, diamante patrón, master diamond, obrero, avión-espía and ferret refer to the function of the instrument, a sort of profession in which the compounds that include the modifier patron/master show a kind of higher degree in comparison to the other objects of the same class. In all the cases we find compounds, except for the words obrero and ferret. On the other hand, a modifier – pichulín – relates to the meaning of smaller size, the same as the nucleus – queen – which acts in contrast to the correlate king, linked to a bigger size. This way, the metaphors ladrillo pichulín, queen closer and king closer focus the form of the object and relate gender with size. In between the two groups we find the compound queen-bee which involves a double metaphor (professional metaphor + animali­zation) in its constituents: it is a bee because of its shape and it is a queen because of its uniqueness. From this, we can see the apparent arbitrariness of the personification: on one hand, the form queen-bee is associated with a broad shape, whereas, on the other hand, king closer, with masculine reference, has the same evocation. These syno­nymic associations sound strange when they should be antagonist, but the real reason is that the meaning of broadness is related to the word bee and not to the feminine queen. Among the personifications relative to state, we find the Spanish language shows a 4/6 ratio, whereas English has a lower level, with simply a 2/6 ratio. That makes a percentage of 66.66 in the first case in contrast to 33.33 in the second, as we see in Table 2. Table 2. States Spanish English Personification estación satélite slave station English giróscopo sincronizado slaved gyro English prisionero espigado pivot point setscrew Spanish tornilos prisioneros de fijación automática self-locking setscrew Spanish resorte antagonista release spring Spanish mozo pestle Spanish In relation to personifications, we find that the terms slave station, slaved gyro, tornillos prisioneros de fijación automática and resorte antagonista focus the function of the mechanism. In contrast, the terms prisionero espigado and mozo target both form and function: the morphology prisionero focuses state and answers the question how is the screw? Fixed. The adjective espigado offers extra information about the prisoner: it is lengthy and slim. The word mozo focuses three aspects: the first is that related to the state of being a young lad which is what the Spanish noun exclusively mentions itself in the non-deviated form. Departing from this, two associations are derived attending to the shape of the tool: the lengthy form associated to the virile member, and, finally, the function of crushing by means of a repetitive movement. In consequence, the word mozo offers interesting derivations coming from the associations of the noun itself: one is linked to the form of the tool, and, another refers to the function of the tool. In relation to the third group, that based exclusively on physical appearance (gigantón, hombrecillos verdes, little green men) we find the Spanish language shows a percentage of 100% personifications, whereas English falls to 50%, as seen in Table 3. Table 3. Physical Aspect Spanish gigantón English poppet Personification Spanish hombrecillos verdes little green men Spanish and English We also find that personifications which address physical aspect do not target the objectives of signaling shape or function, as we explain in the following lines. On one hand, in the first group gigantón/poppet, we see how Spanish and English name the same concept by means of opposing, contrastive and antonymic realities. This way, what for the Spanish speaker is viewed as something big (gigantón), in English becomes small (poppet). The reason for this linguistic behavior lies in that the underlying concept may refer both to tiny or huge pieces. In consequence, there are gigantones/poppets which may be small or big depending upon the concept – among a set of them – to which they refer. This is a problem linked to polysemy but, anyhow, the context of use clarifies the mean­ing to be applied. The final question in relation to the terms gigantón/poppet is what the technical vocabulary has chosen them for if they do not convey ac­curacy. They show a high degree of ambiguity in relation to pinpoint­ing size, so, at first sight, they do not seem too concrete or exact. However, if we pay attention to the definitions, we see that the dis­tinct entries are always related to the same concept: acting as a sup­port for some other pieces or structure in construction. This is the com­mon trait that all the different meanings share: the terms gigantón/ poppet always signal, imply the hidden meaning and convey the func­tion of support. On the other hand, the metaphor hombrecillos verdes/little green men does not focus color or humanoids themselves as it may appear at first sight. This personification simply functions as a clue or suggestion of existence of extraterrestrial life. In Table 4, Family relations, in our opinion the data seem to show 8 occurrences, with both languages showing 7 cases of personification. This makes a percentage of 87% of personification metaphors. Table 4. Family Relations Spanish English Personification familia family Spanish and English nodriza mother(parent) Spanish and English base parent English madre mother Spanish and English hija daughter Spanish and English vástago pin Spanish gemelo twin Spanish and English bastardo bastard Spanish and English If we deepen into the final reason for using the personification in contrast to a non-deviated term, we suggest that the key answer lies in several contrastive qualities: shape, function, grouping and similarity. On one hand, from this point of view, the metaphors nodriza/ mother(parent), parent, madre/mother and hija/daughter focuses the function of the instrument: providing supply and maintenance. The concepts of supply and maintenance are the core of the metaphor which links with the acts of a mother feeding her children and giving love and care. On the other hand, the metaphor vástago focus the form of the object, one which is small and lengthy. Apart from that, we find two more groups: the one related to grouping in which we find the metaphors familia/family and gemelo/twin, and, the last one, related to similarity, with the forms bastardo/bastard. In the language of science and technology the main meaning of this word in everyday language (descending from non-married parents) gets deviated to have a new sense: that of resemblance with something else which is pure in origin. 5. Conclusions In the case of personifications of profession in technical vocabulary, leaving aside occurrences of animalization and only taking into account the limited number of samples analyzed, our opinion is that there is a lack of equilibrium between the two languages: 79% of Spanish meta­phors in contrast to 58% of English metaphors. Obviously, the Spanish language shows a higher index of figurative language, but what interests us is the reason for choosing this kind of lexis when, in principle, it does not bring any additional advantage to technicisms. As a result of the survey, we conclude that using personifications offers extra information. This way, the terms par maestro, embrague maestro, master clutch, diamante patrón, master diamond, obrero, avión-espía and the animalization ferret focus the function of the object being defined. In contrast, the metaphors ladrillo pichulín, queen closer and king closer focus the form of the object. One more term the animali­zation queen-bee unveils the implicit meanings of shape and unique­ness. However, as signalled before, there is a contradiction in the association of both masculine (king closer) and feminine (queen-bee) references with the same shape (broad). But the apparent arbitrari­ness really comes from the animalization bee and not from the feminine noun queen. To sum up, we see how in this group of personifications of profession there is a tendency to address function (Spanish 5/8 oc­currences versus English 2/8 occurrences without including the anima­lization). Apart from this, we see how, in relation to addressing shape, English has 2 out of 8 cases, whereas Spanish only shows one case. The second group, states, shows 66.66 percent of Spanish personi­fications in contrast to 33.33 in English. If we attend the hidden mean­ing of the personification in the group referring to states, we find that the terms slave station, slaved gyro, tornillos prisioneros de fijación automática and resorte antagonista focus function. In contrast prisio­nero espigado and mozo signal both shape and function. Furthermore, the word mozo shows two implicit meanings: first, shape, by means of a lengthy form; and, secondly, function, which, in this case, is logically that of crushing by means of a repetitive motion. Also, we find this group, under the disguise of a state personification, pursues conveying the following added meanings: function in a ratio of 2/6 for both the Spanish and English language. However, the higher tendency of the Spanish to use deviated language shows more complex cases: 1 occurrence with the meanings of both shape and function, another occurrence with the implication of gender/age, shape and function. In the group based on physical appearance, we find the Spanish language shows a percentage of 100% personifications, whereas English falls to 50%. The occurrence compound gigantón/poppet shows lack of equi­librium between Spanish and English. They name the same concept by means of opposing, contrastive and antonymic realities respectively making use of an augmentative versus an affective term. Despite these, the two terms always share the implicit meaning of pieces, either big or small, accomplishing the role of constructive support to other pieces. From this we extract that the Spanish language, in the case of personifications of physical appearance shows 1 out of 2 cases of meaning implying support. The personification hombrecillos verdes/little green men does not refer to extraterrestrials themselves in the language of astronomy. In this field, the compound functions as a metaphor, a suggestion of their existence coming from the outer space. This is a case in which a meta­phor is used to refer to another metaphor since ufology uses the com­pound little green men to define not really men but humanoids. This last occurrence shows how a personification (man-like humanoids) evolves to another one (a clue of their real existence). Both, the Spanish and English language, in the case of personifications of physical ap­pearance show 1 out of 2 cases of meaning implying proof or clue of existence. Obviously in this case, Spanish has taken the loan from English, so this is not a case of cultural personification. In the group based on family relations, we find the Spanish language shows a percentage of 79% personifications, whereas English falls to 58% cases. The most abundant personifications are those related to motherhood or parenthood – 3 cases out of 8 – and progeny – 3 other cases – (hija/ daughter, vástago, bastardo/bastard). In between we find the metaphor gemelo/twin which may be looked at from different points of view: as descendants, as brothers or sisters, or as a simple resemblance group­ing. Finally, the terms familia/family make the resemblance grouping and the blood relation explicit. Finally, we see how the Spanish language shows two times the cases of personification used in English when it comes to states and physical appearance, and how this percentage is even increased in the case of personifications of profession. The important aspect to consider is that personifications are nothing else than a tool to convey added meanings of function, shape, gender, age, grouping and similarity. These help to link the technical content with general language, which makes personification a decoding and simplifying semantic tool. References* A guide to personification for teachers and students. About literacy ideas. Re­trieved from https://www.literacyideas.com/a-guide-to-personification. BARCELONA Antonio. 2001. On the systematic contrastive analysis of conceptual metaphors: Case studies and proposed methodology. – Applied cognitive * All retrieved websites accessed in the spring of 2021. linguistics, vol. II: Language pedagogy, Dirk Geeraerts (ed.), Berlin & Boston: De Gruyter, 117–146. BATTLE Jaume. 2014. En el amor y en la guerra: una unidad didáctica para el desarrollo de la competencia metafórica. Jornadas pedagógicas de ELE, Va­lencia: Educaspain. BOERS Frank. 2014. 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In the field of professions, the contrast is 79/58; in states, 66/33; in physical appearance, 100/50; and, in families, 87% in both languages. The latter is the only group in which the percentage is equivalent, since Spanish uses more metaphors, 79% in contrast to 58% of the English language. Finally, lexicography shows how personifications relate with the concepts of function, shape, gender, age, grouping and similarity. Keywords: metaphor, personification, lexicography, technicism, translation. Iwona Piechnik & Marta Wicherek (éds) Uniwersytet Jagielloñski, Biblioteka Jagielloñska Kraków 2021 Marta WICHEREK Universidad Jaguelónica de Cracovia (Polonia) ORCID https://orcid.org/0000-0003-3498-1188 El gerundio en el lenguaje jurídico espanol y su posible traducción al idioma polaco . 1. Introducción Con mucha razón, se ha dicho hasta la saciedad que la traslación de escritos jurídicos requiere una gran especialización por parte de los tra­ductores debido a la naturaleza de estos documentos. En efecto, los tex­tos que emanan del poder legislativo o los producidos por personas que desempenan funciones en los órganos jurisdiccionales cuentan con su propio tecnolecto, dotado de una terminología particular, la cual los traductores deben dominar a la perfección1. No obstante, los docu­mentos legales, judiciales, administrativos, notariales y otros resul­tantes de la práctica del derecho, es decir, los textos que suelen eti­quetarse como propios del lenguaje jurídico2 (Munoz Machado 2017: 1 Véanse Gémar (1998), Kierzkowska (2008), Jopek-Bosiacka (2006) o Borja Albi (1996), entre otros. 2 En nuestro estudio por lenguaje jurídico entendemos una variedad del idioma que se utiliza en los textos legales, judiciales, administrativos, notariales y mu­chos otros relacionados con la aplicación y la práctica del derecho (Munoz Ma­chado 2017: 2). Cabe recordar que es una categoría heterogénea y dentro de su 2–3), poseen otras características que lo hacen misterioso, oculto y de difícil comprensión. Entre las causas que hacen que se trate de una lengua de especialidad singular se encuentran, sin duda, el estar basa­dos en una tradición muy antigua, la solemnidad del discurso y el con­ceptualismo de su lenguaje (Jiménez Yánez 2016: 21). Asimismo, su carácter particular se manifiesta a través de los rasgos morfológicos y sintácticos empleados: entre las características que son típicas del lenguaje jurídico espanol destacan las verbales, por ejemplo, el uso de tiempos arcaizantes como el futuro de subjuntivo (el que matare), la abundancia del imperativo sin referencia al agente (procédase), el em­pleo frecuente de construcciones absolutas de participio (visto y oído el caso), así como una gran profusión de la voz pasiva y de los gerun­dios (Munoz Machado 2017: 6–11; Altés Tárrega 2013: 71–74). Esta últi­ma propiedad será el objeto de nuestro estudio y, más concretamente, de qué maneras se pueden traducir estas unidades impersonales del verbo al idioma polaco. El gerundio es una forma que aparentemente no suscita controver­sias a la hora de traducirla a la lengua polaca. Los alumnos de espanol como lengua extranjera, entre ellos también los aspirantes a traducto­res, suelen asociar esta unidad a la perífrasis «estar + gerundio». Esta construcción tiene un sentido continuativo o progresivo (Zieliñski 2017: 226) que se desvanece cuando se transmite al polaco por medio del presente, pasado o futuro con su valor primario3. Si bien es cierto que esta locución verbal (así como otras construidas con gerundios) aparece con alta frecuencia en textos o discursos de toda índole, exis­ten numerosos contextos en los que el gerundio puede aparecer sin seno pueden distinguirse varios subtipos o variantes. Así, pues, los autores que se dedican a esta problemática senalan que debería discreparse, ante todo, el lenguaje legislativo del lenguaje vinculado con la materia jurídica, es decir, del lenguaje uti­lizado por los juristas al referirse a las normas y preceptos (Wróblewski 1948: 51 y ss., Zieliñski 1999: 64; Kierzkowska 2008: 14–20; Pieñkos 1999: 13–17). Otros lingüistas, sin embargo, no se limitan a establecer una diferencia entre estas dos categorías y desarrollan clasificaciones más detalladas, por ejemplo, E. Alcaraz Varó, B. Hughes y A. Gómez (2014: 17) proponen cuatro variantes diferentes del espanol jurídico: el lenguaje legislativo, el jurisdiccional, el administrativo y el notarial, mientras que J.-C. Gémar (1995: 117 apud Kierzkowska 2008: 18) distin­gue seis grupos: el legislativo, el jurisdiccional, el administrativo, el comercial, el científico y, finalmente, el aplicable al derecho privado. 3 Así sucede en muchos contextos. A modo de ejemplo, compárense los siguien­tes diálogos que ilustran las distintas perspectivas temporales: 1. esp. .Qué haces? – Estoy viendo la tele, pol. Co robisz? – Ogl¹dam telewizjê. 2. esp. .Qué hacías cuando estalló la tormenta? – Estaba viendo la tele, pol. Co robi³eœ, gdy zaczê³a siê burza? – Ogl¹da³em telewizjê. 3. esp. .Qué harás manana por la tarde? – Creo que estaré viendo la tele toda la tarde. pol. Co bêdziesz robi³ jutro wieczorem? – Chyba bêdê ca³y wieczór ogl¹da³ telewizjê. ningún verbo que funcione accidentalmente como auxiliar. Sucede que los usos no perifrásticos resultan problemáticos, tal vez porque mu­chos manuales o gramáticas se limitan a exponer que el gerundio por sí solo expresa la simultaneidad de dos acciones (como en Se fue llo­rando) o funciona como un adverbio de modo, es decir, responde a la pregunta .cómo? (por ejemplo .Cómo ha conseguido terminar la carre­ra de ingeniero en cuatro anos? Pues estudiando mucho) (Conejo et al. 2012: 122–123, Alonso Raya et al. 2005: 110). Por lo tanto, los alumnos polacohablantes tienden a identificar el gerundio con el imies³ów przy-s³ówkowy wspó³czesny, puesto que, en efecto, en muchos contextos estas construcciones se traducen al polaco por medio de esta forma verbal (p³acz¹c, ucz¹c siê)4. No obstante, las posibilidades traductoló­gicas no se agotan con ellas: existen situaciones en las que sería más conveniente encontrar otra solución, sin perder de vista que en algu­nas ocasiones utilizar el imies³ów polaco resultará desafortunado o im­posible. Nuestra experiencia práctica en el campo de la traducción y la didáctica del espanol jurídico permite constatar que existe una necesi­dad imperiosa para revisar los usos no perifrásticos del gerundio y las propuestas de traducción de los mismos. Si bien somos conscientes de que muchos estudiosos manifiestan una opinión crítica respecto a la utilización abusiva de esta forma, el empleo frecuente del gerundio en los textos jurídicos es una circunstancia a la que deben enfrentarse los traductores. Y este es, precisamente, el motivo que nos ha inspirado a redactar el presente estudio. La estructura de nuestra contribución consta de cuatro partes. Tras esta introducción, expondremos una caracterización sucinta del ge­rundio (§ 2), haciendo un especial hincapié en sus propiedades se­mánticas. A continuación, buscaremos respuesta a la pregunta de si, en efecto, el gerundio es una forma empleada con frecuencia en el lenguaje jurídico y comprobaremos qué estrategias pueden emplearse a la hora de traducirlo al polaco. Con este propósito, se analizarán va­rios textos jurídicos en materia civil, accesibles a todos los internautas a través de las páginas oficiales de la Comisión Europea (§ 3.1), y se presentarán las traducciones al idioma polaco de los fragmentos selec­cionados, realizadas por el Servicio de Traducciones de la institución mencionada (§ 3.2). Como parte final (§ 4), proporcionaremos un breve comentario acerca de las soluciones empleadas y su posible apli­cación en el aula de traductología. 4 En cuanto al análisis morfosintáctico más detallado del imies³ów polaco en comparación con el gerundio espanol, remitimos al artículo de M. Paw³owska (2012: 147–163). 2. El gerundio El gerundio se suele categorizar tradicionalmente como un deri­vado verbal que hace el oficio de adverbio (Bello 1981 [1876]: 134), un verboide (Lenz 1925: 381) o una forma no personal del verbo (Gili Gaya 1980 [1943]: 185). Por su parte, la Gramática de la Lengua Espa­nola define los gerundios como «unidades derivadas del signo léxico de los verbos», pudiendo ser consideradas —junto con los infinitivos y los participios— «formas nominales del verbo» (Alarcos Llorach 1994: 178). En cuanto a su estructura, el gerundio se caracteriza por la desi­nencia -ndo, unida a la raíz verbal a través de la vocal temática propia de cada conjugación. Se mantiene la vocal -a-que es propia de la primera (cant-a-ndo), pero aparece el diptongo -ie-en la segunda (com-ie-ndo) y en la tercera (viv-ie-ndo). Es una forma que carece de marcas de número, persona, tiempo o modo. Puede ser simple o com­puesta: la primera (diciendo) es imperfectiva y duradera (Gili Gaya 1980 [1943]: 192), mientras que la segunda es perfectiva y expresa siempre acción anterior a la principal (como en Habiendo venido Pedro, ya está solucionado el problema) (Seco 2003 [1961]: 227). Según la Real Academia Espanola y la Asociación de Academias de la Lengua Espanola (en adelante RAE/ASALE) (2009: 2038), el gerun­dio se suele construir como verbo, aunque a veces se lexicalice como adjetivo, adverbio o locución adverbial. En cuanto forma verbal, el ge­rundio admite sujetos, que pueden ser expresos (no sabiendo ella qué decir) o tácitos (Blanca ganó un premio en el colegio escribiendo ver­sos). El gerundio también admite los demás complementos que corres­ponden al verbo, es decir, los directos (leyéndolo), indirectos (hablán­dole de ese modo), de régimen (refiriéndose a su trabajo), circunstan­ciales (trabajando en la oficina) o atributos (permaneciendo alerta), en­tre otros. Fernández Lagunilla (1999: 3446–3448), al tener en cuenta su distinto comportamiento formal y semántico, distingue entre los gerundios modificadores del verbo y los gerundios modificadores de la oración: los primeros modifican al verbo de la oración en la que están integrados (Inés recitó el poema de Lorca temblando), mientras que los segundos modifican a toda la oración a la que se hallan vinculados (Pudiendo quedarse en casa, Pedro decidió acompanarme). Los gerun­dios de la segunda categoría manifiestan mayor independencia semán­tica y formal. Manuel Seco (2003 [1961]: 227), por su parte, habla de gerundios concertados, cuando el sujeto de su acción es un elemento de la oración en que se encuentran los gerundios (Vino corriendo),y de gerundios absolutos, cuando los gerundios tienen un sujeto propio (Queriendo ellas, será más fácil hacerlo). Asimismo, el gerundio puede aceptar los auxiliares de las perífrasis verbales (pudiendo haberlo hecho) y las construcciones pasivas (siendo atendido con esmero), además de las construcciones reflexivas (escu­chaba atento atusándose el bigote) y las pasivas reflejas, como en no habiéndose terminado a tiempo el trabajo (RAE/ASALE 2009: 2038). Por último, los gerundios pueden combinarse con otros elementos ver­bales flexionados (tales como ir, venir, llevar, acabar o quedarse, entre otros) formando así unidades sintáctico-semánticas, denominadas «pe­rífrasis de gerundio» (Yllera 1999: 3393) que contrastan con los «ge­rundios no perifrásticos»5. La frecuencia de uso de ambos tipos en el espanol contemporáneo es muy alta, no obstante, en nuestro trabajo, estudiaremos solo los gerundios no perifrásticos puesto que, sorpren­dentemente, en el material sometido a análisis hemos detectado solo tres ejemplos de la perífrasis de gerundio. Las propiedades gramaticales que caracterizan a los gerundios están estrechamente relacionadas con su interpretación semántica. Así, pues, sus principales usos pueden agruparse de la siguiente manera6: • Pueden expresar tiempo: denotan una actuación que sirve para situar temporalmente la acción expresada en la oración principal (Ma­ría tuvo su primer hijo siendo juez). • Pueden expresar modo: a menudo responden a la pregunta .cómo? y admiten la sustitución por el adverbio así (Terminó confe­sándose culpable o Cenando muy de prisa pudo llegar a tiempo). Lo mo­dal se relaciona a veces con lo instrumental como en el ejemplo Se divierte rompiendo cosas (Se divierte con eso › se divierte así)7. • Pueden expresar causa: la construcción de gerundio posee un valor causal cuando expresa un evento o circunstancia que se entiende como la causa del evento expresado en la oración principal (Se mar­charon pensando que Juan no vendría). • Pueden expresar condición: la construcción de gerundio posee un valor condicional o hipotético cuando expresa una circunstancia de cuya realización depende el cumplimiento de lo expresado en la ora­ 5 Para información más detallada relativa a estas nociones, véanse Nueva gra­mática de la lengua espanola (RAE/ASALE) o Gramática descriptiva de la lengua espanola (1999), en especial, el capítulo 52 redactado por A. Yllera “Las perífrasis verbales de gerundio y participio” (páginas 3390–3441) y el capítulo 53 de M. Fer­nández Lagunilla “Las construcciones de gerundio” (páginas 3443–3503). 6 Los ejemplos facilitados para ilustrar los diversos valores semánticos de los gerundios, así como los comentarios acerca de estos usos, han sido tomados de las siguientes fuentes: Alarcos Llorach (1994), Fernández Lagunilla (1999), Mora Gar­cía (2018), Munoz Machado (2017) y Seco (2003 [1961]). 7 Este ejemplo viene de Sedano y Jiménez Juliá (2013 apud Mora García 2018: 175). ción principal (Teniendo un buen servicio público de transportes, la gente dejaría el coche en casa). • Pueden expresar consecuencia: los gerundios con sentido con­secutivo se adscriben a la categoría de los de posterioridad (El autobús iba sin frenos, volcándose al tomar la curva y estrellándose contra un poste)8. • Pueden expresar concesión: las construcciones de gerundio con sentido concesivo forman parte de un complejo oracional en el que se expresa una objeción a una relación (causal) esperable entre el evento denotado por el gerundio y el de la oración principal (Aun teniendo un buen servicio público de transportes, María va al trabajo en su coche). A este repertorio se podrían anadir los usos ilocutivos y locativos (Rojo, siguiendo a Alarcos, afirma que..., El juzgado está girando a la derecha), sin perder de vista que existe también el llamado gerundio de enlace (El Real Decreto 1420/1990 (...) creó el título universitario oficial dándole validez en todo el territorio nacional). Cabe destacar, no obstante, que en algunas ocasiones, la identifica­ción de los valores semánticos resulta difícil, puesto que pueden con­fluir diversas propiedades en el mismo gerundio. Por ejemplo, La ropa se seca poniéndola al sol puede interpretarse como equivalente a Co­mo se seca la ropa es poniéndola al sol (valor modal) y también a La ropa se seca si se pone al sol (valor condicional). Asimismo, es fre­cuente la coexistencia del significado modal con el temporal y con el causal o del significado concesivo con el condicional9. Para terminar esta breve caracterización del gerundio —que de nin­guna manera pretende ser una exposición exhaustiva, sino más bien una aproximación a la complejísima naturaleza de esta categoría gra­matical— cabe senalar que es una forma cuyo empleo despierta cierta polémica entre los lingüistas. Se senala que es una de las formas no personales del verbo más difíciles de utilizar adecuadamente según la norma (García, Meilán, Martínez 2004: 67) y, en efecto, en varias oca­siones se ha examinado el gerundio con criterios valorativos más que descriptivos llegando a categorizar sus empleos como ‘usos correctos’ o ‘incorrectos’ (Fernández Lagunilla 1999: 3452). Así, pues, se conde­nan como erróneos sobre todo los gerundios especificativos (Se nece­sita muchacha sabiendo cocina) (García, Meilán, Martínez 2004: 67), aunque la etiqueta de ‘inadecuado’ se utiliza, asimismo, al analizar los gerundios desde el punto de vista temporal. En cuanto a esta última 8 Este ejemplo viene de Morales Ardaya (https://trad1y2ffyl.files.wordpress.co m/2010/01/gramatica-los-usos-del-gerundio.pdf, fecha de consulta: 30.08.2021). 9 Para más información sobre la variabilidad semántica de las construcciones de gerundio, véase M. Fernández Lagunilla (1999: 3462–3465). característica, los gerundios que marcan acciones simultáneas o ante­riores respecto a la oración principal suelen considerarse ‘acertadas’, mientras que no se admite el gerundio cuando denota acción posterior a la expresada por el verbo principal (salvo que la posterioridad sea inmediata) (Seco 2003 [1961]: 227-229). Nos gustaría aclarar que nuestro objetivo no es describir los gerun­dios detectados en nuestro corpus desde el punto de vista de su signi­ficado temporal. Aceptamos que la extensión de los gerundios cubre la coexistencia, la anterioridad y la posterioridad, esta última —aunque censurada por muchos lingüistas— también frecuente en los textos literarios, periodísticos (Lepre Pose 2006: 1072) y, finalmente, legales (Jiménez Yánez 2016: 86). Consideramos que realizar una descripción temporal detallada de esta forma podría ser objeto de otro trabajo, mucho más extenso. Nosotros, no obstante, prestaremos más atención a las distintas funciones que los gerundios desempenan en un contexto determinado, puesto que sus valores semánticos (causales, modales, condicionales o concesivos) repercuten directamente en la manera en que pueden traducirse a otro idioma. En § 3 intentaremos demostrar que la correcta interpretación semántica de los gerundios permite se­leccionar las construcciones adecuadas a fin de transmitir de manera oportuna el significado de las oraciones examinadas, independiente­mente de su adscripción temporal. 3. Análisis de textos jurídicos espanoles en busca del gerundio y sus equivalencias en polaco 3.1. Presentación del corpus Esta investigación se basa en el análisis de diez documentos que se encuentran en el Portal Europeo de e-Justicia, dedicados a cuestiones relacionadas con el Derecho de familia y sucesiones10 . El Portal e-Justicia entra en funcionamiento a partir de 2010 y fue creado en el marco de las actuaciones institucionales de la Unión Eu­ropea para implementar las nuevas tecnologías en el sector de la Jus­ticia (£uczak 2013: online). Entre las diversas iniciativas para favore­cer la visibilidad de la acción europea y contribuir a mejorar el acceso a la justicia en Europa, la Comisión decidió instaurar un portal desti­nado a los ciudadanos y las empresas11 . En concreto, sus funciones 10 https://e-justice.europa.eu/508/ES/family_matters_amp_inheritance (fecha de consulta: 30.08.2021). 11 Comunicación de la Comisión al Consejo, al Parlamento Europeo y al Comité Económico y Social Europeo. Hacia una estrategia europea en materia de e-Justi­ consisten en «permitir el acceso a la información sobre los sistemas y los procedimientos judiciales e información práctica sobre las auto­ridades competentes y los medios para obtener asistencia judicial, re­mitir a los usuarios a las páginas de Internet de las instituciones, redes y registros judiciales europeos y proporcionar acceso directo a los procedimientos europeos elegidos» (Rayón Ballesteros 2016: 124). En otras palabras, este portal constituye una fuente confiable de información básica y de consejos prácticos para los ciudadanos, los empresarios, los profesionales del derecho y los órganos jurisdiccio­nales. Con el fin de garantizar el acceso a los textos a todos los ciu­dadanos de la Unión Europea, independientemente de su nacionalidad, los documentos se ofrecen en 23 idiomas. Es necesario senalar que las traducciones que pueden descargarse de esta página web gozan de calidad suprema, puesto que su realización está a cargo del Servicio de Traducciones de la Comisión Europea12. Deben considerarse, por ende, materiales de lectura obligada para aquellas personas que realicen tra­ducciones de documentos de ámbito legal. Asimismo, pueden consti­tuir un material didáctico excelente o textos idóneos para llevar a ca-bo análisis comparativos, también desde el punto de vista lingüístico. Antes de pasar a la parte empírica de nuestro estudio, nos gustaría aclarar que hemos elegido documentos relacionados con el Derecho de familia y sucesiones, puesto que —debido a su relevancia cualitativa y cuantitativa— constituyen una muestra adecuada de textos jurídicos. Debido a la heterogeneidad de los textos jurídicos, cabe especificar que en este caso se trata de textos jurídico-administrativos, siguiendo la nomenclatura aplicada en Munoz Machado (2017: 20–23) y, en fun­ción de su contenido, son documentos de apoyo a las actividades judi­ciales. Los textos sometidos a análisis están recogidos bajo los siguientes epígrafes: 1. «Sucesiones»: esta sección abarca tres documentos («Suce­siones», «Restricciones en materia sucesoria: normas especiales» y «Adaptación de los derechos reales»). 2. «Divorcio y separación legal». cia (Justicia en línea): https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri= COM:2008:0329:FIN:ES:PDF, 2008:5 (fecha de consulta: 30.08.2021). 12 Solo en muy contadas ocasiones se pueden detectar discrepancias entre los textos originales y los traducidos. Esta situación se produce, sobre todo, cuando es preciso introducir modificaciones en la versión fuente debido a un cambio de la legislación, sobre lo cual el Servicio de Traducciones advierte oportunamente en la propia página web (a modo de ejemplo, en el momento de publicar nuestra con­tribución, el punto 9 del texto T4 estaba siendo traducido al polaco, por lo tanto, no reflejaba exactamente lo incluido en la versión espanola). 3. «Efectos patrimoniales del matrimonio y de las uniones regis­tradas»: este grupo incluye dos documentos («Regímenes económicos matrimoniales» y «Efectos patrimoniales de las uniones registradas»). 4. «Responsabilidad parental: custodia de menores y derechos de visita». 5. «Trasladarse o establecerse legalmente en otro país con me­nores». 6. «Sustracción parental de menores». 7. «Pensiones alimenticias».13 Como puede apreciarse, se trata de documentos de gran relevancia para los interesados: ofrecen asesoramiento en relación con el patri­monio en supuestos de separación, divorcio o fallecimiento del cónyu­ge o la pareja, la custodia sobre los hijos menores de edad, los viajes al extranjero con hijos sin el consentimiento del otro progenitor o el procedimiento de separación y divorcio, entre otros. Constituyen una fuente fidedigna de referencias basada en las normas espanolas vigen­tes y, por lo tanto, revisten importancia no solo para los ciudadanos de a pie, sino también para los abogados o jueces. En aras de una mayor claridad, a lo largo de nuestro trabajo, al referirnos a los documentos anteriormente descritos utilizaremos la letra T (Texto) y la numeración correlativa en orden ascendente. En­tonces, si mencionamos un fragmento que versa sobre la responsabili­dad parental, lo senalaremos con la abreviatura T4, en cambio, si apa­rece la abreviatura T7, debe entenderse que se trata de un texto que incluye información sobre las pensiones alimenticias. Respecto a los documentos englobados bajo el epígrafe 1, además de la etiqueta nu­mérica, utilizaremos letras minúsculas para diferenciar entre sí los res­pectivos textos, por lo que T1a se referirá a «Sucesiones», T1b remi­tirá a «Restricciones en materia sucesoria: normas especiales» y con T1c aludiremos a «Adaptación de los derechos reales». De modo pare­cido, T3a se corresponderá con «Regímenes económicos matrimonia­les» y T3b concernirá a «Efectos patrimoniales de las uniones regis­tradas»14 . En cuanto a la metodología aplicada, nuestra investigación se ha realizado en cuatro etapas: la primera fase ha consistido en una lec­ 13 En la página de e-Justicia se encuentran en total ocho secciones, no obstante, en nuestro estudio no hemos mencionado la última, es decir, “Acogimiento trans­fronterizo de un menor, incluido en familias de acogida”, debido a la inexistencia de información detallada sobre Espana (situación a 30 de agosto de 2021). Las re­ferencias electrónicas exactas de todos los textos analizados se hallan en la sec­ción “Bibliografía”. 14 Estos dos últimos textos aún no han sido traducidos al polaco, sin embargo, en nuestra contribución serán tenidos en cuenta para el cómputo de ejemplos. tura detallada de los textos espanoles durante la cual hemos identifi­cado los gerundios, en segundo lugar, hemos agrupado los ejemplos extraídos en función de sus propiedades semánticas y, a continuación, hemos buscado el fragmento equivalente en la versión polaca de los documentos. Este procedimiento nos ha permitido observar ciertas analogías respecto de las propuestas traductológicas, que expondre­mos en la parte final de nuestro estudio (fase cuatro). 3.2. Análisis del corpus 3.2.1. Análisis cuantitativo Gracias a nuestra investigación ha sido posible corroborar la hipó­tesis de que la presencia de gerundios en el lenguaje jurídico es per­ceptible. Aparecen en casi todos los documentos que hemos analizado y solo en dos secciones, relativamente cortas, es decir, en «Restriccio­nes en materia sucesoria: normas especiales» (de 570 palabras) y en «Adaptación de los derechos reales» (de 712 palabras), no hemos detec­tado ninguno. Esta categoría está presente en todos los demás textos, si bien, no obstante, su cantidad difiere: desde un solo caso en «Sus­tracción parental de menores», también de muy reducido tamano (abarca tan solo 322 palabras), hasta 27 ejemplares en «Divorcio y separación legal» (que es el texto más largo de todos y supera las seis mil pala-bras). La cantidad de gerundios aumenta en función de la longitud del documento, es decir, cuanto más largo sea el documento, más gerun­dios se encuentran en el mismo. Hemos detectado 70 ejemplos de gerundio en total, cuya distribución se reproduce en la siguiente tabla: Tabla 1. Representación de gerundios en los textos del corpus. Texto Cantidad de palabras Cantidad de gerundios T1a 2334 4 T1b 570 0 T1c 712 0 T2 6395 27 T3a 5178 14 T3b 1232 2 T4 2744 13 T5 346 2 T6 322 1 T7 2529 7 En la mayoría de los casos, estas formas aparecen esparcidas a lo largo del texto, aunque, en algunas ocasiones, podemos detectar una acumulación insólita de las mismas. Para ilustrar esta situación facili­tamos el siguiente ejemplo: A falta de acuerdo puede establecerse judicialmente dicha guarda y custodia compartida, a instancia de una de las partes, previo informe del Ministerio Fiscal, fundamentándola la adecuada protección del in­terés superior del menor, existiendo algunas Comunidades Autónomas en Espana en las que el régimen de guarda y custodia compartida es de aplicación preferente lo que implica que de entrada se parte de la mis-ma debiéndose analizar si existen circunstancias para no hacerla ope­rativa (es el caso de Aragón, País Vasco y en cierta medida Cataluna). (T2) En la traducción al polaco, este acopio de gerundios en una sola frase exige una transformación oracional, puesto que, de lo contrario, el sentido del mensaje se haría ambigüo o incomprensible. Por lo tanto, el referido fragmento en la traducción al polaco consta de dos frases: Je¿eli osi¹gniêcie takiego porozumienia oka¿e siê niemo¿liwe, s¹d mo¿e orzec wspóln¹ pieczê na wniosek jednej ze stron po uzyskaniu opi­nii prokuratury (Ministerio Fiscal), bior¹c pod uwagê koniecznoœæ naj­lepszego zabezpieczenia interesów dziecka. W niektórych wspólnotach autonomicznych w Hiszpanii preferuje siê wspóln¹ pieczê, co oznacza, ¿e wspólna piecza bêdzie dorozumianym rozwi¹zaniem w braku oko­licznoœci uzasadniaj¹cych inne rozstrzygniêcie (zasada ta obowi¹zuje w Aragonii, Kraju Basków i w pewnym stopniu w Katalonii). Cabe destacar, no obstante, que en la mayoría de los casos, encon­tramos un solo gerundio en una frase, siendo dos formas mucho me­nos frecuentes y tres, episódicas. 3.2.2. Análisis semántico En cuanto a las propiedades semánticas de los gerundios hallados, en primer lugar, cabe destacar que su repertorio es amplio, por lo tanto, a continuación, los presentamos catalogados según su función, siguiendo la nomenclatura senalada en § 2. Además, junto a la versión espanola, aparecerá su traducción al idioma polaco. Esperamos que este método nos permita observar qué soluciones han utilizado los tra­ductores del Servicio de Traducciones de la Comisión Europea para trasladar el sentido. Tras la exposición de los ejemplos (cuyo número es variable debido a la distinta representación de los casos concretos), ofrecemos un breve comentario sobre los rasgos que pueden obser­varse en cuanto a los tipos de gerundios senalados en cada epígrafe y sobre la traducción de los mismos. 3.2.2.1. Gerundio de tiempo 1. (T2) En el primer caso a la demanda se acompana una propuesta de las me­didas que hayan de regular los efec­tos derivados del divorcio o de la se­paración y que será objeto de debate durante el proceso decidiendo la au­toridad judicial en caso de no llegar­se a un acuerdo entre los cónyuges. 2. (T2) La regulación de la separación y el divorcio es plenamente operativa respecto de todos los matrimonios estén integrados por personas del mismo o de diferente sexo ya que desde la Ley 13/2005 se reconoce que el hombre y la mujer tienen de­recho a contraer matrimonio, tenien­do éste los mismos requisitos y efec­tos cuando ambos contrayentes sean del mismo o de diferente sexo. 3. (T4) En la resolución judicial el Juez siem­pre ha de resolver las siguientes me­didas en interés de los hijos meno-res, procurando no separar a los hermanos, y tras oírles si tienen su­ficiente juicio: [...] 4. (T4) Las causas que se pueden alegar actualmente son: • Que la resolución fuere manifies­tamente contraria al orden público, teniendo en cuenta el interés supe­rior del nino; [...] W pierwszym przypadku do pozwu nale¿y za³¹czyæ propozycjê dotycz¹­c¹ œrodków reguluj¹cych skutki roz­wodu lub separacji. Propozycja zosta­nie omówiona w toku postêpowania, przy czym je¿eli strony nie dojd¹ do porozumienia, omawiane kwestie rozstrzygnie organ s¹dowy. Przepisy dotycz¹ce separacji i roz­wodu maj¹ nieograniczone zastoso­wanie do wszystkich rodzajów zwi¹z­ków ma³¿eñskich miêdzy osobami tej samej p³ci b¹dŸ p³ci przeciwnej, po­niewa¿ zgodnie z ustaw¹ nr 13/2005 prawo do zawarcia zwi¹zku ma³¿eñ­skiego na tych samych warunkach przys³uguje zarówno mê¿czyznom, jak i kobietom, przy czym zwi¹zek ma³¿eñski wywo³uje te same skutki niezale¿nie od tego, czy ma³¿onkowie s¹ tej samej p³ci czy p³ci przeciwnej. W orzeczeniu sêdzia – kieruj¹c siê dobrem ma³oletnich dzieci i unika-j¹c w miarê mo¿liwoœci rozdzielania rodzeñstwa oraz po wys³uchaniu dzieci, je¿eli maj¹ one zdolnoœæ oce­ny sytuacji – musi zawsze orzec o nastêpuj¹cych kwestiach: […] Przyczyny, na które mo¿na siê po­wo³aæ, s¹ nastêpuj¹ce: • orzeczenie jest w sposób oczywisty sprzeczne z porz¹dkiem publicznym, bior¹c pod uwagê dobro dziecka, […] 5. (T7) El acreedor domiciliado en otro Es­tado miembro puede dirigirse a la Au­toridad Central del Estado en el que reside, acreditando que tiene recono­cido un derecho de alimentos, [...] 6. (T7) Se han extraído de la cuantificación el coste de la vivienda y el coste del colegio y por tanto la pensión final habrá de corregirse teniendo en cuenta en cada caso el coste de di­chos conceptos. Wierzyciel zamieszkuj¹cy w innym pañstwie cz³onkowskim mo¿e skon­taktowaæ siê z organem centralnym tego pañstwa, przedstawiaj¹c dowo­dy potwierdzaj¹ce, ¿e jest upraw­niony do œwiadczeñ alimentacyjnych. Koszty mieszkania i nauki szkolnej wy³¹czono z obliczeñ, a zatem osta­teczn¹ wysokoœæ œwiadczeñ alimen­tacyjnych nale¿y w ka¿dym przypad­ku dostosowaæ, uwzglêdniaj¹c tego rodzaju koszty. En nuestro corpus, esta categoría es la más representada: uno de cada tres gerundios detectados es de tipo temporal (se trata, en con­creto, de 22 casos). Creemos que su alta frecuencia puede explicarse por su posibilidad de englobar en una sola frase varias acciones. Como hemos mencionado en § 2, el gerundio con valor temporal puede indicar un hecho o suceso simultáneo, anterior o posterior al verbo del cual depende, aunque la posterioridad no inmediata res­pecto a la acción senalada por el verbo principal, según muchos estu­diosos, es incorrecta. No obstante, hemos detectado ejemplos que ilus­tran todos los usos temporales: la simultaneidad (ejemplo 6: a la hora de fijar la pensión hay que tener en cuenta el coste de la vivienda y del colegio), la posterioridad (ejemplo 1: la decisión de la autoridad es posterior al debate) y la anterioridad (véase el ejemplo citado en el § 3.2.1: el juez establece la guardia y custodia compartida después de que el Ministerio Fiscal haya emitido un informe en el cual se funda­menta la adecuada protección del interés del menor). En cuanto a sus traducciones al polaco, la forma empleada con más frecuencia es el imies³ów przys³ówkowy wspó³czesny, puesto que en este caso coincide, en efecto, con la forma espanola. Aunque equiva­lente, no debería utilizarse con excesiva reiteración, porque las frases polacas con imies³ów a veces resultan poco naturales. Otra solución altamente recomendable, que permite evitar frases engorrosas, es el empleo de la construcción «przy czym» seguida del verbo en forma personal. Los usos temporales pueden tener, además, un matiz causal o condi­cional, lo cual podemos observar en el ejemplo 4: «teniendo en cuenta el interés superior del nino» en este contexto, equivale, más bien, a «si se tiene en cuenta el interés superior del nino». Aun así, en la traducción polaca aparece el imies³ów przys³ówkowy wspó³czesny, lo cual, en nuestra opinión, se debe al carácter fosilizado de la construc­ción «teniendo en cuenta». Este sintagma en el lenguaje jurídico y ad­ministrativo adquiere un tinte idiomático y en la gran mayoría de los casos se traduce de forma casi mecánica por medio de la construcción «bior¹c pod uwagê» o «uwzglêdniaj¹c», tras la cual se esconden va­rios sentidos. 3.2.2.2. Gerundio de modo 1. (T2) Si la resolución ha sido reconoci­da con base en el Reglamento no 2201/2003, la oposición sólo se pue­de formular tras ser notificado de la decisión que concede el recono­cimiento y en el plazo fijado legal­mente, presentando recurso ante la Audiencia Provincial correspon­diente. 2. (T4) En la resolución judicial el Juez siempre ha de resolver las siguien­tes medidas [...]: • El régimen de visitas, indicando el tiempo, modo y lugar en que los progenitores se podrán comunicar con los hijos y tenerlos en su com­panía. 3. (T7) La forma de pago habitual es en dinero. No obstante se prevén dos excepciones: el deudor puede optar por cumplir la obligación alber­gando y alimentando al acreedor en su propia casa, [...] Je¿eli orzeczenie zosta³o uznane zgod­nie z przepisami rozporz¹dzenia Rady nr 2201/2003, postanowienie o uzna­niu orzeczenia mo¿na zaskar¿yæ do­piero po otrzymaniu powiadomienia o wydaniu takiego postanowienia, wnosz¹c za¿alenie do w³aœciwego s¹­du prowincji (Audiencia Provincial) w terminie przewidzianym w ustawie. W orzeczeniu sêdzia […] musi zawsze orzec o nastêpuj¹cych kwestiach: […] • trybie odwiedzin ze wskazaniem cza­su, sposobu i miejsca, w którym ro­dzice mog¹ kontaktowaæ siê z dzieæmi i spêdzaæ z nimi czas; Œwiadczenia alimentacyjne zazwyczaj wyp³aca siê w formie pieniê¿nej. Istnie­j¹ jednak dwa wyj¹tki: d³u¿nik mo¿e wybraæ wywi¹zanie siê z obowi¹zku alimentacyjnego poprzez zapewnie­nie wierzycielowi wy¿ywienia i mo¿­liwoœci zamieszkiwania we w³asnym domu; […] El gerundio con valor modal también es corriente en los textos analizados: en nuestro corpus constituye un 13%. Al denotar por lo general una acción simultánea a la del verbo principal, también puede ser traducido mediante el imies³ów przys³ówkowy wspó³czesny, puesto que la función principal de esta categoría gramatical polaca consiste, precisamente, en senalar que «wskazywana przez niego czynnoœæ od­bywa siê w tym samym czasie, co czynnoœæ wymieniona w zdaniu g³ównym» (Jadacka 2002: 86). No obstante, admite la sustitución por el adverbio así (Munoz Machado 2017: 63) y, por lo tanto, podemos expresarlo con la ayuda de la preposición «poprzez» más el sustantivo deverbal correspondiente. Otra solución recomendable es utilizar una construcción preposicional, tal y como observamos en el ejemplo 2. 3.2.2.3. Gerundio condicional 1. (T2) Se reconoce el derecho de asisten­cia jurídica gratuita a aquellas per­sonas físicas que careciendo de patrimonio suficiente cuenten con unos recursos e ingresos económi­cos brutos, computados anualmen­te por todos los conceptos y por uni­dad familiar, que no superen los siguientes umbrales: [...] 2. (T5) En caso de desacuerdo, y siendo ne­cesario el consentimiento del otro progenitor, si se niega a ello, debe ser autorizado el traslado por la autoridad judicial. Osoba jest uprawniona do skorzysta­nia z pomocy prawnej, je¿eli nie dys­ponuje wystarczaj¹cymi œrodkami oraz je¿eli wartoœæ zasobów i przychodów obliczonych w skali roku na podsta­wie wszystkich rodzajów dochodów i na gospodarstwo domowe nie prze­kracza nastêpuj¹cych progów: […] Je¿eli uzyskanie zgody drugiego z ro­dziców jest konieczne, ale miêdzy rodzicami dosz³o do sporu i drugie z rodziców odmawia udzielenia zgo­dy, wywiezienie dziecka za granicê musi zatwierdziæ organ s¹dowy. En el lenguaje jurídico el gerundio condicional no es infrecuente: en los textos analizados hemos encontrado 4 ejemplos de este tipo. Se trata de frases en las cuales el gerundio expresa una circunstancia de cuya realización depende el cumplimiento de lo expresado en la prin­cipal (Fernández Lagunilla 1999: 3474). Si es posible transformar la frase a otra que contenga la conjunción «si», podemos suponer que se trata de una oración condicional. En las traducciones al polaco el valor hipotético es trasladado por medio de «je¿eli», es decir, por medio de la conjunción típica de oraciones condicionales polacas. 3.2.2.4. Gerundio de causa 1. (T2) Que alguno de los cónyuges hubiera contraído el matrimonio padeciendo error en la identidad del otro o en aquellas de sus cualidades persona­les que hubieran sido determinantes para prestar su consentimiento para contraerlo. 2. (T2) Catalunya (en ésta con una especial relevancia, pues ha desarrollado su competencia legislativa en esta ma­teria, disponiendo el Art. 233.6 del Código Civil de Cataluna que la au­toridad judicial puede remitir a los cónyuges a una sesión informativa sobre mediación, si considera que dadas las circunstancias de caso aún es posible llegar a un acuerdo); [...] 3. (T6) Se trata de impedir que uno de los progenitores se lleve a su hijo espe­rando conseguir una sentencia más favorable en un tribunal de su país. jedna ze stron zawar³a zwi¹zek ma³­¿eñski pod wp³ywem b³êdu co do to¿­samoœci drugiej strony lub co do tych cech osobistych wspó³ma³¿onka, które mia³y decyduj¹ce znaczenie dla wyra­¿enia przez ni¹ zgody na zawarcie zwi¹zku ma³¿eñskiego; Katalonia (mediacja rodzinna ma szczególnie istotne znaczenie w tej wspólnocie autonomicznej, poniewa¿ wspólnota ta ma kompetencje usta­wodawcze w tej dziedzinie; zgodnie z art. 233 ust. 6 kodeksu cywilnego Katalonii organ s¹dowy mo¿e skie­rowaæ ma³¿onków na sesjê informa­cyjn¹ poœwiêcon¹ mediacji, je¿eli uzna, ¿e w danych okolicznoœciach wci¹¿ istnieje szansa na osi¹gniêcie porozumienia miêdzy ma³¿onkami); […] Ma to zniechêciæ rodziców do upro­wadzenia dziecka w nadziei, ¿e w ich w³asnym pañstwie uzyskaj¹ bardziej korzystny dla siebie wyrok. Los gerundios que aparecen en las frases citadas ut supra pueden sustituirse por una construcción de infinitivo precedido de «al» («al padecer» en el ejemplo 1) o pueden parafrasearse por una oración subordinada causal («puesto que el Art. 233.6 dispone» en 2 y «puesto que espera» en 3), por lo tanto, pueden asociarse a un valor causal. Si en polaco pretendemos proporcionar la explicación o la justificación indicada en un gerundio de este tipo, lo haremos con éxito si nos ser­vimos de las estructuras preposicionales oportunas. Las soluciones con imies³ów resultan inoportunas. 3.2.2.5. Gerundio concesivo 1. (T2) Son causas que dan lugar a la nu­lidad del matrimonio: 1. Que alguno de los cónyuges no hubieren prestado su consentimien­to para contraerlo. 2. Que el matrimonio se hubiere contraído concurriendo alguno de los impedimentos matrimoniales. A saber: […] Przes³anki uniewa¿nienia ma³¿eñ­stwa s¹ nastêpuj¹ce: 1. jedno z ma³¿onków nie wyrazi³o zgody na zawarcie zwi¹zku ma³¿eñ­skiego; 2. ma³¿eñstwo zosta³o zawarte po­mimo istnienia jednej z przeszkód ma³¿eñskich, mianowicie: […] En nuestro corpus hemos detectado un solo caso de gerundio que aporta una idea de concesión. Debido a su sentido particular, no es comparable con otros valores del gerundio, puesto que, a diferencia de otros usos cuya interpretación es a veces variable, su sentido es inequívoco. Paradójicamente, su univocidad semántica puede resultar enganosa, puesto que el traductor, de no realizar una interpretación correcta, puede equivocarse e identificarlo —erróneamente— con otros posibles valores del gerundio. En la lengua polaca, cuando deseamos expresar una objeción a una relación esperable entre el evento denotado por la parte subordinada y el de la oración principal, se suele utilizar la conjunción «pomimo» (u otras equivalentes como «mimo», «choæ» o «chocia¿»). En la ver­sión polaca de los textos objeto de traducción, para expresar la con­cesión denotada por el gerundio espanol es necesario recurrir a una de las conjunciones concesivas que hemos mencionado. En este contexto el empleo del imies³ów polaco resultará siempre incorrecto. 3.2.2.6. Gerundio de enlace 1. (T2) El procedimiento de divorcio se Postêpowanie rozwodowe mo¿e zos­puede iniciar a petición de uno solo taæ wszczête na wniosek jednego de los cónyuges, de ambos o de uno z ma³¿onków, obojga ma³¿onków lub de ellos con el consentimiento del jednego z ma³¿onków za zgod¹ dru­otro bastando para que se pueda giego ma³¿onka. Aby uzyskaæ wyrok decretar con la concurrencia de los orzekaj¹cy rozwód, wystarczy spe³­siguientes requisitos y circunstan-niæ nastêpuj¹ce wymogi i przes³an­cias: [...] ki: […] 2. (T2) El principio es que el divorcio no exime a los padres de sus obligacio­nes para con los hijos, por lo que ambos habrán de contribuir a su sostenimiento, ejerciendo conjunta­mente la patria potestad sobre los referidos hijos. 3. (T2) El recurso de apelación se interpone en plazo de veinte días ante el Juz­gado de Primera Instancia que ha dictado la resolución apelada, ante el que se formaliza el recurso, sien­do competente para resolverlo la Au­diencia Provincial correspondiente. 4. (T7) La petición debe presentarse ante los tribunales de justicia, siendo la competencia objetiva de los Juzga­dos de Primera Instancia. Co do zasady rozwód nie zwalnia rodziców ze spoczywaj¹cych na nich obowi¹zków wzglêdem ich dzieci, dlatego te¿ obydwoje rodzice s¹ zo­bowi¹zani do ponoszenia kosztów utrzymania dzieci oraz do wspólne­go sprawowania w³adzy rodziciel­skiej nad dzieæmi. Apelacjê nale¿y wnieœæ w ci¹gu dwu­dziestu dni do s¹du pierwszej instan­cji, który wyda³ zaskar¿ony wyrok; s¹dem w³aœciwym do rozpoznania apelacji jest s¹d prowincji (Audien­cia Provincial). Pozew nale¿y wnieœæ do s¹du – w³aœ­ciwoœæ w tym zakresie posiadaj¹ s¹­dy pierwszej instancji (Juzgados de Primera Instancia). No es extrano encontrar gerundios de enlace en los textos jurídicos, puesto que permiten incluir ideas distintas en una sola frase. De he-cho, uno de cada cuatro gerundios descubiertos en nuestro corpus ma­nifiesta estas características. En el Libro de estilo de la Justicia bajo la redacción de Munoz Machado (2017: 65) se recomienda reemplazarlo por una construcción coordinada o, simplemente, marcar la separación con un punto. Podríamos dar el mismo consejo a los traductores, tal y como observamos en las frases ilustrativas 3 y 4; en otros casos, podemos sustituir la forma impersonal del verbo por la personal, ve­lando siempre por una correcta formulación de la frase (ejemplo 1 y 2). 3.2.2.7. Gerundio especificativo 1. (T1a) Si la sucesión se sustancia en un pro-Je¿eli postêpowanie spadkowe pro­cedimiento judicial, la resolución que wadzone jest przed s¹dem, wystar­se dicte aprobando la partición [...] czaj¹cy tytu³ stanowi orzeczenie s¹­constituirá título suficiente [...] du w sprawie dzia³u spadku […] 2. (T2) En lo que se refiere a medidas pro­visionales y previas que puedan adop­tarse por el Juez antes y a lo largo del proceso de separación, nulidad y divorcio, debe indicarse que las re­soluciones que se dicten acordando la adopción de tales medidas, son irrecurribles, si bien los pronuncia­mientos que se dictan, no generan cosa juzgada y no adquieren firmeza. 3. (T7) El CGPJ ha elaborado unas Tablas para el cálculo de las pensiones de alimentos, cuya última actualización es de mayo de 2019. Son tablas orientadoras, basadas en las necesi­dades de los hijos, valorando los in­gresos de los padres y el número de hijos en la familia. 4. (T7) Se ha anadido a la Ley 1/1996, de 10 de enero, de asistencia jurídica gra­tuita un Capítulo VIII titulado “Asis­tencia jurídica gratuita en los litigios transfronterizos de la Unión Euro­pea”, regulando dicho derecho res­pecto a las personas físicas, que sean ciudadanos de la Unión Europea o na­cionales de terceros países que resi­dan legalmente en uno de los Esta­dos miembros. Je¿eli chodzi o œrodki tymczasowe i wstêpne, jakie sêdzia mo¿e zasto­sowaæ przed wszczêciem postêpowa­nia w sprawie o separacjê s¹dow¹, uniewa¿nienie ma³¿eñstwa lub roz­wód albo w toku takiego postêpowa­nia, orzeczenia o zarz¹dzeniu tego rodzaju œrodków nie podlegaj¹ za­skar¿eniu, mimo ¿e czêœci tych orze­czeñ nie uzyskaj¹ przymiotu rzeczy os¹dzonej. Rada Generalna S¹downictwa (Conse­jo General del Poder Judicial, CGPJ) sporz¹dzi³a tabele s³u¿¹ce do obli­czania wysokoœci œwiadczeñ alimen­tacyjnych. Ostatnia ich aktualizacja mia³a miejsce w maju 2019 roku. S¹ to wytyczne oparte na potrzebach dzieci z uwzglêdnieniem dochodów rodziców i liczby dzieci w rodzinie. Hiszpania doda³a do ustawy nr 1/1996 z dnia 10 stycznia 1996 r. o nieodp³atnej pomocy prawnej roz­dzia³ VIII pt. „Nieodp³atna pomoc prawna w sporach transgranicznych na terytorium Unii Europejskiej”, reguluj¹cy wspomniane prawo w od­niesieniu do osób fizycznych nieza­le¿nie od tego, czy s¹ one obywatela­mi Unii Europejskiej czy obywatelami pañstw trzecich przebywaj¹cymi zgod­nie z prawem w jednym z pañstw cz³onkowskich. Estas formas, aunque muy criticadas, son tan corrientes en los tex­tos jurídicos que suelen ser llamadas «gerundios del BOE» (Jiménez Yánez 2016: 87). En efecto, en nuestro corpus también hemos detec­tado gerundios con valor de adjetivo (se trata, en concreto, de 10 ejemplos), los cuales sirven, en la mayoría de los casos, para senalar lo contemplado en las resoluciones o normas (tal y como observamos en el ejemplo 1 «resolución aprobando» o en la frase 4 «capítulo re­gulando»). A veces es posible traducirlo utilizando el imies³ów przy­miotnikowy czynny («reguluj¹cy»), que cumple las funciones adjeti­vas, aunque es preferible recurrir a alguna construcción preposicional («orzeczenie w sprawie»). 3.2.3. Observaciones generales relativas a los ejemplos analizados Los gerundios que se hallan en los textos que hemos estudiado manifiestan diferentes propiedades semánticas. Los más frecuentes son los temporales y los de enlace, después destacan los modales y los especificativos. Los causales, condicionales y concesivos, aunque no muy numerosos, complementan el catálogo de los gerundios espano­les. En nuestro corpus no hemos detectado ningún caso de las formas consecutivas, locativas ni ilocutivas, lo cual no quiere decir que no existan en el lenguaje jurídico, sino que su ausencia se debe, con toda probabilidad, al carácter limitado de nuestro estudio. No obstante, ya la muestra que está a nuestra disposición nos permite constatar que la heterogeneidad semántica del gerundio es perceptible también en el lenguaje jurídico. Debido al número considerable de sentidos que pueden transmitir­se a través del gerundio espanol, en primer lugar, cabe reflexionar so­bre su significado. La correcta lectura de esta forma es también clave para traducirla de manera conveniente: una confusión de sus sentidos (por ejemplo, el uso condicional con el concesivo) puede incidir seria-mente en la interpretación del texto y ocasionar graves problemas al traductor. En cuanto a su traducción al idioma polaco, es menester destacar que aunque el gerundio, en ocasiones, coincide con el imies³ów przy-s³ówkowy wspó³czesny, la correspondencia entre estas categorías gra­maticales es ilusoria, como senala acertadamente M. Paw³owska (2012: 158). Antes de utilizar el imies³ów de forma automática15, es preciso reflexionar sobre la posibilidad de seleccionar otra forma más acer­tada. Estas soluciones dependen directamente del sentido del gerundio y muchas veces basta con pensar en las conjunciones o preposiciones propias del tipo de oración («je¿eli» para las oraciones condicionales, «pomimo» para las concesivas, etc.). 15 Dejamos de lado el problema de la corrección de las frases con el imies³ów przys³ówkowy wspó³czesny desde el punto de vista gramatical, puesto que su uso resulta también dificultoso para los propios hablantes polacos. Solo nos limitamos a senalar que el uso frecuente e indeliberado de esta forma puede acarrear la apa­rición de frases incorrectas. Para ver las restricciones relativas a esta categoría, remitimos a H. Jadacka (2002: 86–95). 4. Conclusiones El análisis que hemos llevado a cabo nos ha permitido extraer una serie de conclusiones. En primer lugar, hemos constatado que el uso del gerundio en los textos objeto de nuestro estudio es recurrente. Dado que los documentos analizados abordan cuestiones que concier­nen a cualquier ciudadano corriente, podemos suponer que están re­dactados en la lengua ordinaria de los hablantes, de acuerdo con los principios de claridad, previsibilidad y fácil comprensión (Munoz Ma­chado 2017: 15). De este modo, nuestra investigación constituye otra prueba de que los gerundios abundan en el lenguaje jurídico, estando presentes en todos sus subgéneros, desde las disposiciones legislativas hasta los textos que sirven de apoyo al ciudadano de a pie. En segundo lugar, cabe destacar que los gerundios discriminados son de diferente índole: algunos son concertados, es decir, afectan al verbo de la oración en la que están integrados, otros se encuentran en posición absoluta, esto es, no se refieren ni al sujeto ni al objeto di-recto de la oración principal. Los ejemplos estudiados ofrecen diferen­tes interpretaciones semánticas: existen gerundios con valores tempo­rales, modales o condicionales, y pueden discernirse asimismo los de concesión, de enlace y los especificativos. En el material recabado no hemos detectado ejemplos de gerundio compuesto, ni tampoco que los gerundios perifrásticos revistieran importancia (en todos los textos solo hemos detectado dos casos de locución con el verbo «estar» y un caso con el verbo «continuar»). Nuestra investigación ha tenido por objeto, además, comprobar cómo puede traducirse este elemento al idioma polaco. Para llevar a cabo esta tarea, hemos estudiado las traducciones de las frases que incluían gerundios, realizadas por el Servicio de Traducciones de la Comisión Europea. Hemos visto que, contrariamente a lo que suelen pensar los alumnos, no es cierto que el imies³ów polaco sea la mejor solución para trasladar el significado del gerundio. Esta categoría gra­matical puede ser útil, sobre todo, cuando se trata del gerundio de co­existencia (es decir, en casos temporales y modales), mientras que en otros contextos hay opciones más recomendables. Estas alternativas dependen directamente del valor semántico del gerundio: si la pro­piedad semántica se adscribe a la concesión, conviene traducirlo por medio de la conjunción «pomimo», «choæ» o «chocia¿», y si el signi­ficado del gerundio aporta una idea de consecuencia, a disposición del traductor están diversas estructuras tales como «zatem», «co za tym idzie», «w konsekwencji», etc. Con esta exposición, creemos haber demostrado que existe la nece­sidad de revisar en profundidad la naturaleza del gerundio también en el aula de traductología, al menos en la realidad polaca. Si los alumnos son conscientes de la diversidad de valores escondidos tras esta cate­goría gramatical, podrán seleccionar una equivalencia conceptual exi­tosa. En cambio, si siguen creyendo que el gerundio equivale solo al imies³ów, tal y como aprendieron en la etapa inicial de su adquisición del espanol, es muy probable que caigan en la trampa del automa­tismo, el cual, a su vez, puede conducir a la construcción de frases dudosas desde el punto de vista estilístico. En casos extremos, una lectura irreflexiva o una traducción realizada sin la ponderación nece­saria puede generar una distorsión del sentido de los documentos. Para evitarlo, es aconsejable ofrecer al alumnado una serie de ejem­plos o tareas prácticas que permitan explicar de modo claro qué recur­sos pueden utilizar para trasladar satisfactoriamente el sentido del gerundio utilizado en la lengua fuente. Para llevar a cabo esta tarea, se podrán utilizar textos de otros géneros jurídicos, tales como dis­posiciones legislativas o escrituras públicas, en los que abundan estas construcciones y, finalmente, con este objetivo también se podrán aprovechar los dos textos del Portal de e-Justicia que todavía no han sido traducidos al polaco (se trata de los textos T3a y T3b). Realizadas estas tareas, se alcanzará una mayor sensibilización del alumnado hacia la existencia de los numerosos matices del gerundio. Estamos convencidos de que dicha concienciación es ineludible en el proceso de formación de personas que pretenden dedicarse a la traslación de textos legales, puesto que no hay ámbito más afectado por las sutile­zas lingüísticas que el campo jurídico. Referencias bibliográficas ALARCOS LLORACH Emilio. 1994. Gramática de la lengua espanola, Madrid: Espasa. ALCARAZ VARÓ Enrique, HUGHES Brian, GÓMEZ Adelina. 2014. El espanol jurídico, Barcelona: Planeta. 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Abstract The gerund (gerundio) in the Spanish legal language and its possible translation into Polish This article examines the importance of having the knowledge of different values of the Spanish gerundio (gerund) in the translation of Spanish legal texts into Polish. To attempt this study, short characterization of this grammar category is provided. Thereafter, we proceed to analyze ten documents avail­able at the European e-Justice Portal, i.e. the website that provides legal in­formation regarding family and inheritance matters, in contrast to their trans­lations into Polish, done by the European Commission service. Comparison of examples extracted from these texts allows us to identify means which are at the disposal of translators in order to successfully show the senses of the Spanish gerund. This investigation ends with considerations about the necessity of enhancing this subject during the didactical process of future translators which aim to dedicate themselves to legal translation. Keywords: gerundio, legal language, legal translation, legal text.